dimanche 27 avril 2014

Entre terreur et bonheur


Voir vidéos
J'ai toujours détesté l'intimidation. Je m'empresse d'ajouter que je ne me souviens pas en avoir été victime. J'ai eu de la chance.  Mais, depuis hier, un événement me hante. Je me suis endormi en y pensant. Et en me réveillant, la même idée m'est revenue aussitôt en tête.

Avant de vous parler problème, voici le contexte. Nous avons passé notre congé de Pâques dans notre résidence de Sherbrooke et avons visité les enfants. Ce fut très agréable. Nous avons emprunté le chemin du retour jeudi, le 24 avril. Il faut se rappeler qu'entre notre maison de Sherbrooke et notre résidence de Havre-Saint-Pierre, il y a une distance de 1150 kilomètres.

En arrivant sur le traversier de Tadoussac, nous avons eu une belle surprise. Dans les haut-parleurs, on pouvait entre une composition de notre fils Jipé: Adèle.


Traversier de Tadoussac, 25 avril 2014



En cours de route, le vendredi 25, nous nous sommes arrêtés dans un Tim Horton pour nous dégourdir les jambes et prendre un goûter. Un fois installés à notre table, nous avons vu trois ados âgés environ de 14 à 16 ans se diriger vers le comptoir pour commander. Ils ont demandé de l'argent à la caissière. Elle a refusé. Ils sont sortis dehors. On pouvait les apercevoir comploter par la fenêtre. Je les ai croisés du regard. Finalement, ils sont entrés à l'intérieur du restaurant et se sont installé à une table près de la porte pour y attendre la serveuse qui venait de terminer son travail.

Ils ont voulu lui bloquer le passage. Un des ados a répété qu'il voulait de l'argent. Elle a dit lui avoir donné 40$ la veille. Elle a pressé le pas et s'est dirigée vers la sortie. L'ado lui a lancé: Si tu t'en vas, je vais te battre. Elle est sortie quand même. Les 3 ados l'ont suivi. L'un d'eux a dit aux autres: Je vais l'attraper en ajoutant un terme injurieux.

Tout ça s'est passé sous nos yeux sans que personne ne réagisse. Indigné, je suis sorti. J'ai vu le plus grand des ados avec la fille au bout du mur extérieur. Je me suis avancé vers eux et j'ai demandé à la jeune serveuse si on l'importunait. Elle a hésité et m'a dit: Non. Ça va. Merci monsieur. L'ado m'a fait un sourire comme pour me prouver qu'il était inoffensif. Décontenancé, j'ai quitté les lieux sans trop savoir que faire.

J'ai repris la route. Nous avions encore quelques centaines de kilomètres à parcourir. La route est accidentée, ce qui n'empêche pas la limite de vitesse de demeurer élevée. Il y a beaucoup de gros camions qui roulent joyeusement. La météo prévoyait de la neige.

Route 138, avril 2014

Route 138

Route 138 Vigneault Transport, Havre-Saint-Pierre
 

La route était belle et agréable. Mais tout à coup un épais brouillard s'est abattu sur nous. C'est comme si la nature avait voulu emprunté l'ambiance ressentie dans ma tête.

Je repensais à la scène d'intimidation et à ma réaction. J'avais l'impression que j'aurais du faire plus. Mais quoi? Est-ce que j'aurais dû faire plus, appeler la police, suggérer à la jeune fille de le faire. J'aurais pu aussi rendre une photo de la scène. J'avais une caméra avec un télé-objectif.

Mais non. Je n'ai rien fait. C'est drôle comment on peut se sentir démuni dans ce genre de situation. Les employées du restaurant avec qui la jeune fille travaillait ont certainement été témoins de ce qui se passait.

Pourtant, l'intimidation, c'est affreux, intolérable. Je suis souvent surpris de voir cette impuissance à réagir, même dans les cours d'école où j'ai déjà vu des scènes disgracieuses. Il y a autant de méchanceté que de bonté dans le cœur de l'homme. Les deux viennent me chercher. On ne peut imaginer jusqu'où la méchanceté peut aller. L'histoire nous en a donné des exemples effrayants et elle nous en donne encore beaucoup trop. Même les Nations Unis sont totalement impuissantes dans la plupart des cas.

J'ai fait quelques fouilles sur internet et j'ai trouvé le lien suivant: Intimidation, harcèlement, Frédérique Saint-Pierre, collection du CHU Saint-Justine pour les parents.

Voici un court extrait de la présentation du livre:
Loin de constituer un phénomène banal, cette forme de violence et de pouvoir sur l’autre est un sérieux et préoccupant problème social qui suscite de l’incompréhension, de l’indignation de même qu’un sentiment d’impuissance et de détresse. Nombreux sont les jeunes qui se sentent isolés, sans voix et sans espoir devant l’intimidation et le harcèlement.

J'avoue que ce genre de situation me trouble un peu. J'ai du chagrin à l'idée de tout ce qui existe sur notre planète en terme de violence et d'intimidation.

Quand les hommes vivront d'amour
Il n'y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours
Mais nous nous serons morts, mon frère


 (Raymond Lévesque).

Le chemin du retour fut beaucoup plus long qu'à l'habitude à cause du brouillard. Et heureusement, un événement intéressant m'attendait en entrant à la maison. Il y avait un courriel de mon fils Jipé Dalpé. Il faisait référence à une expérience assez extraordinaire qu'il a l'occasion de vivre avec Vincent Vallières en milieu scolaire. Comme le hasard fait bien les choses, le collège dont il parle, je le connais très bien. Ce collège (le Collège St-Maurice) est voisin du séminaire de St-Hyacinthe où j'ai fait mon cours classique il y a fort longtemps. Ma sœur Micheline y a fait ses études.


Jipé Dalpé au collège St-Maurice

 

Voici un extrait d'un article paru dans Le Courrier de St-Hyacinthe. Dans le cadre de sa tournée, Vincent Vallières s'est associé au multi-instrumentiste Jipé Dalpé afin d'offrir aux salles de spectacle et aux écoles secondaires de certaines régions des rencontres portant sur la culture québécoise. À Saint-Hyacinthe, les étudiantes du Collège Saint-Maurice ont eu la chance d'assister à un atelier d'écriture préparatoire en vue du spectacle de Vallières présenté aux groupes scolaires le 24 avril en après-midi.       

C'est grâce à une bourse de 30 000 $ offerte par Leonard Cohen au Conseil des arts et des lettres du Québec que Vincent Vallières peut réaliser sa tournée scolaire. Tout comme le voulait Cohen, l'auteur-compositeur-interprète contribue au rayonnement et à la promotion de la chanson québécoise et redonne, à sa façon, à la collectivité.

« Ce projet nous permet une proximité nouvelle avec les jeunes, a expliqué Vincent Vallières. On entend un peu partout que les jeunes ne sont pas intéressés par la chanson et par la culture québécoise, qu'ils n'ont pas de projet. En les rencontrant sur leurs territoires, on constate que ce n'est pas du tout le cas et que la plupart des jeunes ont beaucoup de respect, d'ambition, de projets et qu'ils vont tout faire pour les réaliser. »

Collaboration essentielle


Dans le but de préparer les jeunes à la portion conférence des spectacles, Jipé Dalpé, qui a assuré les premières parties de Vallières pendant sa tournée Le monde tourne fort, effectue la tournée des écoles.

« Nous n'en sommes qu'au début de la tournée des écoles et la réponse est étonnante, a avoué l'artiste. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre parce que parfois les jeunes peuvent trouver la poésie quétaine et avoir l'air désintéressé quand il s'agit d'écriture, mais finalement, tout se passe bien! » « Le but de l'exercice est de produire assez rapidement et de voir comment les jeunes peuvent se servir de leur imagination, partir de rien et finir avec quelques phrases, des idées et surtout l'envie de continuer. Tout le monde a réussi l'exercice, les étudiantes ici ont écrit des choses vraiment intéressantes et on voit qu'il y en a plusieurs qui ont des talents d'auteurs », a admis Jipé .

 

La vie est ainsi faite. On côtoie continuellement le meilleur et le pire de la race humaine.

Quand les hommes vivront d'amour
Il n'y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours
Mais nous nous serons morts, mon frère

Ces paroles sont celles d'un grand poète québécois: Raymond Lévesque.
Nous avons besoins d'un peu plus de poète et d'un peu moins de promoteurs financiers.
Malheureusement, ce n'est pas ainsi que raisonnent nos politiciens et ceux qui prétendre qu'il faut penser Économie d'abord.

Petite parenthèse:

 
Le Festival Aurores Montréal revient aussi pour une deuxième année, du 19 au 25 mai 2014.
Cet événement est organisé par des professionnels français avides de nouvelle musique québécoise. Monique Giroux agira à titre de porte-parole alors que Dear Criminals, Jipé Dalpé, Groenland et Caracol comptent également parmi les têtes d'affiche. Aurores Montréal se veut un festival «francophone des musiques actuelles canadiennes» et «un tremplin parisien pour les artistes québécois émergents».(Source: La Presse, printemps québécois à Paris)

 http://www.sortiraparis.com/scenes/concert-musique/articles/58361-le-festival-aurores-montreal-2014-gagnez-vos-invitations