Louise Marleau 1966
Dimanche dernier, le 21 septembre, Louise Marleau était invitée à
Tout le monde en parle. Un souvenir m'est tout de suite revenu à l'esprit.
Le hasard a voulu que Louise Marleau soit née un mois après moi, la même année. Mais le hasard a fait plus encore. Je m'en souviens comme si c'était hier. Une rencontre comme celle-là, ça ne s'oublie pas.
Je fréquentais l'Université de Montréal. Je marchais d'un pas rapide. J'ouvre une porte puis, plack ! Je fais une collision frontale avec quelqu'un qui s'apprêtait à franchir la porte en sens inverse. Sur le coup, l'effet surprise, j'ai laissé échappé un
Voyons! accompagné d'un juron bien approprié à mon état de choc.
Je reviens tout de suite sur terre en reconnaissant Louise Marleau, bouleversée. Elle m'a prié de l'excuser. J'ai répondu, en voyant qui elle était: "
Tout le plaisir est pour moi". J'ai ajouté que je n'avais pu avoir une meilleure occasion de faire sa connaissance et de lui adresser la parole. Je me souviens très bien qu'elle m'a dit que c'était le côté le plus pénible de sa situation. Beaucoup de personnes hésitaient à lui parler simplement.
Ce fut un beau coup de hasard. Mais le reste de ma vie ne fut pas changé pour autant. Durant cette même année, j'ai voté pour la première fois de ma vie. J'étais libéral. Le seul problème pour moi, c'est que le candidat qui représentait ce parti était un inconnu pour moi. C'était sa première campagne électoral. Je me souviens encore de son nom. C'était un certain Pierre E. Trudeau.
Selon une certaine rumeur, ce fut un soupirant de Louise Marleau. Il en fut question lorsqu'elle a passé à l'émission
Tout le monde en parle. Je me demandais si Louise Marleau ne parlerait pas de notre rencontre choc durant l'émission. Mais non. Je pense qu'elle l'a oubliée. Elle m'a oublié.
Partie 2 (25 juin 2015)
Cette réflexion m'amène sur une autre dimension.
Si vous avez noté, ce billet a été rédigé le 22 septembre 2008.
Il se terminait sur l'oubli.
Par un drôle de hasard, ce billet m'a permis de constater l'extraordinaire puissance de la mémoire sur le web. Imaginez, ce billet n'a pas été oublié. Au contraire, il demeure l'un des plus visités encore aujourd'hui. Ce mois-ci, il a été vu près de 300 fois. Il a même été visité davantage que mon billet sur Jésus de Nazareth. (Sourire)
Depuis que j'ai écrit ce billet, j'ai aussi appris quelque chose d'intéressant.
Je ne suis pas le plus connu des personnages que Louise Marleau a rencontré, à part Pierre E. Trudeau. De 1991 à 2007, elle a partagé sa vie avec Claude Dubois qui demeure un de mes artistes préférés.
Le hasard brasse continuellement toutes sortes de cartes qui nous relient les uns aux autres.
Claude Dubois a chanté aux funérailles de Jacques Parizeau sa magnifique composition:
Si Dieu existe. Cliquez sur le lien qui précède.
Drôle de coîncidence, il y a aussi un lien entre Jacques Parizeau et moi. Ne partez pas de rumeurs, je ne suis pas son fils. Mais nous avons un ancêtre en commun: le premier français de notre lignée arrivé en nouvelle France en 1670, je crois.
Nous sommes tous reliés d'une façon ou d'un autre. Et le temps lui-même n'a plus la même signification qu'avant. Même lorsqu'on pense être tout seul sur internet, nous ne le sommes pas vraiment. Je peux écrire un mot aujourd'hui que personne ne verra. Puis, allez savoir pourquoi, plusieurs années plus tard, il peut y avoir une affluence étonnante. On peut venir des quatre coins de la terre pour s'intéresser à un de vos textes. Les traducteurs aujourd'hui font des miracles pour élargir nos horizons.