vendredi 27 novembre 2009

2030 Duvernay

Curieusement, je n'y vais jamais dans les cimetières où sont enterrés mes grands-parents, ni au colombarium où est l'urne qui contient les cendres de mon père. J'aime plutôt visiter les endroits où ils ont vécu...

Zoreilles,

Commentaire suite au billet du 10 novembre 2009

Ce commentaire de Zoreilles ne m'a pas laissé indifférent. Il faisait suite à mon billet Où sont donc passés les morts. En le lisant, j'ai réalisé jusqu'à quel point je lui ressemblais. À quelques nuances près...

Je ne vais que très rarement dans un cimetière. Presque jamais. Mais, je ne retourne pas non plus dans un milieu où j'ai déjà vécu. Presque jamais. J'ai passé 16 ans à la CSST. Je n'y suis jamais retourné après mon départ. Je ne détourne jamais la tête sur le quai d'une gare.

Gare de Saint-Hyacinthe


Il y a toutefois un endroit fétiche où j'aimerais me retrouver: le 2030 Duvernay à St-Hyacinthe. Ce lieu est resté mythique pour notre famille. C'est là que nous avons vécu nos plus beaux souvenirs. Paradoxalement, c'est là que je vivais en 1957, au moment où Nicole nous a quittés pour un autre monde, à l'âge de 11 ans. Sa maladie, de souche H1N1, l'a foudroyée en moins d'une semaine.

Voici une photo que je n'avais pas vue depuis des dizaines d'années. J'ai réalisé que c'est une des seules photos où je suis photographié avec Nicole.


Vous voyez dans l'ordre Nicole, Ma photo, celle de ma mère, ma soeur Micheline, mon frère Yves et un peu plus bas, Michel. Ma soeur Manon n'apparait pas puisqu'elle ne vivait pas avec nous à cette époque.

Le décès de ma soeur Nicole a laissé un vide immense l'année suivante. Cet événement allait naturellement avoir un impact sur le cours de l'histoire de la famille. Jacqueline, la plus jeune des soeurs de ma mère fut tellement touchée par le décès tragique de Nicole que sa vie entière fut changée.

Un peu comme pour mettre un baume sur la douleur de ma mère, elle décida de faire son cours d'infirmière à St-Hyacinthe à l'hôpital où ma mère travaillait. Notre demeure fut aussi la sienne. Elle avait 8 ans seulement de plus que moi. C'était donc comme ma grande soeur. Une nouvelle grande soeur. Je la trouvais bien séduisante. Nous avons connu à cette époque une vie familiale très intense. Ce fut comme un rêve qu'on s'est toujours remémoré avec nostalgie.

Le hasard a fait que presqu'au même moment où Zoreilles laissait son commentaire qu'on peut lire dans l'en-tête du billet, Jacqueline se mourait d'envie de revoir l'appartement de la rue Duvernay. Ce n'est pas dans sa nature de faire preuve d'autant d'audaces, mais il y a quelques jours, ce fut plus fort qu'elle. Elle alla frapper à la porte, le coeur battant d'émotions.

Un jeune homme entrebailla la porte. Jacqueline lui expliqua qu'elle avait habité l'appartement il y avait plus de 40 ans. Elle voulait le revoir. Le jeune homme la regarda d'un air suspect. Il était méfiant. Jacqueline insista. Finalement, il y eut un compromis. Le jeune homme accepta d'ouvrir la porte pour qu'elle puisse jeter un regard sans entrer.

Rien n'avait changé. La véranda dans l'entrée, la cuisine, la chambre de bain, la salle d'aisance, le salon, la chambre à coucher. Il y avait une seule chambre. Une grande chambre subdivisée par un rideau.

Moi, j'étais privilégié. Je dormais sur le divan du salon. Voici l'endroit où je dormais. Sur la photo, vous pouvez voir de gauche à droite, Yves, Michel et moi-même.


En entendant raconter la visite de Jacqueline, j'ai ressenti beaucoup d'émotions, un mélange de nostalgie, de douceurs et de tristesse. C'est incroyable tout ce qui a pu se passer là. On ne peut l'expliquer. Un vrai roman. Il y a eu des émotions fortes, de l'entr'aide, du mystère, de l'ambiance et beaucoup d'amour. J'oserais dire que ça sortait de l'ordinaire.

Il y a des moments dans la vie, si tristes soient-ils, tellement riches d'enseignements qu'il faut les partager. C'est ma conception des choses. J'ai l'intention d'en glisser un mot.

Maman, Jacqueline, Yves, Micheline, Michel, Manon et même toi, papa, Je suis sûr, les choses de cette maison vous regrettent autant que moi...

À suivre...

jeudi 26 novembre 2009

La recherche du temps perdu


Très tôt apparut sur les deux rives du Saint-Laurent un long ruban de villages, tous dotés d'un quai. C'est donc sur les bords du grand fleuve qu'a pris naissance le peuplement de la Nouvelle-France et c'est à partir de ces premiers villages qu'ont déferlé les vagues de peuplement suivantes. Ces premières paroisses répondaient à un besoin et aucunement à une quelconque théorie ou à un vague modèle préexistant.
Cliquez sur Réflexions sur les villages du Québec


J'explore le même univers dans tous mes billets depuis la fin d'octobre.

J'ai parlé notamment
  • de Havre-Saint-Pierre qui a perdu son titre de capitale de la Côte Nord, son évêcher, son couvent et plusieurs vestiges du passé qui faisaient l'envie des environs;
  • de ma soeur Nicole décédée en 1957 de la grippe asiatique, une grippe de souche H1N1;
  • de ces monuments, ces valeurs et vestiges du passé disparus aussi comme si on les avaient enterrés;
  • ces vastes étendues de la Côte Nord sous le pic des pelles mécaniques;
  • du cimetière où sont enterrés, côte à côte pour l'éternité: Nicole, mon père, ma mère et son ennemie juré, si on peut dire;
  • des Croix Blanches, cette compositions de Gaële sur les soldats morts au champs d'honneur presque sans avoir commencé à vivre;
  • de ce cimetière des Anciens où les morts ont disparu d'une certaine façon.
Avant de tourner la page sur ce chapitre, je me dois de vous donner quelques explications sur la disparition du coeur de la première comunauté de Havre-Saint-Pierre.

Village St-Siméon,
Comté Charlevoix


Dans presque tous les villages du Québec, l'église était une des premières habitations. Puis il y avait des dispensaires, des écoles, des couvents. Un peu plus tard, il y avait immanquablement des Caisses Populaires Desjardins pour les finances. La nature humaine étant ce qu'elle est, il fallait aussi prévoir un espace pour enterrer nos morts. Tout village qui respecte possède tout ça.

Voyez Les plus beaux villages du Québec

Havre-Saint-Pierre n'avait pas de route pour être relié au reste du Québec avant 1967. Tout ça n'avait pas empêcher d'y ériger un environnement à faire rougir bien des villages. Où sont donc les vestiges de cette époque.

Fred Pellerin
Cliquez

On m'a raconté qu'un jour, il y a quelques dizaines d'années, le village a eu un curé tout neuf, comme dirait Fred Pellerin. Le curé, c'était un des personnages les plus respectés de la communauté. Le curé en question, à ce que l'on m'a dit, voulait moderniser Havre-Saint-Pierre. Il fallait démolir les vieilles constructions datant du début du siècle, y compris l'église, l'édifice de l'évêcher qui avait été transféré, du couvent qui ne servait plus.

En démolissant l'église, on a eu toute sorte de surprises. On a même dévouvert des ossements humains. Vous comprendrez que j'ai été un peu bouleversé par toutes ces confidences. Je n'ai pu m'empêcher de demander si le curé avait des amis dans la construction. Tout rebâtir n'était pas une mince affaire. Comme réponse, j'ai eu quelques sourires et ce mot: C'est ce que quelques uns se sont demandés. Mais personne n'osait critiquer ouvertement monsieur le curé.

Avez-vous remarqué comme plus ça change, plus c'est pareil. Ce n'est pas d'hier qu'il y a des histoires louches autour de l'industrie de la construction.

lundi 23 novembre 2009

Chômage: Incompétence et paresse?

Le meilleur moyen de tuer un homme, c'est de le payer à rien faire
Félix Leclerc
On peut aussi tuer un homme en le forçant à travailler...

J'ai obtenu mon premier emploi par hasard. J'avais fait toutes mes études collégiales avec les options en sciences. Je raffolais des sciences et des mathématiqes. J'étais à l'Université de Montral lorsqu'on m'a offert un travail dans le domaine de la sécurité sociale. J'étais tellement sûr de ne jamais travailler dans ce domaine que j'ai voulu vivre l'expérience. Ce travail d'abord prévu pour un an allait changer le cours de ma vie.

Je n'en reviens pas encore de l'audace qu'on peut avoir à cet âge. La majorité de ma clientèle parlait anglais. Je parvenais à peine à lire un texte simple dans cette langue. Le handicap était sérieux car les problèmes qu'on me présentait étaient très complexes. Certains clients étaient très aggressifs. Heureusement, je ne comprenais pas la moitié de ce qu'ils disaient.

Un peu plus tard, j'ai changé de territoire. Ma nouvelle clientèle s'exprimait en français. Malheureusement pour moi, je comprenais tout. J'ai vite paniqué devant les comportements et les insultes. Alors, pour développer de bons réflexes, j'ai demandé à mes collègues de travail de me référer tous les clients violents. On a vite exaucé mon souhait au-delà de mes espérances.

Il a fallu peu de temps pour que je fasse la connaissance d'un client en poie à de fortes tensions émotives. À sa dernière visite, ce client avait lancé un cendrier en direction de la réceptioniste qui ne fumait même pas. Je suis descendu à sa rencontre, le coeur rempli de palpitations.

C'est fou ce qu'on peut faire sous le coup de l'adrénaline. J'ai tout de suite eu le goût de savoir ce qui avait mis le client hors de lui. On avait réduit son chèque parce qu'il n'avait pas fourni de preuves de recherches d'emplois. Je le comprenais parce que je me mettais dans la peau d'un employeur et il était évident que je n'aurais jamais engagé ce monsieur. Chaque fois qu'il avait frappé à la porte d'un employeur, il avait essuyé un refus et connu une baisse d'estime de soi. J'ai donc tout naturellement demandé au client de ne pas faire de recherches d'emplois tant que je ne lui conseillerais pas de le faire.

Aussitôt que j'ai été en mesure d'occuper un poste d'encadrement, j'ai aboli la pratique de recherche obligatoire d'emploi. Une telle pratique n'est avantageuse ni pour le travailleur que l'employeur. Comme employeur, je ne voudrais pas voir des chômeurs sonner à ma porte s'ils ne veulent pas travailler.

Je crois qu'il est naturel de vouloir travailler. Tout le monde a spontanément le goût d'un milieu de travail agréable et valorisant. Si tel n'est pas le cas, il y a un problème et c'est à lui qu'il faut s'attaquer, pas au chômeur.

J'ai rencontré dernièrement une ancienne travailleuse de rue qui avait recruté des sans abri pour mettre sur pied un programme d'emploi. Ces gens sont vite devenus très motivés à développer le projet de travail et impliquer leurs semblables. Ils l'ont peut-être fait mieux que d'autres sans problèmes.

Malheureusement, plusieurs gestionnaires n'ont pas les compétences requises pour créer les conditions favorables. Leurs attitudes découlent de leur incompétence. Selon une étude récente, les plus colériques le sont pour masquer leur incompétence.

Cliquez sur la photo pour prendre connaissance de l'étude.

La plupart du temps, ce sont les employés les plus brillants, les plus consciencieux et les plus engagés qui en paient la note. C'est bien triste. Cliquez sur l'image ci-dessus pour plus de détails sur le burn-out.

Il y a actuellement de sérieux problèmes de recrutement. Il y a aussi de sérieux problèmes après le recrutement. Le défi le plus important, c'est de garder motivés ses travailleurs. On doit faire en sorte qu'ils aient toujours hâte d'arriver au travail.

Pour moi, le chômage n'a pas sa raison d'être. C'est avant tout la volonté politique qui manque. On ne devrait jamais imposer le travail de force et aider ceux qui veulent travailler à trouver le travail valorisant qui leur convient.

Le défi est plus difficile que de détourner des rivières et construire des structures gigantesques.

jeudi 19 novembre 2009

Le mystère de La Promenade

Restaurant Chez Julie,
Havre-Saint-Pierre


Il y a deux restaurants de fruits de mer à faire mourir de plaisir les épicuriens qui habitent ou visitent Havre-Saint-Pierre: Chez julie et La Promenade. Les deux peuvent rivaliser d'adresse pour émoustiller vos papilles.

Restaurant La Promenade,
Havre-Saint-Pierre


Ces deux restaurants sont des incontournables dont la réputation dépasse largement les frontières de la Côte Nord. Je ne reçois jamais de visiteurs sans les amener aux deux endroits. Ces restaurants sont toujours bondés de monde. Ils sont tout simplement divins.

Le problème d'achalandage ne va pas diminuer puisqu'on s'attend à ce que la population double durant le temps de la construction des barrages hydro-électriques de La Romaine.



Malgré l'affluence actuelle et à venir, on n'offre plus de déjeuner au Restaurant de La Promenade. Ce n'est pas la clientèle qui manque. Ce sont les cuisiniers. On doit réduire les heures de travail pour les garder en vie. Si on fait mourir les cuisiniers on ne restera pas en affaires longtemps.

Comment en sommes-nous arrivés là? Il y a des clients, des restaurants de qualité, pas suffisamment de cuisiniers disponibles. Si on trouve des cuisiniers, on ne trouvera pas de place pour les loger. Il n'y a plus de logements disponibles. Et pourtant, il y a des terres libres à perte de vue. On peut faire des heures de route sans rencontrer une seule habitation.

Nos gouvernements ont trouvé facilement le moyen de planifier la construction et la rénovation de plus de 500 kilomètres de routes, planifier la dérivations d'énormes cours d'eau, construire des barrages gigantesques. Le tout dans un temps record. Un défi. Mais pour les habitations et les travailleurs des commerces locaux aussi élémentaires que les restaurants, on n'a pas pu prévoir.

Il y a des malades, des hôpitaux. On manque de médecins, d'infirmiers et d'infirmières. On manque de secrétaires qualifiées partout. Comme planification et formation de la main-d'oeuvre, on a déja vu mieux. Du même souffle, les médias nous disent qu'il y trop de chômage à cause de la récession et de la force du dollars canadien. Allez essayer d'y comprendre quelque chose.

Pourtant, elle existe cette main-d'oeuvre. Elle existe en abondance. On ne me fera pas croire qu'il n'y a plus de cuisiniers au Québec.

Si les Chinois apprennent ça, ils arriveront vite en bateau. Vous savez comment ils sont, les Chinois. Ils vont nous voler notre recette de pâté chinois et faire fortune avec elle. Et on va se plaindre que les Chinois volent nos jobs.

Blague à part, je trouve triste de voir le manque de main d'oeuvre qui affecte les gens d'affaires qui ont leur entreprise à coeur. Oui ça me rend triste. Ce problème est important. Il l'est suffisamment pour que le Gestionnaire borg en ait fait l'objet de son dernier billet. Le Québec se porterait mieux avec un expert en finances comme lui.

Si le recrutement vous intéresse:
Quel est l'avenir de l'entrevue de sélection
Entretien d'embaûche: l'erreur à ne pas faire
Embauche: questions et réponses

mercredi 18 novembre 2009

Solution de l'énigme hélico




Vu hier à environ 150 mètres de la maison: un hélicotère. Pas un hélicoptère à pile. Un vrai avec un vrai moteur. J'étais en route pour une rendez-vous chez ma coiffeuse. La personne idéale pour me renseigner sur l'énigme.

J'ai posé ma question:
Est-ce normal de voir un hélicoptère stationné sur le bord de la route, presque dans la mer?
Avez-vous une idée de ce qu'elle m'a dit. Et bien voilà. Elle m'a dit qu'il arrivait qu'on stationne un hélicoptère devant le restaurant de La Promenade pour aller prendre un repas. Il n'y a rien de trop beau pour la classe ouvrière! Incroyable! Faut le voir pour le croire.

Le champs sur lequel était posé l'hélicoptère parait plus grand que la réalité sur la phtoto. Vous pouvez voir le paysage du côté du Restaurant. J'ai pris cette photo ce matin. Donc l'helicoptère était parti. Le restaurant était fermé. Mais, j'ai tout de même pu entrer à l'intérieur pour pousser un peu plus loin mon enquête.



J'ai fait part de ma surprise aux proprios. Il m'on confirmé que l'hélicoptère avait bel et bien été le moyen utilisé pour se rendre au restaurant La Promenade. Si l'idée vous plait, voici un lien pour vous.

Helicoptère à vendre

Se rendre en hélicoptère pour manger dans un populaire restaurant de fruits de mer sur le bord de la mer, il faut le faire! Mais je n'étais pas au bout de mes surprises. Ce qu'ils m'ont raconté m'a renversé davantage.

À suivre... Ne manquez pas la suite!

mardi 17 novembre 2009

Dieu du ciel: d'où vient cet oiseau?


Imaginez ce que j'ai vu aujourd'hui à environ 150 mètres de la maison. Je vous jure!

J'ai vite saisi ma caméra d'une main alors que j'avais l'autre sur la tête. Je me suis approché de la bibite. Personne à l'intérieur. J'ai continué mon chemin. Je devais rencontrer ma coiffeuse. Ça tombait bien. Une coiffeuse, ça sait tout. On lui raconte tout. Mais vraiment tout! J'imagine que vous faites de même.

J'ai posé ma question: Est-ce normal de voir un hélicoptère stationné sur le bord de la route, presque dans la mer?

Vous ne devinerez probablement pas. Mais je vous laisse tout de même le temps d'y penser. Je vous dit tout de suite cependant que ce ne sont pas des extra-terrestre qui cherchent Raël. Aucun rapport avec la vaccination contre le H1N1. On se contente encore de transporter les élèves en autobus dans les centres de vaccination. Ce serait si simple de transporter les vaccins dans les écoles. Mais revenons à l'hellicoptère.

Ne poussez pas votre enquête trop loin


Aucun rapport avec cet helicoptère en sol hostile


Restons calme. Je vous dévoilerai ce que j'en sais bientôt. Mais si vous ne revenez pas visiter mon blogue, vous ne le saurai jamais. La question vous poursuivra longtemps. Je vous vois déja dire : J'aurais donc dû aller voir la réponse avant que le billet ne soit effacé.

Si vous êtes trop anxieux, allez voir mon fils sur le billet précédent en attendant, ça va vous détendre. Ou bien regarder cette carricature: