mercredi 28 octobre 2009

AH1N1: méfiance ou panique?


Yves, l'aîné de la famille, en compagnie de ma soeur Nicole

Je vous ai parlé à quelques reprises de la mort de ma soeur Nicole, à l'âge de 11 ans. J'avais un an et demi de plus qu'elle. Je savais qu'elle était décédée d'une pneumonie consécutive à la grippe asiatique de 1957. Je sais maintenant que cette grippe était de souche H1N1, comme la grippe espagnole. Plus on parle de cette fameuse grippe, plus je me sens pris émotivement. C'est comme si tout à coup j'avais à revivre les émotions que j'avais réussi à refouler.

Je me souviens du dimanche 6 octobre 1957. J'avais joué avec Nicole toute la journée. Elle était en grande forme et quelque peu turbulente. Elle avait sauté sur le lit de ma mère comme pour faire de la trempoline. Le lendemain, Nicole ne se sentait pas bien. Le mardi, elle a été transportée en ambulance. Le vendredi, elle était décédée. Pourtant, elle était en très bonne santé. Elle n'était jamais malade.
Elle avait toujours les joues un peu rouge, des yeux noirs vifs et rieurs.

Je me souviens très bien comment ma mère a appris que Nicole était grâvement malade. Alors que ma mère se préparait à aller travailler à la pharmacie de l'hôpital, le téléphone sonna. J'étais seul avec ma mère. Je me souviendrai toujours de sa réaction lorsqu'on lui apprit que ma soeur Nicole venait d'être transportée d'urgence en ambulance à cause d'un excès de fièvre.

Je revois encore ma mère, un trémolo dans la voix, tremblant de tous ses membres. J'étais attristé mais loin d'être conscient de l'ampleur du drame qui se préparait. J'allais vite le réaliser.

Dès le lendemain, j'ai su que la vie de Nicole était en danger. Je suis allé retrouver Yves à l'infirmerie du patro. Il était encore fiévreux. J'ai eu la mission de lui faire comprendre qu'il n'avais pas le choix. Il devait venir visiter Nicole à l'hôpital.

Hôpital Saint-Charles, Saint-Hyacinthe, 1957
La pédiatrie était à gauche au 1er étage


Toutes les écoles étaient fermées. Pourquoi ne fait-on pas la même chose maintenant ? Pourquoi n'a-t-on pas vacciné les enfants directement dans les écoles avant de leur donner un congé de 2 à 3 semaines, le temps que le vaccin ait fait son effet? C'est trop simple? Aujourd'hui on a de la difficulé à vacciner les enfants parce que des personnes moins à risque encombrnt les milieux de la vaccination. Et les parents paniquent. Je paniquerais aussi.

Micheline et Nicole
Son dernier Nöel

Je me souviens que ce jour de Noël 1956, le dernier de Nicole, ma mère était triste et un peu déprimée. Yves, mon frère d'un an plus vieux que moi avait dit: Il faut se consoler, maman, au moins nous sommes tous en bonne santé. Il faut remercier le Bon Dieu.

Une semaine avant le décès de Nicole, alors qu'elle était en pleine forme, j'avais rêvé qu'elle était décédée. Une fois réveillé, j'ai eu beaucoup de mal à revenir sur terre et réaliser qu'elle était vivante. Le rêve était tellement vrai. Vous savez, c'est le genre de rêve qu'on a de la difficulté à se l'enlever de la tête. Même réveillé, on a de la difficulté à croire que ce n'était qu'un rêve. Je revoyais tout dans le moindre détail. Et quelque chose me disait que ça allait se produire.

En proie à une violente fièvre, elle avait dû être transportée, inconsciente, en ambulance à l'hôpital. Elle n'a pas repris connaissance de la semaine. Elle avait la tête sous une tente d'oxygène pour respirer. Son agitation était saisissante, insoutenable. Son discours délirant brisait le coeur, spécialement celui de ma mère.

Michel et Micheline avaient hâte de voir Nicole à l'hôpital. Mais lorsqu'ils entrèrent dans la chambre, ils eurent un véritable choc. Ils ont été impressionnés de voir Nicole délirer, la tête sous une tente d'oxygène. Elle était très agitée et avait même déchiré un vêtement de ma mère en s'agrippant à elle.
Michel et Micheline sont vite devenus pâles, bouleversés.


Mes soeurs Micheline et Nicole, ma mère au centre


Le vendredi, 11 octobre, en soirée, elle devint soudain très calme. Elle s'est assise dans son lit après s'être dégagé la tête de la tente d'oxygène. Elle demanda un peigne et un miroir. Sa préoccupation m'as surpris. Un peigne et un miroir?

Elle nous a tous salués tour de rôle, comme surprise de nous voir là. Les formulations ressemblaient à ceci: Tien! Maman, tu es là? Bonjour maman. Je suis contente de te voir. Puis elle a ajouté: "Comment se fait-il que j'étais morte et que je ne suis plus morte?"

Ma mère, soudain soulagée, crut au miracle. Elle dit à Nicole qu'elle était heureuse de voir qu'ella allait mieux. Elle ajouta qu'elle allait guérir et qu'elle la ramènerait avec elle à la maison.

Je me souviens de la suite comme si c'était hier. Nicole répondit à maman avec une lucidité qui m'étonne encore. "Non maman, je ne retournerai plus jamais à la maison et c'est bien comme ça. N'y pense plus, tu vas te faire du mal pour rien. Elle le dit avec une telle assurance que j'ai pensé qu'elle disait vrai tout en me refusant à le croire.

Elle demanda un crayon, du papier. Elle écrivit sur le papier: "Je vous salue..." J'avais le papier écrit de la main de Nicole. Je l'ai donné à Yves il y a peu de temps.

Cette histoire est demeurée incompréhensible pour moi. Comment, après avoir perdu connaissance, déliré sans arrêt pendant plusieurs jours, a-t-elle pu tout à coup retrouver une telle lucidité? Un tel calme. Avant et après, elle délirait. Elle avait la tête sous une tente d'oxygène. Lorsqu'elle nous a tenu son discours lucide, elle s'était assise, et n'était plus sous la tente d'oxygène. Elle avait fait tellement de fièvre auparavant que le médecin nous avait dit que son cerveau serait atteint de façon irréversible.

Je ne suis absoluement pas en mesure d'expliquer le phénomène. Mais l'événement est réel et pour le moins intriguant. Je ne suis pas seul à l'avoir vécu. Nous l'avons raconté immédiatement après l'avoir vécu. Micheline qui avait deux ans de moins que Nicole se souvient très bien de cette phrase de Nicole. En fin de semaine dernière, avec mes frères et soeurs, j'ai revérifié mes souvenirs. Je crois que nous ne l'avions jamais fait depuis.

Un peu plus tard, un médecin, ami de la famille, qui avait déjà pensé adopter Nicole se trouvait sur place. Il toucha aux pieds de Nicole et nous dit: Il lui reste peu de temps. Elle a commencé à s'en aller.

Yves et moi sommes allés à la chapelle de l'hôpital. Jamais nous n'avons prié avec autant d'intensité. Puis un bruit à l'arrière de la chapelle attira notre attention. Un peu comme dans un film, nous avons vu la silhouette d'un de nos oncles (Paul-Yvon)dans l'entrée de la porte. Il s'avança, chapeau à la main. Il n'a pas eu besoin de parler. Son air disait tout.

En arrivant dans la chambre, ma mère pleurait, dévastée de chagrin. Yves, 14 ans, lui dit: Maman, j'ai déjà lu quelque part que le cerveau est la dernière partie du corps qui s'éteint. C'est notre dernière chance de dire à Nicole que nous l'aimons. Et c'est ce que nous avons fait à tour de rôle.

Ma mère
Je crois que depuis 1957, il n'y a pas une seule journée où je n'ai pas pensé à la mort. Je ne souhaite à personne de vivre la même chose. Et rappeler vous que ce sont les enfants en santé de 10 à 20 ans qui sont le plus à risque.

J'ai dit un jour que je ne me ferais pas vacciner. Je croyais moi aussi à la théorie du complot, Depuis que j'ai réalisét que c'est la souche du virus qui a amené ma soeur au Paradis, j'ai changé d'idée.

Le problème dans notre société, c'est qu'on ne sait plus qui croire, Il y a tellement de magouilles que notre méfiance n'a plus de bornes. En d'autres mots, notre société est corrompue et malade. On ne peut plus se fier ni aux politiciens, ni aux médias. La crise de confiance que nous vivons dans tous les domaines est pire que le virus lui-même. Il n'y a aucun vaccin contre la méfiance.

Imaginez, j'avais pensé ne pas me faire vacciner parce que je me méfiais de la nouvelle, des messages contradictoires.

Après avoir vécu tout ça, porté l'évènement comme une épine au coeur toute ma vie, je ne comprends pas comment nos élus ont tant de mìsère à prendre des décisions. Il faut fermer les écoles, ne pas tenir d'examens durant cette prériode. Imaginez, on force des étudiants à obtenir un papier de leur médecin pour prouver qu'ils ne peuvent passer les examens. Il me semble que les médecins ont autres choses à faire!

Et les étudiants qui ont la grippe, pourquoi doivent-ils prendre du retard dans leurs cours et leurs études contrairement aux autres qui n'ont pas la maladie?

Je vous conseille fortement la vidéo qui suit. Il a été produit à l'intention du Collège des médecins. On ne peut donc avoir une information aussi pertinente et à jour.

Pour ceux qui sont encore indécis, regardez bien ceci!
Dr Robert du Collège des Médecins du Québec
TRÈS IMPORTANT A ÉCOUTER:
http://www.youtube.com/watch?v=5Z-LdVK1WfU"

Cliquez sur l'image pour voir le dossier AHN1N1 de La Presse

mercredi 21 octobre 2009

le mépris

Le hasard, c'est le thème de mon blogue. Comme vous l'avez vu dans l'en-tête, j'ai l'impression que ma vie n'a été que succession de hasards. Il ne se passe presque pas une journée sans que ce soit le cas. Aujourd'hui n'a pas fait exception.

Je me préparais à publier la finale de ma visite aux Comptonales que nous avions faite à l'invitation de nos amis qui avaient accepté de nous héberger. Le hasard avait fait que nus trouvions pas de place pour coucher. Ils nous ont dépannés et ceci a donné lieu à la visite des Comptonales de Compton.

Voici une photo de nous en compagnie de ces gens charmants.


Avant de donner suite à la finalisation du billet en question, j'ai trouvé ce mot sympathique dans ma boite électronique. Il me venait de Caracol, la fille des amis en question.

Salut les amis!

Le temps est venu d'aller voter pour la chanson populaire de l'année au gala de l'ADISQ! Je suis en nomination dans cette catégorie avec ma chanson "Le Mépris" !!!

La compétition est féroce alors j'ai besoin de vos votes! En plus, vous courez la chance de gagner 5000$ en prix... Vous avez jusqu'au 26 octobre pour le faire.

Voici le lien pour voter, un gros merci d'avance!
http://adisq.radio-canada.ca/fr/chanson-populaire-de-lannee/vote

J'vous aime tous
CAROLE XX


Le 5 juillet 2008, Laure et moi, nous avons été demandés pour participer à une séance de photographie pour l'Album L'Arbre aux parfums de Caracol.


Elle se trouve actuellement sur le feuillet de du CD. Cette photo mémorable représente une mariée seule. Au grand damn de tous, le marié ne s'est pas présenté. Laure et moi, nous représentions les parents du marié qui ne s'est pas présenté. Nous préférons éviter tout regard pour ne pas être foudroyés. Ceci nous a valu une invitation pour participer au tournage du vidéoclip pour illustrer la chanson Le Mépris. Vous reconnaîtrez les parents de Carole qui nous ont accompagnés à Compton et qui se trouve sur la photo et le vidéoclip auquel nous avons participé. Nous sommme donc enchanté de savoir que le disque en question est en nomination.

Le tournage du vidéoclip fut une aventure incroyable. Laure et moi, avons été figurants, mais il faut avoir l'oeil rapide pour nous aperçevoir. Nous sommes, entre autre, dans la scène à la sortie de l'église à la fin. Je suis le petit monsieur à gauche qui se fait sermoner par José Facal (le père de Carole) qui représente le père du marié.

Enfin, voici le vidéoclip: Le Mépris

samedi 17 octobre 2009

Robert illustré

Aux Comptonales de Compton, fin septembre, j'ai été épaté.
C'est toujours fascinant de voir travailler un artisan. Je vous l'avais présenté à la fin du dernier billet. Je ne connais que son nom: monsieur Robert. Je l'appelerai donc ainsi, en tout respect pour le grand artiste qu'il est.

Vous avez peut-être connu l'époque des photo-romans.

Quand j'étais jeune, le type de publication était bien populaire. On présentait, en photos, des histoires émouvantes, souvent à l'eau de rose. Les textes étaient présentés sous la même forme que les bandes dessinées, avec des bulles de textes.

Quand je travaillais à la réception de l'hôpital St-Charles, j'avoue que j'en lisais parfois pour passer le temps.


Ce n'est pas exactement ce que je vais faire avec monsieur Robert. Mais je vais vous présenter, en photos, comment il réaliste ses oeuvres. Et pour soutenir un peu l'intérêt jusqu'au produit final, je vais ajouter une photo par jour, sur le même billet.

La première photo pourrait s'intituler: la rencontre et les présentations.


Bon, assez bavardé. A l'oeuvre, maintenant! Un solide coup de masse.


Et vlan!Le bois cède. Il fournit vite les lanières que monsieur Robert réclame.

D'une main alerte, il coupe au couteau les lanières de la bonne largeur.
Il a le compas dans l'oeil. Pas besoin de mesures.

Résultat final...
Cliquez pour apprécier le détail


Vraiment, je suis impressionné. Quel talent. C'est ainsi que cet artisan talentueux fait des paniers en frêne.

Je suis fasciné et un peu triste. Nos artisans et nos artistes survivent la plupart du temps de peine et de misère. Pendant ce temps-là des profiteurs font fortune en nous vendant, sans cause, des frais de réseaux qui n'exitent pas, les frais de cellulaires sont débridés, les pétrolières et les banques s'enrishissent à nos dépends en donnant des primes à leurs dirigeants quand leurs affaires vont mal. Des garagistes ne se gênent pas pour peser sur le crayon. Presser sur la photo de gauche.

J'attire également votre attention sur un billet tout à fait captivant écrit par un brillant financier qui n'arrête pas de m'étonner: le gestionnaire borg.

L'avenir appartient aux retardataires et à ceux qui font des menaces: cliquez ICI ou la photo à gaugche pour plus de détails.

Lorsque vous êtes un client fidèle, que vous payez rubis sur l’ongle et que vous renouvelez votre abonnement dès la réception du premier avis, vous pouvez être assuré que vous payez le gros prix, le plein tarif.

Les valeurs changent...

lundi 12 octobre 2009

Les Comptonales de Compton: ça compte?

J'ai toujours aimé les gens qui savent donner sans compter. J'ai toujours été comme ça. Beaucoup de gens de mon âge donnent de leur temps bénévolement. Nous le faisions aussi quand nous avions dans la vingtaine. J'étais alors fonctionnaire et il n'était pas rare de nous retrouver une dizaine d'employés à donner de notre temps sans rien demander.

Nous avions du plaisir à être ensembles, nous entraider, faire notre boulot. C'était dans les mentalités. Je me souviens que les religieux et les religieuses, lorsqu'ils se déplaçaient en taxi, quittaient le véhicule en disant: Je vais prier pour vous mon frère.

Ils ou elles ne payaient pas leur course. Si vous avez le goût d'essayer ça aujourd'hui, portez un casque protecteur.

Michèle Lavoie, membre du CA
bénévole à plusieurs niveaux dont les relations avec les médias



Quand j'ai rencontré madame Lavoie, elle était au chocolat chaud aux côté d'un monsieur fort sympathique de la Martinique. Les Comptonales. ont eu la merveilleuse idée d'amorcer une collaboration avec ce pays du sud depuis l’an dernier.
Il y a là-bas des paysans qui essaient de se lancer dans l’agriculture biologique, mais ils se heurtent à de grands obstacles. Nous rencontrerons l’un de leurs représentants à la fin octobre et planifions pour notre édition de l’an prochain une poursuite de la démarche avec une activité traditionnelle aux champs (Lasote) dans l’une ou l’autre de nos destinations campagne.
(Michèle Lavoie)
Je suis toujours ébloui quand je vois des gens donner de leur temps bénévolement pour le sport, les loisirs, les activités touristiques par l'amour de leur milieu et des gens qui s'y trouvent.

Au Comptonales de Compton, cette ambiance radieuse et généreuse était omniprésente. Il y a là des gens fiers, attachés leurs racines, à leur coin de terre. Ils veulent le faire connaître. Et à juste titre.

Prenez, par exemple, la maison qui suit.
Elle est coquette, adaptée au décors champêtre.

En plus, elle a de l'histoire. C'est la maison de Louis Saint-Laurent, ancien Premier Ministre du Canada. Il l'était quand j'étais à l'école primaire. C'était un libéral qui aimait bien se faire photographier avec sa soeur religieuse.

La prospérité économique lui a permis de poursuivre la mise sur pied de programmes sociaux adoptés depuis le début de la guerre (assurance-hospitalisation, amélioration des pensions aux personnes âgées). Je n'ai jamais compris pourquoi les plus grandes guerres apportaient toujours une grande propspérité.


Aux Comptonales, j' ai trouvé un bel équilibre entre les besoins de rentabilité et la la capacité de payer des touristes. Un environnement familial plein de douceurs comme en témoigne les photos de l'événement. J'ai vu là des enfants au 7è ciel. Il leur en faut si peu pour être heureux. Et dire qu'aujourd'hui, bien souvent, on ne sait plus quoi leur acheter pour leur faire plaisir.



Ma fille Véro a un filleul. Elle ne lui achète pas de cadeau. Lorsque c'est sa fête, elle lui fait choisir une activité à faire avec elle: sortie, cinéma, restaurant, sport, etc. La dernière fois, son choix fut: faire des biscuits.

samedi 10 octobre 2009

Encore une mauvaise nouvelle

Encore une mauvaise nouvelle:
les employés d'Olymel sont en grève! Ça veut dire qu'il y aura moins de porc sur les tablettes d'épicerie.

Et si on mange moins de porc, qu'est-ce qu'il va nous arriver à nous les bovins, vous pensez?

Déjà que les porcs avaient fait courir la rumeur de grippe porcine pour ne pas se faire manger. Un complot! Réveillez-vous! N'écoutez pas les religions qui défendent de manger du porc. Il est temps qu'on ait une Charte des Des Droits et Libertés pour les boeufs. On devrait avoir au moins les mêmes droits que les phoques!

Cliquez sur la photo pour plus de détails sur la grève chez Olymel


Le débrayage d'environ 200 employés devant les locaux de l'entreprise hier soir a nécessité l'intervention des policiers.

Savez-vous comment on les appelle les policiers au Québec? On les appelle les boeufs. On pourrait pas les appeler les poulets comme en France? Quoique... un poulet pour faire régner l'ordre, c'est pas trop impressionnant. Ils peuvent cacasser longtemps!

J'en profite pour dénoncer une triste réalité:
les policiers sont de moins en moins présents au Québec. On surveille de moins en moins les cochons, les cochonneries et les serins.

Ils ont trouvé un nouveau truc: ils ne font que répondre aux plaintes et aux appels d'urgence. Et encore! Ils ne font pas de dépistage ou de surveillance, sauf à des fins personnelles. Sur les heures de travail? Ben voyons donc!

C'est ce qui fait dire, selon une enquête récente de TVA que le Québec est le paradis des cyber-fraudeurs et des cyber-pédophiles.

On a même trouvé un évêque catholique canadien en possession d'un ordinateur plein de cochonnerie juvénile. La Sureté du Québec vient de réduire du tiers ses effectifs affectés à la cyber criminalité. On veut affecter ces ressources aux crimes économiques liés à des gestionnaires de portefeuilles plutôt qu'à la cybercriminalité.

L'un ne devrait pas exclure l'autre. On ne doit pas gérer les forces de police comme si d'étaient des concessions de la ligue nationale de hockey ou de formule Un. Quoique il y a beaucoup de points communs: beaucoup d'argent, de la violence et de la vitesse. Une police, ça roule en tabarnouche!

Les constables seraient-ils devenus des comptables? Il y a d'autres choses qui comptent. Non?

Cliquez pour voir le reportage


Il y avait toutefois une gentille surveillance policière aux Comptonales de Compton. Je ne veux pas mettre en doute l'importance de la présence policière dans de tels événements. Au contraire! On devrait en avoir plus et pas simplement sur commande. Les policiers ne sont pas nos ennemis. Ils sont là pour notre protection et celle de nos enfants. Du moins, c'est ce que j'ai toujours cru.

Compton


Chaque fois qu'un accident mortel survient sur la route, des spécialistes ne trouvent rien de mieux que de vanter les mérites de la prévention: faire plus de publicités, mieux la cibler, la rendre efficace. Des commandites!

Il me semble que la solution est simple: organiser plus de surveillance policière et laisser un peu plus de moyens aux policiers. Chaque fois qu'un policier fait une intervention, il risque de se retrouver devant les tribunaux pour justifier ses gestes.

Les policiers sont cependant plus catholiques que le pape. L'Église catholique ne répond même pas aux plaintes. De nombreux cas de pédophilie ont été dénoncés dans le passé. Les plaintes sont restées lettres mortes, à moins que la police n'aie eu la puce à l'oreille.

Dans certains coins du monde, on a trouvé des moyens plus convaincants pour faire respecter les lois.
Rassurez-vous, ce n'est pas ce que je propose. Mais il me semble qu'on peut en faire un peu plus.

vendredi 9 octobre 2009

La cour du voisin

Si l'herbe est plus verte dans le jardin de ton voisin, laisse-le s'emmerder à la tondre.
(Fred Allen)

Mont Orford, Magog


On dit que l'herbe est toujours plus verte dans la cour du voisin.

Je suis d'accord. Mon voisin aussi. Il trouve que l'herbe est plus belle dans sa cour que dans la mienne. On retrouve aussi un phénomène semblable lorsqu'on est trop près d'un attrait touristique très populaire. J'ai habité pendant 2 ans au pied du mont Orford sans y être allé pour faire du ski ou d'autres activités récréatives.

Des japonais s'y déplacent pourtant pour la flambée des couleurs à l'automne. Pas fous les japonais. Ils profitent du décor et viennent faire des provisions de sirop d'érable à prix abordable. Un téléphérique permet d'avoir une vue imprenable sur le Mont Orford riche en couleurs. Je ne l'ai jamais fait.



Ce site est également à 20 minutes de route de chez moi, en Estrie où j'habite depuis 40 ans. Je précise que Laure et moi sommes présentement sur la Côte Nord pour des raisons professionnelles.

Notre maison de Sherbrooke étant louée, nous avons trouvé refuge chez des amis la semaine dernière. Ils nous ont proposé d'aller aux pommes. Nous avons choisi Compton comme destination. Et, par chance, nous pouvions acheter des pommes sans les cueillir. Nous avions une bonne raison de le faire. Il y avait un festival agro-alimentaire tout à fait invitant: les Comptonales. Cliquez sur le lien qui précède. Il donne accès à des photos hallucinantes de beauté. Vous pourrait y admirer les magnifiques vaches dont je vous ai parlé dans mes derniers billets. Vous reconnaîtrez leurs airs intelligents.

Le décor était féérique comme en font foi les photos sur le site. Les feuilles avaient commencé à changer de couleurs, mais la féérie des couleurs n'était pas encore à son meilleur. Et, imaginez, c'est la première fois depuis les 40 ans dans les Cantons de l'Est, ma région, que je visite Compton en automne. C'est impardonnable.

Sur la Côte Nord, on n'a pas la chance d'avoir cette féérie de couleurs. Les feuilles prennent une teinte de jaune. C'est tout. Il n'y a rien pour attirer les japonais. Vous savez pourquoi les couleurs changent de couleurs? Pourquoi le Canada est-il si gâté par les couleurs des feuilles à l'automne?



Le plus ironique, c'est que maintenant que je suis sur la Côte Nord, je me permets de visiter Compton, à plus de 1200 kilomètres de Havre-Saint-Pierre. Quand j'étais à Sherbooke, je n'y allais pas. Et j'étais qu'à environ 35 kilomètres de là.

Pourquoi parcourir mille kilomètres pour chercher ce qui se trouve tout près de soi? On économise du temps, de l'argent, on pollue moins. Mais il est parfois bon de s'éloigner de ses voisins.

Un mois avant le mariage, il parle, elle écoute.
Un mois après le mariage, elle parle, il écoute.
Dix ans après le mariage, ils parlent en même temps et...
les voisins écoutent.
[Pierre Véron]



À suivre...

mardi 6 octobre 2009

D'où sort ce troupeau?



Vous vous demandez sûrement comment, diable, j'ai pu rencontrer le troupeau dont j'ai parlé dans mon dernier billet. Rien ne me prédestinait à me trouver en pareille compagnie. Laure non plus.

Là ou je me trouve normalement, au nord du 50è parallèle, il faut faire au moins 500 kilomètres, sinon plus, pour faire la connaissance d'une seule vache laitière. J'étais loin de me douter en voir autant sur mon chemin et surtout les voir d'assez près pour leur parler.

Parti de Havre-Saint-Pierre, j'avais prévu coucher dans ma résidence de Sherbrooke, 1200 km plus loin. Mais ayant fait part de mon projet à la dernière minute aux locataires des lieux, nous avions dû nous résigner à trouver une chambre d'hôtel. Et je vous jure qu'à Sherbrooke, ce n'est pas ça qui manque. Et nous étions prêts, ma foi, à nous contenter d'une chambre modeste.


Mais quelle ne fut pas notre surprise d'apprendre qu'il n'y avait plus une seule chambre disponible dans toute la région. Pas une! La même torbinouche d'histoire qui était arrivée à Marie et Joseph en arrivant à Bethléem.

Mon père a toujours dit que Laure était belle comme la Sainte-Vierge. Mais de là à tirer des conclusions...

Un peu de retenue s'impose. Il ne faut pas mêler le sexe, l'amour et la religion.

Et n'allez pas penser que c'est dans une grange que nous avons couché, à côté d'un âne et du boeuf dont je vous ai parlé dans mon dernier billet. Aucun rapport.

Je ne voudrais surtout pas offenser les hôtes qui nous ont reçus si gentilment. Nous les avions rejoints en catastrophe au moment où ils se préparaient à aller danser le tango. Ils avaient prévu rentrer tard. Mais nous étions les bienvenus. ouf!

Nous avons eu droit à un accueil royal et un projet merveilleux pour le lendemain. C'est donc un heureux hasard de circonstances qui m'a permis de rencontrer mes amies laitières devnues mes confidentes sur bien des sujets: les boeufs et la charue, les vacheries du gouvernement, etc.

Je leur ai raconté que Jean Charest etait prêt à laisser tomber l'égalité des sexes pour des motifs d'accomodements raisonnables en fonction des cultures et des religions. Meuh! Qu'elles m'ont répondu.

La commission Bouchard-Taylor y est allée de recommandations et de voeux pieux. Voilà que la question des accommodements raisonnables revient sur le plancher des vaches, dans le pratico-pratique et dans l'arène politique.

Elles en avaient long à dire elle aussi sur le sujet.
On observe une discrimination flagrante de la part du Petit Robert envers la vache, qui n'est autre que "la femelle du taureau". Et pourtant leur rôle pour la société est bien plus grand que celui du taureau.

Elles ont plusieurs autres récrimintaions raisonnables.


Les gens ont peur de la grippe porcine, la grippe aviaire, de quoi rendre les vaches folles!

À suivre...