jeudi 18 septembre 2008

Tout le monde veut aller au ciel



Tout le monde pense à la mort. Ce n'est pas un sujet très comique en soi. Mais ne pas y penser ne règle pas le problème. Alors, moi, j'y pense tous les jours comme pour l'exorciser. Et j'essais de la voir en riant. Ce n'est pas sûr que je réussirai le coup tout le temps. Mais, j'essai

Je me souviens de Doris Lussier, un grand humoriste québécois.

J'avais déjà lu un article où il disait qu'il voulait mourir avec humour. Disons qu'on a déjà vu mort plus drôle que la sienne. Je me permettrai tout de même d'aborder la question de la même façon que lui. Le sujet est sérieux. Mais je veux tout de même en parler pour l'exorciser.

Instinctivement, je crois que je suis comme tout le monde. La mort me dérange. Je me souviens qu'on avait demandé un jour au Cardinal Léger, ancien évêque de Montréal, s'il avait peur de la mort. Il avait répondu: La mort est une visiteuse bien dérangeante. Je ne comprenais pas comment un saint homme comme lui pouvait réagir ainsi. Il avait même abandonner le luxe de l'Evêcher de Montréal pour aller en Afrique comme missionnaire.
Vous pouvez voir un excellent reportage vidéo sur le site de Radio-Canada, en cliquant ICI.

La peur de la mort, c'est irrationnel, je crois. De quoi a-t-on peur: qu'il n'y ait plus rien après la mort? Et puis après? A-t-on peur de l'Enfer? On n'y croit plus pour la plupart.

Ma façon à moi, c'est de me rappeler mes expériences passées et croire que la prochaine fois, je verrai le choses de la même façon. J'aborderai la question sur un ton léger. Ça se prend mieux.


Mon premier truc, c'est d'essayer de voir la mort sous un jour attrayant. Pas facile, mais j'y parviens. Je dirais même que j'y pense à tous les jours. Comme disait mon fils: moi j'aime bien l'idée d'un Paradis et j'essais d'y croire.

Pour la suite, voici un fait vécu traité volontairement avec humour.
Mon travail m'amenait souvent à Montréal. J'étais à déjeûner à l'Hôtel Méridien, face à la Place des Arts. L'assiette était bien appétissante: des oeufs, du bacon, des patates rôties, des "toasts". Enfin, tout ce qu'il faut pour être heureux le matin. Du manger mou en plus!
Je croquais à belles dents. Tout à coup, j'ai toussé. J'ai avaler les crochets pointus qui retenaient mon partiel à mes dents. J'ai eu des sueurs froides. La gorge me piquet à pleins crochet. J'ai dit mon acte de contrition. Puis j'ai pensé aux options que j'avais:

Aller à l'Hôpital St-Luc, pas loin ou à l'Hôpital Notre-Dame où travaillait ma tante Jacqueline. Mais avec tout ce que j'avais entendu à la télé des hôpitaux de Montréal, j'avais le temps de mourir dans un corridor avant qu'on s'inquiète de mon sort et des mes crochets dans la gorge ou les poumons. On ne sait jamais où ça peut se loger ces bébelles-là.

Prendre l'autoroute à toute vitesse, monter à l'Hôtel Dieu de Sherbrooke

J'ai choisi la 2è option. Je me suis dit qu'à Sherbrooke, le fait d'être en train de mourir pouvait être considéré comme prioritaire. Vous savez, dans les régions, nous avons notre façon à nous de voir les choses.


J'ai pris l'autoroute et tout le long, j'avais à l'idée que cet objet piquant dans la gorge pouvait n'importe quand m'envoyer direct au Paradis devant St-Pierre qui me dirait où aller: au Ciel ou en Enfer. J'osais espérer que St-Pierre me donnerait une chance. Je ne vous dirai pas que je sifflais en cours de route. Mais ça se vivait quand même pas si mal.

Je prie aussi le Ciel pour que le Bon Dieu laiss l'enfer ouverte. Je serais tellement déçu si c'était pas le cas. Je me console souvent à l'idée de ceux que j'imagine se retrouver là.

Si vous voulez savoir si je suis encore vivant, lisez le prochain billet.

10 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ta vision. D'essayer de trouver la mort attrayante, de la dédramatiser en quelque sorte.

    J'essaie tant bien que mal de faire cela, sans succès. Je n'ai pas peur de ma propre mort (l'ayant un peu trop souhaité il y a longtemps...), mais de la mort de mes proches.

    Ils sont si peu nombreux, que je sens que lorsque le jour viendra, je disjoncterai. Je ne saurai pas comment survivre sans eux. Et cela me terrifie...

    Merci de cette réflexion, cher comparse, et bon vendredi!

    -xxx-

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  2. La mort ne me fait pas peur, il n’y a que la souffrance qui m’effraie un peu.

    L’idée de la mort, je l’ai déjà désiré il n’y a pas si longtemps de ça. Je l’ai depuis, rangé bien sagement dans un tiroir de mon cerveau. Elle est toujours là, en permanence, mais il est écrit sur ce tiroir, « À N’OUVRIR QU’EN CAS D’ÊXTRÊME NÉCESSITÉ ». J’ai depuis cette époque, lâché prise et je prends la vie comme elle vient, en profitant de tous les bons moments qui se présentent à moi.

    Je pense aussi à un témoignage de ma mère, qui avait déjà été déclarée cliniquement morte sur une table d’opération, une expérience de N.D.E. comme on les appelle. La mort pour moi, n’est rien d’autres que la continuation de la vie, mais sous une autre forme plus éthérée.

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  3. Bonjour Réjean,

    Tu m'ouvres une porte que j'hésitais à ouvrir. Pourtant mon expérience était tellement près de ce dont je parlais depuis quelque temps. Je suis très intéressé à entendre parler des NDE

    Les Near Death Experience (NDE), appellées aussi Expériences de Mort Imminentes en français (EMI), désignent les expériences se déroulant généralement lors d’arrêts cardiaques et de comas et faisant état de critères spécifiques : impression de voir son corps de l’extérieur, de voyager dans un tunnel, de revoir sa vie... Pour certains, l’origine de ces expérience est réductible à des causes bio-physiologiques. Pour d’autres, les NDE démontrent certaines facultés inconnues du psychisme humain.

    Ma soeur Micheline que l'on voit avec ma mere et Nicole dans le billet précédent m'a offert le livre La source noire parce qu'elle reconnaissait un phénomène vécu dont je lui avais parlé à quelques reprises.

    La porte étant ouverte, j'y reviendrai bientôt.

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  4. Àme tourmentée,

    La mort des proches est effectivement une épreuve pénible à vivre. Dans le cas de mon père et ma mère, ce fut plus difficile que je ne l'aurais cru. On n'est jamais bien préparé.

    Mais ça permet tout un cheminement sur le sens de la vie. Ce genre d'événement est aussi souvent accompagné d'incident intriguants qu'on s'empresse d'oublier pour différentes raisons.

    Demain, comme par hasard, je vais aux funérailles...

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  5. J'arrive de Grandby

    Nous sommes allé aux funérailles de Bruneau Martin, le compagnon de l'artiste Renée Martel.

    Mon cousin Pierre et sa copine Lise faisait office de servants de messe. Toutes nos discussions des derniers jours, je les ai vécu dans le réel.

    Il y avait beaucoup de tristesse et de détresse dans l'air. La souffrance était palpable.

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  6. Hier à l'émission Belle et Bum à Télé-Québec quelqu'un a chanté par hasard la chanson de Renée Martel:
    J'ai un amour qui ne veut pas mourir"

    Après avoir chanté, parce qu'elle avait eu de la difficulté à la chanter, elle a dit: "Si Renée Martel m'écoute bien assise dans son salon, elle doit bien rire".

    Non Renée Martel n'était pas en train de rire dans son salon. Elle pleurait plutôt son amour qui venait de mourir.

    Dröle de coïncidences...

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  7. Jakss
    Connais-tu le texte de Saint-Augustin * Ne pleure pas si tu m'aimes*
    Dans ce texte il dit que la mort est tout simplement le passage de l'autre côté du chemin...
    * Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin...
    Tu vois, tout va bien.
    Tu retrouveras mon coeur, tu en trouveras les tendresses épurées.
    Essui tes larmes et ne pleure pas si tu m'aimes.*
    Quand je pense à tous les morts qui m'habitent je me console en relisant ce texte, et surtout ne ris pas....je ressens leur présence et je suis consolée!
    Un jour je raconterai l'expérience que j'ai vécu lors du décès du conjoint de ma fille et le père de mon petit-fils.....

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  8. Marguerite,

    Je ne connais pas ce texte de St-Augustin. Mais je le sens rempli d'espoir. Il en faut beaucoup dans la vie. J'ajouterais particulièrement face à la mort.

    Personnellement, je suis croyant, parfois peu, parfois moins, parfois plus. Mais il est évident que le fait de croire, ça donne toujours un peu de soleil.

    Et comme dit la chanson d'Aznavour Il me semble que la misère est moins pénible au soleil.

    Tu as dit: Un jour je raconterai l'expérience que j'ai vécu lors du décès du conjoint de ma fille et le père de mon petit-fils.....

    Je suis très intéressé à l'entendre cette histoire. Je suis sûr qu'elle pourra porter à réflexion. Les décès sont souvent très riches en leçons. Il faut être attentifs. Pour moi, c'est souvent l'occasion de faire de grands pas.

    L'important c'est de garder les yeux, les oreilles et le coeur ouverts.

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  9. Que ton bllet et toutes les réflexions qui l'ont suivi sont inspirants et comportent leur lot de soleil et d'espoir.

    Pour ma part, je n'ai plus peur de la mort mais j'aime tellement trop la Vie que la seule chose qui me ferait l'accepter, la maudite faucheuse, ce serait une qualité de vie inexistante.

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  10. Ce que tu dis m'a toujours fasciné

    On dirait que tout est écrit dans la nature. La nature nous donne le temps d'apprendre, le temps de faire, le temps de transmttre ce que l'on a et ce que l'on est.

    Puis, petit la nature nous enlève ce qu'elle nous avait donné pour faire notre chemin. On perd des forces, de la qualité de vie. C'est comme un signe de la nature pour nous faire penser que le corps n'est pas éternel, qu'il faut l'accepter et préparer à partir.

    Comme disait Bécaud dans une chanson:
    Un matin
    Nous partirons sans bagages
    Tous les deux
    Sur une petite plage
    Ecrasés de soleil
    Nus débarrassés

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