jeudi 26 novembre 2009

La recherche du temps perdu


Très tôt apparut sur les deux rives du Saint-Laurent un long ruban de villages, tous dotés d'un quai. C'est donc sur les bords du grand fleuve qu'a pris naissance le peuplement de la Nouvelle-France et c'est à partir de ces premiers villages qu'ont déferlé les vagues de peuplement suivantes. Ces premières paroisses répondaient à un besoin et aucunement à une quelconque théorie ou à un vague modèle préexistant.
Cliquez sur Réflexions sur les villages du Québec


J'explore le même univers dans tous mes billets depuis la fin d'octobre.

J'ai parlé notamment
  • de Havre-Saint-Pierre qui a perdu son titre de capitale de la Côte Nord, son évêcher, son couvent et plusieurs vestiges du passé qui faisaient l'envie des environs;
  • de ma soeur Nicole décédée en 1957 de la grippe asiatique, une grippe de souche H1N1;
  • de ces monuments, ces valeurs et vestiges du passé disparus aussi comme si on les avaient enterrés;
  • ces vastes étendues de la Côte Nord sous le pic des pelles mécaniques;
  • du cimetière où sont enterrés, côte à côte pour l'éternité: Nicole, mon père, ma mère et son ennemie juré, si on peut dire;
  • des Croix Blanches, cette compositions de Gaële sur les soldats morts au champs d'honneur presque sans avoir commencé à vivre;
  • de ce cimetière des Anciens où les morts ont disparu d'une certaine façon.
Avant de tourner la page sur ce chapitre, je me dois de vous donner quelques explications sur la disparition du coeur de la première comunauté de Havre-Saint-Pierre.

Village St-Siméon,
Comté Charlevoix


Dans presque tous les villages du Québec, l'église était une des premières habitations. Puis il y avait des dispensaires, des écoles, des couvents. Un peu plus tard, il y avait immanquablement des Caisses Populaires Desjardins pour les finances. La nature humaine étant ce qu'elle est, il fallait aussi prévoir un espace pour enterrer nos morts. Tout village qui respecte possède tout ça.

Voyez Les plus beaux villages du Québec

Havre-Saint-Pierre n'avait pas de route pour être relié au reste du Québec avant 1967. Tout ça n'avait pas empêcher d'y ériger un environnement à faire rougir bien des villages. Où sont donc les vestiges de cette époque.

Fred Pellerin
Cliquez

On m'a raconté qu'un jour, il y a quelques dizaines d'années, le village a eu un curé tout neuf, comme dirait Fred Pellerin. Le curé, c'était un des personnages les plus respectés de la communauté. Le curé en question, à ce que l'on m'a dit, voulait moderniser Havre-Saint-Pierre. Il fallait démolir les vieilles constructions datant du début du siècle, y compris l'église, l'édifice de l'évêcher qui avait été transféré, du couvent qui ne servait plus.

En démolissant l'église, on a eu toute sorte de surprises. On a même dévouvert des ossements humains. Vous comprendrez que j'ai été un peu bouleversé par toutes ces confidences. Je n'ai pu m'empêcher de demander si le curé avait des amis dans la construction. Tout rebâtir n'était pas une mince affaire. Comme réponse, j'ai eu quelques sourires et ce mot: C'est ce que quelques uns se sont demandés. Mais personne n'osait critiquer ouvertement monsieur le curé.

Avez-vous remarqué comme plus ça change, plus c'est pareil. Ce n'est pas d'hier qu'il y a des histoires louches autour de l'industrie de la construction.

3 commentaires:

Zoreilles a dit…

Plus ça change, plus c'est pareil, on dirait...

J'adore Fred Pellerin, tu le savais, hein?

Ces temps-ci, je remarque un phénomène étrange sur les blogues que je visite régulièrement... Plusieurs billets parlent d'un passé révolu mais quand même pas si lointain, d'une histoire oubliée, ignorée, des villages fermés, abandonnés, d'un monde tout simple dont on s'ennuie un peu, un monde où il y avait plus de solidarité, d'entraide, d'ancrages solides même si imparfaits, moins de technologie et plus d'humanité.

D'une certaine façon, Fred Pellerin va dans ce sens-là lui aussi et son public le suit comme s'il parlait des années 2000. Il donne une âme à Ste-Elie de Caxton mais à tous les villages du Québec aussi. On a envie de croire et revivre sa fantaisie parce qu'elle est plus vraie, malgré tout, que ce les médias nous renvoient comme images de nous...

Je dis ça de même...

Jackss a dit…

Zoreilles,

Ce n'est pas un hasard si on t'aime tant. Tu as un don, celui de comprendre l'essence de ce qu'on dit et ressens. Tu donnes du relief à tout.

Je n'avais pas remarqué qu'on en parlait tant ailleurs. Je vais moins sur les autres blogues ces jours-ci. Je manque de temps.

Mais, j'ai commencé mon prochain billet et c'est en reprenant un de tes commentaires que je l'introduis.
Et oui, tu as toujours une place importante dans mon univers.

Jackss a dit…

Fred Pellerin,

Nous l'avons connu avant qu'il ait la notoriété qu'il a aujourd'hui. Il avait rencontré notre fiston Jipé et Gaële pour les présenter au Festival de la chanson de Granby. Il animait le Festrival. C'est là que nous l'avons connu.

Un de mes cousins préférés, côté paternel, l'avait vu au Festival. Pendant les vacances, il s'était rendu à St-Élie de Caxton.

Il s'était informé où demeurait Fred Pellerin. On lui a dit juste en face. Comme il n'y avait pas de réponse en sonnant à la porte, lui et sa compagne se sont rendus à l'arrière de la maison. Fred Pellerin préparait son charcoal en prenant une bière. Il avait alors invité mon cousin et sa compagne à s'asseoir, leur a tout bonnement offert un rafraichissement en leur faisant la causette.

L'exploit serait plus difficile à réaliser aujourd'hui.