dimanche 12 juillet 2009

L'âme électrique ou psychique?

Suite du billet précédent
Abbé Gérard Phaneur, 1965

Tel que promis, voici un extrait d'un travail de philosophie soumis en 1964-65. J'avais 21 ans. J'avais choisi le sujet. Nous avions 2 ans pour faire le travail. C'est lui qui comptait pour 100% de la note finale. Il fut supervisé par l'abbé Phaneuf, prof de philosophie. C'est lui qui a noté le rapport.

Voici un extrait du texte tel que dédigé:


L'intelligence et la volonté sont les deux facultés fondamentales de l'âme humaine. À l'aide de la science dont la biologie, nous allons essayer de découvrir comment l'âme se situe dans le cerveau. Impossible! dirons certains. C'est le domaines exclusif des philosophes et les théologiens.

Albert Fargues l'affirmait haut et fort en 1900 dans son ouvrage "Le cerveau, l'âme et les Facultés":
L'hypothèse d'un fluide électrique a remplacé pendant quelque temps celle des esprits animaux de Descartes. Dans un siècles où l'électricité faisait tant de bruit et suscitait les plus belles conquêtes de l'homme sur la matière, il devenait tout naturel à messieurs les électriciens d'assimiler le cerveau à une pile électrique. Mais ce n'est pas dans ces phénomènes que consiste l'activité nerveuse. Il est aisé de s'en convaincre.
Nous sommes tous obligés d'admettre aujourd'hui que Fargues se trompait. L'électricité joue un rôle indisensable pour le fonctionnement du cerveau. René Schmidt affirme même ceci dans L'homme à la conquête de son cerveau:
Dans quelques dizaines d'années, moins de 10 selon certains chercheurs, un simple électro-encéphalogramme permettra de définir les aptitudes, les qualité, les défauts, la forme d'intelligences d'un individu.
Dans cet optique, ne serait-il pas possible de douter de la barrière supposément infranchissable qui sépare la matière de l'esprit? Nous ne toucherons jamais l'esprit du doigt, bien sûr, mais nous pouvons en arriver à comprendre le mécanisme matériel qui permet l'activité psychique. Nous verrons bientôt tomber les barrières entre les deux niveaux. Bergson va jusqu'à préciser que l'esprit s'incarne au niveau de la matière grise.

L'extrait de mon travail s'arrête ici.
Comme on peut le voir, je défendais alors le principe de l'âme comme partie intégrante de la matière, l'une ne pouvant exister sans l'autre. Dans mon travail, j'utilisais souvent le terme l'âme humaine comme vous pouvez le voir au début du texte.

Je vous dirai si mon prof était d'accord avec mes conclusions et quelle note j'ai obtenue. Disons tout de suite que mon professeur était l'abbé Gérard Phaneur, un homme d'église.

Je vous dirai aussi si mes idées sont les mêmes aujourd'hui. En d'autres mots: ai-je changé?

Question de vous amuser, voici un dessin que j'avais fait à la main pour illustrer la substance grise du cerveau, donc le siège de l'âme selon Bergson. Je vous présente donc en primeur le portrait que j'ai réalisé d'une âme.


Pour vous montrer également que mon intérêt pour tout ce qui concerne le cerveau n'a pas changé, voici un objet qui sert normalement à le protéger. Ici, son usage a changé. Autre temps, autres moeurs.

La photo n'a cependant pas fait partie du rapport final: Le cerveau et la pensée. Elle n'a donc eu aucun effet sur la note qui me fut octroyée.


À suivre...

3 commentaires:

Pierre F. a dit…

Salut Jacks,

Le thème du travail était pour le moins audacieux, d'autant qu'il était jugé et noté par des religieux, mais je pense que ce petit côté provocateur devait faire partie de ta nature. :)

Jackss a dit…

Bonjour Pierre,

Tu as raison, je jouais parfois avec le feu. Il m'est déjà arrivé de récolter des zéros pour de bons travaux où j'avais cependant dépassé les bornes. Mais j'étais alors incorrigible. Je pourrais raconter quelques anecdotes.

Je trouve très révélateur pour moi de relire pour la première fois ces jours-ci un texte datant de si longtemps. Ça m'aide à mieux me connaître.

J'ai fait pendant au moins une dizaine d'année un journal personnel. J'écrivais tous les jours. Il y a environ 5 ans, j'ai tout jeté mes cahier sans y jeter un coup d'oeil. Je le regrette. Tout ça aurait été une mine d'or pour mon blogue. J'aimerais bien par exemple lire ce que j'ai écrit sur la mort de Nicole et mon expérience semblable aux récits de mort imminente. J'avais écrit l'expérience immédiatement après l'avoir vécue.

Zoreilles a dit…

Je reconnais bien chez toi ce petit côté délinquant qui me fait rigoler souvent.

Bien hâte de voir la note que t'as eue et le commentaire de ton prof dans le temps!

J'écrivais aussi mon journal jusqu'à l'âge de 27 ans. Je ne les avais jamais jetés mais jamais relus non plus, j'en étais incapable... jusqu'à l'été dernier, où j'ai apporté ces 3 carnets pleins dans mes bagages quand je suis allée aux Iles de la Madeleine. Je me promettais bien de leur faire face à ces trois carnets et de les jeter ensuite dans la mer.

Sais-tu ce qui s'est produit? Un matin très tôt où je me sentais d'attaque, seule sur la plage de la Dune-du-Sud, avec la marée, le vent, les vagues, je suis passée à travers les trois et ça n'a pas été difficile du tout, au contraire, j'ai ressenti plein de tendresse pour la jeune femme que j'avais été, sensible, idéaliste et naïve, mais si amoureuse de la vie. Je n'avais pas prévu ça du tout. Cette jeune femme était toujours en moi, c'est comme si je l'avais retrouvée, reconnue et prise dans mes bras... J'ai rapporté tout ça dans mes bagages, je pourrai les relire au besoin, pas question de polluer la mer avec mes trois carnets!