«Lorsque tu poursuivras ton bonheur, des portes s’ouvriront où tu ne pensais pas en trouver ; et où il n’y aurait pas de porte pour un autre.»
[ Joseph Campbell ]
Cliquez sur la photo pour le texte intégral
C'est fou le hasard
Il m'est arrivé souvent de tomber tout à fait par hasard sur un texte, une conférence, une confidence qui vient répondre comme par magie à un questionnement existentiel.
Prenez par exemple le dernier billet. Je me suis questionné sur certains textes religieux racontant des histoires farfelues. Et je me suis demandé si ceux qui nous ont raconté ces histoires y croyaient vraiment.
J'ai trouvé un texte sur cette question. Comment suis-je arrivé à ce texte ? En cherchant une image qui illustre la mort et la vie. La photo m'a entrainé sur un texte de Jacques Languirand. Il présente un monsieur Joseph Campbell qui serait, selon Jacques Languirand, un des penseurs les plus influents de notre époque.
Ce dernier dit ceci en rapportant la pensée de Joseph Campbell:
Une lecture littérale et historique des récits sacrés du christianisme dépouille, à son avis, les mythes de leur vrai sens et de leur dynamisme. Alors qu'ils sont conçus pour évoquer la réalité spirituelle, les symboles bibliques, si on les concrétise,perdent leur référence essentielle et entrent en conflit avec les connaissances scientifiques les plus élémentaires.
Selon lui, tous les mythes appartiennent à une même structure fondamentale et racontent toujours, en grandes lignes, la même histoire. Il précisait que la structure d'un mythe comprend trois étapes :
le départ ou l'exil du héros Ce peut être partir de la maison, ce peut-être se lancer dans les études, ou faire son entrée dans le monde;
une initiation, c'est-à-dire une épreuve et une confrontation avec la mort, au moins symbolique. Comme la crise de la quarantaine, par exemple;puis,
le retour du héros.Le héros ne revient pas pour lui-même mais pour les autres.
Il revient pour témoigner et vivre pour les autres. Il sait désormais que l'on vit les uns pour les autres. Il s'occupe donc de la société, de l'organisation de la chose publique: des générations futures et du monde dans lequel elles vivront.
Rappel de L'énigme du sphinx:
Un jour Oedipe décida lui aussi d'affronter le Sphinx qui lui donna à résoudre l'énigme suivante :
"Quel être a d'abord quatre jambes, puis deux jambes, et finalement trois jambes?"
Sans hésiter Œdipe répondit : "L'homme", car dans sa prime enfance il se traîne sur ses pieds et ses mains, à l'âge adulte il se tient debout sur ces jambes, et dans sa vieillesse, il s'aide d'un bâton pour marcher."
Se voyant déjoué, le Sphinx se précipita du haut de son rocher et se tua comme l’oracle l’avait prédit.
La rencontre avec le Sphinx me rejoint.
Le texte parle de lui-même.Alors, je me tais.
Lorsqu'on vient à confronter la Sphinx et à vaincre la peur de mourir, la mort n'a plus de prise sur soi et la menace de calamité s'évanouit. Vaincre la peur de mourir permet de recouvrer la joie de vivre.
On ne parvient à accepter inconditionnellement la vie que lorsqu'on a accepté la mort, non pas comme le contraire de la vie mais comme l'une de ses manifestations. Car la vie, qui ne cesse de devenir, entraîne fatalement la mort derrière elle. Vaincre la peur de mourir donne le courage de vivre.
On ne lit pas toujours les commentaires. Ça se comprend. Mais permettez-moi de lire le premier commentaire, celui de Réjean. Comme toujours, sa sagesse et sa perspicacité m'impressionnent.
Il m'a donné l'idée d'une nouvelle trilogie illustrée par des faits vécus.
11 commentaires:
Jacques,
Si je comprends bien Joseph Campbell, le véritable sens de la vie serait que nous apprenions tous à devenir un héros, et il y aurait une infinité de façon de le devenir. C’est à nous de déceler les synchronicités qui sont semées sur notre chemin. C’est cela notre épreuve; si nous parvenons à en tirer les leçons et à les maîtriser, nous nous devons d’en faire le partage avec les autres, afin de poursuivre notre croissance.
C’est vraiment un très beau texte que tu as trouvé là. Je te remercie de l’avoir partagé avec nous !
Bonsoir Réjean,
Je trouve que tu as su trouver une belle façon de décoder et résumer la pensée de Campbell. Je n'avais pas aussi bien capté le défi personnel (devenir un héros). Intéressant!
Pour le reste, c'est aussi ce que je vois. La citation sur le bonheur au début du texte rejoint ma vision. Campbell parle aussi d'intuitions et d'instinct pour guider notre démarche personnelle.
Je termine par une confidence. J'ai reçu aujourd'hui une vingtaine de personnes de ma famille à l'occasion de l'anniversaire de Jacqueline, une tante. Il a été question de mon blogue. On a émis des commentaires très positifs sur ce tes réflexions. Ça m'a plu.
Merci de les partager avec nous comme tu le fais.
Réean,
le véritable sens de la vie serait que nous apprenions tous à devenir un héros?
J'ai beaucoup réféchi à ce commentaire et au reste du paragraphe que tu as écrit. Il est riche, porteur de défis, stimulant pour les méninges.
J'ai beaucoup surfé sur cette piste pour ne pas dire cette vague.
J'y ai trouvé comme un fil conducteur reliant plusieurs billets que j'ai écrit récemment, en particulier sur des modèles, des héros, l'importance d'en avoir ou pas, l'élitisme, la souffrance inacceptable et insensée, etc.
Il y a de la matière pour au moins un billet. J'y travaille. Merci Réjean pour cette inspiration que tu as fait naître en moi.
Bonsoir Jacks,
Billet fort intéressant. Mais l'idée de venir au monde pour la collectivité et pour devenir un héro, c'est quand même improbable. Nous ne sommes pas tous venus au monde avec les mêmes chances, nous n'avons pas les mêmes bagages. L'enfant d'Ethiopie qui meurt de faim comment peut il "être" le "héro", celui qui vit et qui agit pour la communauté. Et puis tous les criminels sont quel genre de héro ? Pour ce qui est du hasard, lui même dépend de nombreux facteurs. Si on estime qu'une personne vit dans une grotte (c'est une exemple) et qu'elle n'en sort jamais, elle n'aura aucune chance d'être frappée par le hasard, d'une rencontre ou autre. On a plus de chance que le "hasard" se fasse en communauté et là est-ce qu'on peut appeler cela le hasard.
Je t'embrasse fort,
Sueanne
Bonjour Sueanne,
Tout à fait d'accord avec toi. Le texte est intéressant. Mais j'y mets les mêmes réserves que toi.
On se rejoint parfaitement. D'ailleurs mon dernier billet porte justement sur le fait que nous sommes inégaux en partant. C'est ce qu'illustre si bien ton poème.
Ils sont inspirants tes poèmes, Suanne. Hier, j'ai passé presqu'une heure à en lire sur ton blogue. Et je me trouvais bien chanceux de pouvoir échanger avec toi comme nous le faison.
Sueanne,
Les pires criminels aussi peuvent, si le hasard se présente devant eux par le biais d’un événement ou d’une rencontre exceptionnelle, avoir soudainement un éclair de lumière qui les amène à réfléchir profondément à leurs mauvais agissements du passé, et à les regretter sincèrement. Cela se voit souvent dans les prisons. Jacques a d’ailleurs déjà mentionné un livre écrit par un de ses grands amis, « curé de prison ». Ils peuvent alors changer complètement de valeurs, et passer à leur sortie de prison, le reste de leur vie à faire du bien autour d’eux, par le bénévolat.
On ne vient pas au monde criminel, on le devient, au hasard des vicissitudes rencontrées dans notre vie. Et comme je crois à la réincarnation, si la lumière ne se fait pas dans cette vie, elle pourra se faire dans une vie future. Alors, peu importe le genre de vie que l’on mène actuellement, notre âme elle, ne pourra qu’évoluer, peu importe le temps que cela lui demandera. Elle a l’éternité devant elle.
Je t'embrasse !
Sueanne,
C'est après être tombé dans la pire noirceur, que j'ai commencé à voir un peu de lumière dans ma vie. C'est quelque chose que j'ai de la difficulté à décrire, mais la façon de voir la lumière est propre à chacun, et cela peut se faire même dans la misère la plus grande. C'est de cela dont j'ai témoigné dans mon blog de la Porte Bleue.
Réjean,
Ce que tu racontes fait beaucoup de sens. Il y a plusieurs façon d'avancer. Je crois qu'on peut le faire lentement, mais sûrement. On peut aussi descendre pour mieux rebondir.
Dans cette dernière hypothèse, on a peut-être des chances d'aller plus loin, créer une vague.
En effet Jacques,
Les chocs vécus, plus ils sont grands, ne peuvent qu'entraîner une plus grande prise de conscience en cas d'acceptation et de compréhension des leçons qui en sont tirées.
Les occidentaux en quête d'identité spirituelle, n'ont-ils pas tendance bien souvent, à rechercher la sagesse auprès de grands maîtres issus de milieux pauvres, comme en Inde, par exemple.
Wahou, il y a quelques années les blogs étaient là pour suivre une mode mais là je suis comblé.
Je crois, aprés avoir vu ton blog que ce n'est pas que TON histoire que tu contes ici dans l'idée de comprendre les mythes que l'on nous enseigne, je suis néanmoins frappé par la puissance du texte, on sent que cet état de "Comprendre" de "fait" te touche beaucoup. Chercher le pourquoi du comment c'est ...
Au delà de toute considération d'ordre stylistique ou autre, c'est cela le plus important et c'est à mon sens ce qui fait la différence entre quelqu'un qui raconte et quelqu'un qui "fait vivre". Ton article m'a fait vivre.
J'ai lu ta petite remarque chez courrier noir, ça m'a fait venir en 2secondes chez toi.
Très touchant ce commentaire, Maurice
Ce qui m'impressionne, c'est votre perception si juste de ma source d'inspiration. Les faits vécus que je relate ne visent pas à raconter mon histoire, mais à partager mon vécu en souhaitant qu'il soit profitable.
C'est un échange qui me permet aussi d'avancer comme si j'avais l'occasion d'emprunter un même sentier au hasard des rencontres.
Merci d'être là et d'enrichir ma réflexion par votre présence.
Enregistrer un commentaire