jeudi 18 novembre 2021

Conservation du patrimoine

J'ai été pensionnaire au patro de Saint-Hyacinthe à partir de l'âge de 12 ans avec mon frère Yves. L'endroit était charmant. Son architecture était d’aspect seigneurial. Situé au 750 de la rue Girouard, il était au centre d'un magnifique parc. Quel jeune garçon ne s'est-il pas demandé un bon matin qui pouvait bien habiter cette charmante propriété ressemblant au Château de Moulinsart des aventures de Tintin?

Cependant, il est bon de dire dès le début que le Patronage est plus qu’un simple club récréatif; c'est une œuvre magnifique dont le caractère charitable et la valeur sociale ont profondément marqué l’histoire. maskoutaine

Le Père Rodrigue dirigé l'œuvre a dirigé avec brio à partir de 1956.
De gauche à droite: Père Labbé, Père Rodrigue

Le Patronage Saint-Vincent-de-Paul a ouvert ses portes en 1905, dans une maison ayant appartenu à un riche industriel anglophone de la région maskoutaine. Cette maison confiée aux Religieux de Saint-Vincent-de-Paul avait été achetée par l’évêché de Saint-Hyacinthe, par l'entremise d'un citoyen de Saint-Hyacinthe.

La photo qui précède date de l'époque ou nous  étions pensionnaire là, de 1957 à 1965.

L'endroit était charmant. Il comprenait de nombreux arbres matures imposants, des sentiers pédestres, un petit pont surmontant un ruisseau. C'était un lieu poétique ou il faisait bon vivre.

Croyez-le ou non, tout a été démoli. Pourquoi? Pour construire des HLM (Habitations à loyer modique). Pour ce genre d'habitations oubliez la poésie. Je n'ai rien contre les HLM, mais pourquoi ne pas respecter le charme de son milieu d'origine?

Au début de la Révolution tranquille, le Québec n'avait pas de dettes. Le gouvernement avait toujours un budget équilibré.

Les hôpitaux étaient tenus par des religieuses. Leurs méthodes de gestion et leur leadership étaient enviables. Une de mes tantes, étudiante infirmière à cette époque, en témoigne avec passion. Les religieuses prenaient à cœur le bien-être de leurs patients. Elles étaient parfois désagréables mais animées par de bonnes intentions. 

Même les médecins devaient les respecter. Elles avaient le souci des finances et ne manquaient pas d'imagination.

Elles n'hésitaient pas à dire, par exemple:
"Docteur, ce n'est pas comme ça qu'on doit traiter les patients".

L'histoire ne rend pas justice aux femmes et aux hommes dévoués qui ont contribué à créer cette société dont on peut être fiers. Il m'est arrivé de croiser des religieuses dans un centre commercial et de les interpeler en ces termes: 
"Merci pour tout ce que vous avez fait avec générosité pour l'évolution de notre société".