mardi 8 mai 2012

Les héros qu'on avait


J'aurais pu intituler ce billet: Le choc du passé.
Que faisiez-vous il y a 30 ans? Moi, je m'en souviens. J'étais à la piscine du CEGEP de Sherbrooke, là où il y avait grève la semaine dernìère. J'étais à la piscine, assis sur un banc. Je regardais Jean-Philippe suivre ses cours de natation. J'étais distrait. J'écoutais la radio, le coeur gros. Je suivais le reportage sur l'accident de Gilles Villeneuve, le père de Jacques, blessé fatalement lors d'une course automobile. Il n'a pas survécu.

C'était l'époque où nous avions des héros, de vrais stars qui n'avaient pas besoin d'une accadémie pour le devenir. Je me souviens de son immense talent et de sa simmplicité. Je me souviens même l'avoir déjà vu faire une apparition surprise dans une rôle d'une série télévisée comique.

C'était un vrai héro qui, par son talent, son courage avait réussi à s'imposer sur la scène internationale dans un domaine où on ne fait pas de cadeau. Il me semble que nous avions beaucoup de héros à cette époque, même au plan politique.

 Il y a 30 ans, j'étais à la piscine, assis sur un banc. Je regardais Jean-Philippe suivre ses cours de natation. Jean-Philippe a grandi. Mais il a réussi à sa façon. Il a dû lutter fort dans un monde qui ne fait  pas de cadeaux non plus: le domaine artistique. Je ne voudrais pas abuser, mais il y a des bons moments qu'on a le goût de partager. Je vous invite donc à visionner cet excellent reportage qu'il a eu la chance de voir réaliser hier à l'occasion de son dernier album. Voir entrevue télévisée avec Jipé Dalpé.

Il y a 30 ans, nous avions des rêves. Nous voulions un grand pays à nous. Et nous avions de l'espoirs plus que du désespoirs, un grand rêve: celui de vivre tous ensembles comme des frères unis par la langue et la culture dans un pays à nous.

Nous somme loin de là. L'horizon politique n'a rien d'emballant, Le dernier billet de Joseph Facal est très éloquent sur les sentiments qui hantent une bonne partie de notre société qui cherche ses raisons d'espérer.
À lire absolument Une amère déception

Photo La Presse


Aujourd'hui, dire qu'on a la nostalgie de certains héros n'est pas nécessairement bien vu. Mais je crois que c'est dans la nature de l'homme de s'identifier à des héros souvent plus grands que nature. Des recherches récentes tendent à démontrer que le fait de s'identifier à un personnage peut modifier le comportement. Cliquez sur le lient qui précède.

Daniel Boucher s'exprime sur le conflit étudiant



13 commentaires:

  1. Nous avons tous au moins un héros qui nous stimule au quotidien.
    Dans chaque domaine où nous sommes confrontés, il y a toujours quelqu'un, ce personnage qui nous dit intérieurement, tu peux le faire.
    Et qui de mieux, comme c'est ton cas, ton propre enfant.
    Bravo JP!

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  2. Commme c'est bien dit Le Factotum

    Si on n'a pas un héro national, un héro qui s'impose à tout un territoire, nous avons tous quelqu'un qui nous inspire, nous donne le goût d'avancer dans une direction. J'ai bien aimé cette réflexion.

    Nos enfants ont souvent ce rôle. c'est d'autant plus dommage de voir ce qu'ils ont à vivre présentement. Cette grève est bien triste. Nos dirigeants devraient avoir des comptes à rendre.

    J'étais en faveur de la hausse des frais de scolarité depuis le début. Mais chaque fois que j'entends Jean Charest s'exprimer, je souhaite que les étudiants résistent.

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  3. J'ai écouté avec bonheur l'entrevue de Jipé... Fidèle à ses convictions, à sa démarche artistique qui consiste à fidéliser son public, « un par un », il aime prendre le temps d'approfondir, il trouve son inspiration autant dans les collaborations que dans la solitude, il se permet des « retraites », il donne beaucoup de crédit à ses amis, ne cherche jamais à tirer la couverture de son bord, bref, mon nouveau héros, c'est lui!

    Non mais sérieusement, il est tellement inspirant, ce Jipé. Si ce n'était pas des derniers événements, j'aurais déjà son album Tête en bois dans mon lecteur. Ce n'est que partie remise... De toute manière, Jipé m'a déjà « conquise » et il a dit qu'il aimait prendre son temps. Moi aussi!

    Tu parles de héros, je vois bien que notre société en manque, particulièrement notre jeunesse qui n'ont pas grand chose à se mettre sous la dent. Moi, mes héros et mes héroïnes sont toujours des gens pas connus.

    Je reviendrai lire Facal, ça m'intéresse, mais là, je veux rester sous le charme de Jipé pour le moment.

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  4. Bonjour Jacques,

    Ton texte amène, il me semble, à nous poser de sérieuses questions sur nous-mêmes.

    Pourquoi les gens auraient-ils besoin d'avoir des héros?

    Le mot « héros » sonne bizarrement pour moi. Ou alors, pourquoi ne serions-nous pas notre propre héros pour nous-mêmes? Ne vaudrait-il pas mieux chercher à être authentiques, comme Gilles Villeneuve l'était et comme le semble être aussi Jean-Philippe, ton fils?

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  5. Réjean,

    tout ce que tu dis est vrai au plan individuel. Ça valait la peine d'être dit et tu as trouvé la bonne formulation.

    Mais au plan collectif, je vois les choses autrement. Je crois que nous avons besoin de modèles pour cimenter un idéal collectif, des aspirations qui nous rassemblent.

    Ceci étant dit, il y a tout un débat intéressant auquel tu ouvres la portes. Dans le choc du futur, Alvin Toffler ouvrait justement la porte à la multiplicité des individus, des cultures qui se chevauchent, des croyances. Cette multiplicité est créatrice. Elle comporte aussi des avantages et des écueils dont il faut être conscients.

    Je pense ici aux récentes manifestations où, dans une même foule, il y a des visions tout à fait opposées, des raisons très différentes de manifester au même endroit au même moment. C'est peut-être bien comme ça, mais ça complique les discussions et les solutions.

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  6. Bonjour Zoreilles,

    Tu as cette sagesse qui m'inspire. Il faut parfois prendre un peu de recul pour ne pas gâcher des bons moments. Prendre ses distances est tout à fait approprié dans les circonstances.

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  7. Réjean,

    j'ai le goût de compléter ce que je viens de dire. Il y aurait beaucoup à dire sur les héros qu'on prend pour modèle. J'ai toujours en tête les lectures que j'ai fait sur le sujet et dont j'ai fait part dans une série de billets à partir du 8 novembre 2008 sous le titre les mythes en référence aux héros de la mythologie.

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  8. Jacques,

    Tu dis : « Mais au plan collectif, je vois les choses autrement. Je crois que nous avons besoin de modèles pour cimenter un idéal collectif, des aspirations qui nous rassemblent. »

    Je comprends ce que tu veux dire, mais, le problème avec les héros, est qu'on peut les retrouver à tous les niveaux, même au sein des terroristes. C'est peut-être un de ces « héros » qui a inspiré le lanceur de fumigène dans trois stations du métro de Montréal, aujourd'hui même.

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  9. Jacques,

    En parlant de ton billet du 8 novembre 2008, tu fais référence au mythe du héros de Joseph Campbell, qui pourrait d'ailleurs être comparé au cheminement de vie de n'importe lequel d'entre nous. En relisant ce billet, j'ai redécouvert un de mes propres commentaires que j'avais oubliés, mais qui disait presque mot pour mot ce que je viens de réécrire, aujourd'hui. Même si la mémoire fait souvent défaut, il n'en demeure pas moins que les leçons qui ont été totalement intégrées au cours de notre existence, font partie définitivement de nous et nous font réagir de façon instinctive, parfois même inconsciemment.

    On peut apprendre de ceux qu'on considère comme des héros ou d'autres personnes, mais tant et aussi longtemps que ces connaissances ne résident que dans notre mental, où se situe notre expérience? Il nous faut vivre l'expérience, la comprendre, pour ensuite l'intégrer totalement dans notre vie, sinon on oublie avec le temps. Cela a aussi tout à voir avec les synchronicités. Si nous ne sommes pas prêts à intégrer la leçon, lorsque le héros disparaît, on oublie ce qu'il nous a appris. Par contre, suite à certaines expériences plus ou moins agréables de notre existence, si le héros revenait dans notre vie et nous servait la même leçon, elle pourrait cette fois atteindre pile le résultat escompté, puisque alors, nous aurions été prêt à l'intégrer.

    De plus, les héros ne sont pas considérés comme tel par tous et peuvent considérablement variés selon notre façon de penser et de voir la vie. Hitler est un héros pour les 21 nouveaux députés néo nazis qui viennent juste d'être élus en Grèce pour la première fois...

    Dans un commentaire précédent tu disais : « Je crois que nous avons besoin de modèles pour cimenter un idéal collectif, des aspirations qui nous rassemblent. »

    Ce serait vrai, oui, dans une société saine et adulte. Malheureusement ce n'est pas tout à fait cela qu'on observe dans notre société, aujourd'hui. Cette dernière a plutôt tendance à nous imposer les idéaux d'une minorité, avec pour résultats... « Le choc du futur », « 1984 « , « Le meilleur des mondes » et autres joyeusetés d'anticipation du même genre. Quand on n'a pas la liberté d'être véritablement nous-mêmes et d'être respectés pour ce que nous sommes, tout en respectant les autres, la société crée le chaos.

    Si nous apprenons à nous ancrer solidement en nous-mêmes, nous avons tous le potentiel, de par nos expériences, de devenir un héros pour les autres. Il ne faut pas travailler à l'envers. Ce n'est que quand chacun des individus de la collectivité acceptera de se responsabiliser face à tous les autres, que le collectif pourra changer vers un meilleur idéal commun qui serait L'UNITÉ.

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  10. Bonjour Réjean,

    Je me souviens que le sujet t'avait bien intéressé. Tu reconnais les commentaires que tu avaïs alors faits. C'est bon de remarquer qu'on a de la suite dans les idées. Tu as de bonnes réflexions. C'est toujours amusant de réaliser que nos réactions se ressemblent longtemps après.

    Mais j'avoue que pour ce qui est du rôle que peut jouer un héros dans notre vie, je serais vite à court d'idées. Et il y a tellement de facettes à cette question. Il y a cependant une chose que je peux ademettre. Sans parler vraiment de heros, je peux dire qu'il y a des êtres assez extraordinaires à mes yeux qui m'ont beaucoup marqué.

    Il est vrai aussi que le mythe du héros ne change pas ma vie. Je veux tout simplement être moi-même sans me prendre pour un autre. En ce sens, je crois te rejoindre.

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  11. Chaque semaine RDI consacre un grand reportage à une personnalité qui a marqué son époque.

    La semaine dernière était consacrée à Denise Filiatreault, une dame que je trouve remarquable par son assurance et son franc parlé.

    En octobre 1970, j'ai été témoin de son tempérament hors de l'ordinaire. Ce fut un drôle de hasard, un événement dont je suis probablement le seul à me souvenir.

    J'étais avec Laure, jeune marié. Je voulais lui faire visiter Radio-Canada. Nous sommes entrés, nous avons monté un escalier puis...

    À suivre sur un prochain billet...

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  12. Il y a 30 ans, je ne me rappelle plus vraiment ce que je faisais, sans doute que je m'amusais dans ma chambre ou alors que je lisais ou alors que j'étais dans la cuisine avec ma mère à la regarder oeuvrer pour le repas qui allait tous nous réunir. Il y a 30 ans, je lisais des livres avec des méchants et des gentils. Et j'avais une idée du monde. Aujourd'hui, j'ai toujours des idées sur le monde mais beaucoup moins d'attentes. J'ai compris que mes attentes étaient démesurées mais je garde néanmoins mes idéaux de société, mes valeurs de vie que j'essaie d'appliquer à ma mesure.
    J'ai parfois l'impression d'être une toute petite personne dépassée par les événements. Parfois je me dis que je me dois simplement construire ma vie et devenir égoïste pour ne pas trop souffrir. Néanmoins je garde une rage au fond de moi pour faire changer les choses.
    Et cette rage se mobilise d'une certaine façon. Avec mes collègues nous sommes en train de nous battre contre la hiérarchie dans mon travail, pour faire valoir nos droits et dénoncer l'incompétence de certains dirigeants. Je suis fière d'avoir cette énergie aujourd'hui et de la faire valoir pour des choses qui me tiennent à coeur. Sans doute que je ne vais pas faire la révolution mais j'aurai participé au moins à quelque chose de bien et de noble:
    Dénoncer l'hypocrisie et l'incompétence.

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  13. Bonjour Delpphinium

    Je viens d'entrer. Nous arrivons à peine d'une croisière qui nous a mené à l'extrème est du Québec.Nous avons visité plusieurs charmants villages dont Harrington Harbor où a été tourné le fameux films La Grande Séduction.

    Comme toujours, les aventures n'ont pas manquées. Il y aura de quoi laisser au moins un bon billet accompagné de quelques photos bien sûr. Bon début de semaine.

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