Je me souviendrai toujours de la dernière fois que j'ai vu grand-mère Ferland. Elle était à l'Hôtel-Dieu de St-Hyacinthe. Nous connaissions bien l'endroit. C'est là ue nous avions été pensionnaire chez les religeuses. À l'époque, il y avait beaucoup de jeunes religieuses. Plusieurs étaient dynamiques, consciencieuses. Aujourd'hui, les plus jeunes ont plus de 80 ans.
Ma mère nous avait appelés, Laure et moi, pour nous dire que sa mère en avait pour très peu de temps à vivre. Atteinte d'Alzheimer, elle n'avait plus de qualité de vie. C'était une personne précieuse pour nous. Elle et mon grand père avaient gardé un de mes frères avant qu'il soit pensionnaire. Mes grands parents avaient été gardés par ma mère plusieurs années plus tard lorsqu'ils sont devenus non autonomes.
Ma grand-mère était couturière. Elle avait trimé dur. Mon grand-père était tout jeune lorsqu'il est devenu invalide après avoir été piétiné par un boeuf. On avait voulu lui amputer la jambe, mais mon grand-père avait refusé à trois reprises. Il l'a gardée. Et il a survécu.
Aussitôt arrivés, nous nous informons du numéro de chambre et de l'étage. Nous prenons l'ascenseur et nous rendons au poste des infirmières. On nous indique que grand-mère Ferland se trouve au Salon. La préposée nous demande de la suivre. Nous la suivons. Je m'en souviens comme si c'était hier.
Grand-mère Blanche Roberge et
son fils Paul-Yvon Ferland
En entrant dans le salon la préposée va rejoindre la dame et lui dit: Madame Ferland, vous avez de la bien belle visite: votre petit fils. La dame s'avance chambranlante. Elle est amaigrie. Nous ne la reconnaissons pas. Tout à coup, elle dit: C'est qui ça? C'est pas mon petit fils. Je les connais pas. C'est qui eux autres?
C'est là que j'ai compris pourquoi je ne reconnaissais pas ma grand-mère. C'était une autre dame Ferland. Pas ma grand-mère. J'étais surpris de savoir qu'elle était au salon alors qu'elle était mourante en début de journée. Je trouvais qu'elle avait pris beaucoup de mieux en si peu de temps. Nous aurions dû penser que ça ne se pouvait pas. Il y a des moments où l'on veut croire au miracle. Dans certains moments difficiles, on dirait que je met la switch à OFF. On peut alors me passer n'importe quoi.
Après plusieurs démarches, nous finissons enfin par trouver l'endroit et rejoignons la famille éplorée dans un petit salon. Je raconte notre mésaventure. Quand j'ai dit que je trouvais que grand-maman avait pris du mieux pas mal vite, je me souviens très bien que tante Jacqueline a dit: Sacré Jacques, ça prenait juste toi pour venir nous faire rire dans un moment pareil.
Nous sommes allés rejoindre grand-mère dans la chambre où elle se trouvait. Ma mère était à ses côtés et lui épongeait le front avec douceur et tendresse. Cette image m'est toujours restée en tête. Lorsque ma mère a son tour attendait son heure, atteinte elle aussi d'Alzheimer, je me disais qu'il n'y avait pas si longtemps, c'était elle qui était debout à ma place à côté de sa mère.
Elle tourne la roue. De plus en plus vite...
J'ai abordé dernièrement le sujet des expériences de mort imminente. Cliquer sur le lien suivant pour accéder au blogue qui en parle:
Expériences de mort imminente: survie de la conscience ou délire d’un cerveau mourant?
Rédigé par Basile le 3 novembre 2008 — Publié dans Astrologie, Conscience/rêves, Parapsychologie
Pour ce qui est de la nature des expériences de mort imminente (EMI ou NDE), deux écoles de pensée s’affrontent sur ce sujet fortement débattu: ceux qui affirment que ce phénomène est une preuve de l’existence et de la survie d’une conscience après la mort, et les sceptiques qui estiment que les expériences vécues lors des EMI peuvent s’expliquer par le délire d’un cerveau mourant en manque d’oxygène. Y a-t-il des éléments empiriques qui permettraient de trancher? Nous allons dans ce billet tenter une synthèse de récents débats.
8 commentaires:
Vous connaissez peut-être ce blogue.
Il fait un tour d'horizon sur les expériences de mort imminente:
http://www.blogparanormal.com/parapsychologie/experiences-mort-imminente-survie-ame-cerveau-mourant/
J'ai mis un lien à cliquer à la fin de mon billet.
J'ai vraiement hâte que lon trouve une solution à l'Alzheimer. Une partie imposante de ma famille y est passée, côté maternel et paternel. C'est à mon avis une des morts sinon la mort les plus cruelles qui soient. Car quel est le sens de la vie si l'amour nous en est retiré... Niet.
J'aborde présentement le sujet bien plus sérieux encore de la vie imminente... Pour te taquiner... En novembre, gare à Zed, au sommet de sa forme zédienne... ¦)
Ah et puis merci d'avoir allongé ma vie avec ton billet sur le confessionnal. Tu fus donc bien dirigé par le père Spicace.
Hors de l'église, point. Salut! Version modifiée adapté à tes besoins!
Zed ¦D
Jackss,
J'ai bien hâte que l'ontrouve une solutionm à l'Alzheimer, qui a emporté une partie imposante de ma famille, côté maternel et paternel. Quelle mort est plus cruelle que celle-là... Quel sens peut encore avoir la vie quand l'amour en a été retiré. Niet.
J'aborde en ce moment-même un sujet encore bien plus sérieux : celui de la vie imminente. Écoute, sans farce, il y en a un qui vient d'allonger la mienne avec son billet sur le confessionnal! Déjà farceur, à l'époque, tu fus bien dirigé par le père Spicace.
Hors de l'église, point. Salut! Version modifiée, apadptée à tes besoins.
J'ai perdu un commentaire alors je me répète peut-être. Et peut-être que j'ai oublié un petit bout. Je vais attendre de voir le commentaire que tu as reçu pour continuer, si tel est le cas.
Zed ¦)
Bonjour Zed,
Ne cherche plus le commentaire que tu as perdu, il est ici.
Pour la maladie d'Alzheimer, tu as raison. C'est la pire maladie qu'on peut avoir. Le plus bête, c'est qu'on ne meurt pas de l'Alzheimer. On peut vivre avec longtemps. C'est le cas de ma belle-mère. Une de nos amies, âgée maintenant de 64 ans n'avait pas 60 ans lorsqu'elle en a été atteinte.
J'ai de l'espoir cependant. Hier j'ai assisté à l'inauguration dr Dr Réjean Hebert comme candidat du PQ. Madame Marois y était. Le Dr Hébert, c'est un génie. Laure a travaillé avec lui.
Il était Doyen de la Faculté de Médecine. Avant il était directeur du Centre Universitaire de Gériâtrie de Sherbrooke. Il était en même temps directeur de tous les centres de Recherche en Gériâtrie du Canada. Ses instruments d'analyse sont utilisés dans plusieurs pays d'Europe. C'est un homme brillant, compétent humain, pressenti comme le future Ministre de la Santé d'un gouvernement péquiste.
Nul doute qu'il poussera fort sur la recherche. Sa sensibilité pour les personnes âgées est de bonne augure.
Si tu n'as pas lu mes billets sur le somnambulisme, je te les recommande. Tu verras comme le réel et l'irréel peuvent bien cohabiter.
J'ai été très heureux de te voir Zed. Et deux messages pour le prix d'un, c'est encore mieux.
Bonsoir Jacks,
La maladie d'Alzheimer, et à mes yeux un mal terrible car la personne qui en est atteinte meurt seule malgré qu'elle soit entourée de sa famille, son esprit l'ignore. Ma grand-mère Marie était également couturière, elle avait cessé de travailler lorsque mon grand-père avait ouvert sa boutique de chaussures. Elle adorait lire, prendre des photos, elle était très cultivée et je n'ai pas compris pourquoi sa mémoire s'est échapée du jour au lendemain.
Je t'embrasse fort mon ami,
Sueanne
Difficile à comprendre, en effet
Je dirais qu'il est encore plus difficile de l'accepter. J'ai connu tellement de personnes brillantes, entières, attachantes, vivantes qui l'ont été.
On ne sait jamais sur qui le Sort va jeter son dévolu. On souhaite ne pas être dans son carnet d'adresse.
Ma mère avait la maladie d'Alzheimer, elle aussi, et c'est vrai que l'on se trouve alors en face d'une autre personne, qui nous est inconnue, tout comme nous le sommes pour elle. Il faut dire adieu à la personne que l'on connaissait, et essayer d'avoir une nouvelle relation avec cette nouvelle personne qui se trouve en face de nous, mais ce n'est pas toujours facile. Durs moments que ces moments là.
Francoise,
Laure avait une ancienne collègue de classe dont la mère avait l'Alzheimer. Lorsque sa mère est décédé, elle a appris que son mari venait d'avoir un diagnostic positif d'Alzheimer. Lorsqu'il a appris la nouvelle, il a dit: Mon éternité vient de commencer.
Ma mère était au début de la maladie. Elle suivait bien nos conversation. Mais elle souffrait beaucoup de sa situation. Elle a dû subir une intervention. Une maladie l'a emportée avant que ça aille plus loin. Selon sa volonté, j'ai demandé qu'il n'y ait pas d'acharnement thérapeutique.
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