vendredi 9 octobre 2009

La cour du voisin

Si l'herbe est plus verte dans le jardin de ton voisin, laisse-le s'emmerder à la tondre.
(Fred Allen)

Mont Orford, Magog


On dit que l'herbe est toujours plus verte dans la cour du voisin.

Je suis d'accord. Mon voisin aussi. Il trouve que l'herbe est plus belle dans sa cour que dans la mienne. On retrouve aussi un phénomène semblable lorsqu'on est trop près d'un attrait touristique très populaire. J'ai habité pendant 2 ans au pied du mont Orford sans y être allé pour faire du ski ou d'autres activités récréatives.

Des japonais s'y déplacent pourtant pour la flambée des couleurs à l'automne. Pas fous les japonais. Ils profitent du décor et viennent faire des provisions de sirop d'érable à prix abordable. Un téléphérique permet d'avoir une vue imprenable sur le Mont Orford riche en couleurs. Je ne l'ai jamais fait.



Ce site est également à 20 minutes de route de chez moi, en Estrie où j'habite depuis 40 ans. Je précise que Laure et moi sommes présentement sur la Côte Nord pour des raisons professionnelles.

Notre maison de Sherbrooke étant louée, nous avons trouvé refuge chez des amis la semaine dernière. Ils nous ont proposé d'aller aux pommes. Nous avons choisi Compton comme destination. Et, par chance, nous pouvions acheter des pommes sans les cueillir. Nous avions une bonne raison de le faire. Il y avait un festival agro-alimentaire tout à fait invitant: les Comptonales. Cliquez sur le lien qui précède. Il donne accès à des photos hallucinantes de beauté. Vous pourrait y admirer les magnifiques vaches dont je vous ai parlé dans mes derniers billets. Vous reconnaîtrez leurs airs intelligents.

Le décor était féérique comme en font foi les photos sur le site. Les feuilles avaient commencé à changer de couleurs, mais la féérie des couleurs n'était pas encore à son meilleur. Et, imaginez, c'est la première fois depuis les 40 ans dans les Cantons de l'Est, ma région, que je visite Compton en automne. C'est impardonnable.

Sur la Côte Nord, on n'a pas la chance d'avoir cette féérie de couleurs. Les feuilles prennent une teinte de jaune. C'est tout. Il n'y a rien pour attirer les japonais. Vous savez pourquoi les couleurs changent de couleurs? Pourquoi le Canada est-il si gâté par les couleurs des feuilles à l'automne?



Le plus ironique, c'est que maintenant que je suis sur la Côte Nord, je me permets de visiter Compton, à plus de 1200 kilomètres de Havre-Saint-Pierre. Quand j'étais à Sherbooke, je n'y allais pas. Et j'étais qu'à environ 35 kilomètres de là.

Pourquoi parcourir mille kilomètres pour chercher ce qui se trouve tout près de soi? On économise du temps, de l'argent, on pollue moins. Mais il est parfois bon de s'éloigner de ses voisins.

Un mois avant le mariage, il parle, elle écoute.
Un mois après le mariage, elle parle, il écoute.
Dix ans après le mariage, ils parlent en même temps et...
les voisins écoutent.
[Pierre Véron]



À suivre...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est vrai Jacks! Même si je ne rate pas une occasion de vanter ma Côte-Nord natale, qui me manque, je dois bien avouer que l'automne y manque de couleurs.¨Peu de feuillus, et l'épinette noire n'est féerique qu'en hiver...

Bonne fin de semaine!

:)

Jackss a dit…

Lise,

Ça n'enlève rien aux attraits de la Côte Nord. Le paysage sauvage, l'impression d'éloignement, le calme, la mer, tout ça me charme encore.

C'est fou, mais j'aime me sentir loin de tout. C'est comme si ça me donnait le sentiment d'être plus près de moi.

Anonyme a dit…

Jacks,

ton dernier paragraphe, tellement vrai! Dans les petites municipalités, on a l'impression d'être une personne unique, qui compte pour quelqu'un. Les gens vous prêtent attention, ce qui est bien différent de la solitude anonyme d'une grande ville.

D'ailleurs, dans une ville surpeuplée, ou un endroit où les gens se croisent trop souvent, l'important est d'être bien avec soi-même. Et ça ce n'est pas toujours facile...