
Signalons toutefois que c'est lui qui a inspiré l'expression Avoir la tête à Papineau.
Plusieurs éléments font que beaucoup de souvenirs émouvants me reviennent en tête en pensant à lui. La dernière fois que j'ai vu mon père, il m'avait fait visiter le château de Montebello et tout à côté le Manoir Papineau où avait résidé ce dernier. Le Château a été construit sur les terrains de l'ancienne seigneurie de Louis-Joseph Papineau. Un domaine superbe!
Manoir Papineau 1920 Cliquez pour détails


Je ne peux penser à Louis-Joseph Papineau sans penser à mon père, non sans un certain pincement au coeur. Il portait fièrement ce jour-là un chapeau de cowboy. Il me faisait visiter les lieux comme s'il en était le propriétaire. Il me fit visiter la marina en mon montrant un grand voilier qu'il disait venir d'acquérir.
Il avait des talents d'acteur. Il riait, gesticulait, prenait des airs de grand seigneur. Il me montrai oû il avait fait asseoir le Président Ronald Reagan des État-Unis. Il était de fort bonne humeur. C'est la dernière fois que j'ai vu mon père en santé. La fois suivante, il était mourant. Il ne lui restait que 3 jours à vivre.

Louis-Joseph Papineau eut une carrière glorieuse au plan politique. Mais il a vécu dans des conditions beaucoup plus frugales dans les années de 1837 à 1845. Il faisait parti de la rébellion des patriotes de 1837. Certains de la famille de mes ancêtres furent faits prisonniers. Mais Louis Joseph Papineau eut plus de chance.
6 novembre 1837
La maison de Louis-Joseph Papineau, député de Montéal est attaquée par les Anglais.

Combat à Saint-Denis. Victoire des patriotes devant les troupes anglaises. Mais elle fut éphémère. Louis-Joseph Papineau a dû fuir vers Saint-Hyacinthe. Il fut protégé par les prêtres du Séminaire où j'ai eu l'honneur d'étudier. Sa tête avait été mise à prix pour une somme de 4000$. On l'a caché dans le dôme du Séminaire, plus précisément dans le clocher que vous voyez sur la photo ci-contre.
Malheureusement cette partie historique du séminaire a été rasée par les flammes pendant que j'étais dans la salle d'étude avec environ 800 autres étudiants. On voyait la fumée sortir par les fenêtres adjacantes. On nous avait demandé d'attendre le signal pour sortir. Lorsqu'on nous a autorisés à sortir en rang, deux par deux, il était temps. Les flammes venaient de jaillir subitement comme soufflées par le vent. Mais tout se déroula dans le calme. L'attitude paisible des surveillant avait un effet bénéfique. Nous pensions au congé qui devait venir. Quelques collègues ont même dit aux pompiers que nous avons croisés: Laissez faire le feu. On va venir l'éteindre demain.

J'ai pris les photos le lendemain. Nous avons été quitte pour un congé d'un mois. Toutes les notes d'examen ont été brûlées avec le séminaire. Le seul échec de mon cours, je venais de l'avoir, en mathématiques. Tout a passé au feu, mes résultats aussi. À tout malheur, bonheur est bon. Je n'ai jamais plus entendu parler de cet échec.

Le hasard fait bien les choses. À moins que ce soit le Bon Dieu. Après mon échec de mathématiques, j'étais un peu découragé à l'idée de la reprise devant avoir lieu durant mes vacances d'été. Il fallait que je travaille, moi, l'été.
J'avais prié de toutes mes forces pour que Dieu me vienne en aide. Depuis que le feu a pris au Collège, je n'ai jamais cessé de croire en lui, en sa toute puissance.