jeudi 31 décembre 2015

Fin ou début

Suite du billet précédent

Bon voyage Michel!

La fin d'une année, le début d'une autre. Quel beau symbole Michel nous a laissé en choisissant ce jour pour partir. Nous venons tout juste d'apprendre qu'il nous a quittés aujourd'hui le 31 décembre à 17h.

 À la fin d'août 2014, il avait appris qu'il était atteint d'un cancer incurable et qu'il ne verrait probablement pas l'année 2015. Laure était à ce moment son chef de service. Nous avions le plaisir de faire partie de son cercle d'amis.

J'ai été étonné par son courage. Il a profité à fond de tout le temps qu'il lui restait à vivre, se permettant même faire plusieurs voyages et de réaliser un rêve, celui de voir Céline Dion en spectacle. Il a même informé Céline de son projet et à sa grande surprise, elle est venue le voir au milieu de son spectacle. C'est incroyable tout se qu'on peut faire quand on veut vivre à fond toutes les heures que la vie nous réserve.
Voir Il réalise son rêve avant de mourir. Lien anglophone

Il est resté lucide presque jusqu'à la fin.
Michel voulait vivre le plus possible en 2015. Il aura vécu jusqu'à la dernière journée. Il s'est permis plusieurs voyages passionnants. Il vient d'entreprendre son dernier. Il sait maintenant ce que nous aimerions tous savoir, si vraiment il y a quelque chose après cette vie. Il me semble que ce serait bien si nous pouvions en savoir un peu, avoir même une toute petite idée de presque rien sur ce qui nous attend ou ne nous attend pas.


Bonne année 2016 à tous et profitez bien de tout ce que vous offre la vie de plus beau.
Il y a toujours des gâteries à notre portée même à travers des épreuves difficilement acceptables à prime abord.

Bon voyage, Michel

Michel, derrière sa maison près de Havre-Saint-Pierre

mercredi 16 septembre 2015

Céline Dion et notre ami Michel



Aujourd'hui, en allant chercher une pizza, j'ai eu toute une surprise. Pour meubler le temps, j'ai jeté un coup d'oeil sur Le Journal de Montréal. Je n'ai pas eu besoin de l'ouvrir. En manchette, sur la première page, j'ai tout de suite vu notre ami Michel Marceau en compagnie de nulle autre que Céline Dion.

Vous vous en souvenez peut-être, j'avais déjà écrit un billet sur une visite que nous avions fait dans la magnifique demeure de Michel.,

Il travaillait avec Laure, sur la Côte-Nord, en 2014. Il avait dû quitter à l'automne pour des raisons de santé. Il a par la suite appris qu'il avait un cancer incurable: un cancer du pancréas.

Son courage m'a étonné. Son médecin lui avait dit qu'il ne se rendrait probablement pas en 2015. Loin de se décourager, il n'a cessé de voyager, visiter ses amis. Il a visité la Gaspésie. Je le trouvais audacieux, dans sa condition. Il a fait quelques voyages de Québec, Rougemont (où il habite) et Havre-Saint-Pierre. Il a donc parcouru des milliers de kilomètres.

Mais il était prêt à beaucoup plus. Il s'est rendu à Las Végas pour voir Céline Dion.


Il ne savait pas, ses proches avaient été en contact avec l'entourage de la chanteuse avant le voyage.
Le samedi soir, comme ils étaient assis dans le théâtre au Caesars Palace à regarder le spectacle, Céline Dion s'est approchée de Michel Marceau dans le public et elle a chanté une chanson directement à son intention.
http://www.journaldemontreal.com/2015/09/15/il-realise-son-reve-de-voir-celine-dion-avant-de-mourir

C'est fou les ressouces qu'on peut avoir quand on sait les utiliser. On ne contrôle pas notre vie, mais on peut contrôler nos réactions. Michel est un modèle pour moi. J'aimerais avoir le même contrôle sur ma façon de vivre ma vie jusqu'au bout. Michel ne prend pas seulement en mains son bien-être, il continue à s'occuper du bonheur de ceux qui l'entourent. Bravo, Michel!

Voici une partie du billet que j'avais laissé en novemre 2014.
 J'ai toujours choisi mes amis. C'est un privilège dont je n'ai jamais voulu me priver.

Je n'ai pas eu des tonnes d'amis. Mais j'en ai eus. Il y en a même eu un que je n'ai vu qu'une fois.  (...) Un cancer l'a terrassé avant que je n'aie l'occasion de le revoir. Puis, nous avons su qu'un ami d'ici en Minganie  était atteint d'un cancer du pancréas. Il venait de prendre sa retraite, mais travaillait encore avec Laure en attendant de la prendre définitivement à la fin de l'année. Il l'avait bien préparée et avait beaucoup de beaux projets.

Il avait mis beaucoup de soin pour rénover sa propriété en bord de mer. Une réussite. Un endroit où on a le goût de vivre. Appréciez par vous-mêmes.



Michel suit des traitements de chimiothérapie à Québec, soit à 1600 km de sa résidence, aller-retour. Pourtant, il tient a y revenir à l'occasion. Il a besoin de se décor. Il a besoin de revoir ses amis qu'il invite avec le souci de bien les recevoir.

La résidence de Michel






Michel et moi, septembre 2014

Ce qui m'épate, c'est cette attitude relativement sereine face à une situation aussi traumatisante, il faut le reconnaître.







samedi 11 juillet 2015

Sherbrooke est Raïf

La ville de Sherbrooke a donné un appui inconditionnel très fort au saoudien Raïf Badawi.
Deux immenses banderoles ont été affichée devant l'hôtel de ville de Sherbrooke le 9 juillet 2015.

Hôtel de ville de Sherbrooke, juillet 2015


 La cérémonie s'est déroulée , jeudi après-midi, en présence du maire Bernard Sévigny, d'Ensaf Haidar, conjointe de Raïf Badawi, et de Mireille Elchacar, coordonnatrice à Sherbrooke d'Amnistie internationale. Banderole aux couleurs d'Amnistie internationale
On peut lire sur les banderoles jaune et noire les mentions « Sherbrooke est Raïf » et « Raïf Badawi citoyen de Sherbrooke » . Elles seront installées de façon permanente sur la façade de l'édifice.
« La population sherbrookoise est très solidaire envers Raif Badawi. D'ailleurs, tous les vendredis midi, Sherbrooke reçoit un rassemblement de sympathisants à la cause. Comme la famille de M. Badawi a choisi de s'installer à Sherbrooke, il nous apparaissait important d'officialiser notre désir de l'accueillir dès que possible », a déclaré le maire Bernard Sévigny.
http://ici.radio-canada.ca/regions/estrie/2015/07/09/003-sherbrooke-raif-badawi.shtml

 maire Bernard Sévigny, d'Ensaf Haidar, conjointe de Raïf Badawi
Raïf Badawi a été condamné à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet pour avoir publié sur son blogue des propos jugés offensant par l'Arabie Saoudite.

Sa conjointe et ses enfants ont trouvé refuge à Sherbrooke où ils ont trouvé hospitalité et solidarité. Depuis ce temps, Raif Badawi est demeuré en prison en Arabie Saoudite.

 Il n'a pas la citoyenneté canadienne, mais le maire de la ville lui a accordé symboliquement le statut de citoyen de la ville de Sherbrooke.


Banderoles de Raif Badawi

Extraits des textes de Raif Badawi

«La question est simple: la femme travaille au même titre que l'homme dans le domaine public; elle a autant besoin que l'homme de travailler, parfois même beaucoup plus que lui. Alors, allons-nous enfin abandonner notre discours machiste stérile, et fermer la porte aux grandes excuses? Ou allons-nous continuer, comme nous le faisons aujourd'hui, à nous en prendre aux Saoudiennes qui ont besoin de gagner leur vie?»
- tiré du texte «La femme à ses côtés», écrit en septembre 2011

«Je ne suis pas pour l'occupation d'un pays arabe par Israël, mais, en revanche, je ne veux pas remplacer Israël par une nation islamique qui s'installerait sur ses ruines, et dont le seul souci serait de promouvoir une culture de mort et d'ignorance parmi ses fidèles, à une époque où nous avons désespérément besoin de ceux qui en appellent à une culture de vie et de développement, propre à cultiver l'espoir dans nos âmes.»
- tiré du texte «Pour une culture de la vie!», écrit en septembre 2010

Raif Badawi 2012
«Il n'échappe à aucun observateur que nos musulmans d'Arabie saoudite ne respectent pas les croyances d'autrui; pire, ils considèrent les autres comme des apostats, tout non-musulman étant infidèle et, dans un cadre plus étroit, tout musulman non hanbalite [la frange plus conservatrice des quatre écoles de pensée religieuse de l'islam sunnite] étant dissident. Alors, comment pouvons-nous, avec de tels individus, bâtir une civilisation humaine, et avoir des relations normales avec six milliards de personnes, dont plus de quatre milliards et demi ne sont pas de confession musulmane?»
- tiré du texte «À propos de l'anniversaire du 11 septembre», écrit en septembre 2010.

À noter que l'Hôtel de ville de Sherbrooke est classée comme  Patrimoine national.
Voir le lien qui précède pour plus de détails.
La ville de Sherbrooke est une ville où il fait bon vivre. Elle a déjà gagné le prix de la ville où la qualité de vie était la meilleure au Canada.

Elle ne manque pas d'ambition et manifeste un esprit d'innovation reconnu au plan international et ce à plusieurs point de vue.

Elle a été sélectionnée dans le palmarès 2015 des 21 villes intelligentes (Smart21) primées par l’organisme international Intelligent Community Forum. Les candidatures de 400 villes dans le monde ont été analysées pour en arriver à ce palmarès. Elle ambitionne devenir parmi les 7 plus intelligentes au monde. Rien de moins.

Voir Sherbrooke, ville intelligente







jeudi 9 juillet 2015

Au delà du réel

Quand quelqu'un commence une phrase par "Tu ne me croiras pas, mais...", c'est louche.
Et, effectrivement, on a de bonnes raisons de ne pas le croire.

Vous ne me croirez pas, mais ma fête m'en a fait vivre de bien bonnes. Et c'est tout vrai. J'ai des témoins, notamment mon frère, Laure et mes enfants. L'intérêt de ce que je vais vous raconter tient au fait que le hasard s'est encore manifesté de façon curieuse. Les coîncidences sont surprenantes. Mais je le dis tout de suite, je ne tire aucune conclusion. Je ne fais que constater. Ne doutez de mes esprits.

Jipé
J'avais de la visite. Deux de mes enfants étaient à la maison pour fêter mon 71è anniversaire de naissance. Nous discutions de choses et d'autres lorsque tout à coup, je leur ai demandé à brule-pourpoint s'ils avaient déjà entendu parler de la mécanique quantique.

Un peu surpris,ils m'ont demandé où je voulais en venir. Alors, j'ai fait une tentative d'explication. Mais plus je parlais, plus mes enfants riaient et bientôt, Véro a dû essuyer des larmes. Imaginez, je disais, entre autre, qu'on pouvait-être se trouver à deux endroits différents en même temps. Devinez de quoi j'avais l'air.

Sur la photo ci-contre, Jipé se rendait au spectacle de la St-Jean. Il a participé à un spectacle avec Claude Dubois, Martine St-Claire et Marjo.

Alors vous comprenez que dans son univers, la mécanique quantique, ça cadre pas tellement. Par hasard, j'ai parlé de Claude Dubois la semaine dernière sur le billet que j'avais déja écrit sur ma rencontre-choc avec Louise Marleau en 2010. Il est encore dans les 4 plus consulté.

Puis, le téléphone sonna. mon frère Yves m'appelait pour me souhaiter bonne fête. Nous avons le même âge jusqu'au 17 juillet.

Véro
Au cours de la conversation, il me demanda si j'avais entendu parler de la mécanique quantique. Alors, je lui ai dit de ne pas bouger. Je voulais être sûr d'être cru. Je lui ai dit que j'allais passer le récepteur à Jean-Philippe pour qu'il lui demande de quoi nous parlions.

Yves m'a dit qu'il avait passé presque deux jours à se documenter sur la question après avoir entendu le sujet traité à l'émission de Radio-Canada Les Années-lumière.

J'ai expliqué à Yves que depuis deux jours, j'avais fait beaucoup de recherches sur le sujet. Mais la coîncidence était curieuse parce que rien ne m'avait amené à le faire. Je n'avais pas écouté l'émission de radio, je n'avais rien lu récemment là-dessus. J'avais déjà entendu parlé du phénomène, mais c'était il y a deux ans environ. La curiosité récente était sortie comme de nulle part. On peut donc se demander si c'est un phénomène de télépathie entre Yves et moi qui avait joué. Évidemment, on ne peut l'affirmer, mais c'est tout de même une drôle de coincidence.

Yves s'est empressé de m'envoyer une vidéo de youtube que je vous invite à écouter.
C'est un peu long, mais très bien vulgarisé. Si le sujet vous intéresse, vous serez gâtés.


Brian Greene
Dans son second livre paru en 2004, « La Magie du cosmos », Briane Greene traite avant tout de la nature de l’espace et du temps en détaillant les expériences qui ont été à la base des dernières découvertes sur leur nature.  La théorie des cordes nécessite en effet pour être viable une redéfinition de la manière dont nous percevons l’espace qui nous entoure. Cette redéfinition ne va pas sans heurter notre bon sens commun car elle suggère l’existence de dimensions supplémentaires cachées.
Ce livre de près de 700 pages est un véritable tour de force en matière de vulgarisation scientifique. C’est un ouvrage de réflexion et de méditation sur la réalité de nos perceptions. Un exercice de conceptualisation soutenu par des bases mathématiques très sérieuses.
En fait, ce qui étonne le plus dans cette théorie, c'est qu'elle ne fait pas appel aux lois de la physique traditionnelle. C'est comme si elle permettait de découvrir un univers invisible mais tout aussi réel. Au tout début, la mécanique quantique suscitait beaucoup de scepticisme. Enstein y accordait très peu d'importance, disant que cette théorie était trop incomplète pourqu'on s'y intéresse.

Mais, de nombreuses recherches on prouvé l'existence de phénomènes relatifs à la mécanique quantique. À la fin de mon dernier billet, vous verrez que j'ai eu aussi des commentaires de notre ami Réjean qui s'intéresse au sujet depuis longtemps.

Voici d'ailleurs ce qu'il en disait:
Tu me demandes :

«Réjean, est-ce que, par hasard, tu t'intéresserais à la mécanique quantique

Bien sûr que je m’y suis intéressé. J’en ai d’ailleurs parlé sur mon blog, à 3 reprises.

Les physiciens quantiques nous apprennent que c’est la conscience des humains qui crée leur réalité dans le monde de la matière, ou, pour dire les choses différemment, sans la conscience, il n’y aurait pas de matière, il n’y aurait que de l’énergie. Tout cela a été largement démontré en laboratoire.

Ils nous disent aussi, qu’avant ce qu’ils appellent, le Big Bang, toutes les particules de matière étaient soudées les unes aux autres, et que de ce fait, malgré les distances énormes qui les sépare, désormais, elles sont demeurées néanmoins liées par des liens énergétiques. Il n’y a rien de séparé dans l’univers; tout ne fait QU’UN.

Les physiciens quantiques, en faisant un lien entre la conscience et la matière, affirment même, que notre réalité extérieure est une projection de notre conscience; nous serions les créateurs de notre propre réalité.

Ce que nous pensons, ce que nous croyons, peut devenir une réalité dans notre vie.

Les scientifiques ont essayé d’éliminer le concept de Dieu pour expliquer la réalité matérielle. Mais à quoi aurait servi ce vaste univers, supposément issu du hasard, s’il n’y avait eu au préalable une conscience, pour l’observer.
Tout  ça, c'est bien intéressant, mais je crois que  certains vont trop loin. C'est le cas du créateur de Facebook:

A la tête de Facebook et de ses projets fous, le visionnaire Mark Zuckerberg imagine l'avenir de l'humanité. Avec une armée d'ingénieurx à son service, il pourrait bien changer le monde.

L'événement est passé inaperçu pour l'essentiel dans les médias traditionnels, mais c'est bel et bien une vision résolument futuriste que Mark Zuckerberg - fondateur et patron de Facebook - a présenté aux membres du réseau social lors de sa dernière séance de
questions-réponses. Télépathie, intelligence artificielle, vie éternelle, réalité virtuelle : les projets de Facebook vont tous azimuthes. Les objectifs sont ambitieux, puisqu'il s'agit par exemple de permettre d'envoyer des messages, des photos ou autres par la simple pensée. La télépathie serait selon Mark Zuckerberg le nec plus ultra des technologies de communication.

Plus près de nous, les travaux de Facebook sur des projets concrets d'intelligence artificielle sont en cours. A Paris notamment, des équipes du réseau social planchent sur la reconnaissance des contextes à l'intérieur des vidéos. Les polémiques récentes sur
Google Photos montrent qu'il reste du chemin à parcourir pour mettre au point des technologies fiables de reconnaissance d'objets ou de gens dans des images. Pour Facebook, l'ultime objectif serait de combiner ses travaux en matière d'intelligence artificielle avec ses projets de réalité virtuelle.

Je crois que l'on finira par démontrer que peu importe l'incroyable capacité de l'interlligence artificielle, elle ne pourra jamais dépasser celle de l'homme. Un machine va toujours demeurer une machine. Ce qui différencie l'homme de l'ordinateur le plus évolué, c'est sa capacité d'être conscient qu'il existe. C'est peut-être qui fait qu'on a souvent pensé que l'homme avait une âme indépendante du corps.





dimanche 28 juin 2015

Le téléphone

En relisant mon dernier billet, j'ai failli tomber en bas de ma chaise. J'ai constaté subitement que ça faisait 30 ans déjà que mon père était décédé. 30 ans. Dans 30 ans, j'en aurai 100. J'ai toujours été fasciné par le temps qui fuit.

Quand j'ai eu 15 ans, je me rappelle que j'ai eu un choc. Je me suis dit: 4 fois 15, ça fait 60. J'ai réalisé qu'il me fallait seulement 4 fois mon âge pour avoir 60 ans. Mon père est décédé à 61 ans. Pour moi, il était vieux. Imaginez, j'ai déjà 10 ans de plus. Et il me semble que je ne suis pas vieux. En même temps, je réalise que le compte à rebours est commencé et qu'il me reste très peu de temps pour faire tout ce que je veux faire.

Imaginez que, par un drôle de hasard, le téléphone cellulaire a aussi 30 ans. Il date de 1985. À cette époque, son coût d'utilisation annuel était de 10 000$. Cliquez sur le Cellulaire a 30 ans pour plus de détails.

Je n'ai jamais tellement aimé ce petit bidule qu'on appelle téléphone. Je ne suis pas du genre à posséder un téléphone cellulaire. Je n'aime pas être rejoint n'importe quand, n'importe où, par n'importe qui. Je suis scandalisé quand je vois quelqu'un au restaurant parler au cellulaire au lieu d'être totalement disponible à sa copine, ses enfants, ses amis.

Je n'ai donc jamais offert de téléphone en cadeau, sauf une fois. Et ce n'était pas un cellulaire. Je n'aurais jamais eu les moyens. C'était tout de même un téléphone sans fil, la grande nouveauté de l'heure. Et vous verrez que ça ne m'a pas porté chance.

Printemps 1985

 Mon père me téléphone de Thurso, près de Montebello. C'est là qu'il habitait. Il pleurait. Il m'a dit qu'il venaitt d'apprendre qu'il avait un cancer incurable. Il venait de sortir de l'hôpital Notre-Dame à Montréal. Sur le coup, je ne l'ai pas cru. Je croyais qu'il s'ennuyait et qu'il avait le goût de nous voir, Laure, les enfants et moi. Les obligations familiales et professionnelles rendaient le défi très difficile, compte tenu de la distance.

Il a fallu deux mois avant que j'apprenne,<i> par téléphone </i>, que c'était vraiment sérieux. J'ai su que mon père avait vraiment été hospitalisé et qu'il était atteint d'un cancer incurable. Sans perdre un instant, je l'ai appelé. Je l'ai assuré que je serais là le lendemain. J'ai pris congé.



La dame qui en prenait soin m'a guidé jusqu'à sa chambre de la maison de Thurso qu'il habitait. Mon père qui d'habitude avait toujours un beau teint, était pâle et visiblement affaibli. À ma vue, son visage s'est épanoui. Il s'est assis dans son lit. Il s'est allumé une cigarette, en s'excusant de le faire. C'est un cancer du poumon qui l'avais terrassé.
En peu de temps, il est entré dans le vif du sujet: sa situation, son moral. .

Il a jasé pendant des heures. Il a fait le tour de toute sa vie, ses peines, ses rendez-vous manqués, ses regrêts. Il m'a parlé de ses parents, ses frères, ses soeurs, en les nommant. Il a parlé de ma mère, ses enfants, ses relations avec nous. J'étais devenu comme son confesseur.

Mon père et ma mère 1967
Mon père m'a parlé de sa décision de ne pas se faire traiter.  Il voulait qu'on garde un bon souvenir de lui, ne pas laisser le souvenir de quelqu'un qui a perdu ses esprits après de longs traitements et assommé de médicaments. Et il ne voulait pas étirer son agonie dans la souffrance. C'est fou à dire, mais je le regardais avec admiration. Je le trouvais  beau et digne.

La lumière du jour pâlissait. Nous avions parlé pendant des heures. J'ai dit à mon père qu'il devait se reposer un peu. Je suis descendu dans le salon. À ma grande surprise, il m'a suivi dans l'escalier. Il a allumé la télévision, changé de poste. Il m'a raconté des histoires et ri de bon coeur. De toute évidence, il venait de croiser le bonheur. C'est ainsi que je l'ai laissé.

Environ 3 jours plus tard, c'était le 22 mai 1985: la fête de Laure. Je lui avais acheté un téléphone sans fil environ un mois auparavant. Il était prêt à l'emploi dans une boîte de cadeau. Aussitôt après avoir mis la pile en place, le téléphone sonna.

Le téléphone était pour moi. C'était un appel de l'Hôpital de Lachute. On m'annonçait que mon père venait de décéder. Le hasard nous a secoué. Ce téléphone n'a jamais plus sonné pour nous. Nous l'avons jeté.

La vie est pleine de mystères. On ne croit la plupart du temps que ce que l'on voit et comprend.  Et pourtant, il est évident qu'il y a plein de phénomènes qui nous dépassent, des phénomènes qu'on ne peut expliquer. Il y en a dont on ne veut pas parler pour ne pas passer pour fou.

Le livre La source noire en raconte beaucoup. Il parle, entre autre, de ces gens qui semblent attendre pour mourir d'avoir réglé quelque chose ou vu quelqu'un avec qui il reste des choses à régler. On aurait dit que c'était le cas pour mon père. Il a perdu connaissance peu de temps après mon départ. Il n'a jamais pris conscience par la suite.

Autre phénomène totalement inexplicable: une bible ouverte. En venant visiter ma mère, nous avons trouvé sa bible ouverte dans la salle à dîner. Elle était ouverte à la page où se trouvait le texte lu pendant l'évangile lors des funérailles de mon père. Pourtant ma mère n'y était pas. Ma soeur Micheline, présente aux funérailles, a pu vérifier le mystérieux phénomène. C'est peut-être un hasard, mais vous admettrez comme moi que c'est pour le moins intriguant.

Sur un ton plus léger, je me porte bien pour le moment. Je me compte même très chanceux. Je viens de terminer mon jardin. J'ai travaillé fort. Je dois tout de même admettre que je sens le poids des années se faire sentir. En fait, j'ai un sérieux mal de reins. Faudrait peut-être que je consulte un médecin.



Carricature La Presse 28 juin 2015

- Les pilules bleues, c'est pour vos reins, les rouges, c'est pour votre coeur
- Je n'ai pas de problème au coeur!
- Quand vous verrez le prix des pilules bleues, vous en aurez un!

dimanche 21 juin 2015

Mon père

Aujourd'hui, c'est la fête des pères et je ressens beaucoup d'émotions.
Être père, ce n'est pas rien.

Dans plusieurs familles, on se réunit aujourd'hui pour témoigner son amour et son admiration pour son père. On prend un bon repas et on met le focus sur l'image du père, son importance, l'amour, la fierté et l'attachement qu'il inspire. Mais ce n'est  pas toujours ainsi, hélas. Parfois, c'est l'occasion de réaliser que son père a quitté la maison ou qu'il a quitté ce monde.

Mon père et moi - 1967
Je n'ai pas connu beaucoup mon père. Je n'étais pas toujours à l'aise avec lui. Mais je l'aimais profondément et je le sentais attaché. Mon père est un homme qui a beaucoup souffert. J'ai eu une relation tout à fait privilégiée avec lui, en particulier la dernière fois que je l'ai vu. J'avais passé toute une journée avec lui deux ou trois jours avant sa mort. J'étais loin de me douter que sa fin était aussi proche. Il m'a dit des phrases qu'on ne peut oublier. Il a trouvé le moyen de rire à plusieurs reprises. Il m'a parlé beaucoup de ma mère, la personne qu'il avait aimé le plus au monde, selon ses dires. Il souhaitait probablement que je lui fasse le message.

Il m'a dit, entre autre, qu'il envisageait sereinement la mort. Il avait ajouté: Je suis sûir que Dieu existe. Ça ne se peut pas avoir souffert autant pour rien dans cette vie. Il me semble que ça doit servir à quelque chose! J'ai manqué ma vie, mais je ne veux  pas manquer ma mort.


Nicole (à droite)
Son dernier Noël - 1956
Quand mon père etait revenu à la maison en 1965, après 9 ans d'absence totale, ma soeur Nicole était décédée depuis déjà 8 ans.
Je ne sais pas s'il connaissait la nouvelle avant de revenir. Depuis qu'on avait perdu sa trace, on ne savait même pas s'il était toujours vivant. Je le cherchais. J'avais déjà écrit à certains de ses amis d'enfance que je ne connaissais pas pour leur demander s'ils avaient de ses nouvelles et pouvaient m'en donner.

Je me souviens bien de la dernière fois que j'avais vu mon père. Nous étions pensionnaires à l'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe. La vraie maison où nous avons grandi, c'est là.

Dans la section de droite au sous-sol, c'est là que j'étais pensionnaire avec Yves. Juste au dessus, c'était l'étage des filles. C'est la que Nicole et Micheline étaient pensionnaires. L'entrée, vis à vis le clocher, c'était celle du parloir. C'est là qu'on pouvait avoir de la visite le dimanche lorsqu'il n'y avait pas de sortie.

Hôtel-Dieu Saint-Hyacinthe
C'est donc par là que s'était présenté mon père, seul, étant séparé de ma mère. Je me souviens très bien que papa avait tenu Nicole dans ses bras pendant tout le temps de la visite. Il pleurait comme un enfant. Nicole était remarquable. Elle ne passait jamais inaperçue. Et mon père l'aimait tellement!
Le plus tragique, c'est que ce fut la dernière fois que mon père a pu voir Nicole.

J'étais ému et je le voyais sous un côté humain qui me laissait croire ou du moins espérer qu'il revienne un jour avec ma mère. Malgré ses divergences conjugales, ma mère n'a jamais parlé en mal de notre père. Mais lorsqu'elle parlait de lui, elle y faisait toujours allusion ainsi: Celui que vous connaissez...



Selon mes souvenirs, c'est la dernière fois que je l'ai vu avant qu'il ne réapparaisse de façon aussi soudaine que mystérieuse. Il disait avoir habité le Grand Nord, la terre de Baffin. Il disait avoir été cuisinier dans l'armée, avoir connu des saisons avec 6 mois de soleil et 6 mois de nuit. C'est ce qu'il disait.

Nous ne savions pas si c'était vrai.
Mon père disait-il la vérité lorsqu'il parlait de ses aventures dans le Grand Nord? Mais oui, c'était vrai. Nous en avons eu la preuve. J'ai retrouvé des photos de lui dans le grand nord après son décès.

Peu importe la situation, je pense que notre père a toujours une image importante pour nous. C'est dans la nature de l'être humain d'y être attaché et d'y trouver des sources d'inspirations, peu importe l'expérience que nous avons eue avec lui. Quand mon père est décédé, j'ai eu une peine qui je n'aurais jamais pu imaginer. C'est dommage que ce soit toujours à cet instant que l'on réalise l'importance de celui qui vient de partir.

Mais si on ne peut réécrire l'histoire, on peut penser que l'inverse de cette réalité est à notre portée.
Je ne peux rien faire pour ma relation avec mon père puisqu'il est parti. Mais j'ai à coeur de donner le meilleur de moi-même pour que mon souvernir soit inspirant et réconfortant lorsque je serai parti à mon tour. La vie est une roue qui tourne et se prolonge d'elle même de façon mystérieuse.

Bonne fête des pères à tous!

samedi 30 mai 2015

Le chien d'or, Partie 3



Je ne pensais jamais faire tant de découvertes lorsque j'ai commencé à parler du chien d'or.
En même temps, je vous dirais que ce que j'appelle souvent le hasard n'a pas fini de me surprendre.

Un tout petit détail de rien peut nous mener très loin. La vie est ainsi faite. Tout nous parle. Mais il est rare qu'on puisse entendre. Il y a beaucoup d'évidences placées sous nos yeux dont on ne verra jamais que l'ombre. Et encore, on ne la verra peut-être pas. Je ferme cette parenthèse.

Reprenons le début: la photo d'un chien qui mord son os et en dessous, un message plutôt inquiétant.

Je suis un chien qui ronge l'os
En le rongeant je prend mon repos
Un temps viendra qui n'est pas venu
que je mordrai qui m'aura mordu.
 
Qu'est-ce qui m'a amené à vous montrer ce chien qui ronge l'os en ajoutant  le texte qui lui donne tout son sens. Pour vous l'expliquer, je recule encore dans le temps, loin, loin.
 
Ça vous arrive d'etre débordé? Moi si! Tout le temps, même si je suis retraité. Depuis plusieurs mois, je n'avais pas perdu le goût d'écrire des billets et visiter ceux que j'avais adoptés. Quoique... je constatais que d'autres médias sociaux semblaient plus à la mode.
 
Vous vous souvenez ce qui m'avait amené à ouvrir un blogue?un hasard. Un simple hasard comme on en vit tous les jours.
Je résume. J'écoutais la radio. Par curiosité,  voulant en apprendre davantage sur une dame interviewée sur les ondes, j'ai fait une recherche sur Google. J'ai été acheminé, par hasard, sur un lien. J'ai cliqué sur ce lien. A ma grande surprise, j'ai découvert que Zoreilles s'y exprimait avec la passion qu'on lui connait sur les propos de la dame en question.
 
Il y a longtemps que je n'avais pas entendu parler de Zoreilles. On s'était connus en arrivant par hasard le même jour comme animateurs d'un forum de discussion: la Place Publique de Sympatico . J'ai ouvert un blogue pour avoir une identité et faire en sorte que Zoreilles me reconnaisse. Je n'avais pas l'intention d'avoir mon propre blogue. C'est pour cette raison que je l'ai baptisé, sans trop réfléchir: "Détour improvisé".

Le thème du hasard et de la synchronicité s'est imposé de lui-même sans que je ne l'ai imaginé.
Il m'arrive parfois de vouloir revenir m'exprimer sur ce thème. Il y a tellement d'occasions d'être étonnés par des événements qui donnent l'impression d'avoir été organisés par le gars de vue. On ne s'arrête pas assez sur tous ces événements qui nous parlent.

Par ailleurs, je me suis éloigné de mon blogue sans l'avoir planifié, un peu par hasard. Puis tout dernièrement, j'ai senti le goût de revenir Chez Zoreilles, et d'autres amis virtuels. J'ai vu que plusieurs avaient disparu sans laisser d'adresse.
Au moment où j'annonçais mon retour, Zoreilles annonçait son départ. C'est un peu comme si j'avais eu un pressentiment. Je crois toujours aussi fermement aux vertus de la télépathie.

Instinctivement, j'ai pensé à tous ces amis qu'on voit pour la dernière fois sans le savoir. Il y a des occasions où on se demande si on a fait quelque chose qui a déplu tellement la coupure est subite. Un jour, celui que Laure et moi considérions comme notre meilleur ami, a coupé brutalement les ponts. Nous l'avons appelé à plusieurs reprises. Nous l'avons même rencontré par hasard et lui avons fait part de notre malaise. Il fut impossible de percer le mystère.

C'est ainsi que l'image du chien qui ronge l'os m'est venue à l'esprit. Cette image illustre bien ce sentiment qu'on appelle "la rancune". Et pour moi, c'est ce que je trouve le plus difficile à vivre. En contrepartie, le "pardon" est la vertu la plus noble. La rancune est le pire ennemi de l'amour et de l'amitié. L'art de pardonner, son meilleur atout. La rancune, c'est ce qui fait que dans certains coins du globe, des rivalités se développent et se perpétuent de générations en générations.

Ceci étant dit, je pense que le pardon ne doit jamais être une capitulation. Et comme québécois, nous avons plusieurs raisons de ne pas capituler devant les attaques répétées dont nous somme l'objet, particulièrement à cette période trouble au plan social et au plan de nos institutions. Il est difficile de savoir à qui faire confiance. Le mot "promesse" n'a plus aucun sens. Le mot "vérité" aussi.

Caricature La Presse

Si la rancune est un bien triste sentiment, elle ne doit pas nous amener à perdre notre capacité de nous indigner et de le faire savoir, sans blesser. C'est ce que Zoreilles a toujours fait. Il m'est arrivé parfois de le faire en regrettant un peu le ton polémique que j'avais adopté. Dans ces occasions, les commentaires de Zoreilles venaient toujours lui donner la vraie couleur que j'aurais voulu donner.

Voilà tout ce que le départ de Zoreilles m'a inspiré. Je la connais depuis longtemps et je n'ai jamais connu de malentendus avec cette artiste de la communication. Son talent pour exprimer ce qu'elle pense de façon claire et honnête m'a toujours fasciné. Cest précieux.








vendredi 29 mai 2015

Le chien d'or Partie 2

Suite du billet précédent

Il faut lever les yeux pour voir le chien d'or. (Photo Le Soleil, Patrice Laroche)
Le chien d'or en haut de l'édifice de la poste

 
Jamais, je n'aurais cru que le sujet pouvait être si vaste et susciter tant de commentaires.
L'article suivant de Le Soleil est d'ailleurs très révélateur.
Il s'appelle Le chien d'or, mais n'avait plus d'or que le nom. Le gouvernement fédéral a fait restaurer et redorer le bas-relief qui orne le fronton de l'ancien Hôtel des Postes, dans le Vieux-Québec, et qui a été une véritable icône de la capitale, bien avant le Château Frontenac
La restauration du Chien d'or a coûté 309 000$: Il a été convenu de l'envoyer au Centre de conservation du Québec pour une restauration, qui a coûté 9000 $ comparativement à 300 000 $ pour la maçonnerie.
 
Il est d'ailleurs tès amusant de voir tous les proverbes où l'on fait référence à des chiens.
Celle du qui ronge son os s'y trouve. Voir http://cafe.rapidus.net/cybele/citationchien.html
 
Mais revenons à mon dernier billet. Un commentaire d'un habitué de mon blogue m'a particulièrement intéressé:
Réjean Mélançon a écrit: 
Cela me fait tout drôle de retrouver cette histoire sur ton blogue.

J'aime beaucoup cette légende du chien d'or, d'autant plus que ma mère, qui est une Philibert, nous avait raconté, lorsque nous étions enfants, une histoire, qui courait à l'époque dans notre famille, sur le premier Philibert arrivé en Nouvelle France. Elle disait même que son ancêtre avait été pendu par l'intendant Bigot… du moins, le croyait-elle.

Une des nombreuses versions de l'histoire, disait que le fils de Nicolas Philibert, Pierre, avait tué l'officier Le Gardeur de Repentigny, après avoir retrouvé ce dernier aux Indes, pour venger le meurtre de son père. Mais il n'est pas dit qu'il avait été pendu par la suite. C'est fou ce que les légendes peuvent entraîner comme croyance, avec les années.

Mais la réalité pour ma famille est tout autre. Mon premier ancêtre Philibert en Nouvelle France, était d'une autre lignée, et il s'était établi dans la région de Maskinongé, à peu près à la même époque.
Le chien d'or et moi
 
Maintenant, j'en ai une bien bonne.
Lisez d'abord une anecdote que j'avais laissé sur mon dernier message:

 Le chien d'or m'a fasciné depuis le début, à l'occasion d'un conflit de travail. J'étais gestionnaire à la Commission de la Santé et de la Sécurité du travail (CSST). Un matin, une délégation de professionnels se présente a mon bureau, soit disant pour m'offrir un cadeau. J'ouvre l'emballage, intrigué. J'y trouve une tasse avec l'image d'un chien et l'écriteau suivant:
Je suis un chien qui ronge l'os
En le rongeant je prend mon repos
Un temps viendra qui n'est pas venu
que je mordrai qui m'aura mordu.



Je suis tombé immédiatement en amour avec cette tasse. Et j'ai bien ri. Je l'ai conservé précieusement.
Aprés avoir laissé ce commentaire, je me suis demandé où était cette tasse. J'ai posé la question à Laure, ma douce moitier. Alors elle m'a répondu, un peu confuse: Je t'en avais parlé. Tu me l'avais prêtée. Je l'ai apportée au bureau à Sherbrooke et un médecin m'a demandé si je voulais la lui donner. Whops!
 
Vous avez remarqué? Ce médecin l'a eu gratis. J'étais bien content de penser que ne nous n'avions pas payé pour lui donner. Hon! C'est pas gentil, je sais. Mais je suis un peu scandalisé par la situation actuelle. Les médecins facturent tout: les photocopies, les petits gouttes pour les yeux, sans parler des ristournes pour les médicaments qu'ils prescrivent.  On est chanceux de ne pas avoir à payer pour leur donner la main. Je me demande parfois où est rendu leur sens social, leur sens professionnel dans un contexte si pénible. Comme fonctionnaire, combien de fois j'ai travaillé sans rien demander? Régulièrement. Comme bien d'autres professionnels dont les enseignants.

 
 

J'ai été naif. J'ai cru un instant que le Dr Barette prenait vraiment à coeur les intérêts de la population. Mais je commence à en douter.

Je commence à croire que toutes les coupes du système de santé ne servent qu'à dégager de l'argent pour que les médecins en aient davantage. Puis, ce sera au tour des pharmaciens d'en obtenir plus.

Je ronge mon os. Que voulez-vous que je fasse de  plus?,

En principe, le médecin, ça devrait être mon médecin, mon ami, mon confident.

Mais, je parle de ce que j'observe globalement. Je connais plusieurs médecins exemplaires qui sont dévoués et partagent mes émotions. C'est le système que je critique, celui qui coupe au maximun à tous les niveaux dans le système de santé et ne cesse d'augmenter les rémunérations des médecins aujourd'hui et des pharmaciens demain.


 

jeudi 21 mai 2015

Un chien qui ronge l'os

Je suis un chien qui ronge l'os
En le rongeant je prend mon repos
Un temps viendra qui n'est pas venu
que je mordrai qui m'aura mordu.
D'où vient cette drôle de citation?
Que veut-elle dire?
Pourquoi j'en parle?
Il n'y a jamais de hasard. Alors comment ce souvenir m'est revenu à l'esprit ce matin? Si je vous disais qu'il y a un lien entre l'annonce de Zoreilles de fermer son blogue et cette citation, alors je provoquerais la confusion la plus totale. Et si j'étais en politique, on verrait partir les rumeurs  les plus folles.
Mais non, Zoreilles a toujours été et sera toujours une grande amie. Avec elle, il n'y a jamais eu le début de l'ombre d'un malentendu. On l'appelle Zoreilles parce qu'elle sait écouter. Elle le fait sans juger. Jamais! Je ne peux pas dire cependant qu'elle le fait sans interpréter. Elle interprète, mais avec une telle justesse que ses commentaires sont toujous désirés.

Alors que vient faire ce chien d'or dans le décor? Je vais y revenir. Mais prenons les choses du début.
Retournons à l'origine. Quand? 1736? 1688? 1561?
Comme le montre l'image du début, le chien d'or est daté de 1736.

Un détail architectural qui intrigue et inspire
Maison du chien d'or, Québec (carte postale)
Maison du chien d'or, Québec (carte postale)
Depuis 1688, le bas-relief du chien d'or est toujours demeuré au même endroit. À chaque fois que l'édifice où il se trouve a été modifié, on a toujours pris soin de le garder bien en vue des passants, à cet emplacement prestigieux de la haute-ville de Québec. Il a suscité curiosité et intérêt et sa renommée a débordé les frontières du pays. C'est ainsi qu'il a acquis une grande notoriété et une valeur patrimoniale exceptionnelle. Bien que son créateur soit inconnu, cette sculpture d'un chien d'or a une valeur intrinsèque car l'œuvre est trois fois centenaire, façonnée dans une pierre calcaire de Pointe-aux-Trembles et vraisemblablement dorée à la feuille d'or. Elle a traversé le temps depuis 1688 jusqu'à aujourd'hui et elle a été le témoin de tous les événements qui ont marqué l'histoire de ce secteur de la ville. (Voir l'Encyclopédie du Patrimoine de l'Amérique française)

le marchand Philibert
L'histoire est palpitante et savoureuse. Je vous conseille fortement de cliquer sur le lien qui précède pour en apprendre davantage.

Le 20 janvier 1748, Pierre-Jean-Baptiste-François-Xavier Legardeur de Repentigny, officier des troupes de la Marine, se présente chez lui avec un billet de logement. À cette époque, en l'absence de caserne, les citoyens sont contraints d'héberger les soldats en garnison à Québec.




Philibert refuse énergiquement d'offrir l'hospitalité, une bagare éclate et Philibert se fait tuer. Philibert habitait la maison où se trouvait la fameuse pierre du chien d'or depuis plusieurs générations. Mais avant qu'il n'y habite, plusieurs chicanes de voisins avaient eu lieu.
Une légende est née, un roman a suivi.
C'est pas nous qui avons inventé les chicanes.
Nous ne sommes pas les premiers à ronger l'os.

Et l'histoire a des a des racines beaucoup plus lointaines:

Une plaque semblable – chien et inscription – datant de 1561, apposée à Pézenas, ville située non loin de Montpellier, jette une nouvelle lumière sur toute cette affaire. En fait, la plaque que les visiteurs peuvent voir dans le Vieux-Québec, aurait été copiée sur celle de Pézenas et installée par le chirurgien Roussel sur sa résidence en souvenir de sa région natale. Détenteur de la maison par la suite, Jacquin aurait procédé à un agrandissement et c’est alors qu’il aurait ajouté lui-même la date de 1736 sur la plaque.

Le chien d'or et moi
Le chien d'or m'a fasciné depuis le début, à l'occasion d'un conflit de travail. J'étais gestionnaire à la Commission de la Santé et de la Sécurité du travail (CSST). Un matin, une délégation de professionnels se présente a mon bureau, soit disant pour m'offrir un cadeau. J'ouvre l'emballage, intrigué. J'y trouve une tasse avec l'image d'un chien et l'écriteau suivant:

Je suis un chien qui ronge l'os
En le rongeant je prend mon repos
Un temps viendra qui n'est pas venu
que je mordrai qui m'aura mordu.



Je suis tombé immédiatement en amour avec cette tasse. Et j'ai bien ri. Je l'ai conservé précieusement.
Je n'ai vu aucune malice dans ce cadeau. Le tout s'est déroulé dans un climat cordial. Pour moi l'humour est notre meilleur arme dans les situations les plus délicates.

Le chien d'or a aussi ses liens en France. Le premier à avoir habité la maison où se trouve le Chien d'or est un chirurgien originaire de Montpellier, ville où j'ai passé deux mois comme stagiaire en 1974. Un endroit de rêve. Le hasard a donc voulu que le Chien d'or me rappelle aussi cette période charmante. La vie est une succession de hasard qui lui donne du sens.

Le Chien d'Or et Zoreilles

Mais par quel sorte de hasard, la décision de Zoreilles de quitter son blogue m'a-t-elle fait pensé au chien d'or? C'est ce que vous pourrez voir dans mon prochain billet... En attendant, ne partez pas de rumeurs.

À suivre...








mardi 19 mai 2015

Les tours du hasard

La neige a neigé cet hiver en  Minganie

 
 
Qui aurait pu croire que l'on pourrait revoir ce genre de paysage qui me redonne la nostalgie de mon enfance? On voyait ça quand on était jeune. Mais avec le réchauffement climatique, c'est plus rare. Pourtant, une amie de Havre-Saint-Pierre a vu ça cet hiver. Elle nous  a envoyé cette photo.
 
Je ne pensais pas revoir ces routes si enneigées. Quand je parle de nostalgie, je pense aux décors fantastiques. Et tout de suite, il me vient à l'esprit ces congés d'école imprévus qui nous rendaient si heureux.
 
Il y a eu tellement de neige au moment où cette photo a été prise qu'il était devenu impossible de savoir où était la route. Elle se moulait complètement avec le reste du décor. Notre amie a dû s'arrêter plus d'une journée et se faire éviter par des inconnus de Rivière-au-Tonnerre. Tout était fermé. Il fallait donc s'en remettre à de bons samaritains.
 
Je ne pensais pas revoir cette neige et je ne pensais pas non plus revoir Havre-Saint-Pierre.
 
Laure et moi, nous avions toute une batterie d'arguments pour rassurer nos enfants et les convaincre que nous étions revenus pour de bon en Estrie. Notre  fille Véronique était tout sourire en pensant que l'époque des longs séjours sur la Côte-Nord était révolue.
 
Mais voilà, le destin en a décidé autrement. Nous avons été les premiers surpris. Et dans mon cas, je l'ai dit souvent, c'est l'histoire de ma vie. Je ne cherche à impressionner personne en m'exprimant ainsi. Je sais que je suis loin d'être  le seul à vivre sa vie ainsi. On dirait que certains décident tout et d'autres suivent le courant.
 
J'ai encore plein d'histoires à raconter, des histoires où le hasard a été le maître d'oeuvre. Il est difficile de prévoir ce que sera demain. Et c'est peut-être mieux ainsi. Parfois, le hasard réserve de belles surprises. Si vous relisez le dernier billet, par exemple, vous serez peut-être surpris d'apprendre que notre ami Michel continue de profiter de la vie. Il voyage et continue de faire des petites incusions dans sa demeure de la Minganie.