jeudi 10 décembre 2020

Joyeux Noël

@Joyeux Noël! 

Traditionnellement, ces deux mots étaient étroitement associés. Est-ce encore le cas en cette année 2020? Pas sûr!  

Pour plusieurs, Noël, c’est la fête de la joie et de l’amour. C’est tellement vrai pour les enfants. On les voit les yeux pétillants. Ils sont impatients de voir passer le temps jusqu’au grand jour. Une certaine magie s’installe jusqu’au jour ou ils sont déçus d’apprendre que le Père Noël n’existe pas. Je me souviens de ce jour et de ma déception.

Noël c'est magique autant au niveau des décors, de la musique, de l'ambiance, des souvenirs et des 
émotions. 


Il y a tout un écart avec le dernier Noël, celui de 2019. 

Laure, atteinte d'un cancer, était hospitalisée depuis plusieurs semaines. Elle avait eu congé pour Noël. Elle était tellement heureuse . Vous ne pouvez imaginer le plaisir qu'elle a eu à recevoir tout son monde et préparer quelques délicieux petits goûters de son cru. Ce fut son dernier Noël. 

L'événement peut certainement vous sembler un peu triste, mais ce n'est pas ce que j'en retiens. Je pense plutôt au bonheur incroyable auquel elle a eu droit avant de faire face à l'ultime épreuve de sa vie.

Je remercie le Ciel qu'elle soit partie bien entourée, parfaitement lucide jusqu'à la fin. C'est un vrai cadeau d'avoir pu passer 54 ans de bonheur avec elle et ce, avant que le confinement soit venu drôlement compliquer les choses. 

Laure était tellement contente de ne jamais être seule, même la nuit. Et je me plais à croire qu'elle doit être parfaitement heureuse ou elle se trouve maintenant entourée d'anges semblables à ce qu'elle a toujours été. 

Joyeux Noël!

Il n'y a pas de mots pour décrire le chagrin d'un seul décès. On en compte déjà 1 585 000 sur la planète dûs à la COVID-19. On estime qu'il y en aura 15 000 d'ici Noël au Canada pour la même cause. Imaginez si chacune de ces histoires étaient racontées au lieu d'être de simples statistiques.
Et dire que de simples mesures élémentaires connues pourraient éviter tout ça.




mercredi 25 novembre 2020

Présence de l'au-delà




Après la mort de mon père, plusieurs phénomènes étranges se sont produits. Il y en a eu assez pour que ma mère et nous, ses enfants, nous abordions le sujet. Nous nous disions surpris par le nombre de l'ampleur des événements Nous avions l'impression de nous retrouver dans un monde surréaliste. 

La dame qui avait pris soin de mon père avant sa mort m'a dit avec émotion: On aurait dit que votre père vous attendait pour mourir. Il a eu comme un sursaut d'énergie lorsque vous êtes venu. Il a perdu conscience très peu de temps après votre départ. Il ne l'a pas retrouvée avant de mourir. Ma visite lui avait permis de terminer quelque chose qui n'était pas réglé. Elle l'avait libéré.   Micheline était venue voir mon père au salon funéraire. Michel était présent aux funérailles. 

Après le décès de mon père, nous étions tous invités chez ma mère. Dans sa salle à diner, il y avait une bible ouverte. Michel y jeta un coup d'oeil et il m'appela avec émotion. As-tu vu? La Bible est ouverte à la page où se trouve l'Évangile qui a été lue durant le service funèbre. À ma grande stupéfaction, j'ai constaté que c'était bien vrai. Nous avons questionné ma mère pour essayer de comprendre. Seuls Laure, Michel et moi avions été présents aux funérailles. Le reste de l'histoire, je n'en ai pas souvenir. C'est donc sous toutes réserves que j'en parle. J'avoue avoir beaucoup de difficultés à le croire. Micheline dit que ma mère avait prétendu que la bible s'était ouverte d'elle-même comme par un coup de vent. Elle se serait montrée surprise du fait que la fenêtre était fermée et que rien ne pouvait expliquer le phénomène. Micheline dit très bien se souvenir encore aujourd'hui. L’autre phénomène qui me frappe, c’est le fait qu’une personne donne souvent l’impression de retarder sa mort jusqu’à ce qu’elle ait pu régler quelque chose, avec une ou plusieurs personnes. C’est d’ailleurs ce que m’avait dit une infirmière avant le décès de ma mère. C’est un fait assez bien connu et documenté, je crois. 

Voici un extrait La Dre Elisabeth Kübler-Ross qui voyait un homme qui avait l'air de retarder sa mort comme s'il avait que chose à régler avant de mourir. Pourquoi ne meurt-il pas, à la fin? Elle cherche dans le récit de l'homme quel mot de passe lui manque pour mourir. Tout son corps ne demande que ça, c'est clair. Et pourtant il est là à s'accrocher, et Elisabeth Kübler-Ross sait bien ce que celà signifie: il y a de l'unfinished business dans l'air, du travail inachevé. La Source Noire, Patrice Van Eesel, Édition Grasset, 1986. 


Elisabeth Kübler-Ross
, née le  à Zurich en Suisse et morte le  à Scottsdale (Arizona) aux États-Unis, est une psychiatre helvético-américaine, pionnière de l'approche des soins palliatifs pour les personnes en fin de vie.

Elle est connue pour sa théorisation des différents stades émotionnels par lesquels passe une personne qui apprend sa mort prochaine (modèle Kübler-Ross). Elle a initialement appliqué sa théorie à toute forme de perte catastrophique. Elle s'est intéressée également aux expériences de mort imminente.


 J'avais observé le même phénomène à la mort de ma mère. Elle nommait deux personnes qu'elle voulait voir. Et c'est incroyable le nombre de jours qu'elle a pu tenir après qu'on ait accepté de la laisser aller. Comment elle a fait? Elle ne parlait pas beaucoup. Elle disait cependant qu'elle ne voulait pas mourir pour ne pas faire de peine à personne. Je crois que ce sont ses derniers mots. Par la suite, je restais à côté d'elle sans parler. Puis une infirmière m'a suggéré de le faire. Je lui ai répondu que ma mère ne pouvait certainement plus comprendre. L'infirmière m'a dit. Mais oui, elle comprend. Tiens-lui la main. Parle-lui. Regarde-là dans les yeux et tu verras ses réactions dans ses yeux. Elle avait raison. Évidemment toutes ces expériences marquent beaucoup. Le départ de Laure m'a donné l'occasion de revivre certains phénomènes qui m'avait intrigué. 

Je n'ai pas le goût d'élaborer davantage sur le sujet, mais je suis conscient que nous vivons dans un monde plus grand que nous dont plusieurs facettes nous échappent. 


 Après le décès de Laure, à ses côtés, j'ai continué à lui parler, à lui dire que je l'aimais très fort et que je lui souhaitais un beau voyage. Et je continue de le faire.

Nous avons tous notre façon de réagir et d'espérer face à la mort. Ça nous arrive tous. J'ai aussi pu vérifier que plusieurs ont le sentiment d'avoir vécu des phénomènes difficiles à expliquer. On ne peut être sûr de rien. Mais l'espoir nous permet de passer en mode survie.






dimanche 11 octobre 2020

Triste anniversaire

Ma soeur Micheline à gauche, ma mère, Nicole
Aujourd'hui le 11octobre, c'est un bien triste anniversaire, celui du décès de ma soeur Nicole.

Cette photo a été prise en décembre 1956. Ce fut le dernier Noel passé avec Nicole.

Elle a été subitement emportée par une pandémie, la H2N2, alors qu'elle n'avait que 11 ans. 

Elle est décédée vendredi le 11 octobre 1957, en soirée. Le dimanche précédent, elle était en pleine forme. J'avais joué avec elle toute la journée. 

mardi 19 mai 2020

Mémoire oubliée

Le 22 mai 2020, Laure aurait eu 76 ans, mais elle n'atteindra jamais la rive,
Son âme s’est envolée vers d’autres cieux.
Un deuil comme celui-là, je crois que c'est pour la vie. (sans jeux de mots)

Le Covid-19 prend toute  la place dans nos bulletins de nouvelles. On ne parlent que de ça depuis des mois.  C'est comme si c'était la première fois qu'on connaissait cette situation. Pourtant, il y en a toujours eu, même dans l'Antiquité. Les pandémies les plus récentes que l'on cite:
  • La Peste noire (1347 - 1351)
  • La grippe espagnole (1918 - 1919)
Ceux qui ont connu ces pandémies sont presque tous morts. Mais il y a une pandémie beaucoup plus récente dont nos ainés se souviennent: la grippe asiatique (1956-1957). On oublie souvent de consulter la richesse du savoir de nos ainés. La grippe asiatique, elle fut terrible. Nicole fut fauchée en novembre 1957 en moins d'une semaine.

Nicole à droite (Noel 1956) avec sa sœur Micheline et ma mère
De gauche à droite (mon frère Yves ms sœur Micheline, Francine, Nicole)





Cette photo de Nicole a été prise, je crois 3 mois avant sa mort. Elle était belle, vive et jamais malade.
La grippe asiatique  figure parmi les 10 plus importantes pandémies de l'histoire."https://fr.wikipedia.org/wiki/Pandémie



Toutes les écoles et les commerces étaient fermés. Yves était fiévreux alité à l'infirmerie du Patro.
Un drame comme celui qui allait suivre, ça ne s'oublie pas et le choc est encore pire puisque Laure nous a quittés en pleine pandémie. Ça fait revivre des souvenirs plutôt déchirants.

La joie

J'étais en congé seul avec ma mère puisque je n'avais pas le virus. Le dimanche, Nicole alors pensionnaire à l'orphelinat des sœurs grises, avait congé puisque c'était un dimanche. Elle était pleine d'énergie. Elle riait, sautait sur le lit de ma mère, ce qui me scandalisait. Micheline n’avait pas eu la permission d’accompagner Nicole. Elle était pensionnaire avec elle mais ne pouvait sortir étant fiévreuse et atteinte du virus de la grippe asiatique.

Le drame




A gauche notre mère en 1960

Nicole était en pleine santé le dimanche. Elle était venue en fin de semaine avant de retourner où elle était pensionnaire. Le mardi, elle fit une poussée de fièvre et fut transportée à l'hôpital en ambulance. J'étais aux côtés de ma mère lorsqu'elle a reçu le coup de fil lui annonçant l'incident. Je me rappelle encore de tous les détails. Je revois encore les jambes  tremblantes de ma pauvre mère conne si elle appréhendait déjà le pire. Souvent une catastrophe est précédée d’un terrible pressentiment, du moins c’est mon cas. Je me souviens que Laure ne voulait pas que j’appelle l’ambulance la dernière fois qu’elle est partie pour l’hôpital. 

Nicole fut hospitalisée et sa poussée de fièvre ne put s'arrêter. Elle délirait continuellement. On l'avait placée sous une tente d'oxygène. Le médecin dit à ma mère que sa fièvre avait été tellement forte que même si elle revenait à la santé, elle ne retrouverait pas ses facultés.

À notre grande surprise, au début de la soirée du vendredi 11 octobre, elle s'est assise dans son lit, nous a tous salué à tour de rôle. 

Puis elle a dit:
Comment ça se fait que j'étais morte et que je ne suis plus morte? Ma mère crut au miracle et dit à Nicole qu'elle était bien heureuse de la voir prendre du mieux, qu'elle avait hâte de la ramener à la maison. Nicole, avec un calme et une lucidité étonnant lui répondit: Ne pense pas ça, maman. Tu vas te faire du mal pour rien. Je ne retournerai plus jamais à la maison et c'est très bien comme ça. Elle est décédée quelques heures plus tard, en soirée.

Elle avait demandé un crayon et du papier. Elle avait écrit sur ce papier: « Je vous salue... » Elle avait tourné le papier de côté pour écrire le même mot. Nous n’avons jamais su si ce mot était un message d’adieu ou une demande de prier pour elle en récitant des « Je vous salue Marie ».

Nicole avait pourtant perdu connaissance au début de la même semaine, avait eu de la fièvre et déliré sans arrêt le reste de la semaine. Le médecin avait dit qu'elle avait fait trop de fièvre pour retrouver ses facultés. Pour moi, tout ça demeure pur mystère. 


Similitudes entre la grippe asiatique et covid19


  • Les deux viennent de la Chine qui n'en a pas reconnu la paternité. Mais dans sa grande  bonté, Donald Trump leur en a donné le mérite.  La grippe asiatique a été baptisée plus tard sous le nom de H2N2. La grippe espagnole vient des États-Unis. On l'a appelée grippe espagnole parce que c'est le premier pays qui a eu le courage d'en parler.
  • Aucun vaccin n'existait à l'origine de ces pandémies.
  •  On a caché l'existence de ces pandémies pour ne pas nuire à l'économie des pays concernés.
    Conclusion: des million de morts qui auraient pu être évités. Aucun coupable identifié. 
  • Yves et Nicole à la gare de St-Hyacinthe
     Les deux pandémies m'ont touché de plein fouet, Nicole en est morte, Yves a failli y laisser sa peau et Laure est décédée au tout début de la distanciation sociale. Heureusement, puisqu'il faut voir un point positif, la distanciation dans les hôpitaux, est entré en vigueur une semaine après son décès.


Je ne peux m'empêcher de penser aux centaines de milliers de morts emportés par la covid19. On les banalise comme si c'étaient seulement des statistiques. On oublie tous les drames qui s'y cachent, souvent en l'absence des proches.

jeudi 30 avril 2020

Le partenaire idéal

Trouver le partenaire idéal peut être tout un défi. Les agences de rencontres en savent quelque chose. Certains ont plus de succès que d'autres. Pour faire simple, disons que certaines personnes s'entendent mieux avec des partenaires qui leur ressemblent. Pour d'autres, c'est le contraire. Ils recherche un  partenaire tout à fait différent de ce qu'ils sont.

Jacques et Laure 1974
Laure et moi, nous appartenions à la 2è catégorie.  Elle l'avouait souvent. Elle disait souvent que ce qui l'avait attirée en moi, c'était un certain mystère. Elle avait l'impression que j'avais vécu beaucoup de choses avant de la connaître. Elle n'avait pas tort. J'en avais vu de toutes les couleurs.

Nous nous complétions très bien. Au début de notre union, j'avais tendance à faire des tâches que j'aimais moins jusqu'au jour ou j'ai réalisé que c'étaient les tâches que Laure préférait. Par contre, il y avait des choses que je voulais que Laure change et je n'y arrivais pas.

 Avec le temps, j'en suis venu à me dire qu'on ne change pas fondamentalement. Aimer vraiment, c'est accepter l'autre tel qu'il est. Vouloir le changer peut conduire à beaucoup de frustrations. Par exemple, Laure avait remarqué que je perdais facilement ce que je mettais dans mes poches, mes clés par exemple. La solution qu'elle a trouvé: m'acheter un vide-poche pour garder mes poches vides. Inconvénient: j'ai tout perdu en perdant mon vide-poche. Drôle d'histoire.

Nous achevions notre séjour de quelques mois à Montpellier dans le sud de la France. Pour couronner le tout, nous avions prévu faire un détour en Espagne avant de rentrer à Paris. Chemin faisant, nous laissons monter un jeune homme qui faisait de l'auto-stop, puis nous nous arrêtons pour faire le plein d'essence. C'était le dernier poste avant la frontière. Je fais le plein et au moment de payer, Malheur!
Je trouvais plus  mon vide-poche. Je jette un coup d'oeil perplexe au jeune homme que j'avais fait monter.  Vous pouvez imaginer son malaise. Je l'était tout autant en me présentant à la caisse.Le garagiste fut très compréhensif et me dit que mon plein d'essence, c'était un cadeau.

Je n'étais pas au bout de mes surprises. Je rebrousse chemin vers Montpellier. Je reviens à l'appartement que je  venais de laisser. On me dit que quelqu'un avait retrouver mon vide-poche cachée derrière le bol de toilette d'un centre commercial . Imaginez si ça vous arrivait. Il voulait comprendre d'autant plus qu'il était détective privé. Il m'invita donc à souper  en compagnie de Laure et me demanda pourquoi je l'avais mis là. C'est bien simple, répondis-je,  je l'avais caché au cas ou je l'oublierais.

Vide-poche original, 1974


 Laure étant très différente de moi, elle n'aurait jamais fait ça. Mes différences l'amusaient. E j'étais heureux de tout l'attention qu'elle me portait. Elle était douce et si elle avait voulu me changer, nous n'aurions jamais été capable de vivre 53 ans ensemble. Elle n'est plus là. Une de ses dernières paroles, la veille de son décès fut : maintenant, gouvernez-vous.

samedi 4 avril 2020

Affamé enragé

L'histoire qui suit est bien réelle.
jean-Philippe(Jipé Dalpé)
Le texte a été écrit par notre fils, Jean--Phlippe Dalpé sur sa page Facebook.

Sa mère (Laure), donc ma conjointe, était pourtant décédée quelques jours auparavant, soit le 2 mars 2020. Il était donc en état de choc. Et pourtant..

Laure, dans son coin de Paradis doit être bien fière de lui. Elle aimait tellement tout le monde sans les juger.

Voici donc le texte tel qu'écrit par Jipé (https://fr.wikipedia.org/wiki/Jipé_Dalpé)



Hier, au coin de ma rue y’avait un gars qui demandait de l’argent aux automobilistes qui s’arrêtaient au feu de circulation. Je l’entendais crier fort: « J’ai pas le Corona, j’ai faim tabarnak, J’AI FAIM »!!! 

Visiblement, personne n’osait lui donner de la monnaie. Je suis donc allé le voir (à 1m de distance:) et lui ai demandé: « As-tu faim mon homme»? Il m’a regardé avec des yeux doux et tristes. Il m’a dit: « Oui, j’ai faim. T’as pas idée. Ça fait 6h que je suis là, et j’ai juste réussi à me faire 4$. On est vendredi pourtant… mais y’a pas d’autos dans les rues! Pis personne veut ouvrir sa fenêtre. Moi, si y’a pas de char, j’peux pas manger. Ni faire manger ma blonde. ».

Je lui ai dit, viens avec moi, on va aller t’acheter de quoi souper à l’épicerie ok? Si vous aviez vu son sourire… Ça valait de l’or! Il voulait un paquet de saucisses et un sac de patates pour tougher 2-3 jours. Il me regarde en disant : « Sont chers les patates hein? C’est-tu correct pareil? », je lui ai confirmé que c'était ok. 


Après je lui ai dit: "puisqu'on est vendredi, aimerais-tu une petite bière avec ça? ». Il était un peu gêné de me répondre…. « Oui, c’est sûr que j’aimerais ben ça ». J’ajoute: « On en prend-tu une pour ta blonde aussi? » Il dit « Ah ça ce serait vraiment gentil! ». Ensuite, on est passé à la caisse.

Une fois de plus, les yeux qu’il m’a faits pour me remercier valaient 100 fois plus que le 14$ d’épicerie que je lui ai offert. Je ne dis vraiment pas ça pour recevoir des fleurs. Simplement, je me trouve chanceux dans la vie; j’ai une famille, une blonde, des ami(e)s, un toit sur la tête, et ce qu’il faut pour manger. 

Évidemment, je ne pourrais pas faire ça avec tout le monde, ni à tous les jours, mais là, j’ai eu envie de partager et de faire une mini différence dans la journée de quelqu’un. Je suis presque certain que ça m’a fait autant de bien qu’à lui. En fait, c'est lui qui a fait ma journée. En y repensant ce matin, je rêverais d’avoir une photo de lui avec sa blonde en train de faire un chin!

lundi 23 mars 2020

Les choses de cette maison te regrettent


Les choses de cette maison
Te regrettent autant que moi
La seule différence c'est qu'elles ne savent pas pleurer

Claude François 



Hiver comme été, cette maison ne sera plus jamais la même. Pourtant, je sens l'âme de Laure comme si elle y habitait encore. Son âme est présente partout. J'ai souvent cru que nous avions une âme indépendante du corps et qu'elle ne pouvait mourir. Plus que jamais, j'ai le goût d'y croire.


On dit souvent que les yeux sont le miroir de l'âme. Quand je regardais Laure, j'avais l'impression de voir son âme à travers son sourire angélique et sa voix douce ainsi que son immense bonté. J'aime bien l'idée d'un Paradis. S'il y en a un, je suis sûr qu'elle y est. 





samedi 7 mars 2020

Laure connait maintenant le secret

La vie après la vie est-ce que c'est loin d'ici?
La vie après la vie, est-ce que c'est mieux qu'ici?
Moi j'aime bien l'idée d'un paradis (J.P. Dalpé)

Y a-t-il un Paradis?
Est-ce qu'on est encore en contact avec ceux qu'on aime?
Est-ce qu'on peut les retrouver près de soi un jour?

Il y a là beaucoup de mystères dont on voudrait bien connaître la réponse sur terre.
S'il y a un au-delà, Laure en connait maintenant le secret.
Et je prends une chance: je lui parle avec amour, tendresse et beaucoup d'émotions depuis ce jour.

Laure a appris tout récemment qu'il ne restait plus aucun traitement poor guérir son cancer.
Je l'ai accompagnée continuellement ou presque jusqu'aux derniers jours. Quelques jours avant son départ, je dormais sur un lit de camp au pied de son lit. Laure était tellement heureuse que je sois là.
Elle en parlait à ses infirmières.
Le soir du 1er mars, fut le dernier soir en famille avec elle. 

Nous pensions pourtant qu'il y avait encore plusieurs jours avant que le cancer l'emporte.


Nous avons tous parlé longuement avec elle avec beaucoup d'amour et de franchise. Elle nous répondait avec une lucidité peu commune et beaucoup d'aplomb. Vers 21h30, je me suis couché au pied de son lit avec le sentiment que tout avait été dit de part et d'autre. J'avais l'âme en paix.
Jean-Phlippe et Véronique sont partis un peu plus tard.

Vers 6h30, du matin, une préposée m'a réveillé pour me dire que Laure vivait ses derniers instants.
J'ai juste eu le temps de lui prendre la main et son âme s'est envolée pour le Ciel.
La veille, je lui avais dit: Quand tu partiras pour le paradis, je vais te tenir la main jusqu'à ce que tu sois rendue, et avec un peu de chance, je verrai peut-être un petit coin de ciel.

Sous le coup de l'émotion, le soir du départ de Laure, Jean-Philippe a écrit d'un trait, en une demie heure, ce poème plein d'amour:


Ma belle et douce maman

Beaux yeux rieurs au cœur d’enfant

J’aurais encore tant à te dire

À t’offrir, à t’écrire



Ce n’est pas le cancer qui t’emporte

Mais l’amour qu’on te porte

Qui te soulève pour que tu t’envoles

Au-dessus du temps et des tournesols



Haut et loin des tourments d’ici-bas

Je sais que tu trouveras là-bas

Un coin qui ressemble à l’au-delà

Que tu appelleras comme tu voudras

Qui prendra soin de toi



Veille sur nos jours

Garde-nous une place aux alentours

Car lorsque viendra notre tour

Juré, on te rejoindra sans détour



Ma lumineuse et tendre Laure

Je t’aime si grand, si fort

De tout mon cœur et mon espoir

De te revoir



À jamais, pour toujours

Un merci grand comme l’amour

Pour tout, pour toi

Pour ce que tu as fait naître en moi

Qui me portera



Précieuse maman, cœur de diamant

Bel oiseau libre, retourne au vent

Vole où tu veux, là où c’est doux

Où c’est beau, vaste et fou

Je laisse ta main, mais tu es partout

Gravé en chacun de nous



Ce n’est pas un adieu

C’est un aveu

C’est de l’amour

Qui dure toujours

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