samedi 6 octobre 2018

Derrière le visage


Derrière le visage, le plus important, c'est le regard et les différentes expressions qui font découvrir la personnalité de son auteur.

Des acteurs qui jouent le rôle de médecins, de policiers, de soldats, des gardiens de prison nous semblent tellement réalistes qu'on a l'impression qu'ils pourraient exercer le métier sans formation.
Ils réussissent à entrer dans la peau d'un personnage au point de nous faire oublier qui ils sont vraiment.

C'est le cas de l'acteur anglais Robert Powell qui a joué le rôle de Jésus de Nazareth dans la série du même nom, la série télévisée la plus écoutée de tous les temps. On l'avait d'abord retenu pour jouer le rôle de Juda. Quand le metteur en scène l'a rencontré, il a été ébloui par son regard et décidé qu'il devait plutôt jouer le rôle de Jésus de Nazareth.

Le rôle a été tellement bien joué qu'on a fini par confondre la représentation des deux personnages. Robert Powell a toujours été un peu mal à l'aise par ce lien que l'on fait entre ses photos et celle du fils de Dieu. Lors d'une entrevue récente, il faisait allusion à  sa photo personnifiant le Christ derrière l'autel.

Voir le vidéo qui suit où Robert Powell témoigne de l'incident:
https://www.youtube.com/watch?v=OacW3VFxbdw



Il a souvent dit: "Je ne suis pas le fils de Dieu, je ne suis qu'un acteur qui a joué  ce rôle pour de l'argent". Il demeure très ambivalent car sans être un fervent croyant, il se décrit comme un chrétien bien ordinaire alimenté par des doutes comme la plupart des croyants.

La ressemblance entre Robert Powell et le personnage de Jésus de Nazareth mérite qu'on s'y arrête un peu plus, selon moi. Mais j'y reviendrai un peu plus loin. Pour l'instant, je veux plutôt vous parler d'un phénomène qui m'amuse: on connait très souvent quelqu'un qui connait quelqu'un de célèbre.

Comme on dit souvent: le monde est petit. On dit qu'il faut souvent 4 ou 5 personnes de nos connaissances (au sens large) pour rejoindre à peu près n'importe qui sur terre.

Gildor Roy, District 31
Tout récemment, j'ai su qu'un comédien que j'avais déjà rencontré avait eu l'occasion de passer un bon moment avec Robert Powell. Il s'agit de Gildor Roy, l'illustre commandant de la série District 31 qui joue ce rôle 4 fois par semaine.

Gildor Roy dans une entrevue récente racontait avoir eu le bonheur de rencontrer, comme comédien, Robert Powell qu'il décrit comme un être très sympathique.

Je ne me souviens plus très bien dans quel contexte la rencontre avait eu lieu, mais il y avait un lien avec son métier d'acteur. Gildor Roy poursuivait un échange avec Robert Powell lorsque ce dernier lui a demandé s'il avait une bière. En plaisantant, il lui a fait une confidence. Durant le tournage de Jésus de Nazareth, Robert Powell profitait de ses pauses pour déguster quelques bières puisqu'il est amateur.

Comment, j'ai pu rencontrer Gildor Roy? Il était membre d'un jury à l'occasion d'un concours musical: CEGEP en spectacle à Sherbrooke, la ville que j'habite. Et par bonheur, mon fils a gagné le prix qui a pu le propulser à la compétition provinciale du Québec. L'occasion était trop bonne pour ne pas en profiter alors je suis allé saluer Gildor Roy.


Jipe Dalpe /voir Biographie

Le lien suivant fait mention du concours en question: Biographie de Jipé Dalpé.
On y mentionne notamment ce qui suit:

Gagnant de plusieurs prix et concours (Prix du Mérite Estrien 2012, Granby, Petite-Vallée, Cégep en spectacle, Cégep Rock, etc.) Jipé Dalpé est un artiste talentueux, complet et multi-instrumentiste (guitares, voix, trompette et flugelhorn). 
L’auteur-compositeur-interprète est incroyablement versatile : musicien accompagnateur, collaborateur très en demande sur scène comme sur disque ainsi que réalisateur (Vincent Vallières, Les Trois accords, Yann Perreau, Gaële, Sylvie Paquette, Edgar Bori, Tricot Machine, 3 gars su’l sofa, David Goudreault, etc.). Le milieu artistique fait aussi appel à lui pour de la mise en scène et de la direction artistique : « Les Monumentales signées Granby » (Monument National), « Le Cabaret de la Nuit Blanche » (Monument National) et « La Chanteaufête de Charlevoix » (St-Siméon).

Bien sûr, le lien qui précède a de quoi rendre fier n'importe quel père ou n'importe quelle mère. C'est normal qu'on souhaite tout le succès possible à ses enfants. Nous voulons que la vie donne à nos enfants plus que ce qu'elle nous a  donné. Nous voulons qu'ils aillent plus loin, plus haut.  Mais je le fais sans prétention. Il y a tellement de talent un peu partout qui se manifestent sous différentes formes dans plusieurs domaines.

Il en est ainsi pour tout ce qui concerne le domaine des arts: la peinture, l'architecture, la caricature, la sculpture, les symphonies, les comédies musicales de renom, etc. Quand j'ai assisté à la comédie musicale "Les Misérables", par moment, je trouvais la mélodie tellement belle que j'ai versé des larmes. Je me souviens m'être dit: "Dieu existe, c'est trop beau".

Tout ça me fascine et me fait croire que l'homme n'est pas un simple amalgame de neurones qui guident sa destinée. Il y a plus et il doit y avoir quelqu'un de plus grand que nous derrière tout ça.

Le visage de quelqu'un, c'est beaucoup plus qu'un ensemble de traits, de formes. Ce n'est pas simplement de l'anatomie. Une expérience récente l'a démontré de façon éloquente. On en a d'ailleurs abondamment parlé dans le bulletin de nouvelle d'hier, 11 octobre à TV5.

Préparez-vous, je vais faire un long détour pas vraiment improvisé. Mais ne vous inquiétez pas je vais revenir à mon sujet.

En janvier 2011, Maurice est victime d’un accident de chasse. Malgré quatre chirurgies de reconstruction, rien n’y fait. Maurice demeure défiguré. Il souffre aussi physiquement. Sans nez, sans mâchoire ni dents, il mange avec la peur constante de s’étouffer. Sans sa trachéotomie, il ne pourrait ni respirer ni parler.

Première greffe du visage au Canada
Équipe médicale : 9 chirurgiens, des anesthésistes, infirmiers et infirmières
Au printemps 2018, on cherche un donneur pour une transplantation du visage. Puis le miracle se produit.
Un donneur est trouvé. L’opération sera méthodique. La chirurgie se décline en une quarantaine d’étapes affichée au mur de la salle d’opération. On pourra s’y référer au besoin.

La greffe est totale. On ne parle pas que de la peau, mais de l’ensemble du visage : le nez, son cartilage, les os de la mâchoire, les dents et la bouche. Le tout dans un seul et même greffon. Quelques patients seulement dans le monde ont subi une greffe aussi complète. 

D’abord, on dégage la peau du donneur, pour ensuite identifier les gros vaisseaux sanguins, les nerfs et les os. Après, il faudra les sectionner. On commencera par les vaisseaux sanguins, suivis des nerfs et finalement des os. À ce moment-là, Maurice sera prêt à recevoir son nouveau visage. On y fixera d’abord les os. On reconnectera les vaisseaux sanguins et les nerfs. On terminera la chirurgie en suturant la peau. On pourra voir le détail de cette intervention sur le lien qui suit: 
Greffe du visage

Pourquoi je vous raconte tout ça ?

Le Dr Borsuk au côté de Maurice

Quel est le lien avec le début du texte? J'y arrive.
Quand on a demandé au Dr Borsuk, chirurgien en charge de la transplantation, si le receveur (Maurice) ressemblait au donneur. Il a répondu: "Non. Il ressemblait à Maurice avant l'accident". Il avait en effet des expressions bien typique de sa personnalité qui, elle, n'avait pas changé

On dit que les yeux, c'est le miroir de l'âme. C'est vrai pour tout le visage.
Le plus important, ce ne sont pas les traits, mais les expressions qui traduisent la personnalité de son auteur. En ce sens, on peut avoir un visage attirant sans nécessairement être une beauté au sens classique du terme.

Dr Daniel Borsuk
Encore une fois, le hasard est tout étonnant.

Le Dr Daniel Borsuk n'avait jamais eu l'intention d'être médecin. C'est en voyant souffrir sa mère, malade, qu'il a eu l'idée de faire des études en médecine afin de pouvoir lui être utile.
Si sa mère avait été en excellente santé, Maurice n'aurait jamais eu la chance d'avoir un nouveau visage.









4 commentaires:

Anonyme a dit…

Passionnant ton récit. Je le croyais plus macabre quand u il commençait par la rencontre avec Jésus autour d'une "bière"...
A mon avis, Jésus , plus qu'à ce superbe surfer américain devait plutôt ressembler à Ben Laden !

Zoreilles a dit…

Avec toutes les images de Jésus que j'ai vues dans ma vie (ma grand-mère avait une fascination et une dévotion, tant pour Jésus que pour la Vierge Marie) les beaux yeux bleus de Robert Powell ainsi que tous les traits si doux de ces Jésus en images ont forgé mon imaginaire de ce dieu fait homme, tout à fait admirable.

Aujourd'hui que j'ai la soixantaine et un peu plus de vécu, j'arrive à deux questions : Pourquoi a-t-on toujours présumé que Jésus était caucasien? Pourquoi nous l'a-t-on pas représenté comme un noir, un mulâtre, un asiatique, un Indien, un Amérindien?

Deuxièmement, son apparence m'importe peu, ce que je retiens, c'est surtout son message, sa consigne pour être heureux et rendre les autres heureux le plus possible autour de nous, soulager la misère : Aimez-vous les uns les autres ». Contrairement à mon éducation judéo chrétienne que je ne rejette pas au complet, j'ai peine à croire qu'en souffrant davantage, on mérite son ciel.


J'ai aimé suivre ton raisonnement jusqu'à la conclusion, en passant par la petite bio de Jipé et je n'oublie pas que j'ai vu avec vous deux un jour cette vidéo du Petit Prince qui avait beaucoup de talent, une âme artistique qui s'est épanouie depuis qu'il était tout petit garçon. Je revois encore son doux visage de petit blond adorable qui incarnait le Petit Prince et je revois dans sa photo de l'homme qu'il est devenu encore ce même charme adorable qu'il portait en lui étant enfant.

C'est bien vrai qu'on ne change pas tant que ça…

Savais-tu que Gildor Roy, même s'il a grandi à Rigaud, est natif de ma région? Eh oui, à quelque 50 km de Rouyn-Noranda, dans la petite ville minière de Cadillac, son père était un travailleur d'Hydro-Québec et il y a deux barrages hydro-électriques très productifs dans ce secteur, ceux de Rapide Deux et Rapide Sept!

Jackss a dit…

Bonjour Zoreilles,

en lisant la biographie de Gildor Roy, j'avais remarqué qu'il était originaire de l'Abitibi dont la vitalité culturelle est étonnante. Je pense notamment à cette Sophie Dupuis dont le film "Chien de garde" va représenter le Canada à Cannes. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1124781/oscars-film-etranger-canada-2019-selection

C'est vrai que l'apparence est moins importante que le message. Mais j'attache de l'importance à l'expression du visage. Un visage n'a pas besoin d'être beau pour être attirant. C'est ce qu'il exprime qui est important.

Dernièrement, Serge Bouchard (émission "Cest fou" de Radio-Canada) parlait justement des messages de Jésus de Nazareth, sans lien avec nos croyances religieuses. Il disait que ses messages étaient tellement riches qu'on pourrait s'en inspirer comme code de conduite des Nations Unies.

Il citait plusieurs exemples:
-"Aime ton prochain comme toi-même", ce qui implique l'importance de s'aimer soi-même". J'ajouterais: l'importance de pouvoir se pardonner. On est humain.
-"Pardonnez-leur car ils ne savent ce qu'il font". Avant Freud, il avait compris tout le jeu de l'inconscient, notre tempérament, notre vécu qui viennent limiter notre responsabilité suite aux gestes que l'on pose.

Barbe blanche a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.