vendredi 26 novembre 2010

Sherbroooke: Le Paradis

Domaine Howard, Sherbrooke
Lac Des Nations, Sherbrooke
Selon des données compilées par le Canadian Center for the Study of Living Standards, les résidents de Sherbrooke seraient les citadins les plus heureux au pays. Ceux de Trois-Rivières arrivent au troisième rang pancanadien.

L'organisme tire cette conclusion à partir du recoupement de certaines données amassées lors de l'enquête effectuée par Statistique Canada en 2007 et 2008 et qui porte sur la santé de quelque 34 communautés au Canada.

Sur un échelle de 1 à 5, la ville de Sherbrooke se classe première au pays avec un indice de bonheur de 4,37, un dixième de point de mieux que la ville de Brantford, en Ontario. Trois-Rivières quant à elle arrive au troisième rang avec un résultat de 4,35.
(Plus de détails)Cliquez pour reportage de Radio-Canada
Si on parle tant de malheur, il est bon de parler aussi de bonheur. Car il existe lui aussi. Je le sais, je le connais. Je paie toujours mes taxes à Sherbrooke et la ville vient de décrocher le premier rang au Canada pour le bonheur de ces citoyens. Dans le reportage, on précise vite que ce n'est pas l'argent qui fait le bonheur, mais la santé physique et mentale.

Ce n'est pas la première fois que la ville gagne un tel prix. Je dirais même que c'est arrivé à plusieurs reprises depuis au moins une bonne vingtaine d'années sinon plus. Plusieurs facteurs étaient considérés comme le taux de criminalité, les attraits touristiques, les équipements sportifs et culturels, etc. Je me suis installé à Sherbrooke après mon mariage en 1967. Notre intention était d'abord d'y vivre un an, mais nous n'avons pu quitter la ville.

Pour être plus précis, nous avons temporairement quitté les lieux pour aller vivre à Havre-Saint-Pierre en janvier 2009, un autre paradis du bord de mer.

Havre-Saint-Pierre été 2010
Nous y retournerons définitvement à Sherbrooke l'été prochain. à moins que l'aventure ne nous mène vers d'autres terres inconnues. Nul ne peut prédire l'avenir.

En 1973, alors que je vivais à Paris, en France pour un an, j'avais rencontré un étudiant d'origine arabe au Centre des étudiants et stagiaires. Il m'a demandé d'où je venais. J'ai répondu Montréal pour donner un repère qu'un étudiant arabe vivant à Paris pouvait connaître. A ma grande surprise, il m'avait demandé si c'était près de Sherbooke. Il disait que certains de ses amis étudiaient au Centre hospitalier de Sherbrooke, un des endroits les plus populaires pour faire des études universitaires. Le lien suivant permet de voir un vidéo très intéressant sur l'université de Sherbrooke.

Sherbrooke, c'est la ville la plus importantes des Cantons de L'Est, située près du Vermont et du Maine aux États-Unis. Sherbrooke est aussi une des villes les plus importantes du Québec. On a vraiment de tout. Cliquez sur Sherbrooke (Cliquez sur le lien pour plus de détails). Il y a 250 000 habitants, des décors de rêves, à 30 minutes de la frontière américaine. Voir Cité des Rivières.

Le vidéo précédent parle de l'Université francophone. Il y a aussi une université anglophone qui ne manque pas de charme. Cette université forme aussi des joeurs de football. On vient de plusieurs provinces du Canada pour étudier là.
Université Bishop, Sherbrooke

Comme je viens de le mentionner, les Cantons de l'Est aussi appelés L'Estrie ont été peuplés par des américains loyalistes, restés fidèles à la Couronne britannique peu après la déclaration d'indépendance des États-Unis.

Curieusement, de l'autre côté de la frontière aux États-Unis, dans la région qu'on appelle La Nouvelle Angleterre, il y a beaucoup de descendants en provenance du Québec (Canada français). Il y a là plusieurs patriotes canadien français qui s'y sont réfugiés après la rébellions des patriotes en 1837. Il y a là de mes ancêtres.

Plusieurs personnalité connus viennent d'ailleurs du Québec et avant de la France. Madona, par exemple avait une grand-mêre Fortin originaire de la vallée du Richelieu au Québec, près de Montréal. La mienne aussi est une Fortin. Madona est donc une de mes lointaines cousines. Une autre raison d'être heureux. Hihi! Hilary Clinton a des origines québecoise.

Les loyalistes anglais qui ont d'abord développé la région lui ont donné une architecture et une nature sans pareil. Les fôrets du Québec ont été presque totalement dévastés par les américains qui sont venus y chercher le bois franc de meilleure qualité. Il s'agissait d'arbres centenaires. Des lois défendaient aux américains d'abattre ce types d'arbre de leur côté de la frontière.Les Cantons de l'Est (Eastern township) ont échappé à la catastrophe parce que les habitants d'origine anglaise possédaient d'énormes terres et défendaient jalousement leur territoire. L'Estrie est réputée pour ses montagnes, ses lacs, sa vie culturelle et sportive.

Attraction touristique: visite des murailles animée par des comédiens professionnels

Lorsque j'étais jeune étudiant, pour vivre à Sherbrooke, la langue anglaise était utile. C'était la lange de la majorité. Mais le nationalisme québecois a fait son oeuvre. Aujourd'hui les seuls anglophones qui restent parlent français. Les deux communautés vivent en parfaite harmonie, ont de l'admiration l'une pour l'autre. une bel exemple d'évolution harmonieuse.

Lorsque Laure a fait application pour travailler sur la basse Côte-Nord, le directeur qui lui a fait passer son entrevue de sélection lui en demandé: Comment pouvez-vous faire pour quitter la belle région de l'Estrie et vivre ici? Une façon de parler bien sûr. J'aime autant la Côte Nord que j'aurai beaucoup de peine à quitter.

Dans le reportage de Radio-Canada, on a demandé à plusieurs citoyens de Sherbrooke s'ils étaient heureux d'y vivre. C'est avec un visage épanoui que tous s'empressait de répondre par l'affirmative et d'expliquait pourquoi. La fierté était palpable. Je crois que la nouvelle avait un effet contagieux de bonheur.

Je suis sûr que le sentiment d'appartenance, les racines que l'on développe dans sa ville ou son village sont de puissants moteurs de bonheur partout. J'aurais le goût d'ajouter: partout où il n'y a pas de guerre, de conflits raciaux, de répartitions scandaleuses de la richesse, lutte armée pour le contrôle du commerce des stupéfiants, crimes d'honneur, etc.

Il est intéressant de prendre connaissance des détails de l'étude. Voici un bref résumé de certains commentaires sur ce qui rend heureux selon l'étude:
  • Le sentiment d'appartenance à la communauté:
    An individual‟s sense of belonging to their local community was also an important determinant of individual life satisfaction.
  • L'emploi: We found that being unemployed has a negative impact on people‟s happiness.
  • Le revenu familial: significatif mais moins important.
    Although household income was statistically significant at the one per cent level, it carries less economic significance for happiness.
  • Le statut marital et l'immigration:
    Marital status and immigration status were also found to be important determinants of individual happiness. Married persons are happier compared to people who have never been married. Recent immigrants are less happy compared to non-immigrants.
Pour prendre connaissance de l'ensemble de l'étude et de ses conclusions, cliquez sur Canadian Center for the Study of Living Standards

Le rapport contient plusieurs pages. Je n'ai cité que mince extrait. J'en retiens qu'il faut apprécier ce qu'on a... reconnaître le bonheur lorsqu'on le croise, ne pas oublier de lui faire une belle place, inviter à notre table ceux qu'on aime.

Au moment où l'on parlait du bonheur des citoyens de Sherbrooke, j'avais l'occasion de voir un reportage troublant à l'émission Enquête de Radio-Canada: Qui a tué Rafic Hariri

Tout un contraste avec l'objet du présent billet! Il est difficile de comprendre que la Communauté internationale soit si impuissante à faire front commun dans de telles situations. On peut se poser des questions sur la valeur de la diplomatie. Elle perd beaucoup de plumes ces jours-ci.

Quand les hommes vivront d'amour
Il n'y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours
Mais nous nous serons morts, mon frère
Raymond Lévesque

mercredi 17 novembre 2010

Le paradis des âmes perdues


Le soldat inconnu est assis sur sa tombe.
Il se demande encore comment marche le monde
Il ne l'a jamais su (...)

Un vieil homme fatigué assailli de remords
Entouré de fantômes attendant son sort(...)
(Les Croix blanches, Gaële)
Funérailles de Nicolo Rizzuto
Non, je ne comprendrai jamais le monde. Il y a de telles contradictions!
La mafia, les bandes criminalisées comme les Hell's Angels tiennent à avoir des funérailles à l'église.
On pourrait facilement conclure qu'il n'y a que du folklore dans tout ce décorum.
Peut-être. Mais je n'en suis pas sûr.
Voir Nicolo Rizzuto, toute une vie dans le crime (La Presse)

Un ancien prof de collège et ancien aumônier de prison, l'abbé Jules Beaulac, me disait qu'il n'avait jamais vu un milieu vouloir autant entendre parler de Dieu que les prisonniers.

Il donnait des petites croix en or à la condition que les prisonniers demandent à le voir pour lui en demander. Et ces croix étaient fort populaires. Vous me direz que c'est à cause de la valeur de l'or.
Peut-être. Mais je ne le pense pas.

Une église, une synagoge, un temple dédié à n'importe quelle divinité a toujours un grand attrait. Il s'agit presque toujours d'édifices imposants.



Barbe-Blanche dont je suis un lecteur assidu nous fait part justement de sa visite cet été de l'Abbaye Saint-Benoit-du-lac dont on voit la photo ci-haut. Il a été fortement impressionné. Et je vous invite à voir son billet.

Nul doute qu'il s'agit là d'un édifice qui a quelque chose de magistral. Un autre petit détail a retenu mon attention: le hasard. Imaginez un si beau décor dans un coin perdu. Vous savez que le hasard est une de mes marottes sur ce blogue. En voici une autre illustration. Vous en saurez plus en visitant le site de Barbe Blanche. Le lien est ICI. Vous y verrez de bien belles photos.

Je reviens sur ma question: est-ce uniquement le côté spectaculire des églises qui nous attirre? Je crois qu'il y a plus. Une toute petite chapelle a le même effet.

Il n'y a pas une explication unique et universelle. Mais il y a là un besoin évident particulièrement dans les grands moments de la vie. Que l'on soit croyant ou pas, il y a des moments où on sent comme le besoin de croire en quelqu'un de plus grand que nous, un dieu. Quand j'ai visité Fermont en septembre dernier, Laure et moi nous avons fait un arrêt à l'église comme on le fait spontanément dans toutes les églises de France.

Fermont, l'église


L'église était tenue par une dame tout à fait sympathique. Elle a dit avoir offert ses services à l'évêque comme bénévole. Et c'est avec enthousisame qu'elle nous parle de l'engouement des citoyens pour les cours de cathéchèse aux enfants. Ces cours sont populaires même si les parents ne fréquentent pas tellement l'église. Ils tiennent à ce que leurs enfants apprennent les valeurs véhiculées par cet enseignement.

Fermont dispose d'un moyen de communication unique: le mur de 1,3 kilomètres de long où logent les principaux commerces, les services gouvernementaux et plus de 500 résidences. La dame a arpenté l'intérieur du corridor de ce mur pour se faire connaître.


Je crois qu'il y a des valeurs fondamentales qui rejoignent tout le monde, même les esprits tordus et les âmes perdues. Je ne comprends pas comment il se fait que le tout ne se traduise pas par une grande solidarité humaine. J'imagine que plusieurs gestes répréhensibles sont posés par des gens qui éprouvent une certaine forme de sincérité en rapport avec leurs façons d'être et d'agir. Ils ont souvent un code d'éthique qu'ils font respecter religieusement.

Y a-t-il un paradis céleste pour ceux qui ont tout laissé fructifier leurs avoir dans des paradis fiscaux? Au Canada, il semble que les 1000 citoyens les plus riches ne paient pas d'impôt. Environ 1800 auraient des comptes de banque en Suisse. Mais il existe de nos jours de nombreux moyens pour blanchir cet argent dans des entreprises légales dont ne peuvent se passer nos institutions les plus nobles.

Cliquez sur l'image pour plus de détails
Le Fonds monétaire international ( FMI ) estime la valeur de l’argent blanchi à l’échelle internationale à entre 2 et 5% du produit intérieur brut ( PIB ) mondial, ce qui représenterait entre 900 milliards et 2,25 billions de dollars canadiens


http://www.rcmp-grc.gc.ca/poc-pdc/launder-blanchir-fra.htm

mardi 9 novembre 2010

Jeux de hasard



J'ai souvent dit que l'argent rendait fou. Pas toujours.

J'ai eu l'occasion d'entendre en entrevue Jonathan Duhamel avant son départ pour Las Vegas. Agé de 23 ans, la tête froide, ce petit gars de chez nous a gagné le plus gros lot jamais remporté au Poker. La semaine dernière, il avouait candidement à l'émission de Denis Lévesque qu'il jouait simplement pour le plaisir, voyager un peu. Il avait le goût d'aller au Japon. Son idée n'est pas de faire de l'argent. Il a remporté 8,3 millions de dollars. Mais c'est un passe-temps temporaire.

Cliquez sur la photo pour plus de détails.

Il y a deux ans, Jonathan Duhamel a décidé de quitter les bancs d'école pour poursuivre une carrière pour le moins originale: joueur de poker professionnel. Il était alors inscrit à l'Université du Québec à Montréal dans un programme de finance.

C'est une bien belle histoire qui en cache une autre beaucoup moins reluisante: le jeu compulsif, en particulier chez les jeunes. J'ai connu des situations dramatiques dans mon entourage. Il semble que le mal soit de plus en plus répandu... en particulier en ce qui concerne le jeu en ligne.

Loto-Québec a décidé d'avoir son propre casino en ligne. Les principes semblent louables: pouvoir l'encadrer pour ne pas que les sommes soient détournées vers le crime organisé. Ben voyons donc!

Cliquez sur la photo pour plus d'informations concernant la problématique
Cette société d'état est d'autant plus pressée de le faire que ses revenus de loterie sont en baisse. Une des raisons de la baisse à mon avis est une fourberie: les bonus au rendement de ses dirigeants. Plus les revenus de Loto-Québec étaient élevés, plus les bonus étaient élevés.

Les dirigeant ont trouvé le truc: diminuer le nombre de billets gagnants entre autre des loteries instantanées. Je crois que le nombre de billets gagnants était devenu tellement bas que presque plus personne ne voulait jouer. Il semble que le Québec est devenu une des provinces du Canada où on joue le moins à la loterie. De quoi inquiéter le gouvernement. On cherche les causes. Et on veut corriger le tir.

Le jeu en ligne apparait comme une bonne solution et un moyen d'éloigner les voleurs: devenir voleurs pour éviter que les autres voleurs nous volent! C'est ce qu'on nous propose. Tant qu'à se faire voler, aussi bien se faire voler par quelqu'un qu'on a élu et qu'on aime.


Personnellement, je crois que le nombre de joueurs compulsifs va augmenter si on offre un jeu en ligne dit "sécuritaire". C'est une façon de banaliser le phénomène. Dans d'autres domaines où on réclame présentement des enquêtes, on semble avoir eu moins de scrupules.

Le jeu en ligne, c'est beaucoup d'argent dans les poches du gouvernement. C'est beaucoup de misères pour ceux qui devélopperont une pahtologie.

Testez vos habitudes de jeu
Mais, je ne voudrais pas vous laisser sur une note aussi sombre. Il n'y a pas que des voleurs dans la société. Bien au contraire. Il y a beaucoup de générosité.

Après avoir gagné 11 millions de dolars, un couple a presque tout donné.

Ça tombe bien, le chiffre 11, c'est le chiffre chanceux de mon fils. Imaginez, il est né le 11è jour du 11è mois. Donc, dans un an, le 11/11/11 ça devrait être son année chanceuse et c'est bien parti. Youpi! C'est moi qui lui ai montré à chanter. L'école de musique a fait le reste... (Sourires) Il ne joue pas au poker, mais il joue de la musique.

Le chiffre 11, c'est aussi le mien.
Mon mois de naissance (7) + mon jour de naissance (4)=11
Quand on additionne le jour de naissance de mon 2è fils né aussi le 11è mois, on obtient 11. Ma fille est née le 11è jour du mois. Laure est née le 22 donc 2 fois 11. Avec tous ces numéro et notre mois de naissance un billet de loterie a été tiré pour 135 000$. Mais je ne faisais plus partie du groupe depuis 6 mois, suite à une promotion dans un autre emploi. On ne peut pas toujours tout avoir.

Nous venons de recevoir ce petit mot du fiston Jipé Dalpé, un très honnête citoyen:
Bonne nouvelle: Je vais faire 2 autres soirs en 1ère partie de Daniel Bélanger!! Vendredi 12 novembre et samedi 13 novembre au Grand Théâtre de Québec! C'est une très grande salle d'environ 1500-2000 places.



Réservez au plus tôt, si possible avant le 11, pour avoir de la place. Il y a eu 11 messages suite à mon dernier billet.

lundi 1 novembre 2010

Au delà de la déprime...

Vous savez ce qui me dérange le plus? La corruption? Non. C'est un phénomène normal. Il y en a toujours eu. Il y en aura toujours. Mais il est inquiétant de voir la collusion entre des membres notoires du crime organisé, des ministres et le milieu syndical. Le pire, c'est que lorsque les scandales éclatent, nos élites ne semblent pas trop s'en émouvoir.

Ce qui me dérange le plus, c'est la complicité, la tolérance, l'indifférence. Je crois qu'une nation commence à avoir des vrais problèmes lorsqu'elle a perdu les capacités suivantes:
  1. la capactié de s'indigner
  2. la capacité de juger de la valeur des hommes qui la gouvernent et des actions qu'ils posent.
  3. La capacité d'être solidaires
Mais pour arriver à tout ça, il faut être bien informés. La manipulation et la propagandes doivent être bannis.

Parlons de l'évaluation que les Américains font de leur président. Il y a deux ans, on disait que les Américains étaient le peuple le plus détesté de la terre. Il ont choisi un Président dont on ne peut surtout pas douter de l'intégrité, du jugement et de la bonne foi. On était presque sur le point d'aimer les Américains. On en était presque rendus à se rappeler de leurs bons coups, comme la libération de l'Europe en 1945. Les exemples plus récents commençaient à manquer.

C'était trop beau pour durer. Voilà qu'on l'a rendu responsable de tous les maux de l'Amérique. On l'a blâmé pour la marée noire, la crise financière, tout! Il faut dire que les Américains aiment les super-héros. Dans les séries télévisés on les a habitués à des modèles qui règlent les problèmes à la vitesse de l'éclair. À la télé, ils sont forts les Américains. Ils s'attendent à ce que ça se passe de la même façon dans la réalité.

Mais heureusement, il y a des belles choses qui se passent et dont on ne parlera jamais aux nouvelles. Ce que j'ai lu sur le blogue de Zoreilles m'a rappelé cette réalité. Et ça m'a complètement ramené le moral. Le monde aurait mérité d'être créé même si ce n'avait été que de quelques personnes plutôt extraordinaires que j'ai eu l'occasion de connaître. Zoreilles en fait partie, Nanou, Éléonore, Delphinium, Hala et bien d'autres dont je visite régulièrement le blogue. (Voir section de droite: ma liste de blogues)

Je vous invite à aller visiter le billet secret de tournage révélé , une histoire assez incroyable qui vous montre que le hasard fait souvent bien les choses.

Je vous situe.

Cliquez sur la carte pour mieux voir
Petit détail en passant: regarder le nombre de lacs!

Rouyn Noranda, ça ne semble pas loin comme ça, mais il faut savoir que c'est à 8 heures de Montréal. On peut la voir à gauche,vers le bas. La ville est située au nord du 48è parallèle. Sur cette carte, vous trouverez ma ville Havre-Saint-Pierre, sur le nord du fleuve Saint-Laurent. Havre-Saint-Pierre est à 14 heures à l'est de Montréal. Et pourtant, ce sont les mêmes ancêtres (des acadiens venus des Iles de la Madeleine), du moins en bonne partie, qui ont fondé ces deux régions. Ce sont les mines qui en ont provoqué le développement rapide, bien avant Fermont (1974).

L'histoire urbaine de Rouyn débute avec la découverte de gisements de cuivre dans la deuxième décennie du 20e siècle. Dès 1925, la présence du chemin de fer permet le transport du minerai et facilite la venue des travailleurs. Plusieurs immigrants tentent leur chance. La prospérité annoncée de la région minière fait grimper la population, qui passe de 3225 habitants en 1931 à 14 633 en 1951.

Au cours des années 1930 et 1940, des quartiers apparaissent autour des rues Perrault et Principale pour accueillir la population formée en grande partie d'immigrants. Aux hôtels s'ajoutent des commerces, des banques et des théâtres, formant le cœur commercial de Rouyn. Après les années difficiles de la Grande Dépression, la Deuxième Guerre mondiale relance l'économie.
C'est bête, mais c'est souvent la guerre des uns qui fait la richesse des autres. Et ce sont les période où se font les plus grandes découvertes.

On trouve vraiment de tout à Rouyn au point de vue social, culturel, sportif. Il y a autant de place pour la folie que pour les émotions les plus nobles.

Les festivals sont nombreux y compris celui de la musique émergente. La danse du bicycle, je ne sais pas si c'est eux qui l'ont inventée, mais il ne faut se surprendre de rien. Il faut souligner que le FME (Festival de Musique Émergente) de Royn a été primé la semaine dernière à l'ADISQ: voit FME

Et je m'en voudrais de ne pas mentionner au passage le nom de Richard Desjardins, ce pillier de la résisatance contre les coupes à blanc des arbres des forêts boréales. Et on ne peut passer sous silence la chanson fétiche de l'Abitibi de Raoul Duguay: La bitt à Tibi. Les gens de l'Abitibi ont des racines grandes comme la terre même si l'histoire de cette région est relativement récente. Et leurs ancêtres qui n'étaient surtout pas des gens ordinaires y sont sûrement pour quelque chose.

1930
cliquez pour autres photos anciennes (Plusieurs villes du Québec)


31 0ct0bre 2010

C'était dimanche après-midi, le 31 octobre, sur la scène du Théâtre du Cuivre, à Rouyn-Noranda, lieu principal des projections du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. Une partie de l'équipe de tournage du documentaire signé Martin Guérin, Voir Ali, présentait le fruit de deux ans de travail qui racontait une fort belle épopée, un événement survenu en juin 1983.

Ce film, c'est un retour dans le temps. Il retrace une histoire incroyable qu'on a récupérée avant que le temps ne l'efface définitivement. Le génie de ceux qui ont voulu faire le film Voir Ali, c'est de vouloir remédier à un problème sérieux: on ne trouvait plus aucune trace du passage d'Ali: photo, films, reportages... !! Un peu plus et on aurait pu croire que son passage, c'était juste des menteries. C'est comme penser que les hommes sont infidèles. Juste des menteries!

Qu'on aime la boxe ou pas, qu'on ait eu pour idole Cassius Clay devenu Muhammad Ali ou pas, « The Greatest » était bel et bien venu à Rouyn-Noranda en juin 1983, parce que de merveilleux fous s'étaient mis dans la tête de faire ce qu'il fallait de folles démarches, et ensuite d'aller à Los Angeles, lui vendre cette idée-là, faire en sorte qu'il soit séduit et qu'il accepte de venir chez nous, prononcer une conférence lors d'un souper, et ainsi par sa seule présence, aider à constituer le financement qui allait assurer la tenue des Championnats Sportifs Québécois à Rouyn-Noranda.

Voilà pour le contexte. Vous pouvez voir la bande-annonce ici : http://vimeo.com/15468250

Cette histoire est fascinante. Elle a de quoi me faire oublier bien des situations déprimantes. On voit comment des gens peuvent soulever des montagnes lorsqu'ils ont la volonté de faire bouger des choses. On pourrait dire que les régions éloignées des grands centres n'ont pas de chances, comment ils sont traités injustement, ignorées.

Plusieurs fois, lorsque j'ai exprimé des insatisfactions sur la réalité actuelle, les pouvoirs politiques, les craintes face à l'avenir, Zoreilles répliquait qu'il se passait bien des choses dans son coin de l'Abitibi. Elle me parlait des pouvoirs incroyables d'une société, même éloignée, qui savait se mobiliser. J'ai pu constater à plusieurs reprises qu'elle avait tout à fait raison.

Ce film dont il est question dans secret de tournage révélé , il m'a fasciné sous plusieurs aspects. Je pourrais vous en parler beaucoup. Mais, je préfère ne pas couper le punch. Je vous invite plutôt à aller lire l'original sur le lien que je viens de laisser.

Je me permets toutefois d'attirer votre attention sur le fait qu'un des principaux artisans du film, Dominic Leclerc, est un jeune cinéaste prometteur dont Zoreilles est la belle-mère. Et le hasard a voulu que Zoreilles puisse avoir une contribution étonnante. Une belle histoire, une belle finale!