samedi 16 avril 2016

Où sommes-nous rendus?

Signe des temps, on dirait que même les oiseaux sont désorientés et ne savent plus où aller.
Voyez ce que j'ai vu par ma fenêtre à la fin de janvier. Et ce que vous voyez sur la photo n'est qu'un mince aperçu de ce que nous avons vu.


Les oiseaux partaient et revenaient par milliers comme s'ils se cherchaient. Ca me faisait penser à ce que j'observe à l'automne quand les oiseaux partent pour le sud. On dirait qu'ils ont voulu quitter les États-Unis plus tôt cette année, soit parce qu'ils avaient leur voyage de ce qu'ils y voyaient, soit ils étaient mêlés par la température.

Les oiseaux ont leur façon de nous parler, refléter notre univers, la façon dont on se sent souvent à l'intérieur de nous-mêmes. Nous vivons à une époque où nos repères semblent s'anéantir l'un après l'autre.

J'ai écrit ces lignes au début de février. Et c'est déjà  le printemps. Je prépare mon jardins, j'ai fait des semis. C'est la période de l'année où je vois revenir les oiseaux. Ils se tiennent tout près au moment où je mets mes premières graines en terre. Il y a même une famille qui semble avoir noté mon adresse.

Chaque année, en préparant, je ne peux m'empêcher de penser à cette parole de Jésus de Nazareth nous appelant à avoir foi en l'avenir: "Les oiseaux ni ne sèment, ni ne récoltent et pourtant ils vivent". Chaque fois, je ris un peu parce que je sais que si je faisais comme les oiseaux en allant piger dans le jardin du voisin ou de la voisine, je risquerais de me mettre dans le trouble.

Mais je laisse tout de même les oiseaux se servir. Ils ont le droit de  vivre, de traverser la frontière à leur guise. Les humains n'ont pas tous le même droit. Je suis le premier à toujours trouver essentiel que tout pays qui se respecte protège ses frontières. J'ai toujours pensé qu'on ne pouvait accueillir en trop grand nombre des gens qui ne partagent pas les mêmes valeurs que nous.

Le geste du pape François m'a amené à réfléchir.


http://www.france24.com/fr/20160416-crise-migratoire-lesbos-religion-pape-francois-patriarche-bartholomee-orthodoxe

Peut-être est-ce une bonne chose de perdre nos repères. Peut-être devons-nous en chercher d'autres...

23 commentaires:

  1. Cette année les palombes n'ont pas migré,espérons que ce pape qui est un brave homme restera aussi avec nous.

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  2. Bonjour Manouche,

    Tu es comme un petit oiseau qui arrive avec le retour du printemps. Merci de me rendre visite. En plus, tu enrichi ma culture. Imagine, je ne savais même pas ce qu'était une palombe. Je ne m'y connais pas tellement en orthonologie. Il m'est donc difficile de nommer les sortes d'oiseaux qui fréquentent ma cour. Si je me fie à ma jeune voisine, les oiseaux que j'ai photographiés, c'était des corbeaux.

    Quand au pape, il m'impressionne. On avait besoin de ce genre de personne qui bouscule nos idées bien enracinées. Il rend significatif certaines idées auxquelles il était de plus en plus difficile de se rattacher. Ses gestes et ses paroles ont beaucoup plus d'effets que des actions militaires pour contrer certaines dérives.

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  3. Ton titre est révélateur, il pose une question pertinente : « Où sommes-nous rendus? » et si tu nous donnes en exemple ces oiseaux qui ne sèment ni ne récoltent mais qui vivent, on ne peut faire autrement que de chercher du sens et des repères pour nous, les humains qui sommes impuissants à trouver des solutions à plusieurs de nos problèmes mais surtout d'éventuelles pistes à suivre pour agir favorablement dans cette crise des migrants qui nous bouleverse et nous laisse impuissants.

    Dans l'article que tu nous mets en lien, je te cite une phrase qui m'a accrochée et m'a laissée pensive : « il a réitéré son appel à l'accueil et à la solidarité ». Et ça, on peut l'appliquer dans notre quotidien, où qu'on soit dans le monde et peu importe la situation qu'on vit.

    Je ne peux rien faire pour réparer les torts causés à ces personnes qui ont dû fuir leur pays au péril de leur vie, je ne peux absolument rien pour régler ces conflits entre peuples qui se déroulent pas mal au-dessus de moi mais ce que je peux faire, par exemple, dans mon environnement et mon quotidien, c'est d'accueillir l'Autre et faire preuve de solidarité.

    Parce que l'accueil et la solidarité, ça manque beaucoup dans nos sociétés et j'en vois les ravages tous les jours. À tel point que j'en perds souvent mes repères. Et là, j'en arrive à la même question que toi : « Où sommes-nous rendus? »

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  4. J'oubliais l'essentiel de ce que je voulais dire. L'accueil et la solidarité, ça ne règle peut-être pas nos grands problèmes mais ça fait du bien à notre humanité. On se sent moins bouleversé, malheureux et impuissant quand on agit. C'est la théorie des petits pas qui m'est si chère. Et si on était plusieurs à penser et à agir ainsi, dans la solidarité, on finirait par représenter une force dont les décideurs devraient tenir compte... à tout le moins, on se sentirait moins seuls.

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  5. Bonjour Zoreilles,

    Tes petits mots, c'est toujours comme du bonbon, des bonbons pour l'âme, bien enrobés qu'on a hâte de déballer. Et tu as bien raison de mettre l'accent sur la présence à accorder prioritairement à nos proches. Il fut un temps où le mot "prochain" prenait tout son sens dans notre éducation. Comme tu dis, c'est là que nous avons le plus de responsabilités et de capacités d'agir.

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  6. Les oiseaux que tu nous présentes Jackss, ce sont des Jaseurs Boréal et ils viennent nous rendre visite en janvier février, à la recherche de nourriture.
    Quand ils voient un arbre de petits fruits, ils y viennent et le nettoient complètement puis, filent vers le suivant.
    Un peu plus tard en saison, ils repartent pour aller un peu plus au nord.
    Contrairement,à nous, ils savent eux où ils sont rendus.
    Je pense que je vais les suivre...

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  7. http://lemerlebleu.com/chroniques/jaseurs.htm
    Voici un lien pour mieux les connaitres,
    ils sont tellement beaux.

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  8. Il Merci Barbe Blanche

    Tu as une belle culture. La nature n'a pas de secret pour toi. J'ai noté ta référence et je suis allé voir.
    http://lemerlebleu.com/chroniques/jaseurs.htm
    Les merles bleus ressemblent à ceux que je vois. Mais ceux qui sont venus en janvier me semblaient plus foncés.
    Ceux que je vois près du jardin sont plus ressemblants. Je vais les prendre en photos.
    Il y a quelques années, j'ai eu un nid dans le foyer et un oiseau s'était retrouvé dans la maison.
    Sur mon terrain, jai des fraisiers, des framboisiers, des pommiers, des pommettiers. Ceci accrédite ton lien.

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  9. Barbe blanche,

    Elle est bien bonne celle-là. Sans nous concerter nous avons pris des photos du même oiseau. Celui dont tu parles dans ton billet du 9 avril est bien de la même famille que ceux qui se sont présentés chez-nous fin janvier.

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  10. Les oiseaux que tu as présenté ici, Jackss, sont plus de la même famille que ceux que j'ai publié sur cette page ci.
    De beaux Jaseurs Boréal.
    http://yrichard.blogspot.ca/2016/01/les-jaseurs-boreal-ont-tout-mange.html

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  11. La remise en question, à moins qu'elle ne relève de l'obsession, est toujours saine.

    Chaque pays a l'obligation de contrôler ses frontières, son immigration. Pourtant, dès qu'on soulève la question il y en a pour crier au racisme. Il faut éviter le piège et poursuivre des échanges basés sur le bon sens.

    Quant aux oiseaux, je ne suis pas un spécialiste de la chose, je me contente de les observer de temps à autre.

    Grand-Langue

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  12. Grand-Langue,

    Encore une fois, je suis tout à fait d'accord avec toi. Il y a tellement de mots de nos jours qui servent à nous museler, nous empêcher de penser, parler ou agir. On se fait vite traiter de raciste, islamophobe, etc. Les politiciens ne se gênent pas pour en abuser à leurs fins. Toutes les idées devraient pouvoir s'exprimer à la condition de l'être avec respect et ouverture d'esprit.

    Si une communauté adoptent majoritairement des comportements à risque, la société devrait pouvoir cibler ses interventions en conséquence sans se faire taxer de profilage racial.

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  13. Mon blogue est en deuil

    Je viens d'apprendre que la jeune dame de 37 ans décédée avec un de s es enfants dans le tremblement de terre en Équateue était une de nos bonnes connaissances. Ma grande fille la connaissait très bien et avait même passé un mois de vacances chez elle. La semaine dernière, elle avait envoyé un couuriel à ma fille. Elle a fréqunté mon blogue pendant de nombreuses années, en particulier durant tout le temps où nous avons vécu sur la Côte-Nord. La vie est bien fragile...

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  14. Désolée d'apprendre ce deuil qui vous afflige présentement, ta famille et toi. Oui, la vie est si fragile... On s'en rend compte de plus en plus, à mesure qu'on avance dans notre propre vie. On est tout le temps rendus au salon funéraire.

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  15. C'est vrai quand on avance en âge, mais la vie peut s'arrêter aussi subitement chez des êtres dans la fleur de l'âge. Cette dame n'avait que 37 ans. Elle était pleine de vie, menait une existence de rêve en étant toute simple.

    Je l'ai connue lorsqu'elle travaillait à la clinique de Véro comme neuro-psychologue. Avant d'habiter Havre-Saint-Pierre, pendant plus de 2 ans, j'allais à la clinique de Véro tous les mercredis pour travailler à la conception d'un logiciel de gestion qui incluait tous les aspects, y compris la tenue de dossiers, la facturation et les paies. J'apportais le dîner. C'était pour moi une belle occasion d'échanges. C'est ainsi que j'ai eu souvent l'occasion d'avoir de belles échanges d'idées avec Jennifer. Nous échangions sur ce que nous avions vécu, sur les différences entre l'époque actuelle et celle que j'avais connu plus jeune.

    Jennifer avait habité ensuite quelques années à l'Ile de la Réunion, sur le bord de la mer, dans un véritable château où Véro avait passé des vacances avec sa famille, ses deux enfants. Elle était venue finalement s'installer en Équateur. La semaine dernière, elle avait échangé des courriels avec Véro et avait fait un peu d'humour.

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  16. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  17. Je le sentais que c'était toute une épreuve et même un choc pour toi, pour ta famille. Et parce que ce décès a été beaucoup médiatisé, je savais aussi que c'était une personne extraordinaire avec un parcours exceptionnel. Tu nous l'a expliqué en tes propres mots, à partir de ton vécu, selon tes souvenirs les plus précieux. Combien de fois croisons-nous des gens aussi attachants et fabuleux dans notre vie de tous les jours? Tout le temps. Et toi, tu es sensible à l'humain qu'il y a dans chaque personne.

    Tu t'interroges sur la vraie communauté virtuelle que représentent les blogues. Moi aussi, tu le sais bien, ce questionnement est toujours présent. J'avais même quitté mon blogue l'année dernière pour 8 mois parce que je ne « ressentais » plus cette présence qui me manquait. Et puis, j'y suis revenue, parce que j'en avais le goût mais je n'ai plus d'attentes.

    Les blogues n'ont plus la cote. Et ce ne sera pas la première fois que je tiendrai à quelque chose qui m'est cher mais qui est dépassé. So what? Si j'ai du plaisir et que je ne dérange personne, il y aura peut-être de temps en temps une surprise? Je ne l'attends pas mais parfois, ça arrive.

    J'ai remarqué au fil des années que nous avons, toi et moi, l'habitude de lire tout. Je veux dire qu'avant d'intervenir, on lit les commentaires de ceux et celles qui nous précèdent. Nous ne considérons pas qu'on échange avec seulement la personne qui écrit le billet mais nous avons l'image d'un petit groupe de personnes où l'on écoute les autres d'abord et puis ensuite, respectueusement, on intervient à notre tour si l'on a quelque chose à dire ou à ajouter. Nous avons développé cela, je crois, du temps qu'on était animateurs des forums de discussion sur la Place Publique de Sympatico.

    Je crois que ce que tu as écrit en commentaires ici était un élan du cœur que j'ai entendu parce que je lis tout quand je fréquente un blogue. Si tu avais écrit la même chose mais dans un billet, tu aurais eu plus d'écoute et de commentaires de la part de ceux et celles qui aiment te lire.

    C'est mon explication de ce « silence » virtuel.

    Lundi dernier, nous étions, Gilles et moi, au salon funéraire. Un décès soudain, imprévisible, même choquant. Une personne trop jeune. La moitié d'un couple si amoureux... Cela nous arrive de plus en plus souvent. La façon dont nous avons été reçus, l'un et l'autre, par ceux et celles qui étaient endeuillés de très proche nous a vraiment émus. Et dire qu'on y allait sans trop savoir si on devait y aller. On s'est dit qu'on verrait bien, qu'on ne resterait pas longtemps. On a vu qu'il fallait être là. Que même si l'on croit qu'on n'a rien d'intelligent ou de réconfortant à dire devant une mort si bête et méchante, on devait au moins être présent, faire un câlin au moins, écouter et puis, le reste, ça vient tout seul.

    Le pire, c'est d'occulter la mort, la peine, la fatalité, faire semblant de ne pas savoir, être sourd à la peine des autres, ignorer, laisser faire, passer à autre chose, etc.

    Des fois, juste une présence discrète, un sourire attendri, c'est déjà d'accuser réception de ce que vit l'Autre.

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  18. Ce que tu dis est très pertinent, Zoreilles

    J'ai juste un peu de difficulté à m'adapter au fait que l'audience sur nos blogues diminue. Mais ma réaction est toujours temporaire. La plupart du temps, j'écris pour le plaisir, pour un nombre restreint. Et quand on y pense, le fait de savoir que certaines personnes lisent ce qu'on écrit, ça fait du bien. C'est le cas de cette jeune dame décédée dernièrement dans un tremblement de terre en Équateur. Je voyais régulièrement une personne de l'Ile de la Réunion ayant visité ma page dans la journée. Elle habitait là avant de s'établir en Équateur.

    Il est vrai également que le fait d'écrire un billet a beaucoup plus d'impact. Dans le cas présent, j'ai volontairement laissé un message plutôt qu'un billet pour respecter un certain caractère personnel de l'événement.

    J'ai cessé de dire que je n'écrirais plus de billet. Je sais maintenant par expérience qu'un beau jour, je ne pourrai m'empêcher de le faire. J'ai eu un journal personnel pendant des années. Et pourtant, je le faisais uniquement pour moi.

    Bon dimanche

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  19. Tu vois, Jacks, on a cette discussion, cet échange amical, dans la partie commentaires de ton blogue. Ce n'est pas le genre de conversation qu'on aurait ailleurs qu'ici, avouons-le. Quand l'audience sur nos blogues diminue, comme tu le constates, cela permet qu'on puisse jaser tranquille.

    Sur Facebook, par exemple, je vois défiler des quantités incroyables de statuts très impersonnels, superficiels, grand public. Si j'essaie d'imager la situation, c'est comme si chacun avait un porte-voix dans lequel il s'époumone à crier sur la place publique. Dans cette cacophonie, je m'y perds. Je trouve que c'est quand même agréable et essentiel pour prendre des nouvelles de mon monde mais les véritables échanges ne sont pas possibles, d'abord parce qu'il y a beaucoup trop d'émetteurs pour ce qu'il y a de récepteurs (tout le monde parle et personne n'écoute) et aussi parce que la plupart ont la manie de mettre en scène leur propre vie et parfois, je constate un fossé qui se creuse entre la personne que je connais et ce qu'elle veut projeter comme image d'elle-même.

    Si les blogues n'ont plus la cote, c'est tout à fait représentatif de la société dans laquelle on vit. Je ne regrette rien, j'essaie de m'adapter mais je me désole quand même qu'il en soit ainsi. On a perdu quelque chose de précieux dans le flot de toutes ces communications interpersonnelles supposément facilitées par la popularité des réseaux sociaux : l'humanité, l'écoute, l'authenticité, et quoi encore?

    Pour ma part, je te dirais que mon lectorat a tellement diminué qu'il ne reste qu'un petit groupe de personnes que je peux compter sur mes dix doigts et encore il me reste de la place pour en accueillir des nouveaux... Il s'y trouve des gens avec lesquels j'ai développé une amitié profonde et durable. Tous les autres ont déserté, un à la fois, au fil des années, y compris mes proches. Je souris à la pensée que s'il m'arrivait quelque chose, ce qui resterait de moi de tangible serait mon blogue et que ça n'intéresserait pas grand monde qui d'ailleurs ne connaissent plus le chemin pour s'y rendre!

    On pourrait s'en parler longtemps...

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  20. Très juste, Zoreilles,

    Tout ce que tu écrit est tellement juste et rempli de signification. Nous sommes arrivés tous les deux le même jour sur les médias sociaux, comme animateurs de furum de discussion Sympatico. Et depuis, nous avons eu une complicité sans laquelle je n'aurais probablement plus fe blogue depuis longtemps. Il y a du hasard et ce que tu appelles des rendez-vous réssis.

    A la une de La Presse+, le mari de Jennifer décédée dans le tremblement de terre se confie. Il parle du courage de cette dernière qui avait porté plainte pour agression s xuelle d'un de ses proches. Je vais mette le lien sur Facebook.

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  21. J'ai lu ça. Que c'est triste...

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