samedi 19 décembre 2009

Joyeux décembre

Météo Havre-Saint-Pierre

Acceptation rime désormais avec soumission. Le Québec est conçu comme une terre vierge ou presque, où le nouvel arrivant peut, avec des contraintes minimales, reproduire des modes de vie qui reposent souvent sur des valeurs dont l’Occident a choisi de s’extraire depuis des centaines d’années.
Cliquer sur l'Imposture.
Joseph Facal
Il y a de la Folie dans l'air. Les marchants du huppé Plateau Mont Royal ont changé l'appellation Joyeux Noël par Joyeux Décembre. On veut être inclusifs! Il paraît qu'il faudra s'y faire. C'est ce que l'on a écrit de toutes lettres dans certains médias. Moi qui avais de la misère à croire au Père Noël, voilà qu'il me faudra apprendre à croire au Père Janvier! Ou à la Mère Janvier.


A l'école, on a aboli les cours de religion. On les a remplacés par des cours d'éthique et d'histoire des religions. Un article tout a fait savoureux a été écrit par Joseph Facal dont le lien pour son blogue se retrouve à droite dans mes favoris.

A la fin de cette année 2009, j'ai un souhait: que l'on retrouve la capacité de croire, d'être fiers de ce que nous sommes, de ce que nos ancêtres ont été. Que le décor politique, nos croyances, nos valeurs nous redonnent espoir en l'avenir.

A l'école de l'endoctrinement

par Robert Savard
La Charte des droits protège les minorités...jamais l'inverse.

Cliquez sur le lien pour voir l'article au complet

mercredi 9 décembre 2009

Elle était belle pourtant

Elle était belle pourtant si j'avais pu la garder
Le soir comme une enfant moi je l'aurais bercée
Salvatore Adamo
Sans le savoir, sans l'avoir prémédité, je revis plusieurs pages de l'histoire de la famille. Évidemment, le récit soulève l'intérêt chez ceux qui ont vécu ces événements de près ou de loin. Des émotions et des souvenir remontent à la surface.

Prenez, par exemple, Michel, le plus jeune de mes frères. Aussitôt que j'ai mis mon dernier billet en ligne, il m'a téléphoné. Cette photo de Nicole prise environ 3 mois avant son décès l'a ému.

Michel m'a dit: En voyant cette photo de Nicole, il m'est venu tout de suite à l'esprit cette chanson d'Adamo: Elle était belle pourant. Je suis même allé l'écouter sur You Tube.

Michel (1955 ou 56)

Michel a ajouté: Elle était vraiment belle et pas juste physiquement. Elle avait du caractère. Un jour qu'elle me gardait, j'étais un peu turbulent. Même si elle n'était pas beaucoup plus vieille que moi, elle m'avait pris dans ses bras et était allé me coucher dans mon lit en me disant de ne pas bouger. Je n'avais pas eu le choix que d'obéir.

C'est un peu comme ça, je crois, dans une famille monoparentale avec plusieurs enfants. Les plus vieux prennent les plus jeunes en charge. Il y a quelque chose de positif dans ce phénomène. Ma mère n'avait pas souvent à élever la voix. Les plus vieux s'en chargaient.

Mon père et moi, 1967
Quand mon père est revenu à la maison en 1965, Nicole était décédée depuis déjà 8 ans. Je me souviens pas s'il connaissait la nouvelle avant.

Mais je me souviens bien de la dernière fois que j'avais vu mon père. Nous étions pensionnaires à l'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe. La vraie maison où nous avons grandi, c'est là.

Dans la section de droite au sous-sol, c'est là que j'étais pensionnaire avec Yves. Juste au dessus, c'était l'étage des filles. C'est la que Nicole et Micheline étaient pensionnaires. L'entrée, vis à vis le clocher, c'était celle du parloir. C'est là qu'on pouvait avoir de la visite le dimanche lorsqu'il n'y avait pas de sortie.


C'est donc par là que s'était présenté mon père, seul, étant séparé de ma mère. Je me souviens très bien que papa avait tenu Nicole dans ses bras pendant tout le temps de la visite. Il pleurait comme un enfant. Le plus tragique, c'est que ce fut la dernière fois qu'il a pu voir Nicole.

Je ne sais pas pourquoi, c'est toujours dur de voir pleurer un homme, surtout son père.

J'étais ému et je le voyais sous un côté humain qui me laissait croire ou du moins espérer qu'il revienne un jour avec ma mère. Malgré ses divergences conjugales, ma mère n'a jamais parlé en mal de notre père. Mais lorsqu'elle parlait de lui, elle y faisait toujours allusion ainsi: Celui que vous connaissez...


Selon mes souvenirs, c'est la dernière fois que je l'ai vu avant qu'il ne réapparaisse de façon aussi soudaine que mystérieuse. Il disait avoir habité le Grand Nord, la terre de Baffin. Il disait avoir été cuisinier dans l'armée, avoir connu des saisons avec 6 mois de soleil et 6 mois de nuit. C'est ce qu'il disait.

Nous ne savions pas si c'était vrai. Mais nous, nous avions l'impression que nous avions connu plusieurs années de nuit. Et nous souhaitions qu'il nous rapporte plusieurs journées de soleil.

Paradoxalement, Laure et moi vivons sur la Côte Nord. Je n'irai pas jusqu'à dire que nous sommes au pole Nord, mais nous nous y approchons. Nous sommes au 50è parallèle. Nous irons encore plus au nord cet hiver. La photo qui précède a été prise en février dernier, devant notre loyer de Havre-Saint-Pierre.

Mon père disait-il la vérité lorsqu'il parlait de ses aventures dans le Grand Nord?A suivre...

mardi 8 décembre 2009

La maison où j'ai grandi

Météo Havre-Saint-Pierre
Le temps a passé et me revoilà
Cherchant en vain la maison que j'aimais
Où sont les pierres et où sont les roses
Toutes ces choses auxquelles je tenais
Même de mes amis plus une trace
D'autres gens d'autres maisons ont volé leurs places

Françoise Hardy

Cliquez sur la photo pour voir la vidéo de la chanson.
La maison où j'ai grandi, elle ne nous appartenait pas. Nous n'étions que locataires. J'ajouterais même plus: cette maison n'existe pas. Et pourtant, pour chacun de nous, mes frères, mes soeurs, cette maison a une adresse: 2030 Duvernay. Elle a une âme. Mais ce n'est pas vraiment là que nous avons passé notre tendre enfance.

Reprenons tout du début. Ma mère est arrivée à St-Hyacinthe en 1952. Elle avait 29 ans et déjà, elle avait 6 enfants. Elle a habité le 2030 Duvernay toute seule. C'était l'endroit où nous pouvions nous réunir le dimanche, la plupart du temps. Mais il a fallu plusieurs années avant que nous puissions tous y être ou presque. Nicole n'était en effet plus là au moment de la réunification.

Yves (mon frère), Micheline (ma soeur), Francine(cousine), Nicole (sa dernière photo, 3 mois avant son décès)
J'ai été le premier à avoir le privilège de rejoindre ma mère au 2030 Duvernay. J'avais 13 ans. Puis il y a eu beaucoup de va-et vient. Je vous ferai grâce des détails. Je peux vous assurer cependant qu'il y a eu là, par la suite, une telle intensité dans nos émotions que nous avons eu l'impression d'y avoir vécu presque toute notre enfance. Il serait facile d'écrire tout un livre pour ne pas dire tout un roman aux milles rebondissements.

Il y a eu des instants tragiques, des moments pathétiques, des moments de bonheur, de douceurs, du suspense digne d'un film d'Alfred Hitchkok. Certains mystères n'ont jamais été éclaircis. Mais un événement nous a particulièrement marqués.

Un soir, un homme se présenta à la porte du logement de la rue Duvernay. Il frappa. Ma mère ouvrit. Le monsieur la salua avec un sourire et un regard étranges. Ma mère, surprise de la familiarité de l'inconnu s'empressa de demander:
  • Pardon monsieur, est-ce que je peux savoir qui vous êtes?

  • Mais voyons Yvette, s'empressa-t-il de dire. Tu ne me reconnais pas? C'est Roméo.
C'était mon père dont nous n'avions pas eu de nouvelles depuis 9 ans. Nous ne savions pas s'il était mort ou vivant. Imaginez, en 9 ans seulement, il avait changé au point d'être méconnaissable.

La première photo est plus récente que celle qui aurait pu être prise la dernière fois que j'avais vu mon père. Mais elle donne une bonne idée de ce qu'il avait l'air. La 2è photo a été prise peu de temps après le retour inattendu de mon père.
Mon père n'avait que 43 ans lorsqu'il est revenu.
Il paraissait beaucoup plus vieux.
Il en avait vu et en avait fait vivre de toutes les couleurs. Il avait été l'homme de tous les malheurs.
Mais son retour à la maison en 1965 avait été un moment d'extase, de bonheur intense dont je reparlerai dans mon prochain billet. Il est décédé à l'âge de 61 ans.

vendredi 27 novembre 2009

2030 Duvernay

Curieusement, je n'y vais jamais dans les cimetières où sont enterrés mes grands-parents, ni au colombarium où est l'urne qui contient les cendres de mon père. J'aime plutôt visiter les endroits où ils ont vécu...

Zoreilles,

Commentaire suite au billet du 10 novembre 2009

Ce commentaire de Zoreilles ne m'a pas laissé indifférent. Il faisait suite à mon billet Où sont donc passés les morts. En le lisant, j'ai réalisé jusqu'à quel point je lui ressemblais. À quelques nuances près...

Je ne vais que très rarement dans un cimetière. Presque jamais. Mais, je ne retourne pas non plus dans un milieu où j'ai déjà vécu. Presque jamais. J'ai passé 16 ans à la CSST. Je n'y suis jamais retourné après mon départ. Je ne détourne jamais la tête sur le quai d'une gare.

Gare de Saint-Hyacinthe


Il y a toutefois un endroit fétiche où j'aimerais me retrouver: le 2030 Duvernay à St-Hyacinthe. Ce lieu est resté mythique pour notre famille. C'est là que nous avons vécu nos plus beaux souvenirs. Paradoxalement, c'est là que je vivais en 1957, au moment où Nicole nous a quittés pour un autre monde, à l'âge de 11 ans. Sa maladie, de souche H1N1, l'a foudroyée en moins d'une semaine.

Voici une photo que je n'avais pas vue depuis des dizaines d'années. J'ai réalisé que c'est une des seules photos où je suis photographié avec Nicole.


Vous voyez dans l'ordre Nicole, Ma photo, celle de ma mère, ma soeur Micheline, mon frère Yves et un peu plus bas, Michel. Ma soeur Manon n'apparait pas puisqu'elle ne vivait pas avec nous à cette époque.

Le décès de ma soeur Nicole a laissé un vide immense l'année suivante. Cet événement allait naturellement avoir un impact sur le cours de l'histoire de la famille. Jacqueline, la plus jeune des soeurs de ma mère fut tellement touchée par le décès tragique de Nicole que sa vie entière fut changée.

Un peu comme pour mettre un baume sur la douleur de ma mère, elle décida de faire son cours d'infirmière à St-Hyacinthe à l'hôpital où ma mère travaillait. Notre demeure fut aussi la sienne. Elle avait 8 ans seulement de plus que moi. C'était donc comme ma grande soeur. Une nouvelle grande soeur. Je la trouvais bien séduisante. Nous avons connu à cette époque une vie familiale très intense. Ce fut comme un rêve qu'on s'est toujours remémoré avec nostalgie.

Le hasard a fait que presqu'au même moment où Zoreilles laissait son commentaire qu'on peut lire dans l'en-tête du billet, Jacqueline se mourait d'envie de revoir l'appartement de la rue Duvernay. Ce n'est pas dans sa nature de faire preuve d'autant d'audaces, mais il y a quelques jours, ce fut plus fort qu'elle. Elle alla frapper à la porte, le coeur battant d'émotions.

Un jeune homme entrebailla la porte. Jacqueline lui expliqua qu'elle avait habité l'appartement il y avait plus de 40 ans. Elle voulait le revoir. Le jeune homme la regarda d'un air suspect. Il était méfiant. Jacqueline insista. Finalement, il y eut un compromis. Le jeune homme accepta d'ouvrir la porte pour qu'elle puisse jeter un regard sans entrer.

Rien n'avait changé. La véranda dans l'entrée, la cuisine, la chambre de bain, la salle d'aisance, le salon, la chambre à coucher. Il y avait une seule chambre. Une grande chambre subdivisée par un rideau.

Moi, j'étais privilégié. Je dormais sur le divan du salon. Voici l'endroit où je dormais. Sur la photo, vous pouvez voir de gauche à droite, Yves, Michel et moi-même.


En entendant raconter la visite de Jacqueline, j'ai ressenti beaucoup d'émotions, un mélange de nostalgie, de douceurs et de tristesse. C'est incroyable tout ce qui a pu se passer là. On ne peut l'expliquer. Un vrai roman. Il y a eu des émotions fortes, de l'entr'aide, du mystère, de l'ambiance et beaucoup d'amour. J'oserais dire que ça sortait de l'ordinaire.

Il y a des moments dans la vie, si tristes soient-ils, tellement riches d'enseignements qu'il faut les partager. C'est ma conception des choses. J'ai l'intention d'en glisser un mot.

Maman, Jacqueline, Yves, Micheline, Michel, Manon et même toi, papa, Je suis sûr, les choses de cette maison vous regrettent autant que moi...

À suivre...

jeudi 26 novembre 2009

La recherche du temps perdu


Très tôt apparut sur les deux rives du Saint-Laurent un long ruban de villages, tous dotés d'un quai. C'est donc sur les bords du grand fleuve qu'a pris naissance le peuplement de la Nouvelle-France et c'est à partir de ces premiers villages qu'ont déferlé les vagues de peuplement suivantes. Ces premières paroisses répondaient à un besoin et aucunement à une quelconque théorie ou à un vague modèle préexistant.
Cliquez sur Réflexions sur les villages du Québec


J'explore le même univers dans tous mes billets depuis la fin d'octobre.

J'ai parlé notamment
  • de Havre-Saint-Pierre qui a perdu son titre de capitale de la Côte Nord, son évêcher, son couvent et plusieurs vestiges du passé qui faisaient l'envie des environs;
  • de ma soeur Nicole décédée en 1957 de la grippe asiatique, une grippe de souche H1N1;
  • de ces monuments, ces valeurs et vestiges du passé disparus aussi comme si on les avaient enterrés;
  • ces vastes étendues de la Côte Nord sous le pic des pelles mécaniques;
  • du cimetière où sont enterrés, côte à côte pour l'éternité: Nicole, mon père, ma mère et son ennemie juré, si on peut dire;
  • des Croix Blanches, cette compositions de Gaële sur les soldats morts au champs d'honneur presque sans avoir commencé à vivre;
  • de ce cimetière des Anciens où les morts ont disparu d'une certaine façon.
Avant de tourner la page sur ce chapitre, je me dois de vous donner quelques explications sur la disparition du coeur de la première comunauté de Havre-Saint-Pierre.

Village St-Siméon,
Comté Charlevoix


Dans presque tous les villages du Québec, l'église était une des premières habitations. Puis il y avait des dispensaires, des écoles, des couvents. Un peu plus tard, il y avait immanquablement des Caisses Populaires Desjardins pour les finances. La nature humaine étant ce qu'elle est, il fallait aussi prévoir un espace pour enterrer nos morts. Tout village qui respecte possède tout ça.

Voyez Les plus beaux villages du Québec

Havre-Saint-Pierre n'avait pas de route pour être relié au reste du Québec avant 1967. Tout ça n'avait pas empêcher d'y ériger un environnement à faire rougir bien des villages. Où sont donc les vestiges de cette époque.

Fred Pellerin
Cliquez

On m'a raconté qu'un jour, il y a quelques dizaines d'années, le village a eu un curé tout neuf, comme dirait Fred Pellerin. Le curé, c'était un des personnages les plus respectés de la communauté. Le curé en question, à ce que l'on m'a dit, voulait moderniser Havre-Saint-Pierre. Il fallait démolir les vieilles constructions datant du début du siècle, y compris l'église, l'édifice de l'évêcher qui avait été transféré, du couvent qui ne servait plus.

En démolissant l'église, on a eu toute sorte de surprises. On a même dévouvert des ossements humains. Vous comprendrez que j'ai été un peu bouleversé par toutes ces confidences. Je n'ai pu m'empêcher de demander si le curé avait des amis dans la construction. Tout rebâtir n'était pas une mince affaire. Comme réponse, j'ai eu quelques sourires et ce mot: C'est ce que quelques uns se sont demandés. Mais personne n'osait critiquer ouvertement monsieur le curé.

Avez-vous remarqué comme plus ça change, plus c'est pareil. Ce n'est pas d'hier qu'il y a des histoires louches autour de l'industrie de la construction.

lundi 23 novembre 2009

Chômage: Incompétence et paresse?

Le meilleur moyen de tuer un homme, c'est de le payer à rien faire
Félix Leclerc
On peut aussi tuer un homme en le forçant à travailler...

J'ai obtenu mon premier emploi par hasard. J'avais fait toutes mes études collégiales avec les options en sciences. Je raffolais des sciences et des mathématiqes. J'étais à l'Université de Montral lorsqu'on m'a offert un travail dans le domaine de la sécurité sociale. J'étais tellement sûr de ne jamais travailler dans ce domaine que j'ai voulu vivre l'expérience. Ce travail d'abord prévu pour un an allait changer le cours de ma vie.

Je n'en reviens pas encore de l'audace qu'on peut avoir à cet âge. La majorité de ma clientèle parlait anglais. Je parvenais à peine à lire un texte simple dans cette langue. Le handicap était sérieux car les problèmes qu'on me présentait étaient très complexes. Certains clients étaient très aggressifs. Heureusement, je ne comprenais pas la moitié de ce qu'ils disaient.

Un peu plus tard, j'ai changé de territoire. Ma nouvelle clientèle s'exprimait en français. Malheureusement pour moi, je comprenais tout. J'ai vite paniqué devant les comportements et les insultes. Alors, pour développer de bons réflexes, j'ai demandé à mes collègues de travail de me référer tous les clients violents. On a vite exaucé mon souhait au-delà de mes espérances.

Il a fallu peu de temps pour que je fasse la connaissance d'un client en poie à de fortes tensions émotives. À sa dernière visite, ce client avait lancé un cendrier en direction de la réceptioniste qui ne fumait même pas. Je suis descendu à sa rencontre, le coeur rempli de palpitations.

C'est fou ce qu'on peut faire sous le coup de l'adrénaline. J'ai tout de suite eu le goût de savoir ce qui avait mis le client hors de lui. On avait réduit son chèque parce qu'il n'avait pas fourni de preuves de recherches d'emplois. Je le comprenais parce que je me mettais dans la peau d'un employeur et il était évident que je n'aurais jamais engagé ce monsieur. Chaque fois qu'il avait frappé à la porte d'un employeur, il avait essuyé un refus et connu une baisse d'estime de soi. J'ai donc tout naturellement demandé au client de ne pas faire de recherches d'emplois tant que je ne lui conseillerais pas de le faire.

Aussitôt que j'ai été en mesure d'occuper un poste d'encadrement, j'ai aboli la pratique de recherche obligatoire d'emploi. Une telle pratique n'est avantageuse ni pour le travailleur que l'employeur. Comme employeur, je ne voudrais pas voir des chômeurs sonner à ma porte s'ils ne veulent pas travailler.

Je crois qu'il est naturel de vouloir travailler. Tout le monde a spontanément le goût d'un milieu de travail agréable et valorisant. Si tel n'est pas le cas, il y a un problème et c'est à lui qu'il faut s'attaquer, pas au chômeur.

J'ai rencontré dernièrement une ancienne travailleuse de rue qui avait recruté des sans abri pour mettre sur pied un programme d'emploi. Ces gens sont vite devenus très motivés à développer le projet de travail et impliquer leurs semblables. Ils l'ont peut-être fait mieux que d'autres sans problèmes.

Malheureusement, plusieurs gestionnaires n'ont pas les compétences requises pour créer les conditions favorables. Leurs attitudes découlent de leur incompétence. Selon une étude récente, les plus colériques le sont pour masquer leur incompétence.

Cliquez sur la photo pour prendre connaissance de l'étude.

La plupart du temps, ce sont les employés les plus brillants, les plus consciencieux et les plus engagés qui en paient la note. C'est bien triste. Cliquez sur l'image ci-dessus pour plus de détails sur le burn-out.

Il y a actuellement de sérieux problèmes de recrutement. Il y a aussi de sérieux problèmes après le recrutement. Le défi le plus important, c'est de garder motivés ses travailleurs. On doit faire en sorte qu'ils aient toujours hâte d'arriver au travail.

Pour moi, le chômage n'a pas sa raison d'être. C'est avant tout la volonté politique qui manque. On ne devrait jamais imposer le travail de force et aider ceux qui veulent travailler à trouver le travail valorisant qui leur convient.

Le défi est plus difficile que de détourner des rivières et construire des structures gigantesques.

jeudi 19 novembre 2009

Le mystère de La Promenade

Restaurant Chez Julie,
Havre-Saint-Pierre


Il y a deux restaurants de fruits de mer à faire mourir de plaisir les épicuriens qui habitent ou visitent Havre-Saint-Pierre: Chez julie et La Promenade. Les deux peuvent rivaliser d'adresse pour émoustiller vos papilles.

Restaurant La Promenade,
Havre-Saint-Pierre


Ces deux restaurants sont des incontournables dont la réputation dépasse largement les frontières de la Côte Nord. Je ne reçois jamais de visiteurs sans les amener aux deux endroits. Ces restaurants sont toujours bondés de monde. Ils sont tout simplement divins.

Le problème d'achalandage ne va pas diminuer puisqu'on s'attend à ce que la population double durant le temps de la construction des barrages hydro-électriques de La Romaine.



Malgré l'affluence actuelle et à venir, on n'offre plus de déjeuner au Restaurant de La Promenade. Ce n'est pas la clientèle qui manque. Ce sont les cuisiniers. On doit réduire les heures de travail pour les garder en vie. Si on fait mourir les cuisiniers on ne restera pas en affaires longtemps.

Comment en sommes-nous arrivés là? Il y a des clients, des restaurants de qualité, pas suffisamment de cuisiniers disponibles. Si on trouve des cuisiniers, on ne trouvera pas de place pour les loger. Il n'y a plus de logements disponibles. Et pourtant, il y a des terres libres à perte de vue. On peut faire des heures de route sans rencontrer une seule habitation.

Nos gouvernements ont trouvé facilement le moyen de planifier la construction et la rénovation de plus de 500 kilomètres de routes, planifier la dérivations d'énormes cours d'eau, construire des barrages gigantesques. Le tout dans un temps record. Un défi. Mais pour les habitations et les travailleurs des commerces locaux aussi élémentaires que les restaurants, on n'a pas pu prévoir.

Il y a des malades, des hôpitaux. On manque de médecins, d'infirmiers et d'infirmières. On manque de secrétaires qualifiées partout. Comme planification et formation de la main-d'oeuvre, on a déja vu mieux. Du même souffle, les médias nous disent qu'il y trop de chômage à cause de la récession et de la force du dollars canadien. Allez essayer d'y comprendre quelque chose.

Pourtant, elle existe cette main-d'oeuvre. Elle existe en abondance. On ne me fera pas croire qu'il n'y a plus de cuisiniers au Québec.

Si les Chinois apprennent ça, ils arriveront vite en bateau. Vous savez comment ils sont, les Chinois. Ils vont nous voler notre recette de pâté chinois et faire fortune avec elle. Et on va se plaindre que les Chinois volent nos jobs.

Blague à part, je trouve triste de voir le manque de main d'oeuvre qui affecte les gens d'affaires qui ont leur entreprise à coeur. Oui ça me rend triste. Ce problème est important. Il l'est suffisamment pour que le Gestionnaire borg en ait fait l'objet de son dernier billet. Le Québec se porterait mieux avec un expert en finances comme lui.

Si le recrutement vous intéresse:
Quel est l'avenir de l'entrevue de sélection
Entretien d'embaûche: l'erreur à ne pas faire
Embauche: questions et réponses

mercredi 18 novembre 2009

Solution de l'énigme hélico




Vu hier à environ 150 mètres de la maison: un hélicotère. Pas un hélicoptère à pile. Un vrai avec un vrai moteur. J'étais en route pour une rendez-vous chez ma coiffeuse. La personne idéale pour me renseigner sur l'énigme.

J'ai posé ma question:
Est-ce normal de voir un hélicoptère stationné sur le bord de la route, presque dans la mer?
Avez-vous une idée de ce qu'elle m'a dit. Et bien voilà. Elle m'a dit qu'il arrivait qu'on stationne un hélicoptère devant le restaurant de La Promenade pour aller prendre un repas. Il n'y a rien de trop beau pour la classe ouvrière! Incroyable! Faut le voir pour le croire.

Le champs sur lequel était posé l'hélicoptère parait plus grand que la réalité sur la phtoto. Vous pouvez voir le paysage du côté du Restaurant. J'ai pris cette photo ce matin. Donc l'helicoptère était parti. Le restaurant était fermé. Mais, j'ai tout de même pu entrer à l'intérieur pour pousser un peu plus loin mon enquête.



J'ai fait part de ma surprise aux proprios. Il m'on confirmé que l'hélicoptère avait bel et bien été le moyen utilisé pour se rendre au restaurant La Promenade. Si l'idée vous plait, voici un lien pour vous.

Helicoptère à vendre

Se rendre en hélicoptère pour manger dans un populaire restaurant de fruits de mer sur le bord de la mer, il faut le faire! Mais je n'étais pas au bout de mes surprises. Ce qu'ils m'ont raconté m'a renversé davantage.

À suivre... Ne manquez pas la suite!

mardi 17 novembre 2009

Dieu du ciel: d'où vient cet oiseau?


Imaginez ce que j'ai vu aujourd'hui à environ 150 mètres de la maison. Je vous jure!

J'ai vite saisi ma caméra d'une main alors que j'avais l'autre sur la tête. Je me suis approché de la bibite. Personne à l'intérieur. J'ai continué mon chemin. Je devais rencontrer ma coiffeuse. Ça tombait bien. Une coiffeuse, ça sait tout. On lui raconte tout. Mais vraiment tout! J'imagine que vous faites de même.

J'ai posé ma question: Est-ce normal de voir un hélicoptère stationné sur le bord de la route, presque dans la mer?

Vous ne devinerez probablement pas. Mais je vous laisse tout de même le temps d'y penser. Je vous dit tout de suite cependant que ce ne sont pas des extra-terrestre qui cherchent Raël. Aucun rapport avec la vaccination contre le H1N1. On se contente encore de transporter les élèves en autobus dans les centres de vaccination. Ce serait si simple de transporter les vaccins dans les écoles. Mais revenons à l'hellicoptère.

Ne poussez pas votre enquête trop loin


Aucun rapport avec cet helicoptère en sol hostile


Restons calme. Je vous dévoilerai ce que j'en sais bientôt. Mais si vous ne revenez pas visiter mon blogue, vous ne le saurai jamais. La question vous poursuivra longtemps. Je vous vois déja dire : J'aurais donc dû aller voir la réponse avant que le billet ne soit effacé.

Si vous êtes trop anxieux, allez voir mon fils sur le billet précédent en attendant, ça va vous détendre. Ou bien regarder cette carricature:

mercredi 28 octobre 2009

AH1N1: méfiance ou panique?


Yves, l'aîné de la famille, en compagnie de ma soeur Nicole

Je vous ai parlé à quelques reprises de la mort de ma soeur Nicole, à l'âge de 11 ans. J'avais un an et demi de plus qu'elle. Je savais qu'elle était décédée d'une pneumonie consécutive à la grippe asiatique de 1957. Je sais maintenant que cette grippe était de souche H1N1, comme la grippe espagnole. Plus on parle de cette fameuse grippe, plus je me sens pris émotivement. C'est comme si tout à coup j'avais à revivre les émotions que j'avais réussi à refouler.

Je me souviens du dimanche 6 octobre 1957. J'avais joué avec Nicole toute la journée. Elle était en grande forme et quelque peu turbulente. Elle avait sauté sur le lit de ma mère comme pour faire de la trempoline. Le lendemain, Nicole ne se sentait pas bien. Le mardi, elle a été transportée en ambulance. Le vendredi, elle était décédée. Pourtant, elle était en très bonne santé. Elle n'était jamais malade.
Elle avait toujours les joues un peu rouge, des yeux noirs vifs et rieurs.

Je me souviens très bien comment ma mère a appris que Nicole était grâvement malade. Alors que ma mère se préparait à aller travailler à la pharmacie de l'hôpital, le téléphone sonna. J'étais seul avec ma mère. Je me souviendrai toujours de sa réaction lorsqu'on lui apprit que ma soeur Nicole venait d'être transportée d'urgence en ambulance à cause d'un excès de fièvre.

Je revois encore ma mère, un trémolo dans la voix, tremblant de tous ses membres. J'étais attristé mais loin d'être conscient de l'ampleur du drame qui se préparait. J'allais vite le réaliser.

Dès le lendemain, j'ai su que la vie de Nicole était en danger. Je suis allé retrouver Yves à l'infirmerie du patro. Il était encore fiévreux. J'ai eu la mission de lui faire comprendre qu'il n'avais pas le choix. Il devait venir visiter Nicole à l'hôpital.

Hôpital Saint-Charles, Saint-Hyacinthe, 1957
La pédiatrie était à gauche au 1er étage


Toutes les écoles étaient fermées. Pourquoi ne fait-on pas la même chose maintenant ? Pourquoi n'a-t-on pas vacciné les enfants directement dans les écoles avant de leur donner un congé de 2 à 3 semaines, le temps que le vaccin ait fait son effet? C'est trop simple? Aujourd'hui on a de la difficulé à vacciner les enfants parce que des personnes moins à risque encombrnt les milieux de la vaccination. Et les parents paniquent. Je paniquerais aussi.

Micheline et Nicole
Son dernier Nöel

Je me souviens que ce jour de Noël 1956, le dernier de Nicole, ma mère était triste et un peu déprimée. Yves, mon frère d'un an plus vieux que moi avait dit: Il faut se consoler, maman, au moins nous sommes tous en bonne santé. Il faut remercier le Bon Dieu.

Une semaine avant le décès de Nicole, alors qu'elle était en pleine forme, j'avais rêvé qu'elle était décédée. Une fois réveillé, j'ai eu beaucoup de mal à revenir sur terre et réaliser qu'elle était vivante. Le rêve était tellement vrai. Vous savez, c'est le genre de rêve qu'on a de la difficulté à se l'enlever de la tête. Même réveillé, on a de la difficulté à croire que ce n'était qu'un rêve. Je revoyais tout dans le moindre détail. Et quelque chose me disait que ça allait se produire.

En proie à une violente fièvre, elle avait dû être transportée, inconsciente, en ambulance à l'hôpital. Elle n'a pas repris connaissance de la semaine. Elle avait la tête sous une tente d'oxygène pour respirer. Son agitation était saisissante, insoutenable. Son discours délirant brisait le coeur, spécialement celui de ma mère.

Michel et Micheline avaient hâte de voir Nicole à l'hôpital. Mais lorsqu'ils entrèrent dans la chambre, ils eurent un véritable choc. Ils ont été impressionnés de voir Nicole délirer, la tête sous une tente d'oxygène. Elle était très agitée et avait même déchiré un vêtement de ma mère en s'agrippant à elle.
Michel et Micheline sont vite devenus pâles, bouleversés.


Mes soeurs Micheline et Nicole, ma mère au centre


Le vendredi, 11 octobre, en soirée, elle devint soudain très calme. Elle s'est assise dans son lit après s'être dégagé la tête de la tente d'oxygène. Elle demanda un peigne et un miroir. Sa préoccupation m'as surpris. Un peigne et un miroir?

Elle nous a tous salués tour de rôle, comme surprise de nous voir là. Les formulations ressemblaient à ceci: Tien! Maman, tu es là? Bonjour maman. Je suis contente de te voir. Puis elle a ajouté: "Comment se fait-il que j'étais morte et que je ne suis plus morte?"

Ma mère, soudain soulagée, crut au miracle. Elle dit à Nicole qu'elle était heureuse de voir qu'ella allait mieux. Elle ajouta qu'elle allait guérir et qu'elle la ramènerait avec elle à la maison.

Je me souviens de la suite comme si c'était hier. Nicole répondit à maman avec une lucidité qui m'étonne encore. "Non maman, je ne retournerai plus jamais à la maison et c'est bien comme ça. N'y pense plus, tu vas te faire du mal pour rien. Elle le dit avec une telle assurance que j'ai pensé qu'elle disait vrai tout en me refusant à le croire.

Elle demanda un crayon, du papier. Elle écrivit sur le papier: "Je vous salue..." J'avais le papier écrit de la main de Nicole. Je l'ai donné à Yves il y a peu de temps.

Cette histoire est demeurée incompréhensible pour moi. Comment, après avoir perdu connaissance, déliré sans arrêt pendant plusieurs jours, a-t-elle pu tout à coup retrouver une telle lucidité? Un tel calme. Avant et après, elle délirait. Elle avait la tête sous une tente d'oxygène. Lorsqu'elle nous a tenu son discours lucide, elle s'était assise, et n'était plus sous la tente d'oxygène. Elle avait fait tellement de fièvre auparavant que le médecin nous avait dit que son cerveau serait atteint de façon irréversible.

Je ne suis absoluement pas en mesure d'expliquer le phénomène. Mais l'événement est réel et pour le moins intriguant. Je ne suis pas seul à l'avoir vécu. Nous l'avons raconté immédiatement après l'avoir vécu. Micheline qui avait deux ans de moins que Nicole se souvient très bien de cette phrase de Nicole. En fin de semaine dernière, avec mes frères et soeurs, j'ai revérifié mes souvenirs. Je crois que nous ne l'avions jamais fait depuis.

Un peu plus tard, un médecin, ami de la famille, qui avait déjà pensé adopter Nicole se trouvait sur place. Il toucha aux pieds de Nicole et nous dit: Il lui reste peu de temps. Elle a commencé à s'en aller.

Yves et moi sommes allés à la chapelle de l'hôpital. Jamais nous n'avons prié avec autant d'intensité. Puis un bruit à l'arrière de la chapelle attira notre attention. Un peu comme dans un film, nous avons vu la silhouette d'un de nos oncles (Paul-Yvon)dans l'entrée de la porte. Il s'avança, chapeau à la main. Il n'a pas eu besoin de parler. Son air disait tout.

En arrivant dans la chambre, ma mère pleurait, dévastée de chagrin. Yves, 14 ans, lui dit: Maman, j'ai déjà lu quelque part que le cerveau est la dernière partie du corps qui s'éteint. C'est notre dernière chance de dire à Nicole que nous l'aimons. Et c'est ce que nous avons fait à tour de rôle.

Ma mère
Je crois que depuis 1957, il n'y a pas une seule journée où je n'ai pas pensé à la mort. Je ne souhaite à personne de vivre la même chose. Et rappeler vous que ce sont les enfants en santé de 10 à 20 ans qui sont le plus à risque.

J'ai dit un jour que je ne me ferais pas vacciner. Je croyais moi aussi à la théorie du complot, Depuis que j'ai réalisét que c'est la souche du virus qui a amené ma soeur au Paradis, j'ai changé d'idée.

Le problème dans notre société, c'est qu'on ne sait plus qui croire, Il y a tellement de magouilles que notre méfiance n'a plus de bornes. En d'autres mots, notre société est corrompue et malade. On ne peut plus se fier ni aux politiciens, ni aux médias. La crise de confiance que nous vivons dans tous les domaines est pire que le virus lui-même. Il n'y a aucun vaccin contre la méfiance.

Imaginez, j'avais pensé ne pas me faire vacciner parce que je me méfiais de la nouvelle, des messages contradictoires.

Après avoir vécu tout ça, porté l'évènement comme une épine au coeur toute ma vie, je ne comprends pas comment nos élus ont tant de mìsère à prendre des décisions. Il faut fermer les écoles, ne pas tenir d'examens durant cette prériode. Imaginez, on force des étudiants à obtenir un papier de leur médecin pour prouver qu'ils ne peuvent passer les examens. Il me semble que les médecins ont autres choses à faire!

Et les étudiants qui ont la grippe, pourquoi doivent-ils prendre du retard dans leurs cours et leurs études contrairement aux autres qui n'ont pas la maladie?

Je vous conseille fortement la vidéo qui suit. Il a été produit à l'intention du Collège des médecins. On ne peut donc avoir une information aussi pertinente et à jour.

Pour ceux qui sont encore indécis, regardez bien ceci!
Dr Robert du Collège des Médecins du Québec
TRÈS IMPORTANT A ÉCOUTER:
http://www.youtube.com/watch?v=5Z-LdVK1WfU"

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