samedi 14 avril 2012

La tête en bois

 
C’est dans un souci d’intégrité que Jipé Dalpé a choisi d’intituler son deuxième album La tête en bois. 
« Comme j'ai la tête dure, pour moi, ça veut dire être fidèle à son instinct, fidèle à ce qu'on veut accomplir dans la vie. C'est un petit peu ma façon d'envisager ce métier-là aussi. Je le vois un peu comme un sculpteur qui va prendre son temps, qui va travailler le bois, qui est un matériau rough, mais qui a sa part de fragilité aussi. J'aime beaucoup les travaux de longue haleine qui sont faits pour durer dans le temps. » 
Le texte de la chanson qui a inspiré ce titre décrit d’ailleurs parfaitement la démarche ou la quête artistique de Jipé Dalpé, qui propose de toujours rester fidèle à ses racines et de se battre pour ce que l'on veut accomplir dans la vie. 
« Il y a des chansons sur le deuil, sur l'urgence de vivre, mais c'est vrai que je parle beaucoup d'amour. Dans les collaborations aussi, il y en a qui m'ont fait des tounes d'amour, mais ce n'était pas dans le but de faire un disque d'amour. Il y a des affaires qui me sont arrivées à ce niveau-là et j'avais simplement besoin de les coucher sur papier. » Source Le Journal de Montréal Ce dernier lien donne accès à un extrait vidéo du spectacle.
Ce texte paru dans le Journal de Montréal d'aujourd'hui, avait de quoi me rendre fier.  Comme par hasard, il rejoint ce que je venais d'écrire sur l'attachement à nos racine et l'importance de ne pas avoir peur de s'exprimer tel qu'on est. La langue de bois, si à la mode actuellement, me déplait et me rebute.

Pour en savoir plus,il me fait plaisir de vous inviter à ses prochains spectacles.


Le premier lancement se fera à Sherbrooke le 16 avril 2012 à 18h au St-Malo, 255 Jacques-Cartier Sud.
L'album sera mis en vente le lendemain 17 avril.
Le lancement à Montréal au Le Belmont, le 24 avril 2012 à 18h, 4483 Blv Saint-Laurent.
Pour plus de détails, vous pouvez visitez le site officiel de jipé

Si vous êtes en Europe, tout n'est pas perdu. Jipé rêve de la France. Évidemment, il y a parfois un écart entre le rêve et la réalité. Mais la vie n'est-elle pas faite de rêves? lIs nous permettent d'avancer.





Lors des dernières années, Jipé Dalpé fut aussi demandé pour ses talents d’auteur-compositeur.

 Après une faste récolte de prix dans les festivals de chanson et un premier opus (Les préliminaires, en 2008), il a brillamment réchauffé les planches pour des artistes d’ici qui lui ressemblent, comme Daniel Bélanger et Vincent Vallières (qui lui a fait cadeau d’une chanson, Faut qu’on fitte), mais on s’étonne qu’il ait fait la première partie de Miossec, mauvais garçon de la chanson française.


 "J’ai des amis français qui m’avaient parlé d’un festival, Musique en stock. J’y ai envoyé mon dossier, mon disque. Ils ont tripé, et je me suis retrouvé sur la grosse scène, à jouer avant Miossec. Bizarre, hein?" Source: Voir (L'entêtement)

Plusieurs collaborations viennent aussi teinter cet album folk rempli d'humanité et d'authenticité. À commencer par celle qu'il a entamée avec Éloi Painchaud, le réalisateur de ses deux albums. «Il a grandi avec moi là-dedans. On a fait ce disque-là à la lumière du premier en retenant les choses qu'on aimait le plus.»

À cette complicité, Pierre Fortin est venu ajouter sa touche. «On a enregistré les pièces live dans une même pièce avec l'énergie. On voulait que ce soit humain, que ce ne soit pas des machines. Il n'y a rien de cérébral, tout vient ici du coeur», explique-t-il en nommant au passage les Gaële, Vincent Vallières, Antoine Gratton et Martin Léon qu'il a aussi accueillis dans son univers.

Chaque fois complice de ses pas musicaux, sa fidèle trompette le suit encore et toujours. Véritable support lyrique, il s'exprime à travers elle comme il le fait avec les mots. «Elle est une extension de ce que je suis. J'ai une grande gueule, il y a beaucoup de choses que j'aimerais raconter, alors la trompette c'est l'extension de ma voix», conclut celui qui souhaite maintenant reprendre la route pour que son album fasse partie de la vie des gens. «Quel chemin, je ne sais pas, mais je veux qu'il accompagne les gens.»
Source: La Nouvelle de Sherbrooke.


Après bien des péripéties, Laure a finalement pu arriver de l'Ile d'Anticosti vers 13h sous un ciel radieux. Hier l'avion avait survolé l'Aéroport de Havre-Saint-Pierre pendant un bon moment. Il n'avait que deux passagers à bord. L'ambiance était donc intime. À un certain moment donné, le pilote a dit qu'il préférait retourner sur l'ile d'Anticosti parce qu'il y avait trop de brume. Laure avait d'abord pensé que c'était une blague. Mais elle vite réalisé que c'était le cas. Elle est retourné sur l'Ile, a mangé du cerf. Il y en a 200 000 sur l'ile.

Si vous pouvez vous rendre facilement au lancement de Jipé à Montréal, le 24 avril, comptez-vous chanceux. Quant à nous, Laure et moi, il nous faudra faire preuve d'une grande témérité. Nous devrons parcourir 1200km dont une bonne partie en pleine tempête sur la route 138.


Cette route est l'une des plus anciennes au Canada. Elle prend sa source à la frontière de l'État de New-York et se termine 1300km plus loin à Natshquan. Plus à l'Est, il n'y a plus de route. Sur une distance de 800 km, c'est la seule route que l'on peut emprunter. Vous pouvez parcourir plus de 100km sans pouvoir vous arrêter ou rebrousser chemin et à certains endroits, la route plonge droit dans la mer.






C'est beau, mais parfois inquiétant. Et c'est ce que nous devrons affronter pour voir Jipé. Alors, si vous pouvez y aller sans problèmes, appréciez votre chance.

À suivre...








lundi 9 avril 2012

L'épine

Sitôt nommé, le nouvel archevêque de Montréal a subi tout un baptême du feu à l’émission Tout le monde en parle. Dès les premières secondes de présentation, on a fait remarquer à Son Éminence qu’il avait un nom prédestiné. Nommé peu de temps avant Pâques, son nom Christian Lépine permet de faire un rapprochement entre le Christ et sa couronne d’épines.

 Ceci a donné le ton au reste de l'entrevue et créé un certain malaise. Et dans un certain sens, on peut dire qu'on a pratiqué une certaine forme d'intimidation qui frôlait l'humiliation jusqu'à ce que le malaise soit perceptible.On a cherché à le mettre en boîte, à lui reprocher « tous les péchés » du monde.

L'archevêque s'est vite trouvé en terrain miné, par exemple sur la pédophilie et la non reconnaissance par l’Église de l’homosexualité. En démocratie, les questions méritaient d'être posées. Il faut reconnaître que l'Église a encore de l'influence dans certains milieux Mais il ne fautdrait pas l'exagérer.

Voir vidéo de l'entrevue.

 Je ne suis pas d'accord avec plusieurs positions de l'église catholique, notamment sur l'avortement, le mariage des prêtres et le rôle de la femme.

Je rejoins donc les points de vue des animateurs. Mais lors de l'émission à laquelle je fais référence, le ton et le manque de respect n’étaient pas appropriés. Je crois que le personnage est sincère et a droit à ses opinions. L'idée d'inviter Richard Martineau à la même tribune n'était pas la trouvaille du siècle. La présence de ce dernier sur le plateau était de nature à porter le niveau là où il ne fallait pas. La suite était prévisible.

C'est avec diplomatie que le prélat s'est retiré dès l'entrevue terminée,  mentionnant que c'était la semaine sainte et qu'il avait des offices à préparer.

L’héritage que nous a donné le monde religieux n’a pas bonne presse. Les commentaires sont durs, parfois injustes. On ne compte pas le nombre d'hommes et de femmes de grande valeur qui ont voulu donner leur vie au service de leurs semblables avec sincérité.

 Dans un blogue on pouvait lire : Qu’est-ce qu'on foute encore avec les soutanes? Il y a eu des abus, c’est vrai. Il y a eu des maladresses, c’est vrai. Qui n'en commet pas? On en parle sans tenir compte de la société de l’époque,de la mentalité, des mœurs d’alors. L’histoire qu'on apprend à l'école ne donne pas un portrait réel et complet de l’héritage culturel religieux du Québec.

Séminaire de St-Hyacinthe, 1962


Quand j'étais  au collège, les profs étaient presque tous des reliegieux. Plusieurs se dévouaient entièrement à leur tâche avec rigueur et désinstéressement. Ils étaient passionnés par leurs matières. Ils transmettaient aussi des valeurs, le sens de la discipline, le sens critique, le sens de l'inovation. Plusieurs américains envoyaient leurs enfants dans nos collèges parce qu'ils y croyaient. À gauche, un de mes anciens profs: Jules Beaulac. Tout le monde l'appréciait. Il est décédé le 13 juin 2010. Je venais tout juste de lui envoyer un couriel pour l'inviter à me visiter.

 Cette époque avait quelque chose de particulier.  Les enseignants avaient beaucoup de marge de manoeuvre pour leurs plans de cours et les tests d'évaluation. Les questions ne venaient pas du Ministère de l'Éducation. Cette forme d'autonomie fait présentement ses preuves en Filande. On obtient des résultats spectculaires en choisissant bien les candidats à l 'enseignement, en les supprotant et leur donnant ensuite toute l'autonmie nécessaire pour assurer le succès. Des règles strictes et efficaces permettent de combattre efficacement l'intimidation à l'école.

Jean-Françcois Lépine
Le reportage de Une heure sur terre vaut vraiment la peine d'être vu. Petit fait amusant: nous avons vécu 2 mois à Paris dans une maison de chambre, chez madame Côme, avec Jean-François Lépine. Comme il était célibataire nous l'invitions souvent à partager les respas avec nous. Il était pigiste pour Radio-Canada. Et comme par hasard, après l'avoir cité, j'ai remarqué qu'il avait Lépine comme nom de famille. Le même que celui du nouvel archevêque de Montréal. Ce qui est surprenant, c'est que ce que l'on décrit dans ce reportage ressemble étrangement, sous plusieurs aspects, à ce qui se faisait au Québec il y a 50 ans. Quand on fait de gros changements au nom de la modernité, on jette souvent le bébé avec l'eau du bain.

Ceci étant dit, je ne voudrais pas manquer l'occasion de parler du plaisir que j'éprouve en voyant le combat que mènent présentement les étudiants. Avec le temps, j'ai  mieux compris la justesse de leur cause. Ils auront ainsi réussi à redonner le goût de la mobilisation nécessaire à l'expression démocratique, de façon calme, coordonnée et réfléchie. C'est prometteur pour l'avenir.

Grève étudiante avril 2011, Montréal
Source: La Presse

Pour signer une pétition en faveur des étudiants, cliquer sur le lien qui précède.