dimanche 14 décembre 2008

Affronter la douleur

La mort. Quel mot terrible!
Il y a différente réactions:
Ceux que ne veulent pas en entendre parler.
Ceux qui qui la souhaitent
Ceux qui en ont peur.
Ceux qui disent ne pas en avoir peur,
mais ne pas vouloir souffrir.

Il y a la peur.
Il y a la peur d'avoir peur.
Il y a la peur de vieillir.
Il y a la peur de mourir.
Il y a la peur de voir mourir.
Il y a la peur de la violence.
Il y a la peur de l'intimidation.
Il y a la peur de la douleur.

Vaincre ses peurs, c'est se donner une chance de vivre.
Mais la douleur lorsqu'elle cesse d'être une peur,
lorsqu'elle est là, en nous
peut-on s'en accomoder pour contineur à vivre ?
Le débat est d'actualité. On parle de plus en plus du droit au suicide assisté. Mais tel n'est pas le but de mon propros. Quoique le sujet est fort intéressant.

J'ai plutôt deux billets à venir sur le contrôle qu'on peut avoir sur une vraie douleur. Peut-on la contrôler par le simple conditionnement de son cerveau?

Dans ma tendre jeunesse, j'avais le goût de cultiver le stoïcisme. J'étais influencé par des héros de romans. J'avais été influencé par le livre Exodus, par exemple. À cette époque, les romans et les films de la Rome antique étaient mes préférés. Cette époques, les coutumes, la civilistaion du temps, ses héros me fascinaient.

Un jour, un film allait changer ma vie: Les esclaves de Cartages. Imaginez, je me souviens encore du titre. Vous pouvez cliquer sur le lien pour en voir un court extrait. J'étais allé voir le film au cinéma avec Yves mon frère. Ma mère, mes frères et soeurs n'étaient pas à la maison.

En revenant du film, Yves et moi avons décidé de nous battre à l'épée, comme faisaient les Romains. Nous avons pris chacun un couteau à pain que me mère venait tout juste de faire aiguiser chez le boucher. Les lames étaient scintillantes. J'avais de l'initiative. C'est moi qui avait proposé à Yves le jeu de la bataille à l'épée. Un vrai jeu de gars, des gars pas peureux.


Mais il a pris le jeu beaucoup plus au sérieux que je ne l'aurais cru. Tout d'un coup, je suis devenu un gars peureux. J'ai vite dit que je ne voulais plus jouer. Trop tard!

Yves, grisé par sa victoire sur moi donna un dernier coup m'atteignat à la main gauche. Puis tout s'est déroulé à la vitesse de l'éclair. Peu de temps après, j'étais installé sur une table à la salle d'urgence.

Quand ma mère entra dans loyer, elle vit la scène du crime, téléphona à l'hôpital et s'y rendit en vitesse, les jambes molles.

À suivre...

vendredi 12 décembre 2008

Souffrance en silence

Mon dernier billet était un plaidoyer sur la transparence. En d'autres mots je parlais de l'importance de ne pas avoir peur de montrer la réalité et s'y adapter. La vie est souvent plus facile quand on partage ce qu'on vit.

Pourtant, il m'est arrivé de faire le contraire. Il m'est arrivé de ne pas parler de certaines souffrances. Contrairement aux commentateurs de nouvelles, j'aime mieux partager les événements joyeux. Je demande à Laure de ne jamais garder pour elle des pensées qui la font souffrir. Je lui dis que c'est toujours plus simple de tout partager, même ce qui blesse. Mais, je ne le fais pas toujours.

Il y a quelques années, quelques jours avant Noël, j'étais allé reconduire Laure à son party de bureau du temps des fêtes. Le temps était exécrable. J'avais rarement vu une pluie si forte et une visibilité si détestable. J'étais sur une rue qui donnait sur le côté de ma maison. Cette rue n'avait ni trottoir, ni lampadaire.

Je suivais une auto qui roulait lentement. Elle était environ à 20 mètres de la mienne. Tout à coup, je l'ai vu tourner d'un coup sec sur la gauche. J'ai cru voir des sacs renversés sur la chaussée. Je me suis engagé à gauche pour les éviter, ne sachant pas trop ce que c'était. En m'approchant, j'ai entendu des cris d'enfants. Mon coeur s'est accéléré de façon inquiétante.

Une auto s'en venait en direction opposée. Pour ne pas prendre de chance, je me suis tout de même déplacé complètement à gauche. Je risquais une collision frontale. L'auto a ralenti. J'ai pu avancer et me ranger à droite au dernier instant. Je me trouvais à quelques pas de ma maison. Mais le choc m'avait fait perdre le souvenir des derniers moments avant d'entrer dans la cour.

Je suis entré et j'ai téléphoné à la police pour signaler l'événement. Le lendemain, Véro m'a dit qu'on avait donné le signalement de mon véhicule à la radio et qu'on demandait que le propriétaire se rapporte au poste de police, ce que j'ai fait. J'ai fait une déclaration. Je ne l'ai pas lue avant de la signer. Quelques mois plus tard, on m'a appelé pour que j'aille témoigner en cour.

Pendant un an, je paniquais. J'avais des maux de tête. J'entendais les cris des enfants qui avaient été frappés en se rendant à un party de Noël. Je n'avais rien fait de mal. Mais j'allais jusqu'à me demander si j'avais pu les toucher avec mes pneus sans m'en aperçevoir. Les enfants n'avaient pas survécu à leurs blessures.

Je trouvais que le cauchemar était trop grand pour être partagé. J'étais incapable, mais totalement incapable d'en parler. Mais j'ai compris la souffrance de ceux qui accidentèlement peuvent vivre des instants semblables. Les parents des inocentes victimes tenaient à ce qu'il y ait un procès. Ils avaient besoin d'un coupable pour faire leur deuil. C'est une dame qui était accusée. C'est elle qui conduisait l'auto qui me précédait. Les accusations ont été rejetées suite à mon témoignage aux policiers. Je ne l'ai jamais vue. Mais j'ai souvent pensé à elle.

J'ai tout de même beaucoup appris de cette situation. C'est fou parfois comment on peut se sentir coupables lorsqu'on vit de trop près un événement traumatisant. Dans mon cas, c'était pire puisque j'avais déjà perdu une soeur àgée de 11 ans. J'ai beaucoup appris. Mais si c'était à refaire, je crois que je vivrais tout de la même façon. Le plus paradoxal, c'est que je conseillerais à tout le monde de faire le contraire.

Pour vous réchauffer le coeur, je vous propose un vrai cadeau: les voeux de Noël de Réjean Mélançon
Cliquez sur l'image

mercredi 10 décembre 2008

L'intimidation


Compte tenu des antécédents du client, nous nous sommes présentés à trois:
Serge F, chef du service de réadaptation,
Michel V, directeur de l'indemnisation, et moi.

En entrant dans le bureau, j'ai donné la main et j'ai fait les présentations. Le client n'a eu aucune réaction. Son visage est resté de glace, dur. Il n'a regardé personne. Il avait un papier dans les mains. Il l'a déposé sèchement sur la table. Il y avait un montant de quelques centaines de dollars d'écrit sur le papier et juste devant, c'était écrit à la main: médicaments.

Michel V. a demandé au monsieur s'il avait des reçus de pharmacie. Le monsieur a donné un grand coup sur la table, la main ouverte, et a dit: As-tu envie de me faire passer pour un menteur, mon écoeurant ? Michel V. a sursauté et ravalé sa salive.

Le client n'a jamais levé les yeux. Il regardait à terre. Le fait de me sentir responsable de la situation, devant des collègues, m'a donné des ressources, un calme que je n'ai pas normalement. Je me souviens très bien avoir dit:

Monsieur, regardez-moi dans les yeux.

Il l'a fait. Mais c'est comme si ça venait de le déstabiliser. Ce qui m'a donné un peu d'assurance et j'ai ajouté: Si je vous disais que nous allions payer ce montant sans demander aucune preuve, vous vous diriez que je suis un parfait imbécile et vous auriez raison. Vous allez donc faire tout ce que monsieur V. va vous demander de faire.

Le monsieur a répondu froidement: Votre monsieur V. je ne lui aime pas la face. Quand j'aime pas la face de quelqu'un, je ne peux garantir de rien. Et si je n'ai pas de médicament, je n'ai aucun contrôle sur moi. L'athmosphère était très lourd. J'ai demandé au client si je devais considérer son commentaire comme des menaces. Il a fait un léger signe que non. Je lui dit que c'était mieux ainsi pour lui parce que avec tous les témoins que j'avais, je n'aurais perdu de temps pour appeler la police. Je continuais de le fixer dans les yeux. J'ai fait une légère pause et j'ai ajouté:

J'ai entendu dire que vous aviez fait plusieurs menaces à nos employés dans le passé. Ça ne sera plus toléré. Je vous demande de revenir demain et je vous remettrai un papier indiquant à quelles conditions vous pourrez venir ici. Je vous demande de vous faire accompagner d'un témoin en qui vous avez confiance.

Le lendemain, le monsieur s'est présenté en compagnie du propriétaire de la maison de chambre où il se trouvait. Par hasard, je connaissais ce propriétaire depuis longtemps. J'ai remis une feuille avec 15 conditions à remplir pour que le monsieur puisse venir au bureau: toujours m'appeler à l'avance pour prendre le rendez-vous, toujours venir accompagné d'un témoin, etc. Je l'ai assuré que s'il se présentait au bureau en ne tenant pas compte d'une des conditions, j'allais porté plainte à la police.

Le monsieur a regardé le papier. Il est devenu vert, puis rouge. Il a friponné le papier, l'a jeté à terre. Sans dire un mot il est parti et n'est jamais revenu.

La morale de cette histoire:
Je ne sais pas si c'est vrai pour tout le monde. Mais mon expérience personnelle est à l'effet que dans les situations les plus traumatisantes, il faut se faire confiance. Si on ne réussit pas du premier coup à vaincre une difficulté, chacune de celles que nous vivrons nous rendra plus habile à contrôler la suivante du même ordre.




Il est toujours possibilité de contrôler la violence en milieu de travail quand les responsables se responsabilisent et savent s'impliquer personnellement. Le jour où j'ai commencé à donner de la formation sur les moyens pour vaincre la violence et l'intimidation, j'ai appris que des collègues avaient de la difficulté à dormir.

J'avais un plan d'action qui demandait de signaler tous les cas susceptibles de rebondir. Chaque situation était étudié. Et dans tous les cas, un plan d'action impliquant plusieurs personnes était déjà prévu.

Je déplore qu'il y ait tant de violence dans les milieux de travail, les écoles, les rues, les lieux publics. Honnêtement, je crois qu'il y a des solutions. Ce qu'il faut c'est une volonté, du courage politique et des moyens à la hauteur des défis. C'est mon expérience! La grande chance que j'ai eu, c'est qu'on m'a fait confiance pour les moyens à mettre en oeuvre. On a fait appel à ma créativité. Et mes suprieurs me suportaient lorsque j'intervenais.


La violence ne doit pas être un spectacle pour faire grimper les cotes d'écoute.Je Les Nations Unies ont-elles encore leurs raisons d'être?La charte des droits et liberté protègent davantage les aggreseurs que les victimes? Est-ce que le taxage existe encore ?



Je maintiens que les moyens pour combattre la violence sont simples. Mais sont-ils tous applicables dans une démocratie?

lundi 8 décembre 2008

Affronter la violence de front

Ingrid Bétancourt
Voir la violence de notre univers est insupportable. Les grands reportages télévisés en montrent le visage sous différents aspects: la violence faite aux femmes, les enfants soldats, les prises d'otage à des fins politiques ou les enlèvements pour s'enrichir, les réfugiés laissés à eux-mêmes, les fonds humanitaires détournés, les populations dépouillées de tout aux profits des multinationales, la torture, les prisonniers politiques, la violence dans les écoles, les gangs de rue, les populations désespérés, humiliées, les sans papiers, les malades mentaux sans abris, les personnes âgées abusées, les filles de rues abusées, etc.

Ce qui me révolte un peu pour ne pas dire beaucoup, c'est qu'au delà du spectacle télévisé, il ne se passe rien. Il n'y a ni responsable, ni piste d'actions, ni même de discussions entre des acteurs susceptibles d'agir.

La violence qu'on nous montre, c'est ailleurs. Mais lorsqu'elle nous touche, si minime soit-elle, on ressent comme des vertiges. On la craint, on panique, on la fuit, on tremble.

Tout jeune, avant même d'aller à l'école, je l'ai entrevue la violence. J'ai vu un homme ivre en pleine rue battre son enfant. À l'adolescence, j'ai vu ce qu'on appelait à l'époque des gangs de vestes de cuir s'affronter au milieu de la rue, devant chez moi, à coup de poings et à coup de chaines. J'avais le coeur qui battait presqu'à rompre ma poitrine. Ça m 'a marqué.

Quand j'ai commencé à travailler comme agent d'aide sociale, la rencontre avec mon premier client aggressif m'a traumatisé. J'aimais mon travail. J'ai donc décidé de vaincre cette peur. C'est ainsi que j'ai demandé qu'on me réfère le plus de clients aggressifs ou violents possible. J'ai été exaucé. J'ai été responsable des dossiers de prisonniers, des clients sans adresse, ceux qui se présentaient à la réception en état de crise et de tous ceux que me collègues avaient identifiés comme tels.

Je n'ai jamais vaincu complètement mes peurs. Mais j'ai appris à vivre avec elles, comme un artiste vit avec le trac. J'ai vite découvert que ce sont les premières minutes qui étaient difficiles et que la suite était la plupart du temps très riche au plan humain.

Peu après que j'aie demandé qu'on me réfère les clients aggressifs ou violents, il s'en présenta un qui avait toutes les caractéristiques recherchées pour répondre à mon souhait. Il avait déja lancé des chaises, des cendriers et il était à la réception en état de crise. J'ai pris un grand respire et je suis descendu à sa rencontre.

A suivre...

En attendant la suite, voici deux invitations:

  1. Réjean a réalisé un vidéo très émouvant sur son dernier billet. C'est à voir. Très émouvant. J'ai été impressionné par le texte écrit par son père et le montage que Réjean en a fait. Cliquez sur le lien suivant:Les voeux de Réjean


  2. Petit message recu de notre amie Caracol (Carole Facal) aujourd'hui dans ma boîte de courriel:


Je n'écoute jamais la télé... Mais on m'a dit que le vidéoclip du Mépris était la semaine dernière dans le Top 5 Musimax!
C'est bon de savoir que tous ces beaux votes servent à quelque chose, n'est-ce pas! Je vous redonne le lien si vous voulez le maintenir au sommet... On peut voter chaque jour pour les plus motivés d'entre vous:
http://musimax.com/top5/franco/index.php

vendredi 5 décembre 2008

Figer ou foncer

Il est assez révélateur de constater que le mot épreuve en français est synonyme de test. La différence entre paralyser ou se surpasser est parfois très mince. Ça peut être un petit rien du tout. Parfois même ce sont des faiblesses qui nous causent de profonds malaises difficilement supportables.

Voici un exemple. Quand j'ai entrepris mes années de collège, j'étais terrorisé à l'idée de parler devant la classe. La première fois qu'on a demandé un volontaire, j'étais tellement paniqué que je me suis empressé de lever la main en ne me donnant aucun temps de réflexion.

Je ne ratais jamais une occasion de me prêter volontaire dans l'espoir de venir à bout de cette fichue peur. J'ai fini par y prendre goût. J'organisais des partys, je faisais du théàtre, je composais même les textes pour me mettre en scène.
Je me costumais presqu'à chaque fois que j'allais dans un party. Les photos suivantes ont été prises dans un party en 1981 à la CSST (Commission Santé Sécurité du travail) où je venais tout juste d'être employé.



Cinq ans plus tard, j'avais coupé ma barbe. Personne ne me reconnaissait. Pour le party de Noêl, je m'étais déguisé en agent de sécurité. On aurait dit que ce costume portait malheur. Il m'avait été prêté par Bertrand Fabi. Ce dernier était courreur automobile. Il se préparait à partir pour une course automobile en Angleterre. Il a perdu la vie à cette occasion.

Le soir du party de Noël, avant de donner mon spectacle costumé, je me trouvais aux côtés d'un ami Serge F. Il attendait sa compagne avec qui il avait eu 2 ou 3 enfants. Il était nerveux. Il se demandait pourquoi sa compagne n'était pas encore arrivée.

Il a téléphoné chez lui. Sa compagne lui a répondu. Elle était retournée à la maison parce qu'elle avait un problème avec l'auto. Elle lui a dit de ne pas s'inquiéter, qu'elle partait tout de suite.

Serge était encore inquiet. Il ne pouvait prendre le repas. Il est allé prendre un verre au bar. Sa compagne n'arrivait toujours pas. Il a téléphoné à la Sureté du Québec. Les policiers n'avaient rien à signaler. Ils ont tout de même noté le numéro de téléphone pour le rejoindre.

Serge était encore au bar, lorsque j'ai commencé mon spectacle. Puis il est sorti de la salle sans que je ne m'en aperçoive. Alors que je continuais mon monologue, Serge est entré, il a crié: ma femme est morte. Elle venait d'être frappée mortellement par un monsieur ivre qui s'était introduit sur l'autoroute dans le mauvais sens. Ça refroidit un party! Un party de Noël en plus.

Vous pouvez imaginer facilement que j'ai tout de suite mis fin au spectacle. Le plus incroyable, c'est que quelques collègues de travail ont suggéré de continuer le party. Je me suis approché à nouveau du micro pour dire que je n'avais plus le goût de continuer. Le respect commandait que chacun quitte les lieux.

Les deux exemples montrent des réalités bien différentes. Ma peur maladive de parler en public m'a donné des ailes. Je n'ai pas manqué une occasion de le faire jusqu'à ce que j'y prenne goût.Ceci me fut très bénéfique parce que durant la plus grande partie de ma vie active j'ai eu à le faire régulièrement. J'aurais pu réagir autrement. Je ne sais pas ce qui a fait la différence.

Le 2è exemple montre qu'il y a aussi des épreuves qui dépassent les limites de ce qui est acceptable. Pour ce type d'épreuves, je reste bouche bée, perplexe. Je ne trouve pas de logique suffisamment forte pour m'aider à comprendre qu'elles puissent exister.

Mais je sais que dans de telles occasions, le moindre geste est très touchant. Un médecin qui travaillait avec nous est allé commandé un gros jambon chez le boucher, l'a fait cuire et il est allé le porter en personne chez Serge. Il lui a dit: J'ai pensé que ça te serait plus utile que des fleurs.

Serge m'a raconté le lendemain comment le geste l'avait réconforté. Sa douleur le rendait plus sensible au moindre geste, surtout les plus symboliques et authentiques. J'ai été surpris de voir comment il pouvait puiser des forces dans la sympathie qui lui était témoignée.

Quand à moi, j'ai tout de même essayer de faire ma part. Mais j'allais frapper un mure...

A suivre...

mercredi 3 décembre 2008

La vie d'un inconnu

Je reprends un autre événement dont j'ai déjà parlé. Cet événement m'a marqué profondément. J'ai cru utile de le ramener sur le tapis pour faire le lien avec la mort de mon père et les prochains billets.

Il y a environ 4 ans, j'étais à organiser un événement important pour souligner le 25è anniversaire d'un organisme qui me tenait à coeur. J'avais réservé la magnifique salle de l'amphithéâtre.

C'était dans un lieu historique désigné Patrimoine du Canada: Le Théatre Granada de Sherbrooke, rue Wellington. Plusieurs artistes s'y sont produits dont Maurice Chevalier.

En pleine période d'organisation de l'événement, j'ai eu une migraine. Une vraie. Ma pression s'est emballée. Je ne parvenais plus à lire et ni écrire. J'ai dû être hospitalisé pour quelques jours. J'avais une assurance qui couvrait les chambres privées. Mais, sans trop réfléchir, j'ai plutôt choisi une chambre à deux. En entrant dans la chambre, j'ai remarqué que mon voisin de chambre dormait. Il était environ 22h. Les lumières étaient allumées.

Juste dans l'entrée de la porte, grande ouverte, deux employés en service s'arrêtent, placotent à très haute voie, rient, se font du charme. Mais le charme n'a pas eu de prise sur moi. Mon voisin que j'appellerai Monsieur K s'est réveillé. Je me suis levé, je me suis approché de son lit et lui ai demandé si le bruit lui causait des problèmes. Il m'a confirmé que oui. Il était souffrant. Donc, dormir était très précieux.

Je me suis présenté devant les employés et j'ai fait une petite crisette, blamant leur manque de respect pour mon voisin. J'ai parlé un peu avec lui. Il avait travaillé à l'Institut polytechnique où il y avait eu une fusillade en 1989. Le lien qui précède présente le reportage télé sur l'événement.

Il connaissait Marc Lépine, le meurtrier des 14 filles tombées sous les balles. Il lui a même parlé le matin du drame. Il était responsable du magasin et avait dû démissionner par la suite. Le choc psychologique avait été trop brutal. Maintenant, il était à l'hôpital depuis 3 semaines pour un cancer.

Le lendemain, je me suis absenté de la chambre. Lorsque je suis revenu, Monsieur K. était assis à côté de son lit. Il pleurait. Je lui ai demandé la raison de sa peine. Il venait de voir son médecin. Un verdict implacable était tombé: son cancer était incurable.

Il pouvait suivre des traitements de chimiothérapie qui pouvait le prolonger de quelques mois. Il ne savait pas trop quoi faire. Je me suis rendu au poste des infirmières pour qu'on s'occupe un peu de ce voisin désemparé au plus haut degré.
Par la suite, le monsieur a voulu que je prenne place sur la chaise à côté de son lit. Il se sentait complètement démoli, incapable de décider quoique ce soit. Il voulait savoir ce que j'en pensais.

Ce genre de situation m'intrigue. Je devais normalement être ailleurs, en train de travailler à l'oganisation d'un grand événement. Je me trouvais à l'hôpital comme pour accomplir quelque chose de capital dans la vie de quelqu'un que je ne connaissais pas. Je devais l'assister dans son choix de vivre ou mourir, l'aider à cheminer dans cette période traumatisante. Tout un programme! Je ne pouvais ignorer la confiance qu'il semblait me faire.

De la fenêtre de sa chambre, je voyais exactement le même décor que celui de la chambre d'hôpital où ma mère est décédée. C'était au même endroit, mais quelques étages plus haut. La photo suivante est celle de l'hôpital en question: le CHUS.


Monsieur K. insistait pour que je lui donne mon avis sur les traitements à suivre ou pas. Je lui ai dit que je comprenais très bien sa situation. J'ai ajouté: je ne peux vous dire quoi faire, mais je peux vous parler de ce que mon père a fait. Je lui ai expliqué dans les moindres détails la dernière journée passée avec mon père. Je lui ai parlé de son moral, sa lucidité, son désir de ne pas souffrir.

Après avoir entendu le récit de la mort de mon père, sa décision était claire. En suivant la même voie, il savait qu’il lui restait au maximum 3 mois à vivre. À partir de cet instant, Monsieur K était complètement transformé, me suivait partout, me posait des tas de questions existentielles, telles ma conception de la vie, la mort, la foi.

Monsieur a quitté l’hôpital avant moi. Mais en me quittant il m’a fait une accolade empreinte de sincérité. Il a dit qu’il était heureux de m’avoir rencontré au bon moment. Il a ajouté qu’il avait eu la chance de faire le plein de courage et qu’il se souviendrait jusqu’à la fin de nos échanges. Ses yeux étaient très expressifs, calmes et reconnaissants.

Ce qui m'avait rendu si proche de monsieur K, c'était une foule de coïncidences, je pourrais même dire une série d'épreuves personnelles. J'avais eu une terrible migraine inexplicable qui avait chamboulé un horaire serré. Il se trouvait au même hopital où ma mère était décédée moins de 2 ans auparavant. Sa maladie était la même qui avait terrassé mon père.

Monsieur K. était devenu en peu de temps très important pour moi. Il le sentait. La souffrance nous avait rapprochés et enrichis. Cette expérience m'a aussi démontré la force des ressources que nous avons en nous. Et souvent, nous avons besoin de quelqu'un pour les mettre en action.

mardi 2 décembre 2008

Isa

Vous permettez que je fasse une petite pause ? Je reviendrai au grand départ de mon père dans le billet suivant. Mais question de détendre un peu l'athmosphère je voudrais vous présenter une bonne amie à moi: Zoreilles. Elle a un billet présentement où elle parle du temps où elle était écrivaine publique. Vous pouvez y avoir accès sur le lien suivant: Zoreilles, écrivaine publique. Il y a quelque chose qui m'émeut et m'émerveille dans cette expérience. Zoreilles et moi, nous nous sommes connus comme animateurs de forum de discussion pour Bell Sympatico. Ce fut une très belle expérience, une complicité unique. Elle nous avais reçus en vacances dans son domaine de rêve au bord du Lac Dufaut. C'est là que nous avions fait connaissance d'Isa, le plus jeune écrivaine du Québec, peut-être même du Canada. Cette visite nous réchauffe encore le coeur. Voici la pochette du livre d'Isabelle, et la dédicace qu'elle nous avait adressée.

jeudi 27 novembre 2008

Se mentir, c'est mourir un peu



Suite du billet précédent

Se mentir, c'est mourir un peu.
(Réflexion personnelle)


à gauche: 1970, avec Sebastein
en bas: 1976: avec Véro


Après la naissance de Frédéric, seul Michel et moi avons revu mon père. Il venait me voir à l'occasion. Il l'a fait par exemple à l'occasion de la naissance de mon premier fils, ma fille et mon dernier. Il leur apportait des cadeaux. Il était tendre et sympathique avec eux. C'était à la fois émouvant et triste de le voir.

Il adorait Laure. Ce qui me frappait dans le comportement de mon père, c'était l'écart terrible entre ce qu'il était et les valeurs qu'il projetait. On aurait dit à l'entendre que c'était un être sans reproche. Il avait une vision juste de tout, jugeait sévèrement tout comportement contraire à la morale chrétienne. Il avait la stature de toutes les grandes vedettes de cinéma américain: il incarnait la perfection en facade. Les autres c'étaient les méchants des films américains. Sauf ma mère. Il a toujours parlé en bien de ma mère.

Cet écart entre ses aspiration et la réalité devait lui faire ressentir une grande souffrance et de la culpabilité. Je me souviendai toujours comment il nous serrait dans ses bras quand il venait nous voir à l'orphelinat, surtout Nicole. Je le regardais pleurer et j'en étais profondément bouleversé.

Dans nos rencontre avec lui, après mon mariage, il nous racontait toutes sortes d'histoires que nous écoutions avec politesse. Certaines nous paraissaient douteuses et loufoques. Il nous a raconté par exemple un jour qu'il avait maîtrisé un homme qui menaçait une dame et qu'on avait parlé de lui dans le journal.

Nous allions le visiter. Je lui écrivais des lettres. Il me répondait gentilment. Nos rencontres étaient chaleureuses. On le sentait fier d'être grand-père. C'était sympathique. Puis, la vie étant ce qu'elle est, le temps s'est fait de plus en plus rare. Les enfants, le boulot, la vie... le temps emporte tout.

Jipé 11 ans
En fin d'année 1984, durant la période de Noël, j'ai reçu un coup de fil de mon père. Il nous souhaitait une bonne année.

On dit qu'un homme ne pleure pas. Il a pleuré ce jour-là. Il se sentait seul. Il demeurait à plus de 200 kilomètres de chez moi. J'ai dû lui dire que le temps me faisait défaut.

Deux ou trois mois plus tard, j'ai reçu un autre coup de fil de mon père. Il m'a dit qu'il venait de sortir de l'Hôpital Notre-Dame à Montréal. En larmes, il a jouté qu'on lui avait annoncé qu'il avait un cancer du poumon et qu'il ne lui restait beaucoup de temps à vivre. Je ne l'ai pas cru. Je pensais qu'il s'ennuyait tout simplement. Je lui ai répondu tout bêtement: Écoute papa, si tu étais si malade que ça, on t'aurait gardé à l'hôpital. Comme réplique, ce n'était pas la plus empathique du siècle. J'avais déjà fait mieux. Et comme vous voyez, mes réactions ont des ratés comme tout le monde.

À la fête des mères, à la mi-mai 1985, ma soeur Manon qui travaillait à l'hôpital Notre-Dame me dit qu'elle avait vérifié et que mon père était effectivement atteint d'un cancer incurable. Mon sang n'a fait qu'un tour. J'aurais dû croire mon père. Je me suis senti coupable. Je n'étais pas fier de moi.

En rentrant chez moi, sans perdre un instant j'ai appelé chez mon père. La dame qui l'hébergeait m'a dit que mon père serait comblé si j'allais le visiter, qu'il en avait bien besoin. Elle m'a dit qu'elle était inquiète de lui. Ça m'a donné un choc. Je l'ai assurée que j'y serais dès le lendemain.

J'ai pris une journée de congé, ce qui était exceptionnel dans mon cas. J'avais hâte de voir dans quel état je le retrouverais. Je souhaitais profondément qu'il soit suffisamment lucide pour ce qui pouvait être un ultime échange. Ma vie s'est repassé comme en accéléré dans ma tête.

Avant d'entrer dans sa maison, j'ai eu l'impression qu'une page importante de notre vie était sur le point de s'écrire.

À suivre...




jeudi 20 novembre 2008

Ouverture ou naîveté

Voici deux histoires qui m'ont marqué
Elles touchent nos croyances et notre naîveté

Robert Bradford
L'homme à la valise 1967

Agent de la CIA en poste à Londres, McGill, accusé à tort d'avoir trahi son pays, est contraint de démissionner des services secrets. Voulant à tout prix être réhabilité, il devient détective privé et accepte de résoudre toutes les affaires qu'on lui propose pour la somme de 500 dollars par jour plus les frais. Il n'a qu'un seul bagage : une valise contenant quelques vêtements et son arme.

L'homme a la valise fut une émission très populaire en 1967, l'année de mon mariage avec Laure. Nous avions loué une télé noir et blanc. J'aimais Laure et deux émissions de télé: Chapeau melon et bottes de cuir et L'homme à la valise.

La première émission que j'ai vue de l'homme et la valise fut ma préférée. Je m'en souviens encore. L'homme à la valise, McGill, fut chargé de retrouver en Afrique un criminel qui s'y cachait sous le personnage d'un missionnaire barbu. Il le retrouva. Il fut intrigué de voir comment ce missionnaire était apprécié. Il se comportait comme un saint homme. Au moment de l'arrêter, il lui demanda comment il pouvait faire pour avoir ainsi une double vie aussi différente l'une de l'autre. Le faux missionnaire répondit qu'il s'était fait prendre à son propre jeu. Il était devenu croyant et doté d'un dévouement sans borne pour ses ouailles.

Évêcher St-Hyacinthe

L'autre histoire est vraie celle-là. Je l'avais vécu en 1964 environ. J'étais étudiant au Séminaire de St-Hyacinthe. Nous avions fait la connaissance d'un missionnaire d'Amérique du Sud qui résidait à l'évêcher de St-Hyacinthe en attendant de retourner en mission. C'est un des meilleurs prêtres que j'ai connus. Il prêchait des retraites émouvantes, nous confessait (sauf moi à cause de mes fous rires), recueillait des aumônes pour sa mission du Brésil. Nous étions tous touchés par ses anecdotes, son approche humaine, sa façon de nous expliquer l'évangile.

Au début des vacances, il demanda à un de mes collègues de classe un grand service: se faire reconduire à sa mission. Vous comprendrez qu'il accepta de bon coeur. On ne refuse pas un service à un grand émissaire de Dieu. Chacun doit faire sa part! Le voyage fut très agréable.

Un fois arrivé au Mexique, le missionnaire s'empara de l'auto. Elle ne fut jamais retrouvée. Le missionnaire non plus. Une histoire comme celle-là quand on est adolescent, ça marque! Il faut tout de même avouer qu'on peut parfois faire preuve facilement de beaucoup de naîveté. Même l'évêque s'était fait prendre au jeu.

Ce que je retiens de ces histoires:


Un criminel peut faire un bon religieux. Il peut se prendre lui-même au jeu. Mais le plus souvent, c'est l'inverse. Raêl est un bon exemple. Sa secte a fonctionné longtemps au Québec. Il a profité des tous les avantages fiscaux d'une église. Il a abusé financièrement et sexuellement de ses membres souvent très jeunes. Même ma fille a failli se faire prendre en allant y faire une recherche dans le cadre de son cours de religion. Je me demande bien où il peut être rendu.

Quand je vois tous les abus, toute la violence qui se font au nom de Dieu, je crois qu'il faut souhaiter vivre dans une société civile. Je crois que nous n'avons plus le choix.

En même temps, je crois qu'il y a un vide difficile à combler. Nous manquons de repères, de valeurs communes. C'est la lecture que j'en fais en souhaitant me tromper. Mais je continue de faire confiance à l'humanité et dans les valeurs inscrites dans la nature.

Notre naiveté, c'est aussi du bonbon pour les politiciens. Ils savent que pour une bonne couche de la population on peut dire n'importe quoi, promettre le ciel sur terre et être crus. Ils savent que nous avons la mémoire courte.

lundi 17 novembre 2008

DNE


J'avais prévu vous parler de mes ancêtres dans ce billet. Mais je leur ai permis d'aller se reposer. J'ai trouvé une autre matière à réflexion. Ce matin, à l'émission de Christiane Charest, on a parlé du Prince Charles et ensuite de l'expérience en cours sur la mort imminente (DNE)

Cliquer sur la photo de gauche pour avoir accès aux deux entrevues. Vous pouvez aussi avancer le curseur pour passer directement au reportage sur la mort imminente. L'entrevue est tout à fait renversante. Elle montre que les recherches scientifiques avancent très vite sur le sujet. Les conclusions semblent évidentes à l'effet que la vie peut continuer sans le corps.


Dans cet entretien radiophonique, on parle du Dr Sam Parnia qui mène présentement la recherche. Si vous cliquez sur la première photo du billet, vous aurez accès à un reportage. Il est en anglais. Si vous souhaitez une traduction, je peux le faire. En substance, on explique que l'on place des images non visibles à moins d'être au plafond. Si le sujet qui dit avoir flotté au dessus de son corps et peut les décrire après être revenu à la vie après un période de coma, ça signifie que la conscience peut exister indépendamment du corps. On veut faire la recherche sur 1500 patients.

Vidéo sur l'université de Sherbrooke

Il y a quelques années j'avais entendu parler de cette expérience au Centre Hospitalier Universitaire de Sherbrooke. J'avais été très intéressé par le sujet puisque j'avais déjà vécu cette expérience. J'en avais d'ailleurs parlé à des proches de ma famille immédiatement après avoir vécu l'expérience, au risque de passer pour fou.

Aujourd'hui, j'avais à rencontrer un médecin de mes connaissances qui travaille à cet hopital. Il était passionné tout autant que moi par le phénomène et m'a parlé du témoignage d'une personne crédible décrivant ce qu'elle a vécu dans le coma. Pendant cette étape de coma, il avait vu les médecins autour de lui et entendu leurs conversations pendant qu'ils essayaient de le réanimer.

Je vous ai déjà parlé aussi de ma soeur Nicole décédée à l'âge de 11 ans. J'étais en sa présence au moment du décès. J'avais à peine 13 ans. Je ne suis pas le seul témoin de l'événement. Dans le contexte du présent billet, le récit prend toute sa signification.

Nicole était en pleine santé le dimanche. Elle était venue en fin de semaine avant de retourner où elle était pensionnaire. Le mardi, elle fit une poussée de fièvre et fut transportée à l'hôpital en ambulance. J'étais aux côtés de ma mère lorsqu'elle a reçu le coup de fil pour lui annoncer l'incident. Je me rappelle encore de tous les détails. Je vois encore ses jambes trembler tellement le choc fut pénible pour elle.


Nicole à droite (1956)





Nicole fut hospitalisée et sa poussée de fièvre ne put être arrêtée. Elle délirait continuellement. On l'avait placée sous une tente d'oxygène. Le médecin dit à ma mère que sa fièvre avait été tellement forte que même si elle revenait à la santé, elle ne retrouverait pas ses facultés.

À notre grande surprise, au début de la soirée du vendredi 11 octobre, elle s'est assise dans son lit, nous a tous salué à tour de rôle. Puis elle a dit: Comment ça se fait que j'étais morte et que je ne suis plus morte? Ma mère crut au miracle et dit à Nicole qu'elle était bien heureuse de la voir prendre du mieux, qu'elle avait hâte de la ramener à la maison. Nicole, avec un calme et une lucidité étonnant lui répondit: Ne pense pas ça, maman. Tu vas te faire du mal pour rien. Je ne retournerai plus jamais à la maison et c'est très bien comme ça. Elle est décédée quelques heures plus tard, en soirée.

Nicole avait pourtant perdu connaissance au début de la même semaine, avait eu de la
fièvre et déliré sans arrêt le reste de la semaine. Le médecin avait dit qu'elle avait fait trop de fièvre pour retrouver ses facultés. Pour moi, tout ça demeure pur mystère. S'il n'y a pas de vie après la vie, alors je ne vois pas comment expliquer ce qui s'est passé.

Je partage cette expérience parce que je crois qu'elle est porteuse d'espoir. Cette expérience m'a aidé à voir la mort autrement. C'est à l'idée de retrouver Nicole que ma mère a accepté sa propre mort.


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Bravo, Françoise!

samedi 8 novembre 2008

les mythes

«Lorsque tu poursuivras ton bonheur, des portes s’ouvriront où tu ne pensais pas en trouver ; et où il n’y aurait pas de porte pour un autre.»
[ Joseph Campbell ]

Cliquez sur la photo pour le texte intégral

C'est fou le hasard

Il m'est arrivé souvent de tomber tout à fait par hasard sur un texte, une conférence, une confidence qui vient répondre comme par magie à un questionnement existentiel.


Prenez par exemple le dernier billet. Je me suis questionné sur certains textes religieux racontant des histoires farfelues. Et je me suis demandé si ceux qui nous ont raconté ces histoires y croyaient vraiment.

J'ai trouvé un texte sur cette question. Comment suis-je arrivé à ce texte ? En cherchant une image qui illustre la mort et la vie. La photo m'a entrainé sur un texte de Jacques Languirand. Il présente un monsieur Joseph Campbell qui serait, selon Jacques Languirand, un des penseurs les plus influents de notre époque.

Ce dernier dit ceci en rapportant la pensée de Joseph Campbell:

Une lecture littérale et historique des récits sacrés du christianisme dépouille, à son avis, les mythes de leur vrai sens et de leur dynamisme. Alors qu'ils sont conçus pour évoquer la réalité spirituelle, les symboles bibliques, si on les concrétise,perdent leur référence essentielle et entrent en conflit avec les connaissances scientifiques les plus élémentaires.

Selon lui, tous les mythes appartiennent à une même structure fondamentale et racontent toujours, en grandes lignes, la même histoire. Il précisait que la structure d'un mythe comprend trois étapes :

le départ ou l'exil du héros Ce peut être partir de la maison, ce peut-être se lancer dans les études, ou faire son entrée dans le monde;
une initiation, c'est-à-dire une épreuve et une confrontation avec la mort, au moins symbolique. Comme la crise de la quarantaine, par exemple;puis,
le retour du héros.Le héros ne revient pas pour lui-même mais pour les autres.

Il revient pour témoigner et vivre pour les autres. Il sait désormais que l'on vit les uns pour les autres. Il s'occupe donc de la société, de l'organisation de la chose publique: des générations futures et du monde dans lequel elles vivront.

Rappel de L'énigme du sphinx:
Un jour Oedipe décida lui aussi d'affronter le Sphinx qui lui donna à résoudre l'énigme suivante :
"Quel être a d'abord quatre jambes, puis deux jambes, et finalement trois jambes?"


Sans hésiter Œdipe répondit : "L'homme", car dans sa prime enfance il se traîne sur ses pieds et ses mains, à l'âge adulte il se tient debout sur ces jambes, et dans sa vieillesse, il s'aide d'un bâton pour marcher."
Se voyant déjoué, le Sphinx se précipita du haut de son rocher et se tua comme l’oracle l’avait prédit.


La rencontre avec le Sphinx me rejoint.


Le texte parle de lui-même.Alors, je me tais.



Lorsqu'on vient à confronter la Sphinx et à vaincre la peur de mourir, la mort n'a plus de prise sur soi et la menace de calamité s'évanouit. Vaincre la peur de mourir permet de recouvrer la joie de vivre.

On ne parvient à accepter inconditionnellement la vie que lorsqu'on a accepté la mort, non pas comme le contraire de la vie mais comme l'une de ses manifestations. Car la vie, qui ne cesse de devenir, entraîne fatalement la mort derrière elle. Vaincre la peur de mourir donne le courage de vivre.

On ne lit pas toujours les commentaires. Ça se comprend. Mais permettez-moi de lire le premier commentaire, celui de Réjean. Comme toujours, sa sagesse et sa perspicacité m'impressionnent.

Il m'a donné l'idée d'une nouvelle trilogie illustrée par des faits vécus.

mercredi 5 novembre 2008

Barack OBAMA



Aujourd'hui, la terre vibre d'espoir!

Un vent de fraîcheur vient de se lever. Il était temps. Comme tant de monde sur la planète, je me mets à rêver à un jour meilleur. Je me mets à faire confiance en la sagesse de l'espèce humaine, aux hommes de bonnes volontés.

Ces moments sont trop rares. Il faut en profiter, se refaire un plein d'optimisme. En même temps, je me demande si on n'attend pas trop d'un seul homme. Les risques de désillusions sont grands. Mais je me plait à croire que c'est le début d'un temps nouveau. Je suis inspiré. Je souhaite que ça devienne contagieux.

Et c'est au Québec maintenant de montrer le jugement de ses citoyens. Serons-nous aussi sages le 8 décembre prochain? Aurons-nous le goût d'un vent nouveau? Prendrons-nous le risque ?

Prendrons-nous le risque d'avoir foi en nous?