Dans un récent billet, je mettais en doute le mythe de la protection de la vie privée. C'est une valeur chère à notre société. Et c'est tant mieux. Mais, je crois que l'issu, c'est un peu comme la guerre contre les Talibans. Elle est perdue d'avance. J'ai cru provoquer un certain émoi. Je me suis alors ravisé. J'ai censuré mon texte pour éviter de trop dramatiser.
Voici un court extrait de ce que j'avais déjà laissé sur mon billet Où vais-je coucher ce soir?
Si vous croyez encore à la vie privée, cliquez sur l'image.
On exige de tous les services publics un respect absolu de la vie privée alors que de telles informations circulent partout ailleurs.
Vous savez pourquoi vous devez donner vos informations personnelles au gouvernement alors que vous leur avez données milles fois? Par respect de la vie privée. Un Ministère n'a pas le droit de transmettre à un autre les renseignements qu'il possède. Pourtant, ça simplifierait beaucoup notre vie, la paperasse à donner sans arrêt.Ce serait si simple pour un citoyen d'autoriser la transmission pour éviter de les donner, les justifier une autre fois.
Ce que j'avais censuré?
L'actualité me donne l'occasion d'y revenir.
Voyons d'abord cette actualité.
On parle d'atrocité sur internet. On voyait deux jeunes martyriser un chat en direct sur YuTube. Des internautes ont trouvé la scène insupportable. Ils ont décidé de dépister les auteurs et ils les ont trouvés: deux ados de 14 et 16 ans.
Les internautes se sont improvisés détectives. Ils ont pu trouver un numéro de sécurité sociale, puis des adresses et des numéros de téléphone, dont celui de la mère de Kenny Glenn, qui confirme qu'elle a bien un fils de 14 ans qui s'appelle Kenny et qu'il a un chat appelé Dusty.
Cliquez ICI pour voir l'article au complet.
C'est fort intéressant comme résultat. Un heureux dénouement. Sauf que les ados n'ont pas eu à subir les conséquences de leur geste. Plus inquiétant aussi: les internautes-détectives ont réussi où la police aurait probablement échoué. Plus inquiétant encore: la nature des renseignements que de simples internautes comme vous et moi peuvent réussir à obtenir. Et vous pensez que des réseaux bien organisés ne peuvent pas le faire?
Le texte de mon billet que j'avais censuré est le suivant:
Il est plus facile pour qui que ce soit d'obtenir des renseignements personnels que pour nos gouvernements et même la police. Les informations circulent partout. Mais les services publics et la police ne peuvent y avoir accès pour des raisons politiques et juridiques. La moindre information qu'ils obtiennent fait tout de suite l'objet d'un scandale. Un procès pour le criminel le plus odieux de la terre peut avorter si un avocat réussit à démontrer que l'information recueillie par le policier ne l'avait pas été selon les règles strictes qu'on leur impose. Rappelez-vous les criminels de gangs de rue qu'on vient de relâcher. C'est récent, connu.
À mon avis, il y a là un peu d'hypocrisie et de manipulation. Et je me pose une question terrible: devant toutes les horreurs de notre univers, en sommes-nous à nous demander ce qu'il y a de plus précieux: le respect absolu de notre vie privée ou la protection de notre vie, celles de nos enfants, des tortures insupportables, etc. J'en suis rendu à me poser ce genre de question...
André-Philippe Côté, Le Soleil
Une guerre comme ça
Pierre Foglia
19 commentaires:
Salut Jackss,
Internet est très peu anonyme, malgré ce que certains peuvent croire et il faut en rester bien conscient. Il a aussi une longue mémoire. Une fois, un commentaire publié, il ne nous appartient plus de le retirer. Il restera là pendant des dizaines d'années, alors faut être à l'aise avec ce qui a été publié. Certains sites se spécialisent dans le recoupement d'informations en provenance du web 123people.com, notamment.
C'est hallucinant!
Je dirais même que c'est un peu inquiétant. Le plus grâve, comme tu le fais remarquer, c'est qu'on ne peut effacer l'information donnée.
Il y a des spectacles données devant des vidéocams qui ont fait du ravage. Certaines folies de jeunesse auront du mal à être oubliées. Il y aurait de la sensibilisation à faire et les législations tardent à être mises en place.
Au contraire, on rassure certaines personnes en leur laissant croire qu'il existe des moyens et des lois qui les protègent.
Toutes mes excuses pour les problèmes d'accès à mon blogue hier.
Je me suis fait peur moi-même! J'ai fait : Bhouuu!. J'ai lâché un cri et j'ai barré la porte. J'ai même pas besoin des autres pour me faire peur... :-)
Quand j'ai réalisé la quantité de l'information recueillie par des sites spécialisés, j'ai pris un temps de réflexion. Je continue à le faire.
Par respect pour tous ceux qui m'ont accompagné si gentilment dans ce détour improvisé, j'ai cependant cru important de ne pas me sauver comme un voleur.
Faut pas trop s'en faire non plus, il faut seulement être prudent...
Personnellement, je m'inquiète pas du tout et je vous réfère avec plaisir à un article très intéressant paru chez Michèle Blanc... On le sait tous, elle est une sommité en matière de communication web...
Bonne lecture et dormez tranquille!
http://www.michelleblanc.com/2006/10/16/les-criminels-menacent-la-cybereconomie-non-ce-sont-les-journalistes-le-font/
Jacques,
Je ne peux pas te donner tort d'avoir eu peur devant la masse phénoménale d'informations qui circule sur le web. Tiens, pour te donner un exemple, simplement en tapant mon nom au complet sur le site de
http://www.123people.com
mentionné par Pierre F., je suis tombé sur ta photo ainsi que celle de Zoreilles, sans doute parce que vous êtes passés tous les deux sur mon blog ou peut-être aussi parce que j'ai visité chacun de vos blogs respectifs, comment pourrais-je le savoir ? Que se serait-il passé si je m'étais retrouvé par hasard, sur un site subversif?
Les recoupements se font à ce point. Devrions-nous nous en alarmer ? Peut-être même serions-nous épouvantés si on pouvait constater jusqu'où les technologies "cachées" peuvent aller de nos jours.
J'essaie dans la mesure du possible de rester très prudent dans mes commentaires. Big Brother veille au grain, il est toujours à l'affût de mots ou d'ensemble de mots clefs. Alors dans nos courriels, nos commentaires laissés sur les blogs, nos clavardages sur MSN ou nos conversations sur SKIPE, mieux vaut rester très discret. Cependant, je n'ai pas l'intention pour autant de me priver de ce médium, du moins, pas pour le moment.
Ton commentaire m'est apparu très amical, Magenta
J'ai senti un besoin réel de me rassurer et ça m'a plus. Tu as raison: il ne faut pas céder à la panique pour un rien, voir de la machination partout.
Mais, comme tu dis, il faut demeurer prudent, ce qui implique d'être toujours vigilant. Et justement, hier, j'ai eu un écart de vigilence.
Au moment de terminer mon billet, j'ai reçu un email avec le texte de Foglia en pièce attachée. Je l'ai ouvert. J'ai pris l'adresse URL. Je l'ai copié et je l'ai mis comme pièce à cliquer à la fin de mon blogue.
Et puis surprise! L'adresse URL ne contenait pas le lien pour la pièce jointe de Foglia, mais un lien pour ma boîte de courriels. En cliquant sur le lien, je suis arrivé subito presto dans ma boîte de courriels. Et comme par malheur, je venais de recevoir des codes d'identités et des mots de passe que je ne tenais pas divulguer sur mon blogue.
C'est là que j'ai mis la clé à la porte de mon blogue. Et j'ai regardé par la fenêtre pour voir si quelqu'un me regardait. (Sourires)
L'incident m'a beaucoup fait réfléchir. Il m'est déjà arrivé aussi d'envoyer des copies de courriels par erreur aux mauvaises personnes. Tu as raison, Magenta: il faut être prudent. Mais comme disait un de mes anciens profs: Errare, humanum est!
Ce qui me chicote le plus, c'est l'impossibilité de faire disparaître des traces sur certains sites où on ne voudrait pas qu'elles se trouvent.
Bonsoir Réjean,
Toujours aussi sage. J'ai justement fait le test dont tu parles avec mon nom, ceux d'autres personnes que je connais, mes anciennes et mes futures copines (sourire). J'ai eu des surprises.
Tu as une bonne attitude: toujours à l'esprit que tout le monde peut lire ce que tu écris. Je le fais aussi lorsque je parle à quelqu'un. J'ai toujours à l'esprit que tout ce que je raconte peut être répété. Comme dans le Mot de Victor Hugo.
Ceci dit, il faut savoir jusqu'où on accepte de prendre des risques, en tenant compte des erreurs possibles. La vie elle-même est un risque en soi. La seule façon qu'on a d'éviter tous les risques, c'est de mourir. Et je ne suis pas encore prêt à aller jusque là.
ouf!!!j'ai mis un message d'alerte chez "Encre" car je ne pouvais pas accéder à ton blog!!!!mais ça y est.
J'ai réussi à voter, et j'y retournerai
j'ai beaucoup apprécié ton message sur "Dieu ou pas Dieu" et les commentaires. Je pense que ce qui compte c'est que chacun est une morale de vie faite de respect et de tolérance.
et sur ton message d'aujourd'hui c'est sûr que "Big Brother" et autre nous épie ...mais parfois quand il s'agit de dénoncer des gens peu srupuleux genre pédophiles...heureusement qu'on peut les retrouver de même que parfois ceux qui ont des envies suicidaires il n'y a pas longtemps en France un internaute a alerté la police à ce sujet et a sauvé ( sans doute) une personne qui a été prise en main par sa famille et les médecins.
Tout n'est jamais noir ni blanc...
Bises de Bretagne ;soulagée d'avoir pu retrouver le contact!!
Le système n'est pas parfait, mais je suis sûre que ce n'est qu'une question de temps.
Au début, n'importe qui pouvait copier n'importe quel programme de Microsoft, comme la suite Windows par exemple. Aujourd'hui, bien malin qui peut le faire.
La technologie se raffine.
Bien dit Edna,
C'est bon de se le rappeler. Je n'ai pas l'habitude de me casser la tête pour rien. Mais je suis plus vulnérable à l'occasion.
@Marguerite,
C'est intéressant ce que tu racontes. Avec les moyens les plus puissants viennent toujours le meilleur et le pire. Il ne faut pas oublier le meilleur. Et il est vrai qu'Internet a permis de bien coups de filets impossibles autrement.
Ouf, j'ai aussi eu peur que ton blog ait disparu! J'ai aussi eu peur d'en avoir été chassééééée (snif!!! ;-) )
Pour le reste, hé oui, sans être alarmiste, il faut prendre garde. On a trop souvent la fausse impression d'être entre nous, dans des salons privés alors qu,il n'en est rien.
Toutes mes excuses pour la frousse que je vous ai faites, Encre.
Jamais, pour rien au monde, je ne voudrais vous refuser ma porte. Je chasserais tout le monde avant, même monsieur Charest.
Hier à la télé de TVA, j'ai entendu une très bonne critique de Denyse Bombardier sur l'implication du Canada en Aghanista. Elle disait en substance que nos soldats doivent être là par solidarité internationale.
Elle nous rappelait la terreur du régime des Talibans lorsqu'ils étaient au pouvoir: la terreur envers la population en général, les filles et les femmes en particulier. Tout en reconnaissant le fait que nous ne battrons pas les Talibans, elle disait qu'il fallait tout faire pour les empêcher de reprendre le pouvoir.
Bien sûr, il y a de la corruption. Il y a des tyrans partout. Il y en a au Moyen-Orient, en Afrique. Il y en a de la corruption là bas. Il y en a aussi au Canada. Ce n'est pas une raison pour ne pas agir.
Quand je me mets à y penser, j'ai souvent envie de fermer le blog moi aussi...
Je me contente de faire attention à ne pas laisser d'indices sur l'endroit que j'habite réellement, sur le métier de mon mari, les écoles des enfants... De ne pas mettre une photo de winnie avec la plaque d'immatriculation...
J'ai fait le test avec mon vrai nom et rien ne sort sur moi... Que sur Caro et cie...
Tu as été plus sage que moi, Csro
J'ai eu lontemps cette même sagesse. Mais j'ai fini par être plus ouvert. Je me console en pensant que j'ai tenu des propos en ayant toujours à l'esprit que j'étais dans un espace publique.
De plus, la présente discussion peut être utile. C'est important d'en prendre conscience parce qu'on ne peut réércrire l'histoire.
Je sais très bien que si quelqu'un me voit sur la rue avec ma couronne, il va tout de suite me reconnaitre.
Oui, Jacks, tu nous as fait toute une frousse, on était quelques-uns à croire à une erreur de programmation, jamais nous n'aurions pu nous imaginer que toi, si recevant et si ouvert, tu nous fermais ta porte!
Toi et moi, nous ne nous sommes jamais beaucoup protégés dans l'univers virtuel et ce, depuis toujours. Voilà sans doute pourquoi Réjean est tombé si rapidement sur nos photos. Ma face est dans mon blogue et partout où je vais, comme toi d'ailleurs. Nous sommes deux grands naïfs. Cependant, nous sommes conscients qu'on écrit sur des espaces publics chaque fois qu'on intervient avec un billet ou un commentaire. Ça ne nous protège pas de tout mais...
Dans mon travail, je suis constamment confrontée à la confidentialité versus le droit du public à l'information, via les journalistes. Ces questions sont si complexes que parfois, ça nous prendrait un contentieux pour y voir clair.
Il faut être vigilant de ce qu'on veut dévoiler de nous. Dès que c'est écrit, même dans un courriel, ça peut être copié-collé, transféré, interprété, retouché, envoyé à des instances qu'on ne soupçonnerait même pas de s'intéresser à notre cas.
Mais la paranoïa fait plus de dommage que trop de confiance. Mon père disait : « J'ai toujours été plus confiant que méfiant, en bout de ligne, j'ai toujours été gagnant! »
Restons naïfs... mais pas trop!
Comme tu résumes bien le tout
C'est du Zoreilles à son meilleur. Chaque phrase porte. Je suis totalement d'accord avec ta conclusion.
Je dois avoué aussi que c'est toi qui m'a ramené après avoir été celle qui m'a donné l'idée d'ouvrir un blogue ici.
Je réalise soudain que c'est un moteur de recherche sur un sujet anodin qui m'a amené ici jusqu'à toi. Comme quoi, il y a aussi du positif à la circulation de l'information.
En attendant, je demeure prudent. Je garde sous clés toutes les photos que j'ai de moi en costume de bain.
Sacré Jacks!
;o)
T'es impayable...
Si tu es parvenu jusqu'à moi en faisant une recherche, à cause d'un commentaire que j'avais écrit sur un blogue, c'est à cause de la constance et de la fidélité. J'ai le même pseudo depuis mon adolescence!
Et toi, tu t'appelles Jacks depuis que je te connais. En fait, je ne suis même pas capable de respecter que tu mettes deux S à la fin, je t'ai connu avec un seul S, je ne m'adapte pas au fait que tu sois si pluriel, toi, un être si singulier!
Tu pourrais ajouter 7-8-9 lettres S à la fin de ton nom que je te reconnaitrais partout. Dès que tu écris deux lignes, je te vois apparaître devant moi, avec ta drôle de tronche... et ta couronne!
Ce mot, j'ai eu beaucoup de plaisir à le savourer, Zoreilles.
Le nom que je porte, c'est dû au hasard. C'est le premier que le serveur a accepté. En arrivant, j'ai su que quelqu'un avait déjà le pseudo Jacks. Un usurpateur! Alors, j'ai ajouté un s de plus. Ailleurs j'ajoute des ss à volonté jusqu'à ce que ça passe.
Tu évoques beaucoup de bons souvenirs. Et il est vrai que moi aussi je te reconnaîtrais même sans signature, comme je reconnaîtrais aussi les fausses Zoreilles qui essaieraient de se faire passer pour toi.
Comme je l'ai déjà dit: tu es la seule, l'unique, la vraie Zoreilles nature.
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