
De Havre Saint-Pierre à Natashquan,tout est là pour nous faire apprécier la poésie de Gilles Vigneault. Toutes ses charmantes allusions que l'on retrouvent, on les voit, on les vit.
On ne peut voir la rivière Mingan sans penser à tous ses bouleaux. Instinctivement, des chansons s'installent dans notre tête et nous ennivrent.
JACK MONOLOY
paroles et musique: Gilles VigneaultJack Monoloy aimait une blanche
Jack Monoloy était Indien
Il la voyait tous les dimanches
Mais les parents n'en savaient rien
REFRAIN:
Tous les bouleaux de la rivière Mingan
Tous les bouleaux s'en rappellent
La Mariouche elle était belle
Jack Monoloy était fringant
«Jack Jack Jack Jack Jack Jack Jack»
Disaient les canards, les perdrix et les sarcelles
«Monoloy» disait le vent
La Mariouche est pour un blanc
Avait écrit au couteau de chasse
Le nom de sa belle sur les bouleaux
Un jour on a suivi leur trace
On les a vus au bord de l'eau
REFRAIN
Jack Monoloy est à sa peine
La Mariouche est au couvent
Et la rivière coule à peine
Un peu plus lentement qu'avant
En entendant de si belles mélodies,il y a quelque chose qui nous transporte et nous rend de bonne humeur. Les lieux, les paysages nous rappelle des paroles et des airs connus.
Tout au bord du golfe St-Laurent si magestueux qu'on l'appelle la mer, nous étions là, au Pub l'Échouerie, à écouter Michel au yeux bleus comme le ciel. Il a des projets porteurs, des pensées riches, tout empreintes de rêves et de philosophie. Les vagues encore timides s'approchaient des berges du Pub L'Échouerie.
Presque à côté, juste avant d'arriver au pub, j'avais remarqué une maison charmante, avec un âme. Je ne sais trop de quelle hauteur étaient les plafonds, mais ils semblaient bien bas. Quand j'ai sû, de Michel, que c'était la maison natale de Gilles Vigneault, j'ai été touché et séduit. Lui le grand Vigeault, le géant, il avait vécu dans une si petite maison, si charmante en dépit d'une peinture défraîchie.

Nous sommes revenus sur nos pas pour aller prendre la maison en photos. Puis nous avons poursuivi notre route jusqu'au restaurant Joe Débardeur, du nom d'un ancien maire de Natashquan et cousin de Gilles Vigneault. Ils tous parents dans le coin.
Les habitants de Natasquan (qui signifie
où on chasse l'ours) sont originaires des Iles de la Madeleine comme ceux de Havre Saint-Pierre. En sortant du restaurant pour rentrer plus au Centre de la place, nous devons traverser un pont de bois à une voie, Une véritable attraction. Il vient ajouter au charme de l'église.

Mais il faut bien le regarder ce pont en bois à une voie, aux lignes toutes en courbes. On va le reconstruire à deux voies, en asphalte. La construction a bois est trop coûteuse. On doit parfois faire des compromis.

Tout juste derrère l'église, il y a cette charmante école toute minuscule où Vigneault a étudié. Malgré sa petite taille, l'école a bien rempli sa mission: apporter un bonne base de culture et de sciences à un homme qui fut à la fois musicien, homme de chiffres et homme de lettres. Comme quoi, on peut faire grand avec petit.

Un peu plus loin, près de la Caisse Desjardins, on voit cette perle: la maison de Gilles Vigneault â Natashquan. Il en possède une autre dans les Laurentides. Mais il vient ici tous les étés une semaine ou deux. J'imagine tout de suite l'émoi du voisinage.

En terminant, il y a des petites maisons que j'adore. Ce sont les maisons des premiers acadiens d'abord déportés aux Iles de la Madeleine qu'ils ont quittés pour s'installé à Natashquan. Avez-vous pensé au courage qu'il fallait avoir pour venir s'isoler ici?
Les habitants de Natashquan auraient eu toutes les raisons du monde pour justifier leur oisiveté, si tel avait été le cas. Ils ont plutôt attiré l'émverveillement du monde entier. Ils se sont serré les coudes, se sont donné des ambitions culturelles. Encore aujourd'hui, à les entendre parler, ils ont plein de projets. Et ils voient grand. La communauté a vite comprise qu'elle devait compter uniquement sur elle, ses ressources, ses moyens, Et elle nous a donné de grandes leçons. Elle nous a donné de grands refrains qui font chanter sur plusieurs continents:
Gens du pays, Mon pays,
les gens de mon pays, Jack Monoloy,
Mon pays, c'est l'hiver,la danse à St-Dilon...
Pour le projet hydro-électrique de la rivière à saumon La Romaine, des montants ont été accordés pour compenser les populations. À Natashquan, on a décidé d'utiliser l'argent pour le développement de la communauté. Ailleurs, notamment à Mingan, on a plutôt donner 3000$ directement à chaque autochntone. On voit encore là une grande différence au niveau des approches. Ceci entraine, on peut s'en douter, beaucoup de mécontentements chez certains.