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Laure et Jean-Philippe, en visite sur une ile de l'Archipel Mingan, 2009
Il est bien vrai que nous devons penser au bonheur d'autrui ;
mais on ne dit pas assez que ce que nous pouvons faire de mieux pour ceux qui nous aiment, c'est encore d'être heureux. [Alain]
Extrait des Propos sur le bonheur
Dernièrement, Yves, mon frère aîné, m'a envoyé des photos qui ont été prises à différentes époques. Avec sa caméra numérique, il a reproduit certaines diapositives que j'avais prises. C'est le cas de la photo dans l'en-tête du billet où l'on voit le père Vander Heiden.
J'ai connu à cette époque des situations pratiquement inconcevables de nos jours. Il y a eu, par exemple, ce party où la principale attraction était le Père Vander Heyden. Il aimait être invité dans des partys, animer des discussions. Je n'y ai assisté qu'une seule fois. Mais je m'en souviens encore comme si c'était récent. Il nous avait proposé ce sujet de discussion à débattre entre nous: est-ce que la recherche du bonheur devrait guider toute notre vie, tous nos faits et gestes? Je ne cache pas qu'à cette époque, on disait souvent qu'on devait vivre en fonction du Paradis. Ce n'était pas la vision du Père Vander Heyden.
Elle m'avait fasciné. Selon lui, la recherche du bonheur était toute naturelle et devait nous servir de guide. Il nous l'a présenté comme un code inscrit dans la nature pour nous dire si nous étions dans la bonne voie. Le fait de ne pas nous sentir bien dans notre peau devait nous amener è une forme de réflexion, d'auto-critique, de remises en question. C'est ce que j'ai toujours cru depuis. Je n'ai pas toujours réussi à le vivre. Mais c'est ce que j'ai cherché à faire.
Je crois qu'à l'heure actuelle, nous ne manquons pas d'occasion de remises en question. Et ce, à plusieurs points de vue, plusieurs niveaux, plusieurs routes et plusieurs ponts.
Regardez ce qui rend les gens heureux autour de vous et vous aurez les meilleures leçons de vie. C'est la meilleur façon de savoir ce qui est bien et ce qui ne l'est pas. La semaine dernière, j'ai vu le bonheur. Et il était tout près d'ici, animé par une dame Cassivy dont le père a construit le Bateau de croisière: le Calculot. Voir La tournée des iles inc. Elle dit avoir commencé à travailler comme guide touristique à l'âge de 16 ans, pour le plaisir. Au début, elle ne demandait rien pour le faire. Je crois en l'importance de l'attachement à nos racines pour être heureux. Il faut aimer, respecter et protéger la terre qui nous entoure.
Tournée d'iles de l'Archipel Mingan, juillet 2011
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Les monolithes de l'Archipel Mingan ont pris des centaines de millions d'années à se former. C'est la plus grande concentration de monolithes au Canada. Leurs formes sont étonnantes. Le poète Rolland Jomphe de Havre-Saint-Pierre leur a toutes donné un nom. La photo qui précède, c'est la dame de Napiskau. Les hommes voient des fesses, des seins, et une petite tête. Sous les yeux des dames, on voit autres choses.
Cliquez pour mieux voir Ces monolithes sont faits de roches calcaires. Une compagnie de pétrole, la Dome Petroleum avait fait l'acquisitions des iles en 1979. Elle voulait réduire les monolithes en poudre pour en faire de la chaux. Les habitants de Havre-Saint-Pierre ont été en furie en apprenant la nouvelle. Le bonheur que procurait ces richesses naturelles ne pouvait être menacé sans provoquer de fortes réactions. Le bonheur est toujours fragile, comme le monolite sur la photo qui précède. Celui de droite, baptisé Le Pot de Fleur, n'est plus qu'un amoncellement de pierre. Il s'est écroulé un peu comme un viaduc de Montréal.
Heureusement, la plupart sont encore là pour plusieurs dizaines d'années sinon plus, à la condition d'être protégés. La population de Havre-Saint-Pierre a demandé l'aide du gouvernement du Canada pour faire des Iles Mingan un immense parc préservé. Il l'a fait en 1984 et s'est parfaitement acquitté de sa mission de protection de cette nature unique.
Mais lorsque le gouvernement du Canada est devenu propriétaire des iles, un certain René Lévesque fut en furie à son tour.
De nos jours, je dois avouer que le gouvernement du Canada prend davantage soin du territoire du Québec que ne le fait notre propre gouvernement du Québec, du moins sur la Côte-Nord. Allez voir ce qui se passe en Gaspésie, aux Iles de la Madeleine, sur l'Ile d'Anticosti. On a même enlevé le kiosque qui permettait de réserver des séjours à l'Ile d'Anticosti à un taux fort intéressant comprenant l'avion, l'hôtel, des repas gastronomiques et plusieurs taux guidés. Le tout pour 499$. C'est comme si on ne voulait pas que les touristes voient ce qui se passent sur cette ile, le sort que l'on réserve à la terre.
Il n'y a pas de quoi être heureux. Faudrait que j'en parle au Père Vander Heyden...
9 commentaires:
Moi aussi, je n'ai que de bons souvenirs du pensionnat.
Et que dire des coupures tout azimut du gouvernement du Québec partout, partout ...
Tu sais les jeux de coulisses qui se passent présentement pour posséder les richesses minérales de l'Ile d'Anticosti...
À suivre de très près!
On voit que tu as une belle culture du Nord, Le Factotum
Ce que tu as à dire m'intéresse toujours. Tes préoccupations me rejoignent. Je ne sais pas tout ce qui se brasse sur l'Ile d'Anticosti, mais j'en sais suffisamment pour savoir qu'il y a de quoi s'inquiéter. Et la presse est de plus en plus muselée.
Les pétrolières, les minières et nos gouvernements en profitent. Je voyais que Petrolia a poursuivi Le Soleil pour 300 000$ avait révélé qu'elle ne payait pas un sou de redevances pour le gaz qu'elle exploite en Gaspésie. Le journaliste avait dit que c'était du vol.
La compagnie n'a pas eu gain de cause. Mais ça donne une idée de l'intimidation que ces compagnies peuvent exercer sur ceux qui osent informer. Il ne reste que nous.
Peut-être parce que je suis en semi-vacances... j'ai plus le goût d'intervenir sur la partie « recherche du bonheur » que sur toute autre, je prends une pause de toutes mes préoccupations habituelles sociales, politiques, environnementales, etc. Mais c'est pour mieux rebondir!
Ce dominicain qui t'a inspiré jadis, sais-tu quoi? Il m'inspire aussi. Comme Roland Jomphe m'inspirait, poète amoureux de la vie, de la nature humaine, de son coin de pays, de la mer, etc. Comme mes trois tantes religieuses (des grandes-tantes plutôt) m'ont inspirée par leur vécu, dans tout le bonheur qu'elles savaient fabriquer, semer, et entretenir. On n'entend plus jamais personne parler de ça... C'est tabou. Et j'en suis triste quand j'y pense. Pas pour moi, pour les autres. Qui va nous encourager à rechercher le bonheur, le vrai, celui qui remplit le coeur de quelque chose de beau, de bon, d'utile, de fertile, de profond et de durable? De ce qui se multiplie en d'innombrables bienfaits, qui rejaillit sur les autres?
Je me sens souvent seule au monde à penser comme je pense. On me demande parfois (mais très rarement) d'où me vient mon aptitude au bonheur... mais si je commence à répondre quelque chose, on m'interrompt et on me tape dessus (moralement). On ne veut pas vraiment savoir. On veut me convaincre du contraire... Notre monde aurait bien besoin de réfléchir là-dessus, de se mettre à rechercher du bonheur... Mais ils n'ont pas le temps. Ni d'écoute.
Les gens heureux m'inspirent. J'ai tellement à apprendre d'eux. Les gens malheureux m'apportent aussi quelque chose. Dans leur humanité. Dans leur espoir. Dans leur fragilité. Parce qu'ils aspirent à mieux, ils deviennent inspirants.
Le Bonheur... vaste sujet.
Je ne crois pas à la quête d'une telle chose. Je ne crois pas que l'on puisse devenir heureux. On l'est ou on ne l'est pas.
Je suis certainement dans l'erreur car tout ce que je vois autour de moi, ce sont des gens qui disent rechercher le bonheur.
Je persite à croire que le bonheur est un état d'esprit non contrôlé. On est heureux, on vit notre bonheur, c'est tout. Faut avoir les gènes nécessaires, une propension à l'acceptation d'une certaine réalité. Le bonheur ça se vit n'importe quand, n'importe où, peu importe la circonstance. À mon sens, c'est ça le bonheur.
Je suis dans l'erreur. Quand je regarde autour de moi, ça semble beaucoup plus complexe que ça.
Accent Grave
Pour moi le bonheur, c’est de percevoir l’essence même de vivre au quotidien.
Le bonheur peut-être perçu de façon très différente par chacun de nous.
Qu’est-ce qui te rendrais heureux? Déjà de poser cette question est de mal percevoir ce qu’est le bonheur.
Les actions que l’on pose au quotidien et la perception qu’on en a devient notre bonheur et par le fait même le bonheur d’autrui.
Zoreilles, Accent grâve, le Factotum
J'ai été très heureux de lire vos commentaires si pertinents. Je les achète tous. Tous. La réalité du bonheur est complexe. Il n'est jamais acquis. C'est comme l'amour. C'est un idéal. Chaque jour qui nait, on doit regagner l'amour de nos proches y compris notre conjoint, nos enfants.
Chaque jour nous apporte de nouveaux soucis. Si ce n'est pas pour nous, c'est pour quelqu'un qu'on aime. Et plus on aime, plus on a des chances d'avoir des soucis, des émotions qui troublent notre bonheur. Tout ça est vrai.
Mais je crois malgré tout que le bonheur demeure fort utile pour nous guider dans nos choix. C'est une bonne boussole, mais ça n'empêche pas les écueils. La boussole n'aide pas à prévenir les accidents. Et même si nous avons la bonne direction, il faut suivre les contours que la route nous amène à prendre.
Et heureusement, il me semble que chaque année qui passe est plus intéressante que la précédente. Il faut dire que je vis dans un décor qui aide à être heureux. Chaque jour, j'éprouve du plaisir à voir la mer et la nature.
Bonnes vacances, Zoreilles!
Les miennes s'en viennent...
Bonjour Jacks,
quel beau billet! Je ne connais pas (honte à moi) le poète Roland Jomphe, mais en tout cas tes photos me parlent; l'une d'elles en particulier, mais ce que je vois...euh...est indécent (sourire) alors mieux vaut me taire.
Le bonheur pour moi c'est de me plonger dans un livre qui m'amène ailleurs, une promenade (quand l'infernal été Montréalais laisse un répit de la chaleur), caresser mon chat, une bière froide et un sandwich aux tomates; des plaisirs simples.
Le bonheur est aussi de revivre les souvenirs du passé, la mémoire bonifiant tout ou presque...
Je pense à votre guide de l'achipel Mingan; elle a compris ce qu'est le bonheur, faire ce qui nous plaît. Elle a beaucoup de chance de ne pas être esclave d'un emploi abrutissant. Son salaire je ne connais pas, mais en tout cas je sais que le bonheur ne se trouve pas dans la consommation effrenée de biens matériels, du soi-disant prestige social associé à la profession, à l'argent tout-puissant (même s'il en faut beaucoup, de plus en plus juste pour payer les factures).
Je crois que nous vivons l'époque du déclin; économiquement (acheter un pain, une pinte de lait, pas loin de 10$), démographiquement (trop d'humains au dépens des autres espèces, qui elles aussi ont le droit de vivre, sans parler des forêts qui disparaissent) et écologiquement (trop de gaspillage, trop de surconsommation), etc...
Bon là je m'arrête car je navigue dans le négatif. Alors je te souhaite de belles vacances Jacks, à Laure aussi il va sans dire. Bonne fin d'été à vous, à Jipé (Jean-Philippe, prénom magnifique) et à toute ta famille.
:)
Lise qui n'a pas de blogue
Bonjour Lise,
tu n'as pas de blogue, mais si un jour tu en ouvres un, je voudrais être le premier à m'y présenter. Tout ce que tu écris me rejoint et me plait.
Quand tu parles du bonheur, ça parait tellement simple et fragile à la fois. Les problèmes dont tu parles, je n'y vois rien de négatif dans tes propos. C'est plutôt l'expression d'un idéal qui se heurte à bien des écueils. Et tant qu'on en voit, tant qu'on les dénonce, c'est bon signe. Notre pire ennemi, c'est l'indifférence. Et heureusement, tu es loin de là, ça se voit.
Tout comme toi, j'oscille continuellement entre la satisfaction du moment et la consternation face à l'insouciance de nos élites pour les dommages irréversibles causés à la nature. Les énormes réductions des effectifs consacrés à l'environnement au niveau fédéral en est une manifestation troublante.
Mais évidemment, il me faut vite penser à apprécier le présent ici. Maintenant. C'est plus réconfortant. Laure a une expression que j'aime bien: Il faut savoir choisir ses batailles. Il y a tellement d'occasions de s'émouvoir qu'il faut en laisser passer. On ne peut épouser toutes les causes et il est bon de se concentrer sur ce qu'on peut changer. Je la trouve bien sage. Et j'avoue qu'elle doit me rappeler à l'ordre quelques fois.
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