On voit se profiler à droite les cabanes dont je vous ai parlé dans le billet précédent, là où l'on traitait la morue et les peaux de phoques.
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De Tadoussac à Natashquan, on rencontre 77 rivières tout en longeant le fleuve. Avant de s'avancer au coeur de Natashquan, on n'a pas le choix, il faut passer sur le pont de bois. Mais juste avant de s'engager sur ce monument vieillissant,on ne peut manquer deux édifices: le magasin général Ovila Landry, à droite face à la station service et de l'autre côté de la rue un restaurant invitant: Joe Débardeur. La bonne vieille pizza fut au menu.
Laure ne pouvait résister à la tentation d'une petite visite. Tous ces commerces sont importants dans nos vieux villages d'antan. Ces villages comprenaient tous en effet une église, un magasin général, un bureau de poste et, très souvent, une caisse populaire. Le magasin général éveillait aussi un peu de nostalgie pour Laure parce que son père tenait celui de son village natal à Ste-Clotile de Châteauguay.
C'était comme une oeuvre charitable que de tenir un tel commerce. En hiver, on devait souvent marquer le montant dans un petit carnet en espérant être payé à la venue des beaux jours. Dans ces temps anciens, c'était normal de s'entr'aider, de se priver pour ses voisins. Et il n'y avait pas de tricherie parce qu'on se connaissait bien.
Le magasin général, il est encore resté dans la famille Landry. Juste de l'autre côté de la rue, il y a le restaurant John Débardeur. Le vrai nom du monsieur était John Landry, débardeur dans sa jeunesse et cousin de Gilles Vigneault. C'est ce dernier qui avait tenu le magasin général auparavant. Il avait été maire du village et Gilles Vigneault allait le visiter à chaque passage à Natashquan. Ce monsieur Landry s'impliquait dans tout. II a été agent de transport des compagnies Clarke Steamship, Les Ailes du Nord, Québecair et Air Rimouski. C'était comme l'âme de Natashquan et son décès avait causé toute une commotion. Il avait pourtant 87 ans.
Gilles Vigneault l'a immortalisé dans sa chanson John Débardeur:
John Débardeur charge et décharge
Les caboteurs, les cargos et les barges
toujours à terre, jamais au large
Ça c'est l'affaire de John Débardeur
Noir de charbon, gris d'ciment, blanc d'farine
Portait toujours couleur de cargaisons
Les filles trouvaient qu'il avait triste mine
Lui parlaient pas, lui faisaient pas d'façons
Et cependant qu'on causait d'beaux voyages
Dans l'fond des cales à crier dans l'tapage
John Débardeur charge et décharge
Les caboteurs, les cargos et les barges
toujours à terre, jamais au large
Ça c'est l'affaire de John Débardeur
J'me suis laissé raconter dans les brumes
Qu"il n'attendait que l'moment d's'embarquer
Puis un beau soir, John a changé d'coscume
Beau comme un Prince est arrivé su'l'quai
Les fill's l'ont vu monter par la passerelle
Mais l'débardeur n'avait plus d'oeil pour elles
John Débardeur verra dans l'large
Passer les caboteurs, les cargos et les barges
I'sait leurs noms, I'sait leur carges
Ça c'est l'affaire de John Débardeur
Deux mois plus tard était fait son voyage
Et la belle femme qu"il ram'nait avec lui
L'avait laissé pour un gars d'l'équipage
Qui s'est noyé - un accident - la nuit...
Et comme avant sur les quais, dans les cales
Avec ses chiens p'is ses vieilles culottes sales...
À l'entrée du restaurant une pleine page de journal relatant sa vie est affichée bien en vue. J'aurais dû prendre des notes. J'ai oublié certains détails. À mon âge, la mémoire n'est souvent plus ce qu'elle était.
Mais je me souviens que Laure était radieuse. C'était le 25 avril. La neigne hésitait à partir. Pendant ce temps, à Montréal, les terrasses étaient remplies. Certains défiaient avril, torse nu. Pas à Natashquan.
Par la fenêtre, on pouvait voir l'école où Vigneault avait grandi. C'est la patronne du restaurant qui nous a indiqué ce détail charmant. C'est maintenant un musé à la mémoire des chansons de Vigneault. Ce n'est pas encore ouvert. Je reviendrai, c'est sûr.
De l'autre côté du pont, près de la maison de Gilles Vigneautl, nous n'avons pu résister au charme de celle-ci.
24 commentaires:
Les 2 fois que je suis allé y manger, à part la vue sur la rivière c'est l'âge des serveuses et leurs costumes.
...qui m'avait frappé.
Ah bon...
Ce détail m'a échappé. Il faut dire que nous ne sommes pas en période touristique. Et nous nous sommes présentés en dehors des heures de pointe.
La patronne est venue s'asseoir à notre table et nous avons fait la causette. Je serai plus attentif lors de ma prochaine visite.
Tu nous raconte le pays de Vigneault avec ses rivières,ses lacs et le fleuve, ses côtes et ses courbes, c'est très beau mais si tu remplace le fleuve par le golfe, c'est alors de par chez que tu parles.À peine plus au sud, c'est la Gaspésie qui t'attend.
Bonne journée pleine de soleil dans ton âme
Bonjour Barbe Blanche
C'est vrai que je suis un peu comme un marsien sur la Côte Nord. Avant cette année, j'étais allé une seule fois à Tadoussac et je n'avais pas été plus loin qu'à Baie Comeau.
Alors, le fleuve, le golfe, la mer, l'océan, l'estuaire, pour moi c'est bien mélangeant. Je joue avec les mots au gré de mes inspirations. Je te remercie de prendre soin d'aider à ma culture. Et ne te gêne pas pour le faire.
Je peux me tromper, oublier des détails importants. Je serai ravi d'améliorer mes connaissances.
Quand à la Gaspésie, je n'ai jamais eu le plaisir d'y aller. Pour Noël 2007, c'était notre cadeau de Noël à Laure et moi: un voyage en Gaspésie.
Gaële et Jipé avaients tous deux été finalistes au Festival en chanson de Petite-Vallée. Ils voulaient nous payer le voyage pour nous permettre de voir les lieux. Le cadeau ne leur a pas coûté cher car nous n'avons pas eu le loisir d'y aller. Ça demeure dans nos projets.
Je t'écouterais parler de ce pays pendant des heures. Merci de nous le faire aimer autant...
Et pour les mots de la chanson de Vigneault, John Débardeur ou une autre, elles sont toutes des perles d'histoire et de poésie.
Laure n'est pas la seule à ne pas pouvoir résister à un magasin général, ils me fascinent aussi, j'ignore pourquoi.
La petite école bleue avec son oeil-de-boeuf et son toit rouge, il me semble qu'on doit y apprendre des choses si belles.
Les 77 rivières... La mer...
(soupir d'envie)
;o)
Zoreilles,
Tout le monde nous dit que nous n'avons encore rien vu. Il parait que la belle saison a un charme encore plus grand. Il y a alors possibilité de voir plus de choses, de visiter des centres d'informations, des centres d'interprétations...
Alors, je reviendrai en parler avec plus de détails séduisants. J'irai visiter la petite école bleue de l'intérieur. Je sens déjà que je voudrai en apprendre beaucoup.
C'est toujours un plaisir de te croiser, Zoreilles. Tu as un don pour suscite l'intérêt.
Le festival de Petite Vallée,c'est chez nous, je suis né dans la vallée voisine,à Grande Vallée.
J'espère qu'ils ont eu du plaisir sur le bord du golf,grand comme la mer.
J'aime bien y retourné lorsque l'occasion se présente. Pour ce qui est du golf,je ne sais pas plus que toi,si, à la hauteur de
Havre St Pierre, Baie Comeau ou Sept Iles c'est le fleuve ou le golf,ce peut tout aussi bien être l'estuaire, alors, nous sommes tous les deux dans le même bateau.
Petite Vallée,
C'est là que mon fils Jipé (Jean-Philippe)Dalpé a rencontré sa copine Gaële. Elle se préparait à rentrer en France. Mais elle a fini par revenir... Elle a obtenu sa citoyenneté canadienne depuis. C'est donc Petite-Vallée qui a changé le cours de sa vie et celui de mon fiston.
Elle a gagné 9 prix sur 10 à Petite-Vallée en 2005 ou 2006.
J'ai lu quelque part que les rivières sont les veines de la côte nord... Lors de notre voyage, je trouvais que c'était une image très représentative!
Il y a beaucoup à visiter, mais aussi, ça c'est mon expérience personnelle, beaucoup d'endroits magnifiques, perdus, isolés, sur le bord de la mer!
P.-S. Avec le mot « mer», tu ne te trompes pas! ;-)
Pour la Gaspésie... Je pense sincèrement que Laure et toi devez y aller... Pat et moi pensons que c'est l'un des plus endroits au monde et que si notre température était plus clémente et le golfe plus chaud, il y aurait une horde de touristes!!!
Bonne journée
@ Jacks : Savais-tu qu'Isa a déjà participé comme auteure compositeure interprète au Festival de la chanson de Petite-Vallée? Oui, oui, c'était à l'été 2007!
@ Caro : « les rivières sont les veines de la Côte Nord » c'est tellllllement beau, ça!
@Zoreiles,
Je l'avais pas en tête. Mais je me souviens de ce détail. J'aurais bien aimé l'entendre. Je suis sûr de son talent. Quand on connait la mère et le parcours d'Isabelle, on peut facilement imaginer le talent, l'imagination et la sensibilité des textes.
Je crois que c'est la première année où Jean-Philippe et Gaële n'était pas présent.
@Caro,
Il doit s'agir d'une caractéristique du territoire assez unique au monde. L'Abitibi impressionne beaucoup aussi par l'étendue de ses cours d'eau. J'avais déjà fait le voyage par voie aérienne et je trouvais que c'était un tour de force d'avoir réussi à faire des routes dans une telle morphologie.
La nature a vraiment de quoi nous émerveiller. Mais ici, l'hiver hésite à partir. Dans un sens j'en suis fier. Il y a beaucoup de maringuoins et de mouches noirs à ce qu'on dit. On dirait que je les attire. Est-ce que ça se peut que les bibites soient attirées par notre intelligence?
L'hiver a été long, l'inspiration n'était pas au RDV et j'ai donc peu à peu cessé mes petites visites sur les blogs. Aujourd'hui, le printemps réchauffe tout et l'inspiration m'est revenue un peu et je reprends mon bâton de pèlerin pour sillonner la blogosphère. Me revoici donc par chez vous, pour lire les petites anecdotes et essayer de plonger dans la vie de par chez vous. Il y a tellement de petits villages qui voient leur population vieillissante et dont les petits commerces ferment les uns après les autres. En Suisse, nous avons encore de la chance, notre réseau de transports publics fait des merveilles et les gens peuvent continuer d'habiter loin des centres urbains même s'ils n'ont pas de voiture. Qu'importe pourtant. Les petites postes ferment, les petits commerces aussi et c'est peu à peu l'âme de ces villages qui s'estompent dans la roue du temps.
Quel plaisir de te voir revenir avec le printemps, Delphinium
En te lisant, j'ai à l'idée un grand désastre passé presque inaperçu.
Le Canada avait réussi à se doter d'un système ferroviaire d'un océan à l'autre, une oeuvre colossale datant du début du siècle dernier. C'était un symbole, celui de l'unité d'un océan à l'autre (Atlantique au Pacifique)
Mais voilà, un jour, nos autorités gouvernementales ont décidé que ce moyen de transport n'en vallait pas la peine. Il n'y a plus que des sections de transport ferroviaires ici et là. Pour être sûr que les trains ne renaîtraient pas facilement de leurs cendres, on a même vendu les terrains.
Bien sûr c'est l'industrie automobile et les pétrolières qui en ont profité.
L'idée d'un train grande vitesse entre Montéal et les USA vient cependant d'être lancée par Barack Obama. Mais ce n'est pas pour demain.
Nos petits villages de la Côte Nord du Québec ont, pour la plupart, encore tous leur charme. La route est arrivée il n'y a pas si longtemps et on veut la poursuivre un peu plus haut.
Ce sera un mal pour un bien. Car la route va servir à donner l'accès à des barrages hydro-électriques qui vont menacer ou anéantir les plus belles réserves de saumons au monde à ce qu'on dit. Les paysages champêtres sont buccoliques. Mais pour combien de temps?
Il me semblait bien aussi que si on amenait la route plus au nord, ce n'était pas pour donner plus de services aux gens... Ça aurait été trop beau. Il y avait un plan derrière tout ça, qu'il s'agisse d'exploiter le potentiel de ces rivières magnifiques, ou comme ça se passe ailleurs, exploiter la forêt, les mines, les rivières, etc.
Sommes-nous nostalgiques d'une autre époque quand on se désole que le train n'est plus utilisé ou presque ici alors qu'en Europe, ces transports en commun sont si bien organisés, si utiles et performants?
Je pense à ça souvent moi aussi.
Juste un petit coucou, Jackss, je suis très en retard dans mes lectures de blogs... :-((
Je reviendrai te lire très vite.
Bon week-end à toi !
Bonjour Zoreilles,
Je trouve la situation actuelle très désolante. Où il y a de l'argent à faire, on trouve toujours des hommes, j'ai bien dit des hommes, sans foi ni loi, des rapaces prêts à tout pour s'enrichir.
Mais... la vie étant ce qu'elle est, les pires excès mettent la table à une évolution positive de la société. Une fois, le creu atteint, une conscience sociale finit toujours à émerger pour le meilleur.
Je voyais hier le procédé vert, unique au monde, mis au point en Abitibi pour l'exploitation des mines. Qu'en penses-tu?
Bonjour Françoise,
Quel plaisir de te revoir! Tu es de celles dont on ne peut s'empêcher de penser après un moment de silence.
Je suis très heureux de te revoir. Je suis bien occupé moi aussi. J'étais président de classe à la fin de mes études. Un ancien collègue devenu juge a fini par retrouver ma trace. Il m'a rappelé mes responsabilités. Selon lui, je suis nommé à vie et j'ai la responsabilité d'organiser une rencontre amicale.
J'ai retrouvé la semaine dernière un ancien collêgue qui vit maintenant en Thailande. 15 sont décédés...
Bonjour Jacks, je suis contente de te revoir ici chez toi, parce qu'après avoir constaté la disparition de ton dernier billet, j'étais inquiète de savoir ce qui aurait bien pu motiver ta décision de l'éclipser...
Qu'est-ce que j'en pense de cette nouvelle qu'on a pu voir et entendre au Téléjournal de Radio-Canada hier soir? Beaucoup de bien. Le reportage provenait de tout près de Rouyn-Noranda d'ailleurs.
Pourtant, si cette façon plus verte d'exploiter une mine est bel et bien disponible, les actionnaires des grosses minières préféreront toujours une technologie qui privilégiera le gros profit vite fait. Donc, ce n'est pas parce que c'est disponible que ça pourra s'appliquer nécessairement dans l'industrie à grande échelle.
À quelques kilomètres de là, il y a le développement prochain de mines à ciel ouvert, dont celle de Malartic mais plusieurs autres aussi et là, on parle d'exploitations qui ne se font plus que dans les pays sous-développés tellement ça détruit la vie des gens et l'environnement. Doit-on en conclure que l'Abitibi est un pays sous-développé?
Ce qui me console un peu, c'est toi et ta réflexion si sage quand tu écris que « les pires excès mettent la table à une évolution positive une fois le creux atteint ».
Je souhaite tellement que tu dises vrai. Pour le moment, il faut croire qu'on n'a pas encore atteint les pires excès parce que la population est divisée chez nous et ça fait des ravages qui laisseront encore triompher ceux qui nous dépouillent de nos ressources en nous abandonnant ensuite avec les dégâts, en se sauvant avec les profits. Je suis désolée d'être aussi pessimiste par rapport à tout ça...
Pendant ce temps-là, les lobbying les plus puissants de notre planète, Greenpeace et compagnie, ignorent tout ça ou s'en désintéressent avec la plus profonde indifférence. Ils aiment mieux sauver quelques phoques au large des Iles de la Madeleine...
Ce que tu racontes me touche Zoreilles,
Je sais qu'il faut bien des excès avant que la courbe change de direction. Nous n'avons pas atteint le creu de la vague. Loin de là.
Pour l'instant, je ne crois pas beaucoup dans l'intédpendance des groupes de pression, Greenpeace en premier. Ces groupes sont vite recrutés comme valets de quelqu'un qui n'a rien de désintéressé.
Où sont les groupes humanitaires lorsque de vraies horreurs se présentent. J'ai vu la semaine dernière à TV5 un prince des Émirats Arabes unis frapper un homme nu avec un baton munis de clous. La vidéo montrait la victime retenue par des policiers qui mettait du sel sur la plaie pour que la douleur soit plus vive. Ce prince est le frère du roi et celui du chef de police.
Dans nos médias, rien. Aucun groupe humainitaire de prend en main de cause comme celui-là alors qu'on parle plusieurs fois par semaine d'un membre d'Al'qaida retenu dans une prison américaine. On dit que c'est un enfant solda. Mais on ne dénonce pas les pays arabes qui forment et utilisent les enfants soldats, en font des kamikases.
Bête à dire, mais je me méfie d'à peu près tous les organismes humanitaires, en particulier de ceux qui relèvent de l'ONU.
Je suis confiant, mais pas à court terme. Peut-être pas à moyen terme. Et le jour où ça se produira, je serai peut-être mort mon frère, ou plutôt ma soeur.
Zoreilles,
C'est vrai. J'ai enlevé mon dernier billet. Je savais que je serais absent pour quelques jours. Et je ne pensais pas que ce billet avait suffisamment d'intérêt pour rester là. Ça m'arrive d'en faire disparaître. Peut-être à tort.
Merci Jacks, tu m'offres aujourd'hui un tel réconfort!
Non seulement tu comprends mon point de vue mais toi aussi, tu remarques des incongruités graves dans ce que nos médias nous présentent, tu t'insurges toi aussi contre certaines injustices qui passent sous silence, tu te désoles aussi du peu de cas qu'on fait de certaines situations, chez nous et dans le monde entier.
Fiou, je ne suis pas seule au monde qui est parfois bouleversée, révoltée de l'indifférence du monde. Remarque, je peux comprendre ça aussi parce qu'il m'arrive d'avoir envie de baisser les bras et de fermer les yeux. Parfois, oui, je suis si fatiguée de me battre avec les seules armes que j'ai : des mots. De pauvres petits mots contre de l'argent et du pouvoir. Et pire encore, le je-m'en-foutisme de mes semblables.
Et puis, une nouvelle situation se présente, je me remobilise, les arguments se bousculent dans ma tête, je veux réveiller du monde et me voilà repartie!
Dans l'affaire de Mine Osisko, Jacks, j'ai perdu des amis et des illusions. On m'a dit que mon jugement était basé sur l'émotivité. C'était la pire insulte qu'on ne pouvait pas me dire, pour moi, je m'en fous, c'est vrai que je suis émotive et passionnée quand je suis convaincue mais pour la cause, ça m'a jetée en bas de ma chaise.
En tout cas, merci Jacks. Que tu relèves cette nouvelle d'hier soir, au sujet d'une technologie minière applicable qui soit plus verte, applicable dans ma région alors que tu vis présentement sur la Côte Nord, c'est tout à ton honneur et ça montre l'étendue de ta considération pour le Québec et son environnement mais je sais aussi que ta conscience sociale va bien plus loin que ça, ton dernier commentaire le montre encore.
Zoreilles,
une âme soeur, c'est ça. C'est comme toi. Tes mots sont puissants. Tes silences le sont tout autant.
Je comprends tes émotions. Le plus désolant, c'est justement que plusieurs de nos compatriotes ont perdu le don d'en avoir.
Je regardais sur la route ces derniers jours les paneaux de circulations "Arrêt". C'est notre héritage. Le jour où on a voulu les remplacer par des "Stop", nous avons protesté. Et les "Stop" ont été "stoppés". Je me disais qu'aujourd'hui, on pourrait changer tous les "Stop" qu'on veut sans que personne ne lève le petit doigt.
Tout le monde va s'émouvoir de la mort d'un phoque, mais personne ne sera chagriné par la détresse d'un pêcheur qui n'a plus le droit de pêcher à moins d'invoquer des coutumes ancestrales. Pour certains avoir des coutumes ancestrales, c'est sacré; pour d'autres (nous), c'est un manque d'ouverture pour ne pas dire du racisme.
Ceux qui te trouvent émotive, Zoreilles, te refuse le droit d'avoir des émotions différentes des leurs.
Merci encore. Une âme soeur... C'est tout à fait ça. Par écrit et à distance en plussssssse, on n'a pas peur des défis!
Toi qui t'intéresses tant au hasard, je viens boucler la boucle en te rappelant qu'un jour, il y a plusieurs années, toi et moi, à des kilomètres de distance, on a eu la même idée en même temps de s'inscrire comme animateurs d'un forum de la Place Publique de Sympatico. Évidemment, ils nous ont acceptés en même temps, nous ont mis à l'affiche sur le même panneau (!) trop heureux de trouver des personnes dévouées et non payées pour faire fonctionner leur machine!
De là est née cette complicité devenue amitié au fil des ans, des rencontres, des cartes de Noël et des conversations écrites!
Vive le hasard et le détour improvisé!
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