J'ai souvent été étonné par cette réalité: tout ce que j'ai appris a fini par me servir, même lorsque j'avais l'impression d'avoir fait un détour inutile. Je ne sais pas si vous avez le même sentiment, mais j'ai souvent pensé qu'il n'y avait rien d'inutile dans la vie. On dirait que tout ce que l'on apprend finit par nous servir un jour où l'autre.
Lillian Cingo, directrice de Phelophepa

La formation que j’ai aquise dans ce pays fut une bénédiction…Je sais que c’était le plan de Dieu. C’est comme si tout ce que j’ai appris dans ma vie devait porter ses fruits dans ce train. (Texte complet: Train de vie)
Le train dont il est question ici, c'est tout un exploit, c'est celui auquel j'ai fait allusion, à travers les propos de Lucie Pagé dans mon dernier billet:
Lucie Pagé a aussi entrepris de faire découvrir les Sud-Africains comme un peuple d'inventeurs - 80 brevets accordés chaque mois, dont 12 sur le marché international. Parmi les innovations rapportées, celle, fascinante, du Phelophepa, le "train de vie" qui parcourt 36 villages d'Afrique du Sud pour offrir ses services médicaux. "Ça, c'est une histoire de succès: ils ont touché plus d'un million de personnes qui autrement n'auraient pas ces soins.



Jean René Dufort, journaliste de Radio-Canada a été ému et impressionné par l'histoire. Lors de son passage en Afrique du Sud, à l'occasion de la coupe mondiale de soccer, il a laissé des billets intéressants ICI sur son blogue.

La première est matière à scandales: le train de vie de certains ministres du gouvernement qui se promènent dans de luxueuses limousines. Personnellement, je n'y vois pas de quoi fouetter un chat. Il y a des fonctions qui peuvent être honorées par un certain décorum. Je réserve à plus tard mes opinions sur les scandales et la corruption.
Je préfère parler pour le moment de ce qui mérite nos éloges. L'autre train de vie, celui dont a parlé Lucie Pagé. Une idée géniale, imitée par l'Inde. Et pour voir l'Afrique sous un autre visage, voir l'Afrique en marche.
Plus près de nous, dans ma ville de Sherbrooke, un autre train à succès mérite de faire parler de lui: l'Orford Express. Sur les raills désafectées d'un ancien réseau ferroviaire, on a fait revivre un projet touristique dont les retombées ne cessent de grandir au delà de tout ce qu'on avait pu espérer.

Un tout petit détail amusant, en passant: le chef de train que l'on voit ici et dans le vidéo est un prêtre, un vrai: l'abbé Donald Thompson. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de voir présider des funérailles dans un centre funéraire dernier cri.
La cérémonie fut très touchante. Elle concernait une dame morte à un âge avancé qui avait souffert toute sa vie se demandant ce qu'il était advenu d'un de ses fils. Ce dernier était parti, alors qu'il avait 18 ans. Il avait comme projet de traverser le Canada jusqu'à l'océan pacifique. Elle n'a plus jamais eu de nouvelle de lui. L'abbé Thompson avait dit: Que l'on soit croyant ou pas, on peut penser que si Dieu existe, elle sait maintenant ce qu'elle avait voulu savoir toute sa vie: où est passé son fils. Sinon, elle repose en paix.
Cliquer sur l'Orford Express. Une vois sur ce lien, vous aurez accès à un vidéo reportage. Vous y verrez l'abbé Thompson à l'oeuvre présenter l'attraction touristique.
Orford Express

Ce même train sert pour une émission de télévision qui, semaine après semaine, présente des témoignages touchants sur des personnages connus qui ont vu la mort ou la souffrance de près: On prend toujours un train pour la vie. Pour en avoir un meilleur aperçu, je vous recommande chaudement de cliquer sur Un train illuminé pour Noël.
Ce train prend actuellement un nouveau départ. Il vient de s'associer à la campagne de financement de la Maison Aube Lumière.

La Maison Aube Lumière est une résidence de soins palliatifs pour personnes atteintes de cancer. On y fait de vrais petits miracles dans l'accompagnement des personnes en phase terminale. J'ai pu le réaliser. Plusieurs personnes peuvent affronter les derniers jours de leur vie dans un climat presque serein.
Ma mère et moi,
moins de 2 ans avant son décès

Elle qui avait toujours dit ne pas craindre la mort, en avait une sainte frousse. Elle m'avait même exprimé l'idée qu'elle ne voulait faire de peine à personne par sa mort. La personne qu'on nous a référée pour l'aider était une professionnelle en la matière, à l'emploi de la Maison Aube Lumière. Son approche était divine! Tout le monde devrait avoir droit à ce genre d'assistance pour mourir dans la dignité, en harmonie avec ses croyances.
CHUS

D'accord, je viens de faire un certain détour. Revenons à nos trains. Les vrais trains avec des wagons. Il y a de biens belles réalisations dont je viens vous parler. L'Afrique nous a donné un bien bel exemple. Mais je ne peux m'empêcher de penser à tout ce qu'on a démoli ici au Canada.
Le train, ce fut un véritable symbole au Canada, un objet de fierté. On avait établi un réseau ferroviaire d'un océan à l'autre. En 1883, un premier train traverse le Canada de Montréal (océan Atlantique) à Vancouver (océan Pacifique). L'entreprise était colossale compte tenu de l'immensité et du relief capricieux du territoire.

Présentement, au Québec du moins, la majeure partie du réseau a été détruite. On a enlevé les rails et on a vendu les terrains. Pourquoi? J'ai de bonnes raisons de croire que l'industrie pétrolière y a été pour quelque chose... Qu'on me le dise si je fabule. Je ne m'habituerai jamais à voir avec quelle désinvolture on détruit les joyaux du passé. Qu'on se rappelle le Chateau Menier à l'Ile d'Anticosti dont j'ai déjà parlé. Là aussi dans cette ile aussi grande que la Corse, il y a déjà eu un chemin de fer. Aucune route carossable ne traverse l'ile. Aucun chemin de fer ne se rend à Fermont. La voie ferrée qui passe tout près se rend à une heure de route plus loin avant de s'arrêter dans la province voisine: Terre-Neuve Labrador. Il faut revenir en taxi qui roule à l'essence.
S'il n'y avait pas de corruption, il n'y aurait pas de pauvreté,
Lucie Pagé
Ne quittez pas le train. Le récit est à suivre...