mercredi 28 juillet 2010

Baie Johan Beetz et son Prince


Une belle prise! Dans un paradis de chasse et pêche, Laure a déniché cette merveille: une assiette de service. Si au début du siècle dernier, une belle fiancée n'avait pas été victime de pneumonie, cette belle pièce de vaisselle ne ferait pas partie de notre patrimoine familial. Une autre oeuvre du hasard. Un malheur, un chagrin inconsolable et voilà tout un univers chaviré.

Johan Beetz, l'amant éprouvé, a voulu fuir, tout abandonner pour panser ses plaies. Il a traversé l'Atlantique et a profondément transformé l'univers de la Côte-Nord. La puissante compagnie de fourrure de la Baie d'Hudson a dû battre en retraite devant ce petit homme.

En allant vers Natashquan, à 65 km de Havre Saint-Pierre, on ne peut manquer le château sorti comme de nulle part. En 1996, le prolongement de la route 138 a permis de relier cette municipalité à celle de Havre-Saint-Pierre, et ce faisant, d'en rompre l'isolement. Et pourtant, le hameau ne date pas d'hier. Radio-Canada en a fait un reportage dans son émission: Histoires oubliées.

Le reportage ne fait que mettre l'eau à la bouche. Mais on a tout de même le temps de voir le vaissellier dans lequel Laure a repéré la pièce de collection qu'elle a rapportée. Pour bien se situer, reprenons le tout du début.

Johan Beetz est né le 19 août 1874 au chateau Oudenhouven à Bootmeerbeek, forteresse médiévale du Brabant belge. Son histoire est fascinante. Noble, très riche, très instruit et très cultivé, rien ne le préparait à aboutir dans un coin perdu de la Côte-Nord au début de siècle dernier.

Il est le fils de Johannes Beetz et de Céline Verzyl, avocate de profession. Johannes Beetz décède alors que son fils est âgé de deux ans. Céline Verzyl se remarie avec un major anglais, Walter Turner.

Au cours de sa jeunesse, il visite le Maroc, l’Algérie et le Congo pour y pratiquer la chasse. Il participe à des fouilles archéologiques. Il étudie la médecine et la biologie. Sa fiancée, Marthe, meurt suite à une pneumonie.Source: Wikipedia


Quand il a acheté son domaine, il ne s'attendait pas à trouver la cabane qui s'y trouvait. Aucune comparaison avec le château de Johan Beez allait y faire construire plus tard. Si on oublie les deux tours de côté, on peut remarquer une certaine similitude entre les deux châteaux. Du moins, c'est ce que Johan Beetz avait voulu.



Voici un bref aperçu de sa biographie que l'on retrouve dans le Répertoire de l'Office Nationale du Film (ONF).

Résumé
Qui croirait à cette épopée d'un jeune aristocrate belge du tournant du siècle, dont la fiancée meurt subitement et qui, pour oublier son chagrin, débarque un jour à Piastre-Baie, sur la Côte-Nord du Québec? Pourtant, l'homme a bel et bien existé. En témoignent ce village rebaptisé Baie-Johan-Beetz à sa mémoire, le dernier des onze enfants nés de son union avec une belle Métisse, et le récit savoureux d'anciens Innus sur les aventures de l'Européen à la moustache retroussée. Petit de taille, Johan Beetz est devenu un grand homme aux yeux des Innus grâce à l'amitié profonde qu'il vouait à ce peuple des grands espaces. Passionné de nature, de chasse et de pêche, il fera l'élevage des renards et apprendra aux autochtones à ne plus troquer leurs peaux contre une bouchée de pain.

La réalisatrice innue Joséphine Bacon s'est rendue en Belgique à la rencontre du propriétaire de l'ancien domaine de Johan Beetz. Elle y a découvert un sympathique chef cuisinier, Philip De Buck, qui a accepté de traverser l'Atlantique pour préparer un repas de fête en l'honneur d'Henri, 84 ans et dernier fils vivant de Beetz. Parallèlement se déroule un grand rassemblement d'anciens, organisé en plein air par les Innus. L'alternance des images semble une invitation à poursuivre le dialogue entre deux mondes.


Source: ONF: Le petit grand européen

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