Vous ne perdez rien pour attendre. Il faut dire que vous avez déjà passablement attendu.
Je suis resté un an sans revenir sur mon blogue. Alors, le récit commencé est demeuré sans suite. Et ça tombe bien puisque le sujet est encore plus d'actualité. Attendez que je vous raconte. Le voyage a été fort agréable, mais il nous a réservé 7 malheurs dont je vais vous faire part au fil du récit.
Natashquan 2012
Reprenons les choses où je les avais laissées... à Natashquan, là où la route s'arrête ou presque. Tous ceux qui passent par Natashquan vont se faire photographier à côté de cette pancarte: Fin 18 Km.
Pourquoi seulement 18 km? Parce que rendu là, il y a une rivière. Pour traverser la rivière, il faut un pont. Pour faire un pont, il faut négocier. Nous sommes en territoire autochtone. Et la route tombe sur des juridictions fédérales. Ça prend des sous.
Jusqu'ici accessible seulement en avion, en bateau ou en motoneige, Kégaska devrait enfin être connecté au réseau routier québécois à l'automne 2013. Tout ça, grâce à la construction d'un pont à deux voies au-dessus de la rivière Grande-Natasquan par le Conseil des Montagnais des Innus de l'endroit. Le contrat de gré à gré, devrait être accordé sous peu.
«Les négociations vont bien. On est très confiant d'en arriver à une entente prochainement. Le début des travaux est prévu dès le printemps 2012, pour se poursuivre sur 2 ans», a affirmé le porte-parole du ministère des Transports du Québec, Guillaume Lavoie.
Ce nouveau lien routier permettra des évacuations médicales beaucoup plus rapides quand les services d'urgence ne peuvent pas se rendre à Kégaska par voie aérienne. Curtis Stubbert a déjà lui-même transporté un malade dans son bateau de pêche. «Il y avait trop de brume, il manquait d'oxygène à la clinique pour le monsieur. On a été obligé de le sortir, c'était une urgence. Quatre heures de bateau dans une tempête pour se rendre.» (Source: TVA
Le lien maritime se fait par navire cargo: le Nordik Express qu'on promettait de remplacer depuis des années. Pour faire la distance de Natshquan à Kegaska, il faut 2h45. Pourtant, il n'y a que 78 km entre Natashquan et Kégaska. La route terrestre est beaucoup plus rapide. C'est la raison pour laquelle nous sommes partis de Natasquan au lieu de Havre-Saint-Pierre où nous habitions. C'est plus rapide et moins cher.
Le bateau sert à livrer de la marchandise, aliments et autres produits de première nécessité. Les autos peuvent être mis dans des conteneurs. On peut donc en prendre livraison une fois à destination. On ne peut s'en servir pour visiter les différents villages où le navire fait escale. L'escale est de 1h30 à Kegaska, par exemple. À La Romaine, cet escale est de 3h.
Peu importe, le voyage en valait le coup. Mais beaucoup de surprise nous attendaient. Quand nous sommes partis, nous avions en main notre feuille de route.
Ça c'était le plan. Mais comme vous le savez, un plan a beau être prévu un an d'avance, ça ne veut pas dire qu'il sera suivi. C'est un peu comme les travaux de voiries de la ville de Montréal. Vous comprenez?
Entre autre, on nous avait promis un voyage sur le Bella Desgagnés.
Nous avons voyagé sur le Nordik Express.
Mais, consolez-vous. Le Bella Desgagnés est entré en fonction en grande pompe en avril 2013. On a même cité l'événement à la radio lorsqu'il a mis l'ancre pour la première fois à Havre-Saint-Pierre. Le nouveau bateau est censé être plus luxueux et comporter plus d'espaces. On a donc peut-être plus de facilité à réserver.
On nous avait promis du beau temps. Vous verrez ce qui va arriver.
Nous avons voyagé sur le Nordik Express.
Mais, consolez-vous. Le Bella Desgagnés est entré en fonction en grande pompe en avril 2013. On a même cité l'événement à la radio lorsqu'il a mis l'ancre pour la première fois à Havre-Saint-Pierre. Le nouveau bateau est censé être plus luxueux et comporter plus d'espaces. On a donc peut-être plus de facilité à réserver.
On nous avait promis du beau temps. Vous verrez ce qui va arriver.
Mais reprenons le bateau au départ de Natashquan. Le temps était magnifique, un vrai rêve éveillé. J'étais fasciné par tout ce que je voyais. Je me disais que le décor était sûrement presque identique à celui qu'avaient pu voir les premiers arrivants français, il y a plus de 400 ans. Il n'en aurait pas fallu beaucoup plus pour que je me mette à flotter au dessus du bateau, comme dans mes rêves. Et oui, je vole souvent dans les airs lorsque je rêve.
Après environ 2 1/2 heures, nous avons vu une zone habitée. La terre! La terre! comme devaient dire les premiers colons dans leur excitation. Mais cette terre, était habitée. On dit qu'il y a là environ 130 personnes.
Il y avait beaucoup d'autochtones sur le bateau. Alors j'ai demandé à l'un deux:
- C'est quoi ce village?
- Kegaska, m'a-t-on répondu.
Imaginez notre émerveillement. Après un parcours de presque 3h avec la mer comme seul décor, tout de même très jolie, nous avons eu tout à coup comme une vision poétique comme sortie de nulle part. Nous retenions notre souffle.
Nous reviendrons sur ce charmant village dans le prochain billet.
Mais pour l'instant, voici la carte des lieux que nous allons visiter dans les prochains billets. La bateau parcourt la distance jusqu'à Blanc Sablon. Rappelons-nous qu'il y a pas de route. Pour le dernier recensement du Canada, en 2010, la demoiselle qui a couvert cette région était transportée en hélicoptère d'un village à l'autre. Comme je travaillais alors moi aussi pour le recensement, j'ai été témoin du côté pittoresque de son travail et des émotions qui en découlait. Il semble que ce soit assez unique comme situation au Canada.
Le lien suivant donne un aperçu des différents sites que le groupe Desgagnés permet de visiter. Voir Relais Nordik
À suivre...