mardi 4 février 2014

Le Bella-Desgagnés

Presque dans notre cour, en ce  lundi 2 février 2014, est apparu le Bella-Desgagnés dans toute sa splendeur. Il était fort attendu depuis quelques jours partout sur la Côte-Nord.

Bella Desgagnés février 2014

Le Bella Desgagnés était fort attendu car c'est le seul moyen de transport pour pas moins de 17 villages où la route ne se rend pas.

Le Bella Desgagné devant la poissonnerie de Havre-Saint-Pierre
Le problème a été plus criant qu'à l'habitude. On dit que la planète se réchauffe. Mais pas cette année. Je n'avais jamais vu ça depuis les 5 ans que je connais des hivers ici à Havre-Saint-Pierre. Il y avait beaucoup trop de glace sur la mer pour que le bateau s'aventure même  tout près sur l'Ile d'Anticosti à 15 minutes de Havre-Saint-Pierre à vol d'oiseau.

Inutile de vous dire que les gens de l'ile d'Anticosti n'ont pas beaucoup apprécié la pénurie. Le Bella Desgagnés, c'est le nouveau joyau de la famille Desgagnés. Construit à gros budget en Europe de l'Est et en Italie,  il en est à sa première année de service. Certains disent qu'on aurait dû prévoir une construction mieux adaptée aux rigueur de l'Hiver d'ici.



Tempête de sable janvier 2010 Havre-Saint-Pierre
Mais il faut reconnaître que la situation est exceptionnelle. Ce qu'il y a de spécial, avec les changements climatiques, ce sont les situations extrêmes imprévisibles. En 2010, il n'y avait pas eu de neige de l'hiver à Havre-Saint-Pierre. Il y avait même eu une tempête de sable en janvier 2010 et des amis avaient dû faire remorquer une auto enlisée dans le sable.

 
 Quand on parle d'approvisionner l'Ile d'Anticosti, il faut savoir de quoi on parle. Cette ile que l'on voit se profiler à l'horizon de Havre-Saint-Pierre, ce n'est pas rien. Elle a la même grandeur que la célèbre ile de Corse et 17 fois la dimension de l'Ile de Montréal. Mais contrairement à l'ile de Montréal qui compte plusieurs millions d'habitants, Anticosti n'a que 200 habitants et 200 000 cerfs de Virginie en totale liberté.

Mentionner que les gens de l'Ile peuvent manquer de nourriture, c'est pas facile à dire sans rire.

Face aux difficultés d'approvisionnement de l'ile d'Anticosti avec le Bella Desgagnés, certains résidents se sont demandés pourquoi on n'utilisait pas l'avion. Il y a un aéroport à 10 minutes de Havre-Saint-Pierre et il y en a un sur l'Ile d'Anticosti. La trajet ne prend que 15 minutes. L'avion décolle et redescend aussitôt. C'est simple. Mais il est vrai qu'il ne faut pas oublier de mettre de l'essence avant de partir. C'est déjà arrivé comme le montre l'écriteau suivant sur l'Ile et la carcasse de l'avion qu'on a laissé là pour alimenter les touristes.





 
Question de transport, y en a pas de facile! :-)

C'est une blague, bien sûr. Le Bella Desgagnés, ce n'est pas seulement un navire cargo. C'est aussi un bateau de croisière que je vous recommande fortement. Il a remplacé le Relais Nordik que nous avions déjà emprunté pour nous rendre jusqu'à Blanc Sablon, à la frontière du Labrador.

Pour plus de renseignement sur les croisière à bord du Bella Desgagnés, cliquer ICI.



Voir aussi vidéo du lancement du Bella-Desgagnés


9 commentaires:

manouche a dit…

Ce doit pas être facile de vivre en dépendant d'un bateau...

Jackss a dit…

Manouche,

Tu as raison. C'est loin d'être évident d'avoir peur de manquer de l'essentiel. Et il est étonnant que l'on ne développe pas les infrastructures pour développer des régions tellement pleines de potentiel. Elles ont tout pour favoriser le peuplement et une forme de tourisme très prometteur. Il y a soit de l'insouciance, de l'indifférence ou une stratégie calculée.

En même temps, on peut dire que ceux qui y vivent ont fait la plupart du temps un choix de vie. Ce choix convient à différents types de personnalités. On y trouve des gens qui aiment perpétuer des traditions ancestrales, des amoureux de la nature sauvage, des amateurs de chasse et de pêche, des aventuriers.

Havre Saint-pierre à longtemps été une municipalité isolée. On y trouve tous les services de base. Mais on est éloigné des grands centres. On ne trouve pas de centre d'achat, presque pas de commerces de grandes chaînes. C'est un choix de la population. Un MacDo, un commerce de poulet Kentucky ou un Tim Horton ne pourraient s'installer ici. Les gens d'ici n'ont pas le goût de voir grossir la municipalité. Les gens se connaissent tous et ne veulent pas se sentir envahis par des étrangers susceptibles de venir leur dire quoi faire chez eux. Ce genre de liberté à un prix.

Personnellement, je me sens très bien dans ce genre d'environnement où la nature ne cesse de m'émerveiller jour après jour. J'aime le calme de la population locale. Il n'y a pas de feu de circulation dans la municipalité. Il n'y en a aucun à l'est. Il faut rouler 2 heures avant d'en rencontrer un à l'ouest.

Barbe blanche a dit…

"Le problème a été plus criant qu'à l'habitude. On dit que la planète se réchauffe. Mais pas cette année. Je n'avais jamais vu ça depuis les 5 ans que je connais des hivers ici à Havre-Saint-Pierre. Il y avait beaucoup trop de glace sur la mer pour que le bateau s'aventure"
Je ne me fierai pas sur l'hiver de cette année, pour annoncer un retour d.une ère de glaciation.
Ce que nous vivons cette année, c'est un petit exemple des hivers que nous avions il y a à peine vingt trente ans.
Le golfe gelé d'une rive à l'autre, de décembre à avril,
de la neige en quantité,
pas juste quelques flocons.
Cette année, il y a eu un peu de glace sur le golfe, fin décembre début janvier, et cela n'a duré que quelques jours, ce n'est pas la mer à boire.
Je m'étais imaginé, que enfin, nous avions un véritable hiver,
quel surprise pour moi, alors que je me rendais photographier cette beauté, de constater, que en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, l'hiver avait quitté nos eaux.
La mer était libre de glaces et le brise glace se cherchait de l'ouvrage.
Rien à voir avec les hivers de ma jeunesse, où nous allions courir sur les rompis, entassés les uns sur les autres, nous passions de l'un à l'autre sans difficulté, aujourd'hui, il faudrait faire des sauts de géant, pour pouvoir atteindre l'un des rares rompis qui circulent sur la mer.

Jackss a dit…

Tu as eu de la chance de connaître de si beaux hiver, Barbe blanche. C'est l'fun de t'en entendre parler avec autant d'enthousiasme. Tu es un vrai témoin oculaire.

Je me souviens des émotions connues lorsque toutes les écoles étaient fermées à cause d'un tempête. Je me souviens aussi des journées de congé imprévus au bureau.

Je me souviens aussi des bulletins de nouvelles où on décrivait les tempêtes en Gaspésie. J'étais renversé par tout ce qu'on racontait et j'essayais d'imaginer comment c'était vécu chez vous.

C'était le bon temps! Mais ici, cette année, j'ai pu me payer la traité. J'ai pu prendre une vraie belle série de photos. Je les ai en réservé pour un prochain billet.

Je t'imagine dans vos terres gaspésiennes, enjambant les bancs de neige, déguisé en Père Noël.

Pierre Forest a dit…

Concernant cet avion qui s'est presque écrasé, c'est quand même toute une coïncidence qu'avec une population de 200 personnes sur une île 7 fois plus grosse de Montréal, il ait rencontré un camion juste à l'endroit où il voulait se poser. C'est quasiment comme de mourir en recevant sur la tête une parachutiste dont le parachute ne s'est pas ouvert.

J'aimerais bien faire la croisière sur le Bella-Desgagné et me rendre jusqu'à Blanc-sablon. Je n'ai jamais été plus haut que Natashquan.

Jackss a dit…

Pierre,

Le voyage en vaut vraiment la peine. Dépaysement total! Les repas, c'est de la haute gastronomie. Les poissons et les fruits de mer sont pêchés le jour-même. Nous avons fait la croisière sur le Nordik Express. Le Bella Desgagnés n'était pas prêt. Il ètait en construction.

C'est un voyage très impressionnant car le paysage est à peu près le même que celui qu'on vu les premiers français venus découvrir l'Amérique. On y vit comme à une autre époque. Il est intéressant de se mêler à la population et voir notre univers à travers leurs yeux.

En 2012, il fallait réserver un an d'avance. Mais le Nordik Express était plus petit, moins luxueux. Les arrêts à chaque village ne sont cependant pas très long. C'est le temps qu l'on prend pour décharger les cargaisons. L'habileté des ouvriers est impressionnante. Il faut vérifier quand les circuits touristiques sont organisés avec des guides. Nous avons appris, une fois à bord, que les visites guidées n'étaient pas encore commencées.

Autre détail: on peut aussi voyager sur une mer agitée. Au 3ème jour, dans notre cas, la mer s'est déchaînée. Laure a eu le mal de mer. On nous a appris que la meilleure façon de l'éviter, c'est de rester couché jusqu'à ce que ça se passe. Personnellement, je n'ai pas eu de problème.

Somme toute, c'est une expérience incroyable à vivre. Nous avons rencontré plusieurs personnes extraordinairement ravie de l'expérience.

Pour réduire les frais, l'idéal est de prendre le bateau à Natashquan. Le trajet est plus court et ainsi, beaucoup moins cher. On peut stationner notre auto gratuitement au port.

On peut aussi arrêter à Blanc Sablon, visiter et revenir avec le bateau lorsqu'il repasse la semaine suivante.

Zoreilles a dit…

Tiens, ton billet le plus récent est disparu... J'étais revenue pour lire les commentaires des autres et voir l'extrait de film que tu nous proposais.

Est-ce que tu vas le remettre à l'affiche, Jacks? Quelque chose m'échappe peut-être? Il se produit des phénomènes étranges sur le web, parfois, (j'en ai fait les frais dernièrement moi-même sur un blogue que je fréquentais depuis longtemps) et je me demandais si quelqu'un avait pu faire un commentaire qui t'aurait déplu ou fait de la peine?

Jackss a dit…

Bonjour Zoreilles,

Rien ne t'échappe. Il m'arrive de douter de l'intérêt d'un billet que j'ai déjà mis en ligne. Il m'arrive aussi de penser que je n'ai pas suffisamment bien exprimé mon idée pour être bien compris. Si tel est est le cas, je retire mon billet. Au final, je crois qu'il doit rester sur mon blogue environ 2 billets sur 5 parmi ceux que j'ai déjà mis en ligne. Au moindre doute, je l'enlève.

Zoreilles a dit…

Mais quel dommage... Comment peux-tu mesurer l'intérêt qu'un billet suscite? Par le nombre de commentaires? On dit que seulement 10 % des gens qui lisent prennent la peine de commenter.

Pour ma part, je trouve que tous tes billets sont intéressants et m'interpellent de bien des façons. Il est rare que je ne commente pas d'ailleurs mais moi, c'est pas pareil, j'ai beaucoup de jasette. Il y en a assurément beaucoup qui aiment te lire mais sans te le dire.

Mais je t'accorde quand même une chose : les blogues comme les nôtres perdent beaucoup de « statistiques » de fréquentation au détriment de d'autres réseaux sociaux qui deviennent de plus en plus populaires.

Je me console en me disant que ce n'est pas le nombre de lecteurs qui est important, c'est leur qualité!