dimanche 27 avril 2014

Entre terreur et bonheur


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J'ai toujours détesté l'intimidation. Je m'empresse d'ajouter que je ne me souviens pas en avoir été victime. J'ai eu de la chance.  Mais, depuis hier, un événement me hante. Je me suis endormi en y pensant. Et en me réveillant, la même idée m'est revenue aussitôt en tête.

Avant de vous parler problème, voici le contexte. Nous avons passé notre congé de Pâques dans notre résidence de Sherbrooke et avons visité les enfants. Ce fut très agréable. Nous avons emprunté le chemin du retour jeudi, le 24 avril. Il faut se rappeler qu'entre notre maison de Sherbrooke et notre résidence de Havre-Saint-Pierre, il y a une distance de 1150 kilomètres.

En arrivant sur le traversier de Tadoussac, nous avons eu une belle surprise. Dans les haut-parleurs, on pouvait entre une composition de notre fils Jipé: Adèle.


Traversier de Tadoussac, 25 avril 2014



En cours de route, le vendredi 25, nous nous sommes arrêtés dans un Tim Horton pour nous dégourdir les jambes et prendre un goûter. Un fois installés à notre table, nous avons vu trois ados âgés environ de 14 à 16 ans se diriger vers le comptoir pour commander. Ils ont demandé de l'argent à la caissière. Elle a refusé. Ils sont sortis dehors. On pouvait les apercevoir comploter par la fenêtre. Je les ai croisés du regard. Finalement, ils sont entrés à l'intérieur du restaurant et se sont installé à une table près de la porte pour y attendre la serveuse qui venait de terminer son travail.

Ils ont voulu lui bloquer le passage. Un des ados a répété qu'il voulait de l'argent. Elle a dit lui avoir donné 40$ la veille. Elle a pressé le pas et s'est dirigée vers la sortie. L'ado lui a lancé: Si tu t'en vas, je vais te battre. Elle est sortie quand même. Les 3 ados l'ont suivi. L'un d'eux a dit aux autres: Je vais l'attraper en ajoutant un terme injurieux.

Tout ça s'est passé sous nos yeux sans que personne ne réagisse. Indigné, je suis sorti. J'ai vu le plus grand des ados avec la fille au bout du mur extérieur. Je me suis avancé vers eux et j'ai demandé à la jeune serveuse si on l'importunait. Elle a hésité et m'a dit: Non. Ça va. Merci monsieur. L'ado m'a fait un sourire comme pour me prouver qu'il était inoffensif. Décontenancé, j'ai quitté les lieux sans trop savoir que faire.

J'ai repris la route. Nous avions encore quelques centaines de kilomètres à parcourir. La route est accidentée, ce qui n'empêche pas la limite de vitesse de demeurer élevée. Il y a beaucoup de gros camions qui roulent joyeusement. La météo prévoyait de la neige.

Route 138, avril 2014

Route 138

Route 138 Vigneault Transport, Havre-Saint-Pierre
 

La route était belle et agréable. Mais tout à coup un épais brouillard s'est abattu sur nous. C'est comme si la nature avait voulu emprunté l'ambiance ressentie dans ma tête.

Je repensais à la scène d'intimidation et à ma réaction. J'avais l'impression que j'aurais du faire plus. Mais quoi? Est-ce que j'aurais dû faire plus, appeler la police, suggérer à la jeune fille de le faire. J'aurais pu aussi rendre une photo de la scène. J'avais une caméra avec un télé-objectif.

Mais non. Je n'ai rien fait. C'est drôle comment on peut se sentir démuni dans ce genre de situation. Les employées du restaurant avec qui la jeune fille travaillait ont certainement été témoins de ce qui se passait.

Pourtant, l'intimidation, c'est affreux, intolérable. Je suis souvent surpris de voir cette impuissance à réagir, même dans les cours d'école où j'ai déjà vu des scènes disgracieuses. Il y a autant de méchanceté que de bonté dans le cœur de l'homme. Les deux viennent me chercher. On ne peut imaginer jusqu'où la méchanceté peut aller. L'histoire nous en a donné des exemples effrayants et elle nous en donne encore beaucoup trop. Même les Nations Unis sont totalement impuissantes dans la plupart des cas.

J'ai fait quelques fouilles sur internet et j'ai trouvé le lien suivant: Intimidation, harcèlement, Frédérique Saint-Pierre, collection du CHU Saint-Justine pour les parents.

Voici un court extrait de la présentation du livre:
Loin de constituer un phénomène banal, cette forme de violence et de pouvoir sur l’autre est un sérieux et préoccupant problème social qui suscite de l’incompréhension, de l’indignation de même qu’un sentiment d’impuissance et de détresse. Nombreux sont les jeunes qui se sentent isolés, sans voix et sans espoir devant l’intimidation et le harcèlement.

J'avoue que ce genre de situation me trouble un peu. J'ai du chagrin à l'idée de tout ce qui existe sur notre planète en terme de violence et d'intimidation.

Quand les hommes vivront d'amour
Il n'y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours
Mais nous nous serons morts, mon frère


 (Raymond Lévesque).

Le chemin du retour fut beaucoup plus long qu'à l'habitude à cause du brouillard. Et heureusement, un événement intéressant m'attendait en entrant à la maison. Il y avait un courriel de mon fils Jipé Dalpé. Il faisait référence à une expérience assez extraordinaire qu'il a l'occasion de vivre avec Vincent Vallières en milieu scolaire. Comme le hasard fait bien les choses, le collège dont il parle, je le connais très bien. Ce collège (le Collège St-Maurice) est voisin du séminaire de St-Hyacinthe où j'ai fait mon cours classique il y a fort longtemps. Ma sœur Micheline y a fait ses études.


Jipé Dalpé au collège St-Maurice

 

Voici un extrait d'un article paru dans Le Courrier de St-Hyacinthe. Dans le cadre de sa tournée, Vincent Vallières s'est associé au multi-instrumentiste Jipé Dalpé afin d'offrir aux salles de spectacle et aux écoles secondaires de certaines régions des rencontres portant sur la culture québécoise. À Saint-Hyacinthe, les étudiantes du Collège Saint-Maurice ont eu la chance d'assister à un atelier d'écriture préparatoire en vue du spectacle de Vallières présenté aux groupes scolaires le 24 avril en après-midi.       

C'est grâce à une bourse de 30 000 $ offerte par Leonard Cohen au Conseil des arts et des lettres du Québec que Vincent Vallières peut réaliser sa tournée scolaire. Tout comme le voulait Cohen, l'auteur-compositeur-interprète contribue au rayonnement et à la promotion de la chanson québécoise et redonne, à sa façon, à la collectivité.

« Ce projet nous permet une proximité nouvelle avec les jeunes, a expliqué Vincent Vallières. On entend un peu partout que les jeunes ne sont pas intéressés par la chanson et par la culture québécoise, qu'ils n'ont pas de projet. En les rencontrant sur leurs territoires, on constate que ce n'est pas du tout le cas et que la plupart des jeunes ont beaucoup de respect, d'ambition, de projets et qu'ils vont tout faire pour les réaliser. »

Collaboration essentielle


Dans le but de préparer les jeunes à la portion conférence des spectacles, Jipé Dalpé, qui a assuré les premières parties de Vallières pendant sa tournée Le monde tourne fort, effectue la tournée des écoles.

« Nous n'en sommes qu'au début de la tournée des écoles et la réponse est étonnante, a avoué l'artiste. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre parce que parfois les jeunes peuvent trouver la poésie quétaine et avoir l'air désintéressé quand il s'agit d'écriture, mais finalement, tout se passe bien! » « Le but de l'exercice est de produire assez rapidement et de voir comment les jeunes peuvent se servir de leur imagination, partir de rien et finir avec quelques phrases, des idées et surtout l'envie de continuer. Tout le monde a réussi l'exercice, les étudiantes ici ont écrit des choses vraiment intéressantes et on voit qu'il y en a plusieurs qui ont des talents d'auteurs », a admis Jipé .

 

La vie est ainsi faite. On côtoie continuellement le meilleur et le pire de la race humaine.

Quand les hommes vivront d'amour
Il n'y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours
Mais nous nous serons morts, mon frère

Ces paroles sont celles d'un grand poète québécois: Raymond Lévesque.
Nous avons besoins d'un peu plus de poète et d'un peu moins de promoteurs financiers.
Malheureusement, ce n'est pas ainsi que raisonnent nos politiciens et ceux qui prétendre qu'il faut penser Économie d'abord.

Petite parenthèse:

 
Le Festival Aurores Montréal revient aussi pour une deuxième année, du 19 au 25 mai 2014.
Cet événement est organisé par des professionnels français avides de nouvelle musique québécoise. Monique Giroux agira à titre de porte-parole alors que Dear Criminals, Jipé Dalpé, Groenland et Caracol comptent également parmi les têtes d'affiche. Aurores Montréal se veut un festival «francophone des musiques actuelles canadiennes» et «un tremplin parisien pour les artistes québécois émergents».(Source: La Presse, printemps québécois à Paris)

 http://www.sortiraparis.com/scenes/concert-musique/articles/58361-le-festival-aurores-montreal-2014-gagnez-vos-invitations




22 commentaires:

manouche a dit…

Des psy ont longuement commenté ce fait divers très récent : à Paris harcèlement dans le métro subi par une jeune fille au milieu des voyageurs indifférents...

Zoreilles a dit…

Tu as assisté, impuissant, à une scène d'intimidation. Cela nous bouleverse à chaque fois. Tu as offert ton aide, on l'a refusée, c'est troublant en effet. Quand on te lit on a l'impression que cette fille cautionnait le comportement de ces adolescents. Pourquoi???

Au même moment, ton fils, avec d'autres, travaille à faire émerger le meilleur chez nos jeunes et ils sont témoins de belles promesses d'avenir chez la jeune génération.

Voilà comment le meilleur et le pire se côtoient... Il arrive même que le meilleur et le pire cohabitent dans la même personne!

« Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » disait la maxime. Il n'y a que la solidarité pour arriver à contrer les effets de l'intimidation.

Barbe blanche a dit…

La jeune fille savait elle, que une fois le vieux monsieur parti, c'est elle qui mangerait la volée et qui devrait payer, alors, elle a préféré se taire et ainsi, espérer un peu de répit.
Le pire et le meilleur se côtoient
c'est un peu comme si pour être capable d'apprécier le meilleur, il faille rencontrer le pire.

Sur le plan politique, actuellement, je constate, que le pire et le pire s'unissent pour noyer les citoyens dans une mer de
fiente un peu plus puante au fur et à mesure que passent les jours.
Pauvre Québec.

Dédé a dit…

Bonjour mon ami.
Ton post réveille en moi une certaine indignation. Dans une ville de France il y a quelques jours en arrière, une jeune femme a été harcelée sexuellement dans une rame du métro. C'était en fin de soirée, personne n'a rien fait.
Au moins, tu as été voir ce qui se passait à l'extérieur et c'est très important.

Peut-être que la police aurait pu faire quelque chose, peut-être pas. On ne le saura pas.
Dans des cas comme celui-là, il n'est pas facile de prendre une bonne décision. On se sent mal sur le moment, on se sent mal après.

Moi j'en veux à ces gamins qui se croient parfois tout permis. Je ne dis pas qu'ils sont tous pareils mais il y a quand même des cas qui mériteraient des paires de claques, voire plus. Heureusement qu'il y a tous les autres qui méritent notre considération, qui font des études, apprennent des métiers et construisent notre monde futur.

On côtoie donc le pire et le meilleur tous les jours. J'en sais quelque chose de par le travail que je fais mais comme tu le sais et comme tu l'écris souvent, il y a tellement de belles choses qui compensent les mauvaises choses.

Petit clin d'œil: je suis allée dans un collège moi aussi. Le collège de Saint-Maurice.
Je te laisse le lien. http://www.lyca.ch/

Et je vais aller écouter "Adèle". Je t'embrasse

Dédé a dit…

>barbe-blanche: c'est partout pareil, à nous de continuer à nous indigner et de rester attentifs. ;-)

Dédé a dit…

encore un lien pour toi sur Saint-Maurice.
http://www.abbaye-stmaurice.ch/abbaye.html

Jackss a dit…

Manouche,

Je ne peux comprendre cette indifférence. Le silence est notre pire ennemi. Mais à la rigueur, on peut se dire qu'on trouvera toujours des agresseurs bêtes et méchants. On trouvera toujours des témoins complices où indifférents. Mais avec tous nos moyens modernes de surveillance et d'interventions, je crois impardonnables que les autorités compétentes ne prévoient rien pour agir.

Jackss a dit…

Zoreilles,

Tu as tout à fait raison. « Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » disait la maxime. Il n'y a que la solidarité pour arriver à contrer les effets de l'intimidation. Plusieurs catastrophes auraient pu être évités si spontanément tout le monde avaient su serrer les coudes devant des menaces qui ont fini par dégénérer de façon inquiétante.

Aujourd'hui, on le vit encore au quotidien. Devant des évidences, on préfère souvent fermer les yeux. Quand vient le temps de faire des choix politiques, on préfère le faire en fonction de ses intérêts et la peur a vite fait de paralyser la majorité. Barbe blanche l'exprime très bien.

Je ne peux m'empêcher de penser à cette fameuse phrase de Jean-Paul II: N'ayez pas peur!

Jackss a dit…

Barbe blanche,

Je crois que tu as vu très juste. La jeune fille savait elle, que une fois le vieux monsieur parti, c'est elle qui mangerait la volée et qui devrait payer, alors, elle a préféré se taire et ainsi, espérer un peu de répit. C'est l'impression que j'ai eu. D'où mon malaise et mon sentiment d'impuissance.

Nos élites politiques déçoivent. Le courage politique, ce n'est pas la marque de commerce de la majorité de nos élus. La peur est une arme redoutable qu'ils savent utiliser à souhait.

Il existe des politiciens véreux, corrompus et profiteurs. Il y en a d'autres très sincères, compétents et soucieux de l'intérêt public.

Le plus désolant, à mon avis, c'est l'incapacité de la majorité à faire la différence. On dirait qu'on a beaucoup de difficulté à reconnaître le vrai visage de l'un et de l'autre.

Jackss a dit…

Whow! C'est fascinant Dédé ce collège où tu as étudié.

Je suis allé voir les deux liens que tu m'as laissés:

http://www.lyca.ch/ et
http://www.abbaye-stmaurice.ch/abbaye.html

C'est éblouissant comme décor. Quelle chance tu as. Et penser que l'origine du monastère date de l'an 300, c'est impressionnant. À mon âge, un siècle, ça ne me semble plus très long. :-)

Je n'ai pu m'empêcher de sourire à l'idée de cet autre hasard qui vient s'ajouter à la liste de ceux que nous avons déjà relevés.

Merci d'être encore venu me rendre visite sur mon blogue. C'est toujours enrichissant et apprécié. Ce que tu exprimes me rejoint infaïblement beaucoup.

Dédé a dit…

J'ai eu de la chance oui. Etudier dans un tel collège forge le caractère. L'année prochaine, l'abbaye va fêter ses 1500 ans d'existence. Une invitation a été lancée au pape François. Peut-être qu'il viendra... ou pas.

Je t'embrasse

Jackss a dit…

Bonjour Dédé,

À vrai dire, ton propos me redonne un peu ma bonne humeur. Il apporte une certaine fraîcheur dont j'avais besoin. Tu as pu voir sur le blogue de Zoreilles que mon humeur n'était pas à son meilleur.

Ici, au Québec, nous n'avons plus la possibilité d'avoir un médecin de famille si nous n'en avons pas déjà un. Et pourtant nous en avons plus par habitant que la plupart des pays industrialisés.

Tu as écrit Chez Zoreilles : Si le Québec est dirigé par un médecin, est-ce parce que la société est malade? J'adore cette réplique. Je crois que je vais la réutiliser. Le plus triste, c'est que tu ne pouvais pas dire si vrai. Tu as très bien compris notre réalité.

Nous manquons de médecins et nous ne sommes pas dirigé par un, mais 4 médecins:
- le Dr Philippe Couillard, premier ministre
- le Dr Gaétan Barette, ministre de la santé
- le Dr Bolduc, ministre de l'éducation
- le Dr Robert Iglésias (frère du chanteur Julio Iglésias), adjoint parlementaire du Dr Couillard.

À mon avis, tous ces docteurs n'ont pas la compétence pour les postes qu'ils occupent. Les établissements de santé sont parmi les plus mal gérés ici. Il n'est pas rare de devoir attendre plus de 14 heures sur une chaise dans une salle d'urgence. Ce n'est pas le cas dans les cliniques vétérinaires.

Je suis encore renversé par la beauté du collège où tu as étudié. Un vrai plaisir pour l'œil. Tu as de la chance. J'aimerais bien voir la Suisse un jour. On en dit tellement de bien.

Actuellement un couple d'amis que nous considérons parmi nos meilleurs sont en Suisse. La dame est d'origine Suisse. Elle visite sa famille. Les deux ont une profession bien noble: ils sont tous deux médecins. Ironiquement, j'ai fait une année de médecine à l'université de Montréal. J'avais comme projet d'aller poursuivre mes études en Suisse au moment où j'ai rencontré Laure. Cette dernière à toujours travaillé dans un hôpital. C'est encore le cas.

Je connais bien les hôpitaux puisque j'y suis né.

Grand-Langue a dit…

La fille n'avait aucun choix, elle devait refuser votre aide, c'était une question de survie.

Qu'est-il advenu par la suite? Son martyre s'est probablement poursuivi.

Cependant, votre intervention aura démontré aux jeunes qu'il existe des recours, qu'il existe des gens vers qui on peut se tourner. Le message fut entendu par la jeune fille mais aussi par les voyous.

Moi je vous félicite. Si les autres personnes présentes avaient fait la même chose, les trois jeunes se seraient peut-être sentis minoritaires.

Grand-Langue

Jackss a dit…

Grand-Langue,

J'ai toujours apprécié tes commentaires, ton jugement.
Mais cette fois, je trouve celui-ci particulièrement intéressant. C'est sûr que tu décodes bien le message que je voulais livrer plus ou moins inconsciemment: leurs faits et gestes été observés.

De plus, si nous avions été quelques-uns à nous manifester spontanément, le problème aurait probablement été réglé pour la jeune fille, du moins à son travail. Ceci aurait probablement été plus efficace qu'un appel à la police.

Merci pour ton commentaire.

Jackss a dit…

Je remarque qu'il y a de moins en moins d'audience sur nos blogues. Il s'agit peut-être d'une mode qui s'éteint.
Il y a tellement de médias sociaux. C'est à se demander s'il y a toujours un intérêt réel. Ce n'est pas l'intérêt qui manque pour moi, c'est de savoir si je raconte intéresse encore ceux qui ont la gentillesse de me visiter.

Beaucoup de blogues disparaissent ou se font plus discret. C'est correct. Mais il est possible que je ralentisse à mon tour. pourtant, ce ne sont pas les sujets palpitants qui font défaut.


Bonne fin de semaine.

Zoreilles a dit…

Je remarque la même chose que toi, Jacks. Il y a des mois que je me dis que j'écris un dernier billet...

Il me semble que sur nos blogues, on vit sur du temps emprunté.

Pourtant, ceux qui restent valent la peine qu'on reste, ce sont des gens de qualité, des gens qu'on aurait comme amis dans la vie réelle. On s'attache à eux et eux à nous. C'est pour eux que j'ai encore parfois (mais de moins en moins souvent) la motivation d'écrire un billet de temps en temps... Un petit dernier...

Et pourquoi ça nous dérange? Parce qu'on voit s'étioler et tomber dans l'abandon d'autres blogues auxquels nous sommes fidèles, parce que certains ne répondent plus aux commentaires ou ne visitent plus les autres. On commence à ressentir parfois une sorte de barrière, celle de l'incommunicabilité. On a quelques attentes, qu'on le veuille ou non.

Ça me fait penser quand on était petits et qu'on jouait à la cachette, à Police délivrance, au hockey bottine dans la rue et que quelques-uns devaient rentrer souper. Ça ne nous tentait plus de jouer nous autres non plus!

Je blogue depuis janvier 2007, j'ai connu l'effervescence des belles années. Je regrette que les blogues n'aient pas été des réseaux sociaux plus durables.

Zoreilles a dit…

Tiens, je pensais à quelque chose et je suis revenue...

Dans ma liste des blogues-amis (autrement dit mon réseau) il y a des blogues qui ne publient rien depuis des mois. J'hésite toujours à les supprimer. Je me dis que ces gens sont peut-être tombés malades ou ils vivent un moment difficile. C'est plus fort que moi, comme je suis attachée à eux, je m'inquiète de leur sort quand ils disparaissent sans un dernier au revoir.

Si j'avais un souhait à faire, ce serait que les blogueurs qui abandonnent prennent un petit 5 minutes pour nous le dire qu'ils abandonnent. Ainsi, on saurait, on n'aurait plus d'attentes, on arrêterait de se cogner le nez sur une porte fermée. On aurait l'occasion de leur dire merci, de se laisser sur une belle note de respect et d'amitié.

Jackss a dit…

Bon samedi Zoreilles,

Tu viens encore démontrer à quel point nous vivons au même diapason. On trouve toujours une oreilles attentive chez toi et surtout, le sentiment d'être compris. C'est parfois tout ce qu'il faut.

Nous investissons beaucoup de nous-mêmes dans nos billets. On ne peut blâmer nos amis et visiteurs d'être moins présents. Il y a tellement des moyens de communications très riches de nos jours. Les diffuseurs de moyens de communications conventionnels ont les mêmes problèmes que nous.

Voici un article de Jean-François Lisée sur les jeunes et leurs sentiments d'appartenance.

les jeunes et leur appartenance politique

Je prévois faire beaucoup de tourisme cet été. Nous avons encore comme projet d'aller aux Îles-de-la-Madeleine. Je ne pourrai sûrement pas résister à la tentation d'en parler et présenter des photos. Laure a une fille dans son équipe qui vient de cet endroit. Il paraît qu'elle est douée d'une gentillesse légendaire.

Réjean Mélançon a dit…

Pour ma part, je suis toujours présent sur ton blog ainsi que sur d'autres, c'est juste que je n'ai plus le goût de commenter. J'ai mes raisons à cela. Je me contente de vous lire.

Jackss a dit…

Merci de cette précision Réjean

Je dois admettre que j'ai toujours à l'esprit ce que tu viens d'exprimer. Je suis heureux que tu sois toujours là de la façon qui te plait le mieux. Les précisions que tu avais apportées à ce sujet étaient claires et je les respecte.

Je dois également ajouter que je pense souvent à ce qui peut te venir à l'esprit au moment où je rédige mes billets. Tu as une pensée profonde et particulièrement réfléchie. Le seul fait de savoir que tu es toujours là, même discrètement, est précieux.

La vie est un long cheminement qui nous mène en bout de ligne dans une dimension difficile à verbaliser assez bien pour lui rendre justice. Ce fut le défi de plusieurs grands penseurs et non les moindres.

Merci de ton commentaire, Réjean.

Barbe blanche a dit…

Il arrive parfois, d'être entre la terreur et le bonheur,
la terreur d'écrire et de publier pour sois et seulement sois, de ne pas être lu, de ne pas avoir de réactions à nos images,
puis, un jour, nous recevons un commentaire, une réflexion, d'un vieil ami, ou d'une amie silencieuse depuis un certain temps, et c'est le bonheur qui fleurit à nouveau.
Souvent, nombre de visiteurs ne disent rien, mais ils reviennent faire un tour, prennent le temps de visiter un peu plus longtemps et là, le goût de continuer refait surface.
Je regarde de temps à autre, le nombre de visiteurs ici, et d'où ils viennent, et parfois, de belles surprises se présentent.
Plusieurs viennent de chez Zoreilles, d'autre de chez Jackss, d'autre de chez Croco,
Il est intéressant aussi, de voir de quel pays ils viennent, actuellement, chez moi, le gros du traffic de la journée vient des États Unis,ils sont environ, 200 en ce moment, à fouiller mes images. Qu'est ce qui les a attirés ici, j'en sais rien, mais, est ce vraiment si important de le savoir?

Jackss a dit…

Barbe blanche

Au fond, tu as bien raison. Peu importe le nombre de , il y a des amitiés et une complicité qui crée. Il ne faut pas oublier non plus le nombre imposant de visiteurs qui viennent d'un peu partout. Comme toi, je suis parfois intrigué du nombre de visiteurs qui viennent en grand nombre de pays comme la Russie, l'Irak, l'Ukraine, la Chine, le Liban, la Pologne. On se demande ce qui a bien pu les attirer.

Souvent, il s'agit de billets écrit en 2008 ou 2009. Je prends souvent plaisir à relire les billets en question. C'est un peu comme un journal personnel, une occasion de réfléchir soi-même sur des problématique, développer son habilité à exprimer et transmettre clairement des idées, participer à une pensée globale universelle.

Voilà autant de raison pour continuer même si, en apparence, il y a des période plus tranquille. Je partage aussi de façon plus particulière le goût de faire connaître en photos un coin de pays que j'aime bien.