Toute révélation d'un secret est la faute de celui qui l'a confié.[Jean de La Bruyère]
Lorsque j'étais au Collège, je me souviens d'avoir lu un texte qui m'a marqué à jamais. Je me souvenais du titre:
Le mot, de Victor Hugo.
Je l'ai cherché pendant des années. Ce mot de Victor Hugo était un secret tellement bien gardé que je ne le trouvais nulle part. J'ai fait plusieurs librairies dont quelques unes à Montréal. J'ai feuilleté de nombreux ouvrages de Victor Hugo. Je me suis renseigné auprès d'une étudiante au doctorat en littérature. Aucun résultat.
Puis un jour, j'ai fait appel au hasard. J'ai écrit sur un moteur de recherche: "Braves gens, prenez garde". Je me rappelais que le texte commençait ainsi. D'un coup, tout le texte s'est déroulé comme par magie.
Pour plusieurs, un secrêt, c'est quelque chose qu'on ne dit qu' à son meilleur ami ou sa meilleure amie. Jean Chrétien pourrait, par exemple, dévoiler un secret à Stéphane Dion. Donner des trucs secrets.
Le mot de Victor Hugo m'a appris l'importance d'un secret. Et pour moi, un secret, c'est comme un mot laissé dans un coffre-fort. J'ai l'habitude de n'en parler à personne, même pas à Laure, ma compagne.
Un secret peut aussi être quelque chose qu'on a découvert par soi-même, mais que notre jugement nous recommande de garder pour soi. Ça peut être aussi une mauvaise impression qu'on se fait de quelqu'un. En campagne électoral, ceci prend tout son sens. On peut penser, par exemple, que Stephen Harper aime mieux le pétrole que la culture.
La vie m'a également appris qu'il y a des secrets qu'on ne doit jamais garder. Il y a des secrets qu'on doit refuser de taire. Il y a des choses que l'on vie et qu'on doit dire. D'autres qu'on doit garder pour soi.
Il y a des événements que j'ai pris la décisions de taire. Il y a des secrets que je me suis imposés. Moi seul les connaît.
Le mot de Victor Hugo.
Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites !
Tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdîtes ;
TOUT, la haine et le deuil !
Et ne m'objectez pas que vos amis sont sûrs
Et que vous parlez bas.
Ecoutez bien ceci :
Tête-à-tête, en pantoufle,
Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle,
Vous dites à l'oreille du plus mystérieux
De vos amis de cœur ou si vous aimez mieux,
Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire,
Dans le fond d'une cave à trente pieds sous terre,
Un mot désagréable à quelque individu.
Ce MOT - que vous croyez que l'on n'a pas entendu,
Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre -
Court à peine lâché, part, bondit, sort de l'ombre ;
Tenez, il est dehors ! Il connaît son chemin ;
Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main,
De bons souliers ferrés, un passeport en règle ;
Au besoin, il prendrait des ailes, comme l'aigle !
Il vous échappe, il fuit, rien ne l'arrêtera ;
Il suit le quai, franchit la place, et cætera
Passe l'eau sans bateau dans la saison des crues,
Et va, tout à travers un dédale de rues,
Droit chez le citoyen dont vous avez parlé.
Il sait le numéro, l'étage ; il a la clé,
Il monte l'escalier, ouvre la porte, passe, entre, arrive
Et railleur, regardant l'homme en face dit :
"Me voilà ! Je sors de la bouche d'un tel."
Et c'est fait. Vous avez un ennemi mortel
(Victor Hugo)
Prochain billet:
ce que l'on dit,
ce que l'on cache,
ce que je n'ai jamais dit,
ce que je ne dirai jamais,
les silences d'or,
les silences trop lourds,
les silences complices...
Le billet, bien sûr, sera agrémenté de faits vécus.
Les silences
Je viens de voir Louise Marleau à Tout le monde en parle.
RépondreSupprimerJe peux vous confier un secret qui n'est pas une blague. Je me suis déjà retrouvé dans ses bras par pure hasard, en 1966.
Tu ne vas pas nous laisser sur un pareil suspense?
RépondreSupprimerJ'attendais de me faire prier, Zoreilles
RépondreSupprimerUne chance que tu es là, bien réveillée. Sinon, personne n'aurait eu la fin de l'histoire.
Pour agrémenter le récit, je vais l'inclure dans un prochain billet pour pouvoir profiter davantage des possibilités d'un billet sur un commentaire.
Ça se confirme de plus en plus, c'est bien toi qui écrivais les épisodes de Batman. Ça se terminait toujours sur un suspense qui nous paralysait jusqu'à la semaine prochaine!
RépondreSupprimerLa suite est en ligne, Zoreilles...
RépondreSupprimerJe n'aurais pas voulu te faire patienter plus longtemps.