En ouvrant les yeux, elle vit 3 cubains qui avaient l'air de comploter. Elle s'avança et s'adressa à eux en espagnol.
Ce billet est la suite du billet précédent.
Sauf quelques dates et quelques repères, j'ai choisi de présenter, de mémoire, un résumé de la conférence que Kim Phuc est venue donnée à l'Université de Sherbrooke. Ce choix a été fait dans le but de mieux mettre en valeur l'expérience personnelle d'une communication aussi intense.
C'est en 1972 que la bombe au Napalm fut lancée au Vieteman par les Américains.
Kim raconte ce qui suit:
Lorsque les soldats se sont rendu compte que les avions allaient bombarder l'édifice sacré, ils n'en ont pas cru leurs yeux. Ils ont crié aux enfants de sortir. J'ai eu très peur et je me suis élancée sur la route avec mes cousins.. Et puis j ai vu quatre bombes. Tout à coup, tout a été recouvert de napalm et je me suis retrouvée prisonnière au milieu d'un épouvantable incendie. Mes vêtements, ma peau, tout a brûlé, Par miracle, mes pieds n'ont pas été touchés, alors j'ai pu continuer à courir. je crîais "Nong qua, nong qua" - «Ça brûle, ça brûle .» C'était le 8 juin 1972. j'étais petite. J'avais 9 ans. Les soldats l'ont aspergée d'eau. Elle perdit connaissance et ne se souvient plus de la suite.
Kim nous dit que sa mère a été appelée pour aller l'identifier à la morgue où on la tenait pour morte. On peut imaginer la douleur vécue par une mère dans de telles circonstances.
Les traitements furent longs et pénibles. Kim, brulée au 3è degré sur plus de la moitié de son corps dut dubir 14 interventions chirurgicales. Sa mère s'en occupait avec tellement d'attention et d'affection que Kim en fut marquée. Une fois suffisamment rétablie voulut devenir médecin, comme le médecin américain qui l'avait soignée.
Les autorités vietnamiennes eurent d'autres projets pour elle, lorsqu'ils ont découvert que Kim était la fille de la photo. Cette photo avait fait le tour du monde et suscité un courrant de sympathie inccroyable. Les autorités ont vite flairé la bonne affaire. Kim pouvait devenir un puissant instrument de propagande. Ils voulaient l'utiliser pour donner des conférences, ce qui était incompatible avec ses aspirations d'études en médecine. Elle résista avec entêtement à toute intimidation.
Elle dut se contenter d'un emploi dans une bibliothèque, un façon probablement de la punir tpour son manque de collaboration. Peut-être aussi tout simplement la mettre à l'écart temporairement.
Mais, contre toute attente, Kim apprécia vite ce travail qui lui permettait un contact avec de nombreux livres dont une bible. Tout ce qu'elle en savait, c'était ce qu'il y avait de plus négatif. Elle fut captivé par le texte, en particulier l'évangile. Elle fut séduite par l'approche du pardon, l'écart entre ce qu'elle voyait et ce qu'on lui avait déjà dit.
Pour elle, ce fut comme une révélation. Dieu lui serait apparu en personne et le choc n'aurait pas été plus grand. À ce moment, elle était rongée par une haine, une haine dévorante. La petite fille à l'enfance heureuse avait vu sa vie s'effondrer en l'espace de quelques minutes. Son frère et d'autres membres de sa famille étaient morts après d'horribles souffrance. On lui refusait le droit de poursuivre des études en médecine, le rêve de sa vie. L'approche du pardon et de l'amour inconditionnel véhiculés dans les évangiles lui rendirent la paix de l'âme et une nouvelle raison de vivre.
Les transformations qui s'opéraient en elle embarassaient les autorités vietnamiennes au plus haut point. Elle était devenue encombrante pour eux. Des journalistes la réclamaient à l'occasion. On se méfiait de ce qu'elle pouvait dire. On l'envoya donc à Cuba. De là, on l'envoya étudier en Russie. Elle fut encore plus malheureuse dans ce nouveau pays, parce que les Cubains étaient considérés comme un classe inférieure et ses papiers étaient cubains.
Il fut décidé de la retourner à Cuba. Il y avait une escale à Toronto.
Tous les passagers furent dirigés à l'intérieur de l'aéroport en attendant le nouvel avion. Ils étaient surveillés par des gardiens armés. En attendant, elle regardait la porte permettant de sortir vers la route de la liberté. Elle regardait les gardiens cubains qui accompagnaient le groupe. Elle savait que de l'autre côté de la porte, c'était le monde libre, un paradis inespéré. En cas d'échec, c'était la prison et peut-être pire encore. Elle ferma les yeux et pria de toutes ses forces pour que Dieu lui vienne en aide pour prendre la bonne décision et l'aider si elle décidait de courir vers la sortie.
En ouvrant les yeux, elle vit 3 cubains qui avaient l'air de comploter. Elle s'avança et s'adressa à eux en espagnol.
Je constate que mon billet est déjà suffisamment long. J'imagine que vous avez bien d'autres choses à faire que de lire mes billets.
Comme je vous aime beaucoup, je vous laisse une pause et je reviens avec la finale.
Cliquez sur le lien qui suit: La fontation Kim Phuc
8 commentaires:
Je réponds ici, à tes deux billets...
Je voudrais trouver les mots pour dire comment ces billets m'ont fait sentir, mais je n'en trouve pas.
Tout ce que je peux dire, c'est que je ne comprendrai jamais pourquoi la vie se doit d'être aussi dure....
L'enfer, il est sur Terre.
-xxx-
C'est vrai, Âme tourmentée
J'ai l'impressin qu'il y a un peu de ton vécu qui remonte à la surface.
Heureusement, il y a aussi un peu de paradis. La suite du récit en fait foi. Kim se dit privilégiée. Elle se voit comme une des personnes les plus heureuses au monde actuellement.
Elle a rencontré tous les plus grands de la terre, leur a communiqué sa soif de paix. On parle de Bill Clinton, la Reine d'Angleterre, le pape et presque tous les grands leaders de l'unviers. Elle travaille aux Nations Unies.
Le prochain billet est le meilleur à mon avis. Une note d'espoir et une belle vision. Je souhaite de tout coeur un ravissement pour ton Ame.
Bonsoir Jacques,
Je viens ici non pas pour m'excuser, mais pour vous dire que je n'attaquais nullement vos propos, disons que j'étais branchée effectivement sur le pardon, mais peut-être pas pour le tout pardonner, c'est un débat à creuser mais sur des blogs ce n'est pas toujours facile et parfois mal interprété, vous dites vivre depuis 40 années et plus avec votre épouse j'en suis très heureuse, nous avons semble t-il le même âge 63 ans du mois de juin, mais j'ai été mariée 3 fois dont 20 ans avec le dernier avec qui je vis toujours un grand amour, alors peut-être n'ai -je pas su par le passé assez pardonné???? je ne pense pas, j'aime les gens, je fais confiance, je donnerai ma chemise, la moitié de ce que j'ai, mais ne veux pas être salie ni piétinée, je ne veux pas que l'on me fasse baisser la tête; vous me direz peut-être que je ne suis pas humble ou assez croyante.......allez savoir de quoi mon histoire est faite????
J'apprécie beaucoup votre écriture, et j'aime que Joréal/Biquetto ait trouvé en vous une oreille attentive et un ami, car il est aussi mon ami;
L'histoire de cette petite fille au moment de l'explosion de la bombe et ce qu'elle est devenue j'en avais entendu parlé.....il y a de véritable destin!
Bien cordialement Jacques,
Majolo
Bonjour Majolo,
J'ai le goût de faire un peu d'humour et vous dire que je vous pardonne. L'occasion est presque trop belle pour la laisser passer, le temps d'un clin d'oeil.
Vous avez une belle façon de décrire les limites des communications virtuelles. Nous sautons d'une communication à l'autre. Nous nous exprimons avec tout un contexte pas toujours évident.
Si vous aviez eu accès aux billets que j'ai laissé ici, il n'y aurait pas eu de confusion. Il y aurait aussi plein de nuances à apporter.
Une meilleure façon d'exprimer cette réalité serait de dire qu'il ne faut pas tenir rigueur pour un incident. Souvent, ce sont les incidents les plus banals qui sont les plus sournois.
Je suis quand même très heureux de voir que cet incident banal nous ait donner l'occasion de faire plus ample connaissance.
Quand à mon âge, j'ai 44 ans avec une marge d'erreur de 40% une fois sur 2.
Elle fut apatride, une réfugié que vous avez gardé dans vos bras, et c'est bien ainsi que les hommes doivent accepter de le faire. Les horreurs subies par les "apatrides" dans leur propre pays (guerres, tortures ...) doivent être oubliées dans les bras d'un peuple qui pourra leur donné une libérté ...
Bonsoir chère amie,
tu me permets de remarquer que ton dernier billet sur le sujet rejoint une facette du mien.
Kim d'origine vietnamienne a été envoyée à Cuba, à Moscou et s'est retrouvée à Toronto.
Tu m'as beaucoup aidé à élargir mes horizons dans ce dernier billet. C'est une réalité à laquelle je suis très peu familier. Jusqu'à tout récemment, en dehors de la région de Montréal, tout le monde au Québec ou presque était d'origine française, blancs, catholiques, vacciné, formé à peu près dans le même moule avec les mêmes valeurs, la même culture.
Dans la région où je demeure, la majorité était anglophone dans ma jeunesse. Maintenant la situation est renversée totalement: 90% francophone et les anglophones sont bilingues. J'ai des voisins anglophones. Ils parlent français aussi bien que moi.
Maintenant, nous nous ouvrons à la diversité culturelle à la vitesse V. L'immigration est de plus en plus importante. Mais je n'ai jamais vu de problème jusqu'à maintenant.
La copine de mon fils est française. Elle est originaire de la Haute Savoie. Nous l'adorons. Mon fils aussi.
Le Canada a fait plus que ça, Kim Phuc est restée au sein de votre patrie parce qu'elle a elle même accepté le Canada comme le sien.
Mais le Canada a également permis à des militaires Américains, des déserteurs de trouver un toit, lorsque la guerre a éclaté en Irak, beaucoup de jeunes militaires ont refusé d'y aller pour diverses raisons, d'ailleurs il n'y a pas de jugement à porter sur leur choix. Ces déserteurs ont donc quitté le territoire Américain pour le Canada, ils sont pourtant Apatrides, ils n'ont pas traversé la frontière de manière légal, ils n'ont pas la nationalité canadienne n'y les visas nécessaires ou papiers pour rester. Leur seul chance a été les associations qui ont pu les aider.
Sinon, ils sont apatrides.
Les apatrides ne sont pas des clandestins ou des migrants qui cherchent la belle vie en dehors de leur territoire. La différence est grande, l'apatride a été forcé de quitter sa patrie pour des raisons reconnues par les états malgré cela rare sont les pays qui selon les conventions internationnales délivre une nationalité aux apatrides pourtant c'est mentionné dans les conventions de chaque pays dans le monde.
Je t'embrasse
Sueanne
Merci de la précision, Sue
Ça manquait à ma culture. Nos politiciens ont souvent parlé du Canada comme d'une terre d'accueil.
Mais je trouve que nous avons beaucoup de chemin à faire. Les mentalités me semblent ouvertes et en constante évolution à cet égard.
Je crois que nous sommes passé rapidement d'un peuple fermé pour se protéger d'une mer anglophone à celui d'ouvert à la diversité et de l'accueil.
Personnellement, cet accueil dont tu parles, c'est un appel au coeur et à la solidarité humaine. Ces nobles sentiments sonnent comme une belle musique à mon oreille.
Cependant, l'accueil et l'intégration des nouveaux venus compromet le sort de ces derniers. Pourtant, nous avons besoin de ces gens autant qu'ils ont besoin de nous. Nous avons l'espace, les possibilité de formation, d'emploi.
Nous sommes faibles au niveau des mécanismes d'accueil. Nos gouvernements les ont resreints au lieu des améliorer. Le nombre de personnels requis pour faire face à la musique n'a pas suivi suffisamment non plus, notamment au niveau des ressources de la santé.
Mais je crois qu'il y a une volonté sincère d'améliorer le tout. Je le souhaite.
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