vendredi 27 décembre 2013

Bonne année 2014

Voici à quoi ressemble notre demeure de Sherbrooke avant le grand départ pour Havre-Saint-Pierre.
Elle s'est revêtue de ses plus beaux attraits avant notre départ. La nature ne cessera jamais de m'émerveiller. Toutes ces beautés, j'ai de la peine à croire que c'est seulement un coup du hasard.


Notre salle à diner tout en lumière
Devant de notre résidence

photo prise de la salle à diner





Je souhaite à tous une bonne et heureuse année remplie de douceurs et d'affection.
Et je ne peux m'empêcher de penser à ceux qui ont moins de chances que nous, ceux qui souffrent de la faim, de l'injustice, d'humiliations. S'il existe un dieu quelque part, peu importe le nom qu'on lui donne, je le prie d'apporter paix et sérénité à tous nos frères et sœurs de cette belle planète qu'on appelle terre. Et je souhaite qu'elle soit encore habitable dans 100 ans.

mardi 17 décembre 2013

Il y a toujours une dernière fois


Lac Mégantic, 6 juillet 2013
Il n'y a jamais de première fois sans dernière fois.
Le problème, c'est qu'on ne sait pas toujours d'avance que c'est la dernière fois.

Aujourd'hui, 19 décembre 2013: dernier jour de travail de Laure au soutien psycho-social de Lac-Mégantic, suite à l'accident ferroviaire qui a littéralement fait exploser tout le centre ville. Le train est revenu sur les lieux pour la première fois hier.Lac-Mégantic accueille avec des sentiments partagés le retour du train



Joseph Arthur, dans le temps d'une paix, disait souvent: On ne sait jamais les choses d'avance, on le sait toujours juste après.

Il y a eu des premières fois ...
  • Première journée d'école:
  • Première communion:
    Je l'ai fait tout seul, incognito. Le jour où elle devait avoir lieu officiellement, j'avais été surpris par ma mère à boire de l'eau. Holala! À l'époque, il fallait ne pas avoir pris de solide ni de liquide depuis minuit, la veille, pour avoir droit à la communion.
  • Première action d'éclat:
    En 1950, j'avais mis le feu derrière le bloc appartement où nous habitions à Granby.
  • Première confession: (1950)
    J'avais ainsi confessé mes fautes: " Mon Père, je m'accuse d'avoir volé une allumette".
    Je n'avais pas donné de détails. C'est le seul péché que j'ai avoué.  Le curé a dû sourire.
  • tante Jacqueline
  • Première hospitalisation:J'avais 5 ou 6 ans. Je devais être opéré pour les amygdales. L'infirmière en pédiatrie m'avait demandé pourquoi j'étais hospitalisé. Je lui avais répondu que je devais être opéré pour les garde-malades (au lieu de amygdales). J'ai toujours aimé les garde-malades. Dommage qu'elles ne portent plus le charmant costume qui ajoutait à leurs charmes.
  • Premier amour:La première fille qui a fait battre mon cœur ne l'a jamais su. Chez les religieuses en 4è année, il y avait deux places par banc. Pour des raisons mathématiques, j'étais le seul à occuper le même banc qu'une personne du sexe opposé.
  • Première peine d'amour:J'ai pensé mourir de peines et de chagrins.
  • Premier mariage:Ce fut le premier et le dernier. Laure et moi, nous sommes toujours ensembles depuis presque le premier jour où nous nous sommes rencontrés. L'un de nous deux a un bien beau caractère! :-)
  • Premier jour d'université: Que de belles émotions! Mais je vous épargne des détails. 
  • Premier emploi:
    Ce fut un emploi temporaire qu'on m'avait offert. Sans le savoir, mon dernier jour d'université se trouvait derrière moi puisque j'ai fait carrière dans la Fonction Publique du Québec. J'ai été choyé. À l'époque on pouvait gravir les échelons très vite et bénéficier de belles opportunités.
  • Première auto: (1966)
    C'était une auto usagée. Elle a fini sa vie tristement après nous avoir donné bien des émotions.
    Vauhal Viva

    Une roue arrière, côté conducteur, m'avait dépassé sur l'autoroute des Laurentides alors que j'avais plusieurs passagers. J'avais des Aspirin dans ma boîte à gants. Ils en ont tous réclamé une.
    La batterie était à plat le jour de notre mariage, Laure et moi. Nous avions dû l'abandonner aux États-Unis, en plein voyage de noces. Nous étions revenus sans elle. J'ai pu la  puisqu'aucune pièece n'était disponible aux États-Unis pour ce drôle de modèle. Nous l'avons récupérée environ un mois après mon retour au pays.
    La dernière fois que je l'ai conduit, je ne savais pas que c'était la dernière. J'étais allé reconduire des compagnes de travail chez elles. J'ai été embouti par un camion de livraison qui a réduit en ferrailles ma Vauxhal Viva. 
  • Première visite sur un autre continent: (1973)
    Premier voyage en France. Lorsque j'ai touché terre, j'étais aussi ému et dépaysé que si je m'étais retrouvé sur la planète mars. Et j'y étais pour un an, suite à l'acceptation de ma candidature pour un stage d'études.
Il y a eu des dernières fois:

La dernière fois que j'ai vu mon père, j'étais sûr de le revoir la semaine suivante. Je lui en avais fait la promesse solennelle. Pour être plus précis, je l'avais revu après l'avoir quitté le sachant atteint d'un cancer incurable. Je l'avais revu parce que, une fois parti, je m'étais rendu compte que j'avais oublié mon porte-monnaie.

Lorsqu'il est venu m'ouvrir la porte, je lui ai dit:  Je t'avais promis de revenir bientôt, eh bien me voilà! Il avait ri de bon cœur en ajoutant:  Pour être de parole, mon fils, on peut dire que tu l'es et pas juste à peu près. Mon père à été hospitalisé le même soir, sans que je le sache. Et je ne l'ai jamais revu vivant. Mais on aurait dit qu'il nous a fait signe pour nous dire qu'il était rendu ailleurs. Arrivé chez ma mère, sa bible était ouverte dans la salle à dîner à la page du texte de l'Évangile qui avait été lu aux funérailles. Ma mère n'était pas présente. Le seul autre membre de la famille présent au funérailles avec moi avait noté le même événement mystérieux avec stupéfaction.

La sagesse voudrait que l'on fasse tout comme si c'était la dernière fois. Mais d 'une certaine manière, c'est une chance qu'on ne sache pas toujours d'avance ce qui nous attend ou ce qu'on vie pour la dernière fois. Heureusement, la vie ne nous réserve pas seulement des mauvaises surprises.

Hôpital Havre-Saint-Pierre
Il y a un an, Laure et moi, quittions définitivement Havre-Saint-Pierre après y avoir passé cinq belles années. Avant de partir, je suis allé contempler la mer, à quelques pas de notre demeure.

Mais voilà. Tout a changé: Laure vient d'accepter un autre contrat pour un an et ce, presque un an jour pour jour depuis notre départ et 6 ans, jour pour jour, depuis que nous y sommes arrivés la première fois.

D'autres premières et d'autres dernières fois viendront:

Il y en aura encore beaucoup, mais on ne sait jamais d'avance. On sait juste après. Les seules vraies réalités dont nous pouvons être entièrement sûrs, ce sont nos souvenirs. Et notre plus beau défis, c'est de mettre la table pour en préparer les plus beaux, laissant le moins de place possible aux regrets.

Qui peut dire où vont les fleurs
Du temps qui passe
Qui peut dire où sont les fleurs
Du temps passé
Quand va la saison jolie
Les jeunes filles les ont cueillies
Qu'en saurons-nous un jour ?
Quand saurons-nous ? Un jour?

Pour chaque première fois, il y a une dernière fois...

jeudi 12 décembre 2013

Nathalie s'en moque?

Dans mon dernier message, je vous avais fait une promesse: expérimenter la méditation.

Depuis, mon blogue est resté dans un silence total.
 J'étais complètement disparu du décors. Vous vous êtes peut-être imaginé que je m'étais trouvé pris dans une bulle méditative de laquelle je ne pouvais plus m'extirper. Je tiens à vous rassurer: je suis toujours sur terre. Peut-être même un peu trop. Mes préoccupations terre-à-terre ne m'ont donné aucune chance de m'élever à un niveau supérieur.


Marie-Josée Arel
Mais, je suis venu jeter un coup d'œil sur mon blogue et ceux que j'aime visiter. J'ai fait une belle découverte.

Vous vous souvenez du billet récent intitulé Dieu s'en moque. J'avais alors fait part du livre portant le même titre écrit par Marie-Josée Arel que j'avais eu le bonheur d'acheter au Salon du livre des mains même de l'auteure.

En allant visiter le blogue de Marie-Josée Arel, mon intérêt a vite été piqué au vif. Elle mentionnait que Nathalie Petrowski avait créé toute une commotion sur elle après l'avoir invitée au restaurant pour une entrevue.

Voici un extrait de ce que cette dame dit sur son blogue:

Or lorsque je me suis retrouvée dans un café d’Outremont face à cette femme, j’ai saisi en 10 secondes que la partie n’était pas gagnée. En fait, j’ai même eu l’impression de me jeter dans la gueule du loup. Non pas qu’elle soit si redoutable mais lorsqu’elle admet dans son article m’avoir bousculée avec des questions impertinentes, je me suis dit dès le départ: « Qu’est-ce que je fais ici? »

La suite est palpitante. Je ne vous en dis pas plus. Je vous invite plutôt à vous rendre directement sur le blogue de Marie-Josée en cliquant ICI et surtout, allez voir le lien qui donne accès à la chronique que Nathalie Petrowski a laissé sur La Presse.

Voir la chronique de Nathalie Petrowski en cliquant ICI.

mardi 19 novembre 2013

Changer, c'est possible?


Il semble que l’homme d’aujourd’hui reçoive plus d’informations en un mois qu’un homme pouvait en recevoir autrefois pendant toute une vie. On est littéralement bombardés de toutes parts. On peut savoir tout ce qui se passe un peu partout sur  la terre presqu’instantanément. On échange, on se documente, on fait des recherches pour son propre plaisir, on peut entrer en contact avec les plus grands penseurs.

Ce qui est très encourageant, c’est que de plus en plus de jeunes s’intéressent à l’actualité. Alors que la plupart étaient désabusés il n’y a pas si longtemps, on note un intérêt mesurable grandissant. On peut reprocher aux médias d’être superficiels, ne plus avoir le temps de livrer des analyses en profondeur. Il faut que la nouvelle sorte vite, en primeur, avant que la concurrence ne le fasse. C’est vrai, mais le goût  de savoir est là. Et plus on en sait, plus on a le goût d’être bien informés. Et de plus, on veut de l’information vivante, ludique même.

Anne-Marie Dussault
 Il faut reconnaître plusieurs belles réussites en la matière, comme Tout le monde en parle et La Presse+. 24 heures en 60 minultes. Il faut s’en réjouir.

 Les informations sont intéressantes, accessibles à tous, sans frais. Une tablette électronique est de plus en plus utile. La Presse+ , par exemple n’est pas accessible sur ordinateur.
Selon l'Agence France Presse, plus d'une personne sur 5 dans le monde  utilise les réseaux sociaux au moins une fois par mois. Ça représente 1,6 milliards de personnes. Imaginez l'impact! Il faut penser que chaque personne communique avec plusieurs personnes.  Dans un récent blogue intitulé "Nous sommes tous reliés", je disais qu'il faut 4 connaissances pour rejoindre l'ensemble de la planète.
Pour plus détails, cliquez ICI.


On peut se demander si tant d’informations, ça peut changer notre vie. Moi, je pense que oui. Dans mon cas, ce que je vois, ce que j’entends, ce que je lis, ça change ma façon de penser, de voir et d’agir. Et, ce qui me stimule le plus, c’est de savoir que je peux échanger sur les réflexions qui me viennent vite à l’esprit. Les blogues sont des moyens extraordinaires pour le faire et les commentaires que j’y lis m’aident à aller plus loin.

J'avais écrit le 20 octobre 2011 un billet intitulé: On ne change pas vraiment. Voici un extrait:

Je crois qu'on est très tôt ce que l'on est appelé à devenir. Et on ne change pas vraiment. On ne change pas sa nature. On s'adapte. On ne peut que mieux se connaître mettre en valeur nos meilleurs atouts et composer le mieux possible avec nos faiblesses. On en tous un peu beaucoup des deux. On a les défauts de nos qualités et les qualités de nos défauts. Les reconnaître, c'est beaucoup. S'en accommoder, c'est le défi de toute une vie.

Il m'est arrivé souvent de vivre des difficultés que j'essayais de voir comme la conséquence de quelque chose ou quelqu'un. Avec les années, je me suis aperçu que ces problèmes me suivaient partout. Le contexte avait beau changer radicalement, je ne changeais pas. Et je crois que nous sommes tous ainsi. Non, on ne change pas sa nature. Et on peut encore moins changer les autres. Un narcissique sera toujours un narcissique. Vivre en société, c'est avant tout, je crois, savoir s'adapter et posséder l'art du compromis.

Je suis revenu avec cette idée à quelques reprises. Et je savais qu’à chaque fois, un visiteur de mon blogue, Réjean, viendrait nuancer mon affirmation en parlant d’une dimension profonde intérieure. Honnêtement, je ne comprenais que superficiellement le sens de son propos sans y adhérer totalement. Mais ça mijotait dans mon esprit. Puis, un jour, à l’émission de Denis Lévesque, un illustre invité est venu servir de déclencher pour m’aider à comprendre. Son nom? Matthieu Ricard.
Voici un lien pour son blogue : http://www.matthieuricard.org/

Matthieu Ricard né le 15 février 1946 à Aix-les-Bains1 est un docteur en génétique cellulaire, un moine bouddhiste tibétain, un auteur et un photographe. Il est le fils du philosophe, essayiste, journaliste et académicien Jean-François Revel (né Jean-François Ricard) et de la peintre Yahne Le Toumelin. Il réside actuellement au monastère de Shéchèn au Népal.


Ses propos m’ont profondément touché. Il explique très bien en quoi consiste la méditation et comment cette dernière peut nous transformer de l’intérieur. Ce qui me frappe particulièrement, c’est ceci : souvent quand quelque chose nous échappe, quand nous nous questionnons, les éléments de réponses nous arrivent comme sur un plateau d’argent. Il suffit d’être attentifs, ouverts et curieux. Il faut savoir cueillir le fruit qui tombe de l’arbre.

Matthieu Ricard explique le rôle important de la méditation dans un contexte comme le nôtre où notre cerveau est littéralement bombardé d’informations qui nous envoient dans toutes les directions. Il y a de quoi perdre la boussole.

Pour être en mesure de méditer, il ne s’agit pas de penser à rien, mais plutôt s’entrainer à penser à moins de choses à la fois. Dans un deuxième temps, il faut se laisser guider par quelque chose de neutre, comme notre respiration. Ensuite,  il faut choisir un thème qui nous permet de grandir intérieurement et nous sentir mieux.

Paradoxalement, selon lui, on ne peut y parvenir qu’en pensant à ce qui peut enrichir notre entourage. Il fait la distinction entre l empathie et la compassion. Le premier peut conduire au burn-out et le 2è, nous apporter du mieux-être.
Je discutais récemment avec une infirmière qui, comme la plupart de ses collègues, est continuellement confrontée aux souffrances et aux problèmes des patients dont elle s’occupe. Elle me disait que dans les nouvelles formations de personnel soignant, l’accent était mis sur la nécessité de garder une distance émotionnelle vis-à-vis des malades? pour éviter le fameux burnout qui affecte tant de professionnels de la santé. Cette femme très chaleureuse, dont la simple présence rassure, me confia ensuite : « C’est curieux, j’ai l’impression de gagner quelque chose lorsque je m’occupe de ceux qui souffrent, mais lorsque je parle de ce « gain » à mes collègues, je me sens un peu coupable de ressentir quelque chose de positif. » Ce qu’elle avait constaté c’est que, contrairement à la détresse empathique, l’amour et la compassion sont des états d’esprit positifs, qui renforcent la capacité intérieure à faire face à la souffrance d’autrui.

Matthieu Ricard insiste aussi sur le fait que la méditation, ce n'est pas de la magie. Les effets ne se manifestent pas du jour au lendemain. Il faut de l'entrainement. On ne devient pas cuisinier après un cours de cuisine de quelques jours. Pour que la méditation nous change de l'intérieur, il faut compter sur un long processus qu'on finit par maîtriser de mieux en mieux.

Je ne parle pas par expérience personnelle. Je n'ai jamais médité, du moins pas de la façon dont Mattieu Ricard en parle. Mais j'ai été fort intéressé par ses propos. Je suis toujours fasciné par les gens qui sortent de l'ordinaire. Heureusement, on en parle de plus en plus dans certaines émissions de télévision.

Occupation double en Espagne
Il y a beaucoup d'émissions qui n'ont pas la même valeur. À mon avis, il y a trop d'émissions où la compétition est l'ingrédient premier pour soulever l'intérêt.

Il parait qu'il en faut pour tous les goûts.  Mais je crois que rien n'est inutile. Il y a des modes qui font peut-être partie d'un cheminement normal de la société. Elles sont comme un miroir.

Dans une société fortement compétitive, les individus se méfient les uns des autres, s’inquiètent de leur sécurité et cherchent constamment à promouvoir leurs intérêts et leur rang social, sans trop se soucier des autres. À l’opposé, dans une société coopérative, les individus se font confiance et sont prêts à consacrer du temps et des ressources à autrui. Ainsi s’enclenche un cycle vertueux de solidarité et de réciprocité qui nourrit des rapports harmonieux.
Mathieu Ricard.

samedi 9 novembre 2013

Le hasard n'existe pas?

On dirait que tout est relié dans la vie. C'est fou les hasards et les coïncidences qui viennent continuellement changer notre destin. Il y en a tellement! Mais pour les voir, il faut être attentif, aux aguets. Il m'arrive souvent d'aller voir les pages de mon blogue qui sont visités dans la journée. Il y a trois choses qui me surprennent:

- parmi les billets consultés plusieurs datent de plusieurs années
- ces billets sont souvent en lien avec mes derniers billets plus récents
- mes préoccupations demeurent sensiblement les mêmes comme si je ne changeais pas.

Voici donc un extrait de deux billets écrit en juillet 2008 qu'on vient de consulter.
Je les ai modifiés un peu pour faciliter la compréhension.

Un beau jour, je me suis présenté au travail comme d'habitude, plein de projets et d'idées en tête. Puis tout a changé à la vitesse de l'éclair. Un coup du destin.



Moins de trois mois plus tard, bingo! J'étais retraité. En me présentant au bureau, un matin, à Montréal, on m'a annoncé que le gouvernement venait tout juste de présenter un programme de pré-retraite fort avantageux auquel j'avais droit. Il offrait des conditions de retraite en or pour réduire la taille de la fonction publiquer et en arriver à l'équilibre budgétaire. Nous avons été 34 000 à prendre leur retraite le 1er juillet 1997. À l'automne,  en compagnie de Laure, je voguais dans un avion qui allait au Paradis: l'Alsace, plus précisément à Aubure. Imaginez!

Ce village était au ciel, nichés à 850 mètres d'altitude en lisière de forêt, au coeur du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges, les gîtes Adelspach vous garantissent tranquilité, détente, et bien être. le plus haut village d'Alsace, et à un quart d'heure de Ribeauvillé et Riquewihr sur la célèbre " Route du Vin ".

Notre départ avait eu lieu à l'aéroport de Mirabel, le 22 octobre 1997, à 21h15. Et dans l'avion qui nous menait à Paris, à côté de nous, il y avait un informaticien qui récitait son chapelet. Avez-vous déjà vu ça un informaticien qui dit son chapelet dans un avion filant vers Paris? Pas nous. Jamais. Il parait même qu'à Paris il y a des informaticiens qui ne croient pas en Dieu. Bonne Ste-Anne! Pour l'instant, laissons-le prier. Je le regarde du coin de l'oeil, avec l'idée de ne pas laisser filer le fond de l'histoire.

Au tout début, je ne savais pas que c'était un informaticien. Il était bien concentré, les yeux fermés, le chapelet à la main. Je me disais: Ça doit être quelqu'un qui a peur de prendre l'avion. Quand il a ouvert les yeux, j'ai décidé de lui parler. Je l'ai interpelé en parlant très doucement pour ne pas lui faire peur. Je lui ai demandé s'il avait déjà pris l'avion. Il a souri. Ça m'a rassuré.


C'est là que j'ai appris qu'il était informaticien. Il avait 27 ans. Il travaillait comme un fou. Puis un jour, il a eu un choc. Le choc du futur! Le hasard a fait qu'il s'est mis à se poser des questions existentielles. Il nous a raconté, à Laure et moi, que la religion, la philosophie, le sens de la vie, ça ne lui avait jamais effleuré l'esprit jusqu'à ce que un événement particulier vienne le sortir de son univers. De reflexions en réflexions, il en était venu à quitter un emploi payant et prometteur. Il s'en allait au monastère de Lisieux pour donner un an de sa vie, poursuivre un cheminement spirituel. Un peu fou, dans un sens, le monsieur.


Ce genre de virages ne pouvait me laisser indifférent. Mais nos chemins se sont séparés là. Il a eu un destin bien à lui, moi le mien. Ainsi va la vie. On fait une parfois un bout de chemin avec quelqu'un, on le fait avec intensité, puis on se sépare et redevient des inconnus avec chacun notre histoire parsemées de hasards et de coïncidences. Parfois, on a peine à croire que ça en est vraiment tellement les liens sont forts.

Dans un sens nous avions quelque chose en commun, l'informaticien et moi: nous étions tous les deux retraités. Nous avions pris notre retraite par surprise. Lui s'en allait faire une longue retraite fermée, à Lisieux.

En relisant ce texte, j'ai découvert un autre lien fascinant que je n'avait pas remarqué avant. Je ne l'avais même pas remarqué après l'avoir publié. J'ai été tellement frappé par la coïncidence que j'ai décidé de la mettre en évidence en ajoutant ce dernier paragraphe.

J'attire votre attention sur le début de mon texte. J'avais écrit:
Ma carrière s'est terminée de façon aussi spectaculaire qu'inattendue. (...) J'avais un travail passionnant, stimulant et ma foi assez bien rémunéré. (...) Puis tout a changé à la vitesse de l'éclair. Un coup du destin.

Centre-ville Ribeauvillé, Alsace

Pendant tout le voyage en Alsace, j'ai tenu un journal de bord. Je l'avais d'ailleurs commencé dans l'avion, notant les moindres réactions de l'informaticien en prières.Après mon retour, j'ai découvert La Place Publique, le forum de discussion de Sympatico. Un jour, par hasard, je me suis mis à raconter mon voyage avec l'idée de livrer l'essentiel. Je pensais le faire en deux ou trois messages. Finalement, l'expérience a duré quelques mois. Un trip!

Tous les soirs, je racontais un épisode. Des participants du forum se mêlaient à la discussion. Je me laissais prendre au jeu jusqu'à très tard dans la nuit. Vers une heure du matin, apparaissait toujours un chef cuisinier qui animait un forum de cuisine sur Sympatico. J'étais flatté de sa présence. J'adorais son sens de l'humour, ses allusions à sa vie amoureuse. Un Grand Chef amoureux, de l'émotion à pleins chaudrons.

J'ai appris qu'il enseignait à Ottawa, qu'il avait son émission de télévision et qu'il avait gagné plusieurs médailles d'or dont une à Vancouver. Mais, il a avoué qu'il ne récitait jamais son chapelet. Il laisse ça aux informaticiens!


Un soir, alors que nous échangions en direct sur le forum, j'ai prononcé le mot St-Hyacinthe. Le mot fut magique. Le chef m'a dit qu'il était originaire de St-Hyacinthe. Cette révélations fut à l'origine de la découverte d'une série de coïncidences tout à fait inattendues.

J'ai ajouté un détail:



  • J'ai travaillé à l'hôpital de St-Hyacinthe.
  • Ma grand-mère aussi a travaillé à l'hôpital, répond le Grand Chef
  • Ah oui? Moi, j'ai travaillé à l'information, comme garçon d'ascenseur et aux cuisines.
  • Ma grand-mère aussi a travaillé aux cuisines, précise le Chef.
  • Aux cuisines? Je l'ai probablement connue. Moi, c'est avec madame Tessier que je travaillais
  • Madame Tessier? C'est ma grand-mère!
  • Une femme extraordinaire! Elle m'a montré pleins de trucs qui me servent encore.


    Le Grand Chef, ou sa copine, n'aurait pas été plus surpris si je leur avait dit que madame Tessier était ma mère ou que moi, j'étais son père. Mes les coïncidences n'allaient pas jusque là. Et il ne faut pas essayer tout savoir.

    L'image que j'ai de madame Tessier, c'est celle d'une femme très douée, énergique, chaleureuse qui avait dans la quarantaine. Le Chef n'avait pas connu sa grand-mère si jeune. L'image qu'il avait en tête, lui, c'était celle d'une vieille dame plutôt tranquille. J'ai pu lui expliquer qui était sa grand-mère, si douée en cuisine. Le Chef avait sûrement hérité de son talent.

Toute cette histoire m'a donné comme un frisson d'émotions. Imaginez, presque tous les jours, vers une heure du matin, depuis des mois, j'ai une conversation virtuelle avec un chef réel d'Ottawa et sa grand-mère m'a enseigné la cuisine pendant longtemps.

Si je n'avais pas pris ma retraite, je n'aurais pas été en Alsace, je n'aurais pas eu de voyage à raconter, je n'aurais jamais connu le petit fils de madame Tessier devenu un Grand Chef médaillé d'or. Et je ne serais pas en train d'écrire ce billet.

Un autre détail cocasse mérite d'être noté. Nous nous sommes rendus en Alsace suite à un drôle de hasard. Une française originaire de cette région nous avait invitée gratuitement à occuper son logement à Aubure pour nous remercier de lui avoir rendu service. Alors qu'elle effectuait un stage à Sherbrooke, nous avions appris qu'elle occupait un appartement très peu meublé. Et nous lui avons prêté des meubles. Si nous ne l'avions pas fait, je n'aurais jamais connu le petit fils de madame Tessier, chef cuisiner et ce dernier n'aurait jamais eu de détails aussi intéressants sur sa grand-mère.

samedi 2 novembre 2013

Le malheur à son meilleur

Terminons ici ma série de billets sur les religieuses par histoire vraie un peu plus légère que les billets précédents qui prouvent l'effet bénéfique du hasard dans certaines occasions. Chance ou malchance? Il faut attendre la fin de l'histoire. Mon avant dernier billet se terminait ainsi.

Mieux vaut passer sa vie incompris que de passer sa vie à s'expliquer (Wellie Lamothe)


Le hasard fait parfois bien les choses
Il sait parfois transformer un drame en bénédiction du Ciel. Un exemple: vous retrouvez votre auto passablement abimée en vous levant le matin. On voit qu'elle a subi tout un choc. Et vous vous dites: "Merveilleux, c'est ce que ça me prenait!". Réaction folle? Tout dépend des circonstances. Il n'y a pas de malheur en soi quand il tombe au bon moment.

Voici le contexte.


Laure et moi, nous filions le grand amour. C'était le début, c'était le printemps. Les oiseaux chantaient de bonheur le matin. Et nous avions trop bien dormis. Au réveil, nous avons constaté avec effroi que nous avions passé tout droit, et pas juste un peu. Laure était enseignante. Elle enseignait le latin, le français et l'histoire dans un collège classique tenu par des religieuses.

Comment une fille qui enseigne le latin chez des religieuses à de jeunes étudiantes bien sages pouvait-elle justifier son retard dans des circonstances aussi spéciales.??? Parler du chum, du printemps, des petits oiseaux? Ça n'aurait pas bien passé. Alors, dans les circonstances, l'auto très abimée, c'était comme une situation miraculeuse. Et j'avais vite retracé la cause: un autobus qui avait reculé sur mon auto à partir du parc de stationnement de l'autre côté de la rue.

En arrivant dans l'entrée du Collège, je suis descendu avec Laure à la rencontre des religieuses pour montrer mon auto comme pièce à conviction. C'est avec une grande émotion que les religieuses ont accueilli l'explication. Les religieuses se confondaient en paroles réconfortantes disant que nous étions bien chanceux de ne pas avoir été blessés. Il ne leur manquait plu qu'un grand signe de croix pour remercier le ciel de nous voir épargnés.

La morale de cette histoire.
Soyez toujours prévoyant. Achetez-vous une auto accidentée. Laissez-là dans la rue dans un endroit mal éclairé si possible. Ça pourra vous servir si un jour vous êtes très en retard pour entrer au bureau.

jeudi 31 octobre 2013

Cachez ces saints que je ne saurais voir.

Caricature La Presse

Dans les fêtes familiales ou amicales, il parait qu'il y a deux sujets à éviter: la religion et la politique.
Alors imaginez quand la politique se mêle de religion ou que la religion se mêle de politique. Même si le projet de Charte des valeurs québécoises n'est pas l'objet de mon billet, je me permets de dire que je trouve que le débat devait avoir lieu. Du même souffle, j'ajoute que je suis pour la laïcité de l'État. Curieusement, la Commission scolaire de Montréal, depuis des années résolument en faveur des écoles laïques et non confessionnelles sur son territoire, dit qu'il faut faire preuve de tolérance concernant le port du voile islamique. Fermons la parenthèse.

Marie-Josée Arel
Dans mon dernier billet, je vous ai présenté un livre acheté au Salon du livre, écrit par Marie-Josée Arel qui est entrée chez les religieuses  à 22 ans avant de quitter le couvent à l'âge de 28 ans. Pourquoi elle a quitté? Une religieuse doit faire 3 vœux: pauvreté, chasteté, obéissance. C'est ce dernier vœu qui était devenu insoutenable. Elle se sentait brimée, humiliée. Son livre ne décrit pas en détails les circonstances de son départ. Mais on sent qu'il y a eu un affrontement à un point tel que Marie-Josée a ressenti de la culpabilité et a voulu demander pardon. J'ai dit dernièrement que mes deux plus grandes valeurs étaient l'amour et le pardon.

Le pardon? Écoutez  bien cette confidence de Marie-Josée Arel. Elle a cru nécessaire d'écrire à la communauté religieuse qu'elle avait quittée et demander pardon: "Ainsi, je me revois écrire aux supérieures de la communauté 7 ans après mon départ. Je leur demande pardon et je leur offrais le mien. Avec quel soulagement, je me suis rendue à la poste, convaincue que ma missive aurait un effet bénéfique sur moi et ces personnes. Quelle présomption...

Mon cœur s'est trouvée allégée jusqu'à ce que je reçoive une réponse de leur part, aussi froide qu'un bloc de glace. Des 2 personnes m'ayant écrit, aucune ne me demandait pardon. L'une soutenait même ses agissements passés. Manifestement, ma démarche n'avait rien changé pour elle.

On peut facilement imaginer sa souffrance. Elle a donc accepté de donner son pardon sans atteindre rien en retour, par pure compassion. Ça me touche. Je dirais même que ça me bouleverse. Comment peut-on consacrer sa vie à Dieu et être incapable de pardonner?
  
Sans se consulter, Laure a acheté un livre sur l'histoire des religieuses au Québec. À peu près dans la même période, deux religieuses ont produit leur biographie en librairie.  Les deux sont de véritables phénomènes avec beaucoup d'énergie.

La première: Marie-Paul Ross, religieuse, infirmière et docteure en sexologie. Son histoire est digne des meilleurs films américains. Elle a appris le karaté et a vécu en Amérique du Sud, notamment au Pérou et en Bolivie, côtoyant des terroristes et des bandes armées, y compris des militaires qui l'ont menacée de mort à quelques reprises.

Sur une plage, en compagnie de deux jeunes filles en maillot de bain, elle a réussi à attendrir des hommes armés en leur parlant du Bon Dieu. Heureusement pour elle, c'est le coin le plus catholique du monde même si les mœurs ne sont pas toujours conformes aux enseignements bibliques.

Femme informée, directe et claire dans ses propos, elle est souvent sollicitée par les médias (radio, télévision, presse) dans le but d’apporter un éclairage d’experte sur des problématiques de l’heure. Ses interventions se sont principalement réalisées en Europe de l'Ouest (Espagne, France, Portugal et Italie), en Amérique du Sud (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Équateur et Pérou), en Amérique Centrale (Costa Rica, Guatemala, Nicaragua et Honduras), dans les Antilles (Porto Rico, République Dominicaine, Haïti et Cuba), en Amérique du Nord (Canada, États-Unis et Mexique), en Afrique (Malawie et Zambie) et en Asie (Corée du Sud).
Voir http://www.iidicanada.com/fr/institut/dre-marie-paul-ross

Dans mon billet La vie en pièces attachées, je disais m'étonner du fait que les motards criminalisés et les membres de la mafia tiennent souvent à des funérailles à l'Église. Marie-Josée Arel a écrit à la page 114 de Dieu s'en moque en parlant des sentiments de rage qui l'animaient parfois: Il n'y  a aucune différence entre moi et le pire des criminels. Ce fut l'une des plus grandes leçons d'humilité de mon existence. Oui chacun de nous est capable du meilleur comme du pire.

Marie-Paul Ross a été scandalisée par les abus sexuels dans l'Église. Elle a aidé des victimes envers qui elle a ressenti beaucoup de compassion. C'est ce qui l'a motivée faire son doctorat en sexologie. Elle a été dénoncée jusqu'à Rome. Et c'est nul autre que le pape Jean-Paul II qui l'a réhabilitée. Il l'a encouragée à poursuivre sa mission.

Sœur Angèle
La 2è: Sœur Angèle qui a laissé le hasard décider de l'endroit où elle allait vivre. Elle a placé 2 billets sous son oreiller: l'un à droite avec l'inscription Suisse et l'autre à gauche avec l'inscription Canada. Elle s'est réveillée la tête à gauche. Alors, elle a décidé de venir vivre au Canada. Son père, un italien, était bien découragé de voir qu'elle voulait aller si loin. Ce ne sont pourtant pas les couvents et les églises qui manquent en Italie.

Très tôt, elle a mis ses talents culinaires au profit de la communauté religieuse qui l'a accueillie. Un jour, elle s'est inscrite à un concours de recettes de niveau international. À sa grande surprise, elle a gagné le premier prix. Ce fut le début d'une grande célébrité.

Mais tant d'honneurs, de visibilités, de louanges ont inquiété la sœur supérieure de sa communauté. Cette dernière lui a interdit toute apparition publique, même en  enseignement à l'extérieur de la communauté. Sœur Angèle s'est résignée, non sans peine.
Heureusement, cinq ans plus tard, une autre supérieure fut nommée et redonna à Sœur Angèle le droit de retourner briller  sur la place publique et à l'Institut d'Hôtellerie du Québec où elle avait acquis ses lettres de noblesse comme enseignante. Son caractère enjoué en ont fait une star. Voici les grandes lignes de sa biographie:


Cavaso del Tomba: au nord est (en brun)
Au lendemain de la guerre, la jeune Angiola émigre à 17 ans Soeur Angèle (Angiola Rizzardo) est née en Italie en 1938, à l’aube de la deuxième guerre mondiale à Cavaso del Tomba (Trévise en Vénétie), d’une famille nombreuse de paysans montagnards. Elle a connu toutes les horreurs d’une guerre absurde et son lot d’injustices sociales et de discriminations raciales et politiques. Une fois la guerre terminée, elle décide d’émigrer. À peine âgée de 17 ans, elle entreprend seule ce grand périple jusqu’au Québec.

Une vocation claire
Au Québec, elle se dédie à la cause des immigrants, leur offrant son aide sans aucune distinction de race ni de culture. Sa dévotion à la Madonna del Covolo est grande, Elle qui depuis sa plus tendre enfance toujours la protégea et la sauva miraculeusement dans les situations les plus dangereuses. Ainsi voit-elle sa mission s’accomplir lorsqu’elle entre dans les ordres et rejoint la congrégation de Notre-Dame du Bon-Conseil à Montréal.

Animatrice à Radio Canada aux saveurs de l’Italie
De façon inattendue, elle entre à Radio-Canada et devient petit à petit une grande vedette. Elle prône une alimentation canadienne saine, sans renier ses lointaines origines vénitiennes, souvent source d’inspiration dans ses recettes. Sourire aux lèvres, partout, on l’apprécie. Elle reçoit d’ailleurs le titre d’ambassadrice officiel du Ministère de l’Agriculture du Canada. Elle se voit également décerner le prestigieux prix du Gouverneur général du Canada.
Source:

http://www.marcelbroquet.com/produit/soeur-angele-biographie-concetta-voltolina-concetta/

Toutes ces belles histoires ont ceci en commun: elles sont des femmes exemplaires ayant fait preuve de dévouement et de compétences qu'elles ont mis au service de leurs collectivités. Ce sont des femmes admirables qui méritent toute notre estime. Je suis toujours émue et un peu triste de voir des personnes tout quitter pour se donner aussi généreusement et  mériter  reconnaissances. D'accord, je reconnais que certaines n'en méritent pas. Mais doit-ont oublier toutes les autres?


En librairie
Bien sûr,  l'histoire des communautés religieuses du Québec ne fait pas que des admirateurs et des admiratrices. Certaines critiques sont bien fondées.

Les religieuses, c'est une espèce en voie de disparition. Est-ce un mal pour un bien? Leurs trois vœux pauvreté, chasteté et obéissance supportent mal le test des scandales dont ils ont été l'objet. C'est triste et regrettable.

Suite à mon dernier billet, Caboche a bien résumer ce qui irrite:
 Caboche a dit...
En lisant l’énumération des vœux que prononcent les religieux et religieuses, j’ai eu instantanément une poussée d’urticaire. Je me souviens de ma mère, veuve après 5 ans de mariage et avec une jeune enfant, comment elle a pu tirer le diable par la queue pendant bien des années, pendant que deux de ses sœurs religieuses s’en mettaient plein la panse, bien nourries et habillées, au chaud dans leur couvent, avec leur vœu de pauvreté. Y a pas plus riches que les communautés religieuses.

Je crois que pour ce qui est de la chasteté, quelques frères et curés ont manqué à leur vœu. Quant à l’obéissance érigée en vœu, il y a de grandes chances qu’elle devienne aveugle et empêche la personne de penser par elle-même.

L’éducation donnée dans les écoles et les collèges, tant par les religieux que par les laïcs encore aujourd’hui, est axée sur l’accumulation des connaissances. Mais une tête bien pleine ne fait pas nécessairement d’une personne, quelqu’un qui est capable de penser par elle-même.

Bien qu’aujourd’hui nous ayons accès à plein de moyens de communication et qu’on puisse se renseigner sur un tas de choses, encore faut-il être capable de penser par soi-même et d’exercer son jugement critique. L’esprit critique s’accommode mal des dogmes.


 On ne peut cacher que l'histoire des communautés religieuses du Québec a soulevé bien des passions, souvent avec raison. Au Salon du livre, à quelques pas de Marie-Josée Arel, un homme avait aussi un kiosque. Il avait un livre dénonçant les d'agressions sexuelles par des membres des communautés religieuses. Derrière lui, il y avait une grande pancarte où on pouvait lire: Les religieux m'ont agressé sexuellement. Qu'ils paient! On ressentait un malaise en passant par là. Je n'ai vu personne s'arrêter.

Je ne veux pas porter de jugement sur les communautés religieuses. Mais j'ai le goût de parler de mon expérience personnelle puisque j'ai été 10 ans pensionnaires chez les religieuses. J'avais cinq ans lorsque j'y ai été admis pour la première fois. Je me souviens encore très bien de mon arrivée là et des sentiments qui m'animaient. Je portais le numéro 50 et Yves, mon frère ainé portait le numéro 59. J'en parlerai dans mon prochain billet.

Bien sûr, on nous a raconté bien des histoires auxquelles nous avons cru de toute notre âme. On nous a appris comment Dieu avait créé le premier homme et la première femme. On nous a appris que la femme avait été créé pour l'homme, pour son bonheur. C'est une blague ;-)

Mais, selon ce que les religieuses m'ont enseigné, c'est la femme qui a causé la chute de l'homme en l'entrainant dans le péché autour d'un pommier. Quand une femme veut me donner une pomme, je refuse toujours. C'est une blague :-)

Dites-moi, est-ce qu'on nous prenait tous pour des poissons en nous racontant de telles sornettes?

Au risque de vous surprendre, nous étions de vrais poissons avant d'être des hommes et c'est du Québec que vient le premier ancêtre de l'homme. Il a été découvert en Gaspésie. Ce n'est pas une blague. Vous pouvez voir le reportage scientifique sur le lien qui suit:

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/science/2013/10/30/002-elpistostege-watsoni-presentation-la.shtml

Le premier fossile complet d'un Elpistostege watsoni, découvert il y a trois ans par des chercheurs du parc de Miguasha au Québec, a été présenté à la communauté paléontologique internationale lors d'un congrès qui se tient actuellement à Los Angeles, aux États-Unis. 
   
Olivier Matton et le fossile d'ElpistostegeLes restes fossilisés du poisson de 1,60 m de long, très bien préservés, étaient ensevelis au pied de la falaise de Miguasha en Gaspésie depuis 380 millions d'années.
Ils appartiennent à l'espèce Elpistostege, dont on ne possédait jusqu'ici, dans le monde, que trois fragments, également découverts au Québec.
C'est le paléontologue Olivier Matton qui a fait la découverte.

" Mais là, on prenait conscience qu'on avait trouvé le tout premier Elpistostege complet de l'histoire du site de Miguasha, le tout premier à l'échelle planétaire en fait".
Olivier Matton et le fossile d'Elpistostege
 
A suivre...

dimanche 27 octobre 2013

Dieu s'en moque

Suite du billet précédent

Marie-Josée Arel
Le 23 octobre dernier, je suis allé au Salon du Livre de Sherbrooke. Mon dernier billet était déjà presque terminé . Je n'ai acheté qu'un seul livre et au moment de le faire, j'ai eu comme un pressentiment. Je me reprends. Pour paraître moins prétentieux, disons que j'ai ressenti  une intuition. Une auteure avait une pile de livres à vendre. Le titre était provocateur: Dieu s'en moque. J'ai eu l'impression que ce livre allait me permettre de compléter le billet en préparation intitulé La vie en pièces attachées.

Je me suis empressé de l'acheter les yeux fermés après un bref échange avec l'auteure et certaines expériences personnelles que j'avais vécues. Je croyais que son livre devait être une autre coïncidence susceptible d'influencer mon cheminement personnel.  Je ne me suis pas trompé. Je vous laisse le soin d'en juger.

J'avais déjà eu l'occasion d'entrevoir l'auteure à l'émission de Denis Lévesque. J'avoue cependant que je ne l'avais pas écooutée.  Je me souvenais seulement d'avoir vu l'auteure: Marie-Josée Arel. C'est un personne fascinante au parcours étonnant. Elle a été 6 ans religieuse avant de vendre des Tupper Ware et modifier son parcours. Je ne pouvais trouver meilleure exemple que celui-là pour illustrer la teneur de mon dernier billet.

D'abord, ce fut tout un choc pour l'entourage de Marie-Josée lorsqu'elle a annoncé qu'elle entrait chez les religieuses à 20 ans. Elle s'était sentie appelée, un peu comme St-Paul tombé en bas de son cheval en route vers Damas.

Vous imaginez ce que c'est devenir religieuse? Elle si jolie, pleine de vie et de possibilités finacières, elle entrait chez les religieuses? Certains auraient pu croire qu'elle était tombée sur la tête. Il lui fallait faire trois vœux qui semblaient loin de se l'on connaissait d'elle. Quels sont les vœux que doit faire une religieuse? Pauvreté, chasteté, obéissance. Elle l'a fait pendant 6 ans, de 22 à 28  ans. Le plus difficile, plusieurs pensaient que c'était la chasteté. Mais non, ce fut plutôt l'obéissance. On ne lui a pas laissé de chance à cet égard. Elle n'avait plus le droit de penser.

Mais revenons, à mes derniers billets. Pour vous permettre d'apprécier vous-même la valeur de la coïncidence, je vous rappelle le premier paragraphe de mon billet.
Mon dernier billet portait sur le fait que nous sommes tous plus ou moins inter-reliés. Il en est de même des événements de notre vie, ou presque. On dirait souvent qu'un mauvais choix avait sa raison d'être. Quand je parle d'un mauvais choix, je fais référence au fait qu'on prend parfois de décisions qui nous amènent dans une direction que l'on finit par changer radicalement.
Le livre de Marie-Josée Arel est fascinant et me rejoint totalement en me permettant d'aller un peu plus loin dans ma réflexion. Il m'a fait du bien intérieurement. Je n'en dirai pas plus. Mais j'ai le goût de partager avec vous cette belle dédicace qu'elle m'a laissée. Voir à gauche.

Comme je l'ai déjà souligné, c'est difficile pour ne pas dire impossible de communiquer un cheminement. Je me contenterai donc de vous citer quelques extraits du livre de Marie-Josée Arel et vous laisse le soin d'en apprécier la valeur:

P.15  Je définis la spiritualité comme le très vaste mouvement dans lequel s'inscrit la vie de l'âme. P.27  Il y a 2 façons de croire: avoir des « croyances » et avoir la « foi ». « Croyances » et « foi » sont 2 choses distinctes.
P.28 Voici une nuance considérable : on ne décide pas d’avoir la foi, car elle découle d’une expérience et non du fait d’avoir des croyances sur Dieu.
P.29 : Elle implique le doute. (…) Alors, dans nos certitudes les plus fortes, subsiste une part de mystères et d’inexpliqué. Impossible de s’enorgueillir de posséder la vérité. Au contraire, le respect et l’ouverture règnent, avec la douceur d’une brise légère.
P.33 Ce ne sont pas mes croyances qui font que j’avance dans mon cheminement intérieur. Ce sont mes expériences.
P.34 Des expériences de tout genre s’imposent à nous à travers les événements du quotidien, qu’elles soient heureuses ou malheureuses. Les leçons et les constats sont là, il n’en tient qu’à nous de les saisir.
P.47: La religion n'est qu'un chemin, parmi tant d'autres, pour aller à Dieu. Elle n'est pas une finalité en soi. On peut très bien expérimenter le divin sans se vouer à une religion.

Ce ne sont que de brefs extraits qui ne permettent pas de saisir l'essentiel du texte. Il faut lire le lire pour en apprendre davantage. Je vous le recommande fortement. Vous pouvez consulter son blogue en  cliquant ICI.

Je demeure convaincu que chacun appréciera le texte à sa façon, selon son expérience personnelle. Plusieurs phrases que j'ai lues m'on fait repenser à des anecdotes que j'aurais eu le goût de raconter. Elles étaient significatives pour moi profondément. Je dirais même qu'elles m'ont apporté un certain réconfort. Elles ont rejoint aussi une grande conception que j'ai de la vie. La meilleure façon de vivre sa vie est ancrée dans une démarche toute naturelle que nous avons en nous: la recherche du bonheur, le nôtre et celui de notre entourage. C'est ainsi que je comprends le court texte sur la page couverture: Osez une spiritualité excitante!

J'ai bien aimé la lucidité et l'ouverture d'esprit avec laquelle Marie-Josée Arel aborde toute cette question. Elle ne rejette pas des idées aussi controversée que la réincarnation et elle ne fait la promotion d'aucune religion allant même jusqu'à dire que la religion que nous pratiquons, Dieu s'en moque.

Voici ce qu'on dit de l'auteure
Marie-Josée Arel, issue de la famille à laquelle a appartenu le célèbre Restaurant Madrid, Marie-Josée a évolué tôt dans le monde du divertissement. Diplômée en administration, en communication et en théologie, sa quête d’absolu l’a amenée à vivre en communauté religieuse de l’âge de 22 à 28 ans. Celle qui a participé en 2011 à la populaire télé-réalité française Secret Story est aujourd’hui épouse, maman et femme d’affaires.
À travers des expériences variées, Marie-Josée poursuit son cheminement spirituel depuis maintenant 25 ans. Au fil du temps, elle a fait d’importants constats sur le vaste concept de la « spiritualité » et se consacre à partager ses astuces pour une vie spirituelle excitante. Que ce soit en tant qu’auteure, conférencière ou vlogueuse, elle énonce un message bien de notre temps, à même de plaire à tous ceux et celles qui cherchent à enrichir et à définir leur spiritualité. (Source: http://info-culture.biz/2013/10/06/dieu-sen-moque-de-marie-josee-arel/ )
Rien ne prédestinait cette dame à ce parcours aux multiples revirements. Je ne sais pas pourquoi, le fameux restaurant de sa famille m'a toujours fasciné. Je ne suis jamais passé à côté de ce restaurant, sur la route 20, entre Montréal et Québec près de Drumond'ville sans ressentir un petit quelque chose de spécial et je ne suis pas le seul. C'était un endroit de spectacle avec une ambiance unique. Tout laissait croire que Marie-Josée prendrait la succession du commerce.

Ce n'est pas un endroit ordinaire. Wikipédia y accorde toute une place. Cliquez sur le lien qui précède pour en apprendre davantage.
Le Madrid, qui propose aussi des salles de réunion et 15 chambres d'hôtel, accueille entre 400 000[4] et 500 000[5] visiteurs par an, qui se recrutent parmi toutes les classes sociales. Plusieurs personnalités québécoises, comme Éric Lapointe, Louis-José Houde, Vincent Graton, Normand Brathwaite, Marc-André Coallier, Luc Senay ainsi que le médaillé olympique Marc Gagnon y ont fait escale au fil des ans, comme attesté par un mur des célébrités affiché en place d'honneur. Plusieurs personnalités politiques, comme Claude Ryan et Bernard Landry y ont aussi cassé la croute. L'ancien premier ministre René Lévesque affectionnait particulièrement la soupe aux légumes de l'établissement, alors que le chanteur Robert Charlebois a une préférence pour le club sandwich[6].
Imaginez le nombre de personnes qui sont passées par le Madrid, imaginez les réseaux importants de plusieurs d'entre eux, imaginez leur importances et les nombreux contacts qu'ils ont eu à travers le monde. À partir du restaurant Le Madrid, par connaissances interposées, on peut faire le tour du monde.

 Quand j'ai vu Marie-Josée Arel faire la promotion de son livre au Salon du livre de Sherbrooke, j'ai eu le sentiment que j'y trouverais quelque chose d'important en lien avec la série de billets que j'avais entammés, mais jamais je n'imaginais pouvoir y trouver du matériel aussi significatifs. Imaginez ce que cette auteur a eu comme parcours. Et je serais presque porté à penser que chacune de ces expériences l'avait préparée à sa grandeur présente. Tout ce qu'elle a vécu, bon ou mauvais,  a contribué à donner un sens à sa vie. Je crois qu'il en est de même pour nous tous.

Laure a suivi son  propre parcours au Salon du livre. Elle a choisi un livre: Histoire des communautés religieuses au Québec. Comme, par hasard, il était en lien avec celui que je venais d'acheter, je me suis empressé de le lire. Fascinant! Et je me suis rappelé que ma mère avait rêvé toute sa vie être religieuse.

Belle coîncidence!

Cette partie du texte a été ajoutée le 28 octobre 2013.
J'ai souvent la curiosité de voir si à l'instant présent, il y a des visiteurs sur un des billets que j'ai déjà laissés sur mon blogue. Les résultats sont étonnants. Il y a quelques instants, par exemple, j'ai vu que quelqu'un quelque part était en train de lire le billet Chance ou malchance. Il s'agit d'une petite histoire qui nous parle d'un influence qu'aura un événement sur notre vie. La conclusion, c'est qu'on ne sait jamais si une malchance va nous apporter une chance ou vice-versa.

Ce billet date du 31 août 2008. Et quelqu'un le lit présentement. Le lien avec mes deux derniers billets est tellement frappant que je ne peux m'empêcher de le soumettre à votre attention.

Chance ou malchance?

Un vieux paysan chinois avait un cheval. Un jour l’animal s’enfuit et ne rentre pas. Les voisins disent : « C’est pas de chance! » L’homme répond : « Chance ou malchance, qui pourrait le dire? »



Et voilà que 15 jours plus tard, le cheval revient à la ferme suivi d’une dizaine de chevaux sauvages. On dit au paysan : « Tu as bien de la chance. Il déclare : « Chance ou malchance, qui le sait? »

Le fils du paysan saute sur une des montures, part à fond de train et se casse la jambe. Pour sûr, c’est de la malchance. Mais le père branle la tête : « Chance ou malchance, on verra bien»


La guerre civile faisait rage dans la province. Une bande de soldats passe dans le village, emmenant de force tous les jeunes gens en âge de porter un fusil. Seul, le garçon à jambe brisée ne part pas. « Chance ou malchance, qui pouvait le dire? »


En effet, souvenons-nous de cette parabole : « Les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être ». On ne sait jamais si tel événement est chance ou malchance : il faut attendre la fin de l’histoire, et peut-être la fin de la vie. Alors, en se retournant, on verra mieux ce qu’il en était.

- Rapporté par D.H. Munich

J'aime bien cette histoire. La morale est belle. Quand il nous arrive un pépin, on se console souvent en se disant que ce qui est arrivé, c'est peut-être mieux comme ça. Et on espère que l'avenir nous donnera raison.