La mère de mon père était très directe
On n'avait pas à se demander ce qu'elle pensait. On le savait. Comme on dit, elle n'y allait pas par quatre chemins. Certains l'adoraient. D'autres ne pouvaient la supporter. J'étais dans la première catégorie. Ma grand-mère aimait ceux qui l'aimaient. Les autres devaient bien se tenir.
On a tous nos croyances. Pour certains, on doit tout dire. Tout est dans la façon de le dire, dit-on. L'histoire suivante le prouve, avec réserves...
On n'avait pas à se demander ce qu'elle pensait. On le savait. Comme on dit, elle n'y allait pas par quatre chemins. Certains l'adoraient. D'autres ne pouvaient la supporter. J'étais dans la première catégorie. Ma grand-mère aimait ceux qui l'aimaient. Les autres devaient bien se tenir.
On a tous nos croyances. Pour certains, on doit tout dire. Tout est dans la façon de le dire, dit-on. L'histoire suivante le prouve, avec réserves...
Un commandant réunit ses hommes sur la grande place,
les fait placer en rangs et dit:
Soldat Lebrun, avancez-vous.
Il s'avance.
Le commandant dit: "Garde-à-vous!
Le soldat Lebrun se met au garde-à-vous.
Le commandant dit d une voix forte: Votre père est mort.
Le soldat Lebrun fait une crise cardiaque et meurt.
Le général en chef fait venir le commandant et lui dit:
Il y a le soldat Lemieux qui vient de perdre sa mère. Il faut lui apprendre la nouvelle. Mais de grâce, allez-y un peu plus mollo que la dernière fois. Il faut lui dire, mais faites attention dans la façon de lui dire.
Le commandant réunit ses hommes, les fait placer en rangs bien droits.
Il dit: Que tous ceux dont la mère est morte s'avancent d'un pas.
Quelques-un s'avancent, se placent au garde-à-vous.
Le commandant s'approche du Soldat Lemieux, affiche un sourire timide et lui fait signe de l'index d'avancer.
Il lui dit doucement:
Soldat Lemieux... faites un petit pas par en avant.
J'ai pensé longtemps que tout était dans la façon. Mais j'ai appris qu'il n'y a pas de façon. Il y a des cironstances et des humains qui ne réagissent pas toujours de la même façon.
En 2001, lorsque j'ai installé ma mère dans une résidence pour personnes âgées à deux pas de chez moi, elle avait quelques problèmes mineurs de mémoire. On lui a fait passer différents tests. Ma mère insitait pour que je lui dise tout, peu importe le verdict. Je lui avais promis de le faire. Deux mois plus tard environ, le verdict est tombé.
J'ai annoncé la nouvelle à ma mère tel que convenu. Elle était atteinte d'Alzheimer. Mais c'était mineur. Et la maladie pouvait évoluer lentement. Ma mère ne l'a vraiment pas pris. Lorsque je voulais lui donner de l'information sur son était, j'avais de la difficulté à le faire sans l'insulter et éveiller sa méfiance à mon égard.
Des médecins que ma mère consultait me conseillaient de lui dire la vérité. D'autres me le déconseillaient fortement. La conclusion que j'ai fini par en tirer, c'était qu'il ne fallait pas lui dire. De toutes façons, si je le faisais, elle oubliait.
Ma mère
Imaginez quelqu'un qui veut envoyer un couriel intime à sa copine de bureau et accroche le piton transmettre à tous par erreur. Voyez le fait vécu en cliquant sur le MAUVAIS PITON
Je ne sais pas si on appelle ça du hasard, mais on peut dire que ça change la vie de quelqu'un.
Ouf, t'as dû faire face à pareil dilemme... Le dire, ne pas le dire, comment le dire? Et tous ces drames humains qui se jouent dans une telle situation.
RépondreSupprimerC'est tellement cruel. Déchirant...
T'as eu beaucoup de courage, Jacks.
Tellement pas facile! Souvent, dans de telles situations, je décide d'agir comme j'aimerais que l'on agisse avec moi...Pas toujours garantit, mais au moins, on se sent un peu plus en paix...
RépondreSupprimerJe suis certaine que de là où elle est, votre mère comprend maintenant le dilemme dans lequel vous étiez et qu'elle approuve tout à fait votre décision. Les mamans sont comme ça...
Tu as bien fait de ne pas lui dire le nom de la terrible maladie qui accablait la fin de sa vie....
RépondreSupprimerJe crois que, parfois, toute vérité n'est pas bonne à dire, surtout dans certaines circonstances....
Tu lui as peut-être évité angoisse, insécurité, peur et désespoir.
Aurait-elle aimé savoir qu'elle perdrait graduellement sa dignité?
Quand les choix que nous faisons sont réfléchis avec le coeur, surtout pour les gens qu'on aime,on ne peut se tromper.......
Quel beau geste d'amour Jakss
Sourcil jaune,
RépondreSupprimerTu as trouvé les bons mots
Je suis certaine que de là où elle est, votre mère comprend maintenant le dilemme dans lequel vous étiez et qu'elle approuve tout à fait votre décision . Je suis resté un peu marqué par les réactions de ma mère à mon égard, même si je sais que c'est son état qui en était responsable.
J'ai aimé entendre ce que tu m'as dit.
@Marguerite,
RépondreSupprimerma mère a toujours cru qu'elle pourrait faire face à tout philosophiquement. Elle était courageuse. Mais son cerveau lui a graduellement joué un tour, ses moyens, ses défences. J'avais donc le rôle de recevoir sur moi ce qui était trop pour elle.
Garder le secret, ce n'était jamais sous contrôle. Un jour, j'ai vu un médecin d'urgence pour un problème dont me parlait ma mère. Elle en parlait, mais ça ne pouvait pas se vérifier.
Le médecin qui a vu ma mère a manisfesté de l'impatience qui traduisait une certaine impuissance à comprendre. Elle a dit: "Madame, votre fils a dû vous dire de vous méfier de ce que vous pensez". Ma mère a sourciller pour montrer qu'elle ne comprenait pas. Allez, sans détour, le médecin a lâché le morceau : "Votre fils a dû vous dire que vous faite de l'Alzheimer!"
Vous pouvez vous douter que je me suis fait ramasser par ma mère en sortant du bureau du médecin.
Deux jours plus tard, ma mère m'a dit qu'elle avait rêvé qu'on l'avait mise en prison pour ce qu'elle m'avait fait.
@Zoreilles,
Quand tu parles de drames humains, je peux dire que tu as tout compris.
Et avec l'Alzheimer, ce qui est réglé à un moment donné ne l'est pas un peu plus tard dans la même journée.
Je sens encore beaucoup de souffrance dans tes propos....
RépondreSupprimerJ'aime bien ce que tu dis, Zoreilles
RépondreSupprimerTu nous connais bien. Laure a toujours été et demeure toujours un compagne idéale pour ce que je suis.
J'ai toujours aimé sa façon d'être et de réagir en toutes circonstances. Comme je lui dis souvent: Nous faisons une bonne équipe!
Il le fallait parce que nous avons vu de toutes les couleurs depuis le début. Je me demande parfois s'il en arrive autant à tout le monde ou si c'est le hasard qui est venu nous chercher pour tester la nature humaine.
Mon père disait toujours que Laure était aussi belle que la sainte vierge. C'est ce qu'il disait. Moi, je disais ça autrement, mais je l'ai toujours admirée. J'avais toujours le goût de la présenter à mes amis, mes collègues.
Nous sommes ensembles depuis 41 ans et le plus drôle, c'est que je ne lui ai jamais promis de l'aimer pour la vie. Pour moi, l'amour ça se gagne à tous les jours. Et nous sommes encore gagnants tous les deux. Mais je ne suis pas fou. Elle non plus. Ça ne nous empêche pas de faire un petit clin d'oeil de temps en temps.
Marguerite,
RépondreSupprimerOn voit que tu as du vécu et une bonne sensibilité. Oui, il y a des cicatrices. Mais heureusement que la nature est bien faite. Par bonheur, le Ciel m'a comblé de trois bons mécanismes:
Je me laisse distraire facilement, ce qui se traduit par un tempérament qu'on dit "distrait";
je suis hyperactif;
un rien me fait rire.
Au total, je me trouve donc chanceux.
Merci de ta compréhension. Ça aussi c'est un cadeau.
Tu dis: *distrait et hyper actif* Oui c'est bien toi....le petit gars distrait qui s'endormait sur la tasserie de foin....
RépondreSupprimerOups ! nous revoilà au sujet si fascinant du hasard.....
Marguerite
RépondreSupprimerD'après ce que je vois, tu es d'accord avec mon auto-évaluation?
J'ai pris presque toute une vie pour admettre que j'étais distrait et hyper actif. Maintenant, je prends les devants.
Je suis TDAH. J'ai appris à en rire. J'aurais aimé savoir plutôt ce que c'était. En plus, c'est ma fille Véro qui a confirmé le diagnostique.