jeudi 19 mars 2009

Occuper le territoire

Cliquez pour vous instruire
Les premiers français, aidés par les filles du roy avaient eu l'ambition de peupler la Nouvelle-France. Cette noble cause était bien sûr encouragée par l'Église. Selon l'expression du temps, il ne fallait pas empêcher la famille . Le condom n'avait pas encore été inventé. Une préoccupation de moins pour le pape de l'époque!

Les autres moyens de contraception, même l'abstinence (absence de relations sexuelles), étaient mal vus. Il ne fallait pas se retenir. Chanceux! Le tout visait bien sûr à occuper le territoire. Les religieux, très associés au projet visait l'augmentation du nombre de chrétiens.

Mais n'allons pas trop vite. Retournons un peu en arrière, bien avant l'arrivée des charmantes filles du roy. L'occupation des terre avait commencé beaucoup plus tôt. Quand Jacques Cartier avait planté sa croix à Gaspé en 1534, il avait pris officiellement possession des terres au nom du roi de France.

Les Indiens qui ne parlaient pas encore français n'avaient pas tout compris. Ils s'étaient contentés de répondre: "NAPOU TOU DAMAN ASURTAT.

Eux et leur chef Donacona étaient bien contents de voir arriver les français les bras chargés de cadeaux: des fusils (mousquets), de l'alcool (eau de vie), des couvertures de laine, des tissus de coton et de lin, des objets de métal, du matériel de pêche, etc... Ils étaient chez eux et très hospitaliers.

Mais les Indiens virent d'un mauvais oeil Jacques Cartier continuer sa route plus à l'Ouest. Qu'avait-il en tête? Un peu comme le professeur tournesol avec sa pendule, Jacques Cartier cherchait non pas des fourrures, mais des épices. Il croyait qu'en continuant sa route il arriverait aux Indes.

Très tôt cependant, avec l'appui du roi, certains français plus futés eurent l'idée de prendre possession des plus belles terres sur les bord du St-Laurent. Le système seigneurial fut insatauré en 1623. Les deux parties du système, soit le Seigneur et les Censitaires (les habitants) avaient leurs propres obligations et leurs droits envers l’autre partie et envers l’état.

Des seigneurs se virent octroyer d'immenses terres. On trouva parmi eux des communautés religieuses dont les Jésuites. Le Seigneur avait trois grandes obligations envers les censitaires qui en retour devaient lui être fidèles, payer des droits,etc:
  1. Établir un manoir sur place pour être disponible aux besoins des censitaires
  2. Leur dirtribuer des terres de bonnes dimensions
  3. Intaller un moulin pour moudre le grain

Une des première concessions se trouva en Minganie en 1631: une seigneurie (95 km2 ; environ 900 îles, îlots) à Jacques de Lalande Gayon et à Louis Jolliet d'Anticosti qui la nomment Îles-et-Îlets-de-Mingan. Plusieurs autres concessions furent accordées.

Les améridiens ne posèrent pas trop de problèmes. Ils y voyaient de bonnes occasions d'affaires pour la traite de la fourrure. Mais lorsque les français commençèrent à s'installer plus à l'Ouest de Tadoussac, il y eut une terrible levée de boucliers. Il s'ensuivit tout un jeu d'associations des indiens entre eux et avec des français, puis des anglais. Des anciens amérindiens alliés des français, les Iroquois par exemple, se sentirent trahis lorsque les français commencèrent à fraterniser avec leurs ennemis les Hurons, sédentaires comme eux.

Après l'obtention d'une concession sur l'Île de Montréal de la part de la Compagnie des Cent-Associés, un petit groupe d'une quarantaine de personnes sous la direction de Paul de Chomedey de Maisonneuve (1612-1676) vint fonder l'établissement de Ville-Marie(ancien nom de Montéal)en 1642.

Ceci mit définitivement le feu aux poudres. Il faut se rappeler que les Iroquois étaient déjà installés la depuis des centaines d'années. Ils étaient sédentaires, contrairement aux autres peuples amérindiens. En 1653, il ne restait plus qu'une cinquantaine de français à Montréal.Puis vinrent les soldats du régiments de Carignan qui doublèrent la population fraçaise en Amérique. Ces soldats redonnèrent confiance aux colons et de nobles français ont vite trouvé le moyen de profiter la situation. Leur calcul était bon et facile: la France était devenu comme un enfer à cette époque.

Un exemple:
Philippe de Rigaud (1643-1725)marquis de Vaudreuil, issu d'une famille de vieille noblesse du Languedoc, vint en Nouvelle-France en 1687. Comme beaucoup le faisaient à l'époque, il visait l'avancement de sa carrière pour redorer son blason; un moyen d'y parvenir, consistait à faire fortune dans le commerce de la fourrure avec les Amérindiens. Ce marquis épousa Louise-Élisabeth Joybert à Québec le 21 novembre 1690.

Les guerres, les escarmouches, les alliances, les trahisons, tout venait gaspiller des chances en or. Les nobles voulaient du pouvoir et de l'argent, les soldats voulaient s'occuper des terres qu'on leur avait données, les amérindiens voulaient profiter des blancs pour faire le commerce des fourrures. Et pire encore, voilà que les Anglais étaient venus s'en mêler. En plus de parler anglais, ils étaient protestants et aimaient faire de l'argent sur le dos de tout le monde. Déjà!

1689 : 1500 guerriers iroquois, sous les ordres des Anglais, débarquent secrètement à Lachine, sur l'île de Montréal. Ils brûlent 56 des 77 maisons du village, tuent 24 habitants et en capturent environ 90 autres. De ces prisonniers, 46 reviennent dans la colonie, les autres sont torturés et brûlés en Iroquoisie. C'est le tristement célèbre «Massacre de Lachine». Mon ancêtre fut tué en 1690 et brûlé, selon certains textes.

Mais comment se sortir du cercle vicieux dans lequel on s'éait empétrés, d'autant plus que la situation n'allait qu'en s'aggravant?

C'est alors que le miracle se produisit de façon touchante. La suite est un exemple puissant de ce que l'homme quelqu'il soit peut accomplir. Ce qui a pu arrêter la folie meurtrière est toute une leçon dont on devrait s'inspirer de nos jours.

À suivre...

jeudi 12 mars 2009

Allez! Multipliez-vous!

Cliquez sur la carte pour avoir un bon aperçu du peuplement de la Nouvelle-France

La paix avec les Iroquois avait été signée en 1701. En 1713, la Nouvelle-France comprenait presque toute l'Amérique du Nord. Louis XIV a fortement contribué à son développement pour ensuite presque tout abandonner à cause des guerres qu'il menait en Europe.

À la mort du roi Soleil, en 1715, les colons de Nouvelle-France ont appris l'événement avec joie tellement ils se sentaient abandonnés. Pour bien comprendre la réalité, disons que le Général de Gaule fut à Louis XIV jeune ce que fut Sarkosy à Louis XIV vieux. On a même prétendu qu'un nouveau dynamisme a repris en Nouvelle-France après la mort du roi.

La France avait envoyé des soldats jeunes, forts et virils. On a vite compris l'importance de peupler la colonie.

On visait la qualité de la quantité des descendants. On souhaitait aussi donner aux soldats le goût de rester sur place. Un plein bateau de belles filles leur fut envoyé avec la mention No return to sender. Il y en avait 900 au départ. On a appelé ces filles les filles du roy. Certains ont prétendu, probablement à tord, que ces filles étaient des filles de joies. Voyons donc!

La réalité était fort différentes selon de nombreux textes:

Près de 90 % de ces filles à marier étaient issues de familles de petits fonctionnaires, de militaires, d'artisans et de paysans (en petit nombre); le reste provenait de la petite noblesse et de la bourgeoisie. Elles constituaient, pour l'époque, une sorte d'élite «sagement élevée» et «formée aux travaux d'une bonne ménagère»,élevées en vue du service des grandes dames». Référence Qu'est-ce qu'un homme pouvait souhaiter de plus?

À l'époque, les politiques natalistes étaient beaucoup plus ambitieuses et plus convaincantes. On ne lésinait pas sur les moyens. La pédophilie était presque une vertu encouragée par l'église. On était pressés. Il fallait passer au lit de bonne heure. Afin d'encourager les naissances, l'administration royale utilise des mesures incitatives et même obligatoires. Par exemple :

  • Imposer une amende aux pères qui ont un garçon de 21 ans ou une fille de 17 ans encore célibataire.
  • Présent du roi (20 livres) aux filles mariées avant 17 ans.
  • Amende aux célibataires endurcis (défense de faire la traite des fourrures).
  • Encourager les mariages entre Français et Amérindiens.
  • Allocation aux familles nombreuses (dix enfants et plus).


Le roi défraie le coût de la traversée et dote les filles du roi de quelques biens essentiels. Leurs hardes se composent finalement de bien peu de choses : un petit coffre, appelé cassette, destiné à ranger des bijoux ou de l'argent et quelques vêtements dont une coiffe, un bonnet, une paire de bas, des gants et un mouchoir. On leur remettait aussi des accessoires pour la couture : des épingles, des aiguilles, du fil et des ciseaux. À ce petit bagage s'ajoutaient la somme de deux livres en argent pour la traversée et généralement une dot de cinquante livres pour leur établissement au sein de la colonie. Le coffre ne contenait cependant pas de billet de retour.

Les livres d'histoire n'en parle pas, mais j'imagine ce qu'on dut vivre ces pauvres filles durant la traversée. Elles savaient que c'était presque un adieu à coup sur pour les parents et les amis. Et la traversée fut horrible, sur une mer déchaînée. Une centaine de filles sont décédées durant la traversée.



C'est ici que Marguerite Bourgeoys établit sa première métairie à la Pointe-Saint-Charles, en banlieue sud de Montréal. En 1668, une autre maison s'éleva sur l'emplacement actuel pour y loger les Filles du Roi. Incendiée en 1693 elle fut reconstruite en 1698 sur les mêmes fondations. Elle est connue aujourd'hui sous le nom de «Maison St-Gabriel». Source: Jean Choquette

Il y aurait eu approximativement 835 mariages d'immigrantes dans la colonie pendant la période de 1663 à 1673, dont 774 impliqueraient les filles du roi.
Jean Talon les voulait «fortes, intelligentes, belles et de bonne qualité.» C'est ce qu'il a eu. Pour la plupart, ce sont des orphelines ou des filles d’officiers français tués à la guerre.

On comprend l'excitation des soldats à l'arrivée du bateau avec des centaines de filles à bord. Je l'aurais été. C'est peut-être de là qu'est né le slogan hippie Faites l'amour en plus de la guerre. La concurrence entre les mâle a dû être féroce.

Les résultats furent spectaculaires sur la population du Québec. Les filles du roi et les beaux soldats comprirent vite les règles du jeu et s'y prêtèrent de bonne grâce si on se fie au résultats. Ça swingnait dans le fond des campagnes et dans les champs de cotons.

  • 1627: 100h
  • 1641: 240h
  • 1663: 2500h
  • 1706: 16 417h
  • 1713: 20 000h
  • 1760: 500 000h


À cette époque, il était très mal vu qu'une dame reste veuve longtemps. Le jours de l'enterrement, les nouveaux prétendants l'attendaient presque à la porte de l'église. Un peu plus, et on aurait fait un spécial-mariage-funérailles deux pour un. Quand on fait la généalogie de nos ancêtres à cette époque, il est rare que l'un d'eux n'ait été marié qu'une fois. On dit même que les filles du roy ne se sont pas gênée pour changer de mari au besoin.

Et maintenant, oû en sommes-nous?!!!
Où en est la multiplication?

De nos jours, la natalité est devenue une préoccupation aussi importante. Les mesures natalistes donnent tout de même des résultats relativement intéressants. Le Canada est le pays qui accueille le plus d'immigrants après les État-Unis.

L'objectif est louable et inquiétant à la fois.

Quand je regarde les pelles mécaniques à l'oeuvre un peu partout, je suis un peu triste de voir reculer la nature. Cette photo a été prise le 14 mars 2009 de la cour de la maison que j'habite actuellement à Havre Saint-Pierre.

Je crois également qu'on se prépare à des lendemains pénibles si on ne voit dans l'immigration qu'un moyen faire rouler l'économie plus fort. Le vieillissement de la population est-il un problème volontairement exagéré?



Que fait-on pour aider les nouveaux arrivants à bien s'intégrer à leur nouvelle réalité? Est-ce qu'on leur promet un paradis qu'on ne pourra leur offrir? Devrait-on faire plus? Améliorer l'accueil à l'aéroport et faire en sorte que personne ne veuille plus repartir?

  • Aura-t-on les ressources pour répondre aux besoins grandissants de la population?
  • Aura-t-on suffisamment de médecins, d'infirmières, d'enseignants qualifiés, de dentistes, de travailleurs sociaux, d'orthophonistes, de professeurs de français?

Ouf! On n'est pas sorti du bois. Il faudra penser à une commission parlementaire...

lundi 9 mars 2009

Chasser ou défricher

Les premiers soldats du régiment de Carignan appelés en renfort arrivent à Québec en 1653. L'ancêtre de Laure s'y trouvait.

Ce n'était pas suffisant. L'ancêtre de Laure et tous ses camarades avaient beau faire leur possible, les Iroquois étaient déterminés et coriaces. On peut les comprendre.

C'est ainsi que mon ancêtre, Jean Dalpé dit Parisot, arrive en Nouvelle-France en 1665. Cet ancêtre est le même que celui de Jacques Pariseau, ancien premier ministre du Québec. Je crois qu'il devait être fort et courageux comme mon père.

Mon ancêtre n'avait cependant pas été le seul à être recruté. Le Roi Louis XIV avait envoyé 1300 soldats appartenant au Régiment de Carignan-Salières pour mater les Iroquois.

Je ne sais pas si mon ancêtre y fut pour quelque chose, mais en 1666, l'armée française défait les Iroquois et la paix est rétablie dans la région. Le traité qui s’ensuit, en 1667, reconnaît la souveraineté du roi de France et assure à la colonie 16 années de développement pacifique.

Frontenac
Cependant, l'agression des Iroquois reprend de plus belle vers 1690. Le gouverneur de la Nouvelle-France est alors Frontenac. Comme par hasard, il logeait au Château Frontenac à Québec. Mais le château a été reconstruit après sa mort.

Ça vaut la peine de cliquer pour aggrandir

Mon ancêtre, arrivé à l'âge de 18 ans n'avait que 43 ans à sa mort en 1690 en combattant les Iroquois à Pointe aux Trembles à proximité de Montréal.

La paix avec les Iroquois a été signée. C'est ce qu'on a appelé La grande paix de 1701. Si l'histoire vous passionne, le lien est très intéressant.

Louis XIV souhaitait que quelques soldats demeurent sur place pour conserver les acquis, cultiver les terres tout en participant à des activités militaires. Quatre cents (400) soldats du régiment de Carignan acceptèrent de donner suite à la volonté du roi et restent en Nouvelle-France.

À cette époque, Louis XIV trouvait qu'il y avait abondance de fourrure et en défendit la traite. Trop de fourrures en circulation en diminuait la valeur.
C'était un avant-gardiste. Brigite Bardot et le Parlement européen ont peut-être été inspirés par lui. Le Roi retira une partie de ses troupes de l'Ouest où il y avait moins d'enjeux économiques puisque le commerce des fourrures n'avait plus besoin de protection.

L'ardeur des premiers défricheurs est ralentie par l'attrait de jeunes pour l'aventure et l'argent. Ils n'avaient que faire des désirs du Roi qui en possédait abondamment.
Ironiquement le sujet est revenu sur l'actualité cette semaine. On parle d'une grande table pour traiter de la question. On a même suggéré lors de l'émission Tout le monde en parle d'inviter Brigitte Bardot et des membres du parlement européen à participer au débat. On a dit, à juste titre qu'il était temps que quelqu'un prennne la défense des chasseurs de phoques.

La prise de position m'a touché. J'ai beaucoup de peine à comprendre que des organismes aussi prestigieux que le Parlement européen consacrent tant de temps et d'énergie à la défense des phoques alors qu'il y a bien pire: on tue femmes et enfants en toute impunité au Darfour. Des femmes sont victimes de viols, des enfants d'enlèvements. Il y a autour de ces questions un silence lourd et inquiétant. Les actions sont plus rares que les discours pourtant très timides.

Je disais donc... que nos ancêtres se laissaient distraire par le commerce de la fourrure. Mais pas tous. Le petit fils de mon ancêtres défrichait la terre. Il avait aussi une fonction noble et fort originale.


Dites-moi, entre nous, quel est l'idéal:

se couvrir d'une fourrure pudique ou se promener frivolement à moitié habillé?
Bien honnêtement, je suis embêté par la réponse.
Question quizz: Vous connaissez ces dames?

À suivre... (Je parle du récit)

dimanche 8 mars 2009

Beautés sauvages

Havre Saint-Pierre, 2009
Regardez cette photo. Admirez le paysage sauvage. Il n'a pas changé. Cette photo récente aurait pu être prise en 1534.


Pour savourer à fond, le récit que je me prépare à vous faire, il faut fermer les yeux. Pas tout de suite. Permettez que je vous situe le décor.

La plupart des amérindiens sont nomades à l'arrivée des premiers explorateurs, sauf des Iroquois déjà sédentaires en l'an 1000. Pour les autres, l'Amérique entière est leur patrie. Le territoire est immense. On vit de chasse et de pêche avec des moyens et des outils rudimentaires. Le canot d'écorce est le moyen de transport par excellence.

Le Québec est l'endroit au monde où il y a le plus de cours d'eau, si on ne tient pas compte, bien sûr, des terres innondées de plus en Europe de l'Ouest, à certaines périodes de l'année (Cliquez sur La Loire, photos de Françoise).

Ajouter une immense forêt, des bonnes odeurs et gardez les yeux fermés. Laissez-vous pénétrer par l'ambiance. Maintenant, ouvrez les yeux. Si vous ne le faites pas, tant pis pour vous. Vous ne connaîtrez jamais la fin de l'histoire. Ni même le début.

Cliquer sur l'image
Nous sommes en 1534. En France de 1530-1610, c'est la guerre des religions. François Ier est roi de France. Jacques Cartier, parti de St-Malo arrive à Gaspé. J'imagtine son excitation et celle de l'équipage en aperçevant la terre. Il se croit aux Indes. Imprécis dans ses calculs, le navigateur. Ou bien, il buvait trop de vin. Suite à cette méprise, on appelle indiens, les premiers habitants rencontrés: des Iroquois. Cette nation qui allait plus tard devenir l'ennemi juré numéro un des Français les avait pourtant bien accueillis comme le démontre l'extrait qui suit.

Ceux qu'il rencontre à Gaspé sont des Iroquois laurentiens, venus en grand nombre pour la pêche annuelle. Cette nation, considérée comme la maîtresse du Saint-Laurent, entre dans l'histoire.

À bord d'une cinquantaine de grands canots (environ 500 Iroquois) Donacona et les siens approchent des deux bateaux de Cartier. Cartier hésite. Donacona se lève et tend le bras vers les français et dit: "NAPOU TOU DAMAN ASURTAT" ce qui signifie: "AMI, TON SEMBLABLE T'AIMERA." En réponse, Cartier fait tirer quelques coups de canon. Les amérindiens sont effrayés et se dispersent.

La diplomatie française, bien que nourrie de bonnes intentions n'était pas encore à point. Nicolas Sarkosy n'était pas encore en poste.

Au fil de mes recherches, je découvre que les Iroquois étaient beaucoup plus civilisés que le laissaient entendre nos livres d'histoire. L'image que je me faisais d'eux est devenue beaucoup plus symapatique. Et je n'oublie pas que la grand mère de Laure est citoyenne de cette nation.

Il y a tout lieu de se demander ce qui a bien pu se passer pour qu'ils décident de chasser tous les français du territoire qu'ils occupaient. Il s'est sûrement produit quelque chose qu'on a oublié de nous dire. Un fait demeure: moins de 10 ans après la fondation de Montréal, en 1642, par Sieur de Maisonneuve, Ville Marie (ancien nom de Montréal) agonisait. C'est alors que Maisonneuve, en désespoir de cause, décida de retourner en France pour demander l'aide de Louis XIV.

Le Roi Soleil fut touché. Il accepta de recruter des soldats d'élite dont certains faisaient partie de sa garde. L'ancêtre de Laure, Pierre Desautels, fut parmi le premier contingent d'une centaine de soldats du régiment de Carignan à s'embarquer pour la Nouvelle-France.


Évidemment, les Iroquois ne proposèrent pas de trève en attendant le retour de Maisonneuve. Les hostilités s'envenimaient et les français souhaitaient que Maisonneuve revienne avec du renfort au plus tôt, avant que tous ne soient exterminés.

À suivre...

samedi 7 mars 2009

Havre Saint-Pierre: un brin d'histoire

Prenons un peu de recul.
Pour bien saisir l'histoire de Havre Saint-Pierre, on pourrait retourner en 1631, l'année de la première concession française. Mais ce serait faire un affront aux premiers habitants d'ici. Il y avait des amérindiens bien avant les blancs.

Il y a 4000 ans
L'arrivée des Amérindiens en sol nord-américain remonte à plusieurs milliers d'années. Il y a douze mille ans, peut-être même plus, des gens venus d'Asie, les Paléoindiens, arrivent en Amérique. En savoir plus.

Remontons encore un peu plus dans le temps. Dieu a créé le monde en 7 jours. Certains en doutent. Nous, on le sait! C'est peu 7 jours. Comme j'ai déjà dit, Dieu je lui aurais bien accordé quelques jours de plus. À mon avis, il restait quelques petits details à régler. Ils ne le sont pas encore. Mais peut-être a-t-il voulu associer l'homme au parachement de son oeuvre.

Puisque c'est la journée de la femme, je suis prêt à concéder qu'il a voulu associer la femme aussi. Mais un peu plus tard.Si ce n'était pas la journée de la femme, je vous dirais que la première réalisation de la femme fut d'amener l'homme dans le pétrin, dans le péché, en l'obligeant à manger des pommes. L'homme était parfait avant de tomber dans les pommes et se mettre à faire des choses laides honteuses et pourtant si agréables, après le péché original.

Depuis, tous les poètes ont présenté la femme comme le chef d'oeuvre de l'univers. Ils lui ont reconnu toutes les qualités du monde pour s'occuper de la maison, des enfants, des repas, du ménage, du lavage, du repassage. Et par égard pour elles, pour ne pas trop lui en demander, l'homme s'est occupé du reste. Comme dirait mon ami Bush: Y a rien de mieux qu'un homme pour régler le sort du monde.

Si vous voulez me lancer des souliers, veuillez prendre note ma pointure: 8 1/2. Je préfère le cuir italien. Vous allez me dire que ça parait que l'histoire a été écrite par un homme. Je le reconnais. Je ne peux le nier. Je l'assume. J'en suis fier. Je suis fier de ce que je suis, je suis fier de mon auto, je suis fier de mes origines française, je suis fier d'être québécois, je suis fier de mes ancêtres et ceux de Laure. Je vous rappelle qu'ils étaient beaux-frères, soldats du régiments de Carignan.

Ce grand détour que j'ai improvisé, c'était pour vous parlez de mes ancêtres, revenir au récit que j'avais commencé sur eux et me servir du filon pour reprendre l'histoire de Havre Saint-Pierre à l'époque des premières seigneuries d'Amérique.

J'avais laissé mon récit au moment où le petit fils de mon premier ancêtre occupait un emploi prestigieux dans la première seigneurie d'Amérique. L'endroit portait le nom de Le Portage. C'était un relais important pour la traite des fourrures.

À suivre...



En attendant la suite, je vous invite à voir les femmes les plus célèbres du monde. Je vous invite à faire aussi connaissance d'un de nos talents les plus prometteurs: Encre

jeudi 5 mars 2009

La protection de la vie publique

C'est le monde à l'envers, madame Forget!

Parler de la protection de la vie privée, c'est bien. Cacher la vie publique, c'est moins bien, madame Forget. Vous dites que vous voulez vous mettre en mode solution. Je veux bien, mais vous m'inquiétez. Si je comprends bien, vous voulez tout changer sans discuter de ce qui s'est passé.

La Caisse de Dépôt et de Placement, le "bas de laine des québécois" vient de perdre 40 milliards. Et il n'est pas question d'enquête. Le mot à la mode: "On ne cherche pas de coupable". On veut juste des solutions! Et bien bravo pour les solutions! On les attend. On se serait permis d'attendre les coupables aussi. Je vous comprends, madame Forget. Ça prend du courage.

Mais depuis quand les politiciens n'ont plus de comptes à rendre? Vous ne voulez pas politiser le débat? Trop tard. Vous êtes Ministre, Madame Forger. Et un Ministre, ça fait de la politique.

Votre chef, Jean Charest, aussi fait de la politique. Vous pourriez user de votre influence pour le lui rappeler. Il voulait être seul à avoir la main sur le volant. Et bien, vous les avez tous les deux. Il reste à savoir qui est responsable en cas d'accident.



Je me suis égaré un peu. L'actualité est plutôt stimulante actuellement. J'aurais pu parler aussi de la hausse des coûts d'électricité et bien d'autres choses dont les média osent à peine parler. Pas d'analyse. Hier au téléjournal, on a escamoté à peu près tous les sujets sérieux qui nous concernent et on a parlé pendant près de 15 minutes de l'histoire d'un jeune toréador mexicain qui est passé en France sans tuer son taureau.

Nous sommes dans une crise économique sans précédent depuis la grande dépression. Nos médias nous parlent de taureau. Il serait plus pertinent de nous renseigner sur la cupidité et l'incompétence de nos maîtres à penser.

Je me suis égaré, c'est vrai. Mes prochains billets seront plus légers. J'ai des billets en préparation sur l'histoire et la vie des gens d'ici, à Havre Saint-Pierre. Plus je lis sur le sujet, plus je suis fasciné. Cette ville de 3600 habitants a une histoire qui débute au début de la colonie, presque au même moment que Montréal.

Attention! On vous épie

Dans un récent billet, je mettais en doute le mythe de la protection de la vie privée. C'est une valeur chère à notre société. Et c'est tant mieux. Mais, je crois que l'issu, c'est un peu comme la guerre contre les Talibans. Elle est perdue d'avance. J'ai cru provoquer un certain émoi. Je me suis alors ravisé. J'ai censuré mon texte pour éviter de trop dramatiser.

Voici un court extrait de ce que j'avais déjà laissé sur mon billet Où vais-je coucher ce soir?

Si vous croyez encore à la vie privée, cliquez sur l'image.

On exige de tous les services publics un respect absolu de la vie privée alors que de telles informations circulent partout ailleurs.

Vous savez pourquoi vous devez donner vos informations personnelles au gouvernement alors que vous leur avez données milles fois? Par respect de la vie privée. Un Ministère n'a pas le droit de transmettre à un autre les renseignements qu'il possède. Pourtant, ça simplifierait beaucoup notre vie, la paperasse à donner sans arrêt.Ce serait si simple pour un citoyen d'autoriser la transmission pour éviter de les donner, les justifier une autre fois.




Ce que j'avais censuré?

L'actualité me donne l'occasion d'y revenir.

Voyons d'abord cette actualité.

On parle d'atrocité sur internet. On voyait deux jeunes martyriser un chat en direct sur YuTube. Des internautes ont trouvé la scène insupportable. Ils ont décidé de dépister les auteurs et ils les ont trouvés: deux ados de 14 et 16 ans.

Les internautes se sont improvisés détectives. Ils ont pu trouver un numéro de sécurité sociale, puis des adresses et des numéros de téléphone, dont celui de la mère de Kenny Glenn, qui confirme qu'elle a bien un fils de 14 ans qui s'appelle Kenny et qu'il a un chat appelé Dusty.

Cliquez ICI pour voir l'article au complet.

C'est fort intéressant comme résultat. Un heureux dénouement. Sauf que les ados n'ont pas eu à subir les conséquences de leur geste. Plus inquiétant aussi: les internautes-détectives ont réussi où la police aurait probablement échoué. Plus inquiétant encore: la nature des renseignements que de simples internautes comme vous et moi peuvent réussir à obtenir. Et vous pensez que des réseaux bien organisés ne peuvent pas le faire?

Le texte de mon billet que j'avais censuré est le suivant:

Il est plus facile pour qui que ce soit d'obtenir des renseignements personnels que pour nos gouvernements et même la police. Les informations circulent partout. Mais les services publics et la police ne peuvent y avoir accès pour des raisons politiques et juridiques. La moindre information qu'ils obtiennent fait tout de suite l'objet d'un scandale. Un procès pour le criminel le plus odieux de la terre peut avorter si un avocat réussit à démontrer que l'information recueillie par le policier ne l'avait pas été selon les règles strictes qu'on leur impose. Rappelez-vous les criminels de gangs de rue qu'on vient de relâcher. C'est récent, connu.

À mon avis, il y a là un peu d'hypocrisie et de manipulation. Et je me pose une question terrible: devant toutes les horreurs de notre univers, en sommes-nous à nous demander ce qu'il y a de plus précieux: le respect absolu de notre vie privée ou la protection de notre vie, celles de nos enfants, des tortures insupportables, etc. J'en suis rendu à me poser ce genre de question...


André-Philippe Côté, Le Soleil

Une guerre comme ça
Pierre Foglia