lundi 31 janvier 2011

Terre humaine

Au peuple égyptien, au peuple tunisien et à tous ceux qui sont épris d'une vie tout simplement plus humaine, Je chante avec toi liberté

L'Ile du Havre telle que vue de l'Hôpital de Havre-Saint-Pierre
21 janvier 2011


La nature est toujours apaisante. Un hôpital en soit, ce n'est pas ce qu'il y a de plus gai. Mais, dans un site aussi enchanteur, il me semble qu'on ne peut voir la réalité de la même façon. Le décor a un visage humain, si je peux m'exprimer ainsi. Quand je regarde la mer, il me semble qu'elle me parle. Et le plus fascinant, c'est qu'elle n'est jamais pareille d'un jour à l'autre. Ça n'a rien à voir cependant avec le changement sur la côte qui la longe.

Retour de la chasse aux phoques, Havre-Saint-Pierre

Dernièrement, il s'est produit un événement plutôt sympathique me permettant de faire des ponts entre ce que je vois tous les jours et ce qu'il y avait avant dans le même décor. Une cayenne s'est retrouvée sur mon blogue par hasard. J'ai reçu un courriel m'invitant à la rencontrer. Ceci m'a permis de prendre connaissance de photos et de livres passionnants sur l'histoire de Havre-Saint-Pierre. Une véritable mine de renseignements me permettant mieux saisir le passé d'ici et ses mystères. J'ai été renversé par tout ce que j'ai pu voir, apprendre ou comprendre. J'ai retiré certains billets afin de les réviser et mieux illustrer les sujets dont j'avais parlé.

Un autre hasard vient colorer le tout: mon fils de 40 ans m'a raconté ce matin qu'il regardait tous les jours depuis quelques temps une réprise d'une série télévisée qui date de nombreuses années: Terre humaine Le titre dit bien ce qu'il a à dire. On y voit une société riche, à taille humaine qui vit simplement en harmonie avec la nature. Et il y a de ce monde quelque chose qu'on retrouve encore ici. On dirait cependant qu'on voudrait changer cet univers et le plus vite possible, le moderniser, le rentabiliser, le peupler au maximum, hanacher ses rivières. Pour le projet de barrages électriques, 13 des 16 plus grandes rivières du Québec seront détournées. La cayenne que j'ai rencontrée me disait une phrase qui m'a fait réfléchir: Ne montre pas trop comment on est bien ici, il y a trop de mondes qui vont vouloir venir. Son regard en disant long sur ce qu'elle ressentait et avec raison.

Une des aspects qui intéressent le plus mon fil de 40 ans dans cette série, Terre Humaine, c'est la beauté des valeurs qu'on y présente. Il est vrai qu'à cette époque on portait beaucoup d'attention aux valeurs qu'on véhiculait dans les séries télévisées. Aujourd'hui il y en a pour tous les goûts, si on peut dire.

Elle a beaucoup changé notre société ces dernières années. On juge sévèrement l'héritage culturel et religieux qui nous a été laissé.

Il y a environ 5 ans, j'ai rencontré une religieuse toute costumée dans un supermarché. Je lui ai tendu la main et je lui ai dit: Ma Soeur, je vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour le Québec, avec compétence et générosité. Vous avez jeté les bases d'une société qui ne serait jamais comme elle est aujourd'hui si vous n'aviez pas été là.

Il fallait voir l'air de cette religieuse après avoir entendu mon commentaire. Elle est restée bouche bée un instant. Puis elle a dit: Monsieur, c'est la première fois que j'entends quelque chose comme ça! Elle avait l'air très émue.

Mon geste, c'est ce qui s'appelle de la reconnaissance. C'est le thème du dernier billet de Zoreilles: Gratitude . Et de la gratitude j'en ai. J'ai bien connu des religieuses dignes d'admiration, aimables, dévouées. À l'époque où je les ai côtoyées, il y avait encore de jeunes postulantes dont c'était une véritable vocation, un don de soi. Et je leur suis reconnaissant pour tout ce qu'elles ont été.

Quand je parle de religieuses, je ne parle pas de religion, mais de la réalité de tout ceux et celles qui ont voulu un monde idéal ici, leur souci d'instruire et soulager la misère. On a critiqué leur rôle dans bien des domaines, comme l'univers des asiles d'aliénés. Mais elles ont fait ce qu'elles ont pu, avec les connaissances et les moyens qu'elles avaient. Quel courage, elles devaient avoir pour chercher à s'épanouir dans de telles conditions. La solution d'aujourd'hui n'est guère plus reluisante. On a vidé les asiles d'aliénés pour envoyer tous ces gens à la rue.

On pourrait parler aussi de beaucoup de services qui ne sont pas couverts parce que l'on n'a pas su trouver d'alternative. On pourrait parler d'enfants en danger qu'on ne peut protéger, faute de moyens, de ressources même financières.

Il ne faut pas oublier qu'au début de la révolution tranquille, dans les années 60, le Québec n'avait aucune dette. Aucune. Ce n'est pas un hasard.

Ceci étant dit, je crois qu'au point où nous en sommes, la société doit demeurer laïque. Quand je vois tous les crimes commis au nom de Dieu, je renonce à voir la religion contrôler nos vies. Mais ceci ne doit pas nous empêcher de reconnaître l'héritage des générations passées.

La reconnaissance, ça fait partie d'une des valeurs qui ont perdu de leur lustre au fil des ans. On l'a remplacée par un jugement sévère envers des institutions, des hommes et des femme qui ont fait de leur mieux. Dommage!

Le rôle des communautés religieuses dans le domaine de l'enseignement et de la santé est incroyable. Elles étaient à l'image de toutes les femmes du Québec qui ont eu un rôle déterminant sur la société qui est la nôtre. On ne peut jamais imaginer assez tout ce que ces femmes ont pu réaliser dans des conditions tellement pénibles. La plupart l'ont fait avec imagination, générosité et renoncement. Elles ont donné leur vie. Ce n'est pas rien. Il faut penser que Havre-Saint-Pierre, une municipalité qui a plus de 150 ans, n'était pas relié au reste du Québec jusqu'à tout récemment. La main d'oeuvre qualifiée n'était pas facilement disponible ou accessible.

Fondée en 1857, la paroisse de Havre-Saint-Pierre n'a pas eu de maison d'enseignement durant les 5 premières années. Les mères de famille qui n'avaient reçu qu'un enseignement primaire aux Iles de la Madeleine devaient s'occuper elles-mêmes d'apprendre à leurs enfants à lire, écrire et compter. En 1882, ce fut toute une révolution. On réussit à attirer un premier instituteur: Louis Ouellet. Il enseignait les matières de base dans la sacristie de l'église.

L'évêque de l'époque, Mgr Bossé, avait sollicité plusieurs communautés religieuses pour trouvé de la main d'oeuvre enseignante. Il avait acquis 3 terrains, en bordure de la mer, près de l'église. Une maison devait servir de classe. Il en fit déplacer 2 autres qu'il relia ensembles. À l'ouverture du couvent, en 1885, il y avait 132 filles dont une douzaine qui venaient de toutes les régions de la côte. Le premier hiver fut très dur. Les 8 poêles installés dans le couvent parvenaient difficilement à réchauffer la place.


Pointe aux esquimaux, c'était le nom de Havre-Saint-Pierre, à l'arrivée des premières familles des Iles de la Madeleine. Les malheurs les plus divers, y compris des mortalités s'abatirent sur les lieux. On assista à un va-et-vient de communautés religieuses se succédant.

A cette époque, Havre-Saint-Pierre était la municipalité la plus importante de la Côte-Nord. C'est là que se trouvait l'évêcher de la Côte-Nord.
Plusieurs pièces importantes de notre riche patrimoine national ont disparu avec les valeurs qui les avaient fait naître. Sur la photo qui suit, vous pouvez voir l'église de Havre St-Pierre, l'évêcher, en face de l'église et le couvent près du lieu où se trouve l'hopital actuel face à la mer. Tous ces édifices dont la valeur patrimoniale était inestimable sont aujourd'hui disparus.
Pourquoi? Comment? Mes prochains billets vous dévoileront une partie du mystère. Et on peut certainement se demander si, au nom du progrès, on ne fait pas trop table rase de tout ce qui a existé de béton, de bois, de valeurs, de monuments historiques, de communautés humaines, de cours d'eau, réserves minières...

23 commentaires:

  1. Votre billet, comme souvent, met mon esprit en ébullition et je vous en remercie. (me permets de m'instruire de recherche en recherche)
    Le chœur des esclaves chanté par la voix cristalline de Nana Mouskouri...un pur plaisir
    La déportation des Madelinots me laisse sans voix
    Et votre amie cayene a bien raison de vous demander de ne pas ébruiter comme vous êtes bien (ça me fait toujours sourire les articles de journaux vantant les derniers paradis..)
    En ce qui concerne les "bonnes sœurs",elles ont souvent été envoyées contre leur gré et ont essayé de faire du mieux. Mais les populations autochtones méritaient-elles ça ?
    Je considère comme un grand gâchis ce qui a été fait en Amérique Latine par les Européens.Et tout ça sous le couvert de la religion.
    Mes parents étaient instituteurs et à ce titre avaient un appartement de fonction, les sœurs habitaient à l'étage supérieur. Toute mon enfance a été baignée dans la bigoterie, heureusement mon père a résisté et m'a donné les bases pour réfléchir.

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  2. On voit que tu as beaucoup de choses à raconter, mariejo!

    Tu en as long à dire, c'est évident. Et tu as parfaitement raison à plusieurs points de vue. Mais, j'aurais de la difficulté à faire le bilan complet. Autrement dit, si tous ces hommes et ces femmes d'église n'avaient jamais existés, est-ce que tout le monde s'en porterait mieux?

    Je crois que toutes les couches de la société ont évolué à travers des erreurs monumentales. Tous ceux qui ont été en position de pouvoirs ont eu dans leur rang des êtres dont les mobiles n'étaient pas toujours édifiants. C'est vrai.

    J'ai moi aussi été baigné jeune dans la bigoterie. Et pas juste un peu. J'avais 5 ans lorsque je suis devenu pensionnaire chez les soeurs de la charité. Inutile de dire que j'en ai vu de toutes les couleurs.

    Ma mère travaillait pour elles à l'hôpital de St-Hyacinthe. Je l'ai fait moi aussi tout au long de mes études. J'ai peut-être été chanceux. J'en retiens beaucoup plus de positif que de négatif. Et j'ai connu des personnes admirables, d'autres beaucoup moins.

    Mais je suis d'accord sur un point: il faut séparer la religion de l'État. La société doit demeurer totalement civile, aujourd'hui plus que jamais.

    Mais je reconnais que les religieux ont aidé à mettre en place des structures sociales qui auraient probablement pris plus de temps à prendre forme. Ils l'ont fait bénévolement alors que presque personne n'avait l'argent pour le faire.

    C'est en lisant les livres qu'on m'a prêté que j'ai pris plus conscience de la contributions des religieux et religieuses. Évidemment ces livres ne racontent pas tout. Les textes historiques ont souvent été rédigés par des autorités religieuses...

    J'ai bien aimé ton commentaire, mariejo. Il m'a permis de pousser un peu plus ma réflexion et mon sens critique.

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  3. Ce billet que tu signes avec tant de sujets et de photos qui m'atteignent me force à sortir de mon mutisme passager... Ça me donne juste le petit élan qu'il faut pour intervenir, c'est plus fort que moi.

    Tu sais qu'on va nous accuser d'être passéiste, toi et moi? Je vais te faire une confidence... Ces dernières années, il y avait reprise de la série Terre Humaine à la SRC l'après-midi. Je faisais pas mal d'entourloupettes dans mon horaire de travailleuse autonome pour me payer ce plaisir-là, à 15 heures, ma pause santé préférée, plaisir coupable très assumé, je n'avais qu'à monter en haut, ouvrir la télé et revivre cette époque d'un Québec rural où les personnages si attachants avaient des valeurs, des préoccupations, des joies et des peines qui ressemblaient aux miennes. Ça ne m'arrive plus de me reconnaître dans une télésérie. On dit qu'elles sont le reflet de la société dans laquelle on vit. La plupart du temps, ça ne ressemble à rien de ce que je vis en tout cas et je ne suis pas la seule. Mais c'est juste de la télé et je la regarde de moins en moins!

    L'injustice qui est faite à ces personnes, hommes ou femmes, qui ont donné d'eux-mêmes, de manière solidaire et dévouée, à une société en construction qui aujourd'hui les méprise et les ignore plus qu'elle ne leur fait part de la moindre reconnaissance, je suis à même de le constater dans la vie de trois de mes grandes-tantes, originaires des Iles de la Madeleine bien sûr, trois femmes formidables qui ont la différence dans la vie de tellement de monde, dans plusieurs communautés, villes et villages du Québec, y compris dans ma propre vie puisqu'on les côtoyait au moins une fois l'an, quand elles venaient passer une semaine chez nous, puisque leur grande soeur, ma grand-mère, vivait avec nous.

    Aujourd'hui, il ne reste que la plus jeune, 86 ans, les deux autres sont décédées. À Noël, elle écrivait à ma mère, sa seule nièce avec laquelle elle a encore un lien. Elle ne s'en plaignait pas, elle faisait juste de constater, en fin de vie, qu'avec une si grande famille, si nombreuse, disséminée aux quatre coins du Québec et du monde, elle remerciait ma mère de sa fidélité et de son affection. Et puis, elle prenait de nos nouvelles, nous, les trois enfants, nos conjoints, nos enfants, elle n'oubliait personne, se rappelait de tous nos prénoms. J'étais atteinte en plein coeur. J'ai pris en note son adresse et lui ai envoyé une longue lettre pour sa fête, avec des photos de nous tous, elle pourra mettre des visages sur nos prénoms. Je lui ai promis d'aller la voir, à Montréal, avec Maman, aussitôt que j'en aurais la chance, cette année préférablement.

    Je ne pourrai jamais corriger l'injustice qui leur est faite, mais comme toi lorsque tu as rendu hommage à ces femmes par l'entremise de l'une d'entre elles, j'aurai au moins fait un petit pas dans cette direction, au moins pour l'une d'entre elles. Et c'est à moi que ça a fait le plus grand bien, je te dis ça parce que je sais que tu pourras comprendre.

    Où sont passées ces valeurs d'affection, de partage, de dévouement, de don de soi, de la famille comme point de repère, de gratuité dans le geste et la parole, de bonne volonté, etc. Ah on sait revendiquer, négocier, chiâler, s'insurger, dénoncer, mais on ne sait plus reconnaître ce qu'on nous donne si ça n'est pas emballé avec du papier brillant et une grosse boucle rouge.

    C'est ce qui arrive avec les communautés religieuses. On les met tous dans le même panier parce quelques-uns d'entre eux ont commis des gestes regrettables. On les juge, on les condamne sans les connaître, sans savoir.

    L'injustice, moi, ça m'écoeure. La gratitude, c'est un mot oublié, à la veille de disparaître sans doute. Notre devise, celle qui est inscrite sur nos plaques d'immatriculation en tout cas, c'est « Je me souviens ». Ah oui? Je me souviens de quoi au juste? De mon numéro de plaque?

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  4. Très intéressant, tout cela, et j'aurais sans doute beaucoup de choses à dire, entre autre sur la religion (peu importe laquelle), mais pour cela il me faudrait plus de temps pour vraiment bien exprimer ce que je pense. En bref, je pense que la religion peut nous servir et en même temps nous desservir. Il faut savoir trier.

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  5. Bonjour,

    c'est émouvant de te lire. C'est précieux. Le moins qu'on puisse dire,c'est que tu n'as pas perdu le sens des valeurs. Et je crois que plusieurs valeurs sont en panne.

    Je crois aussi qu'on a tendance à organiser des chasses aux sorcières comme pour exorciser un monde qui se cherche.

    Il y a quelques années, je m'étais retrouvé seul dans une salle d'attente de l'urgence du Centre hospirtalier universitaire de Sherbrooke.

    Pour tuer le temps, j'ai mis la main sur un livre que j'ai été tenté de mettre dans mon sac a main. C'était un livre très ancien, un livre scolaire écrit par des religieuses intitulé: Livre d'hygiène et de bienséance .

    J'ai eu l'occasion de réaliser jusqu'à quel point les temps ont changé. Certains passages faisaient sourire dans notre contexte d'aujourd'hui. On expliquait, par exemple, comment mettre la table, comment bien accueillir son homme lorsqu'il revenait du travail, etc.

    À travers toutes sortes de détails qui n'ont plus leur place, il y avait aussi plusieurs règles de politesse et de savoir-vivre de grande valeur. Elles faisaient partie de l'éducation avec un grand E.

    Il y a beaucoup de bonnes choses qui se font aujourd'hui. Il y a eu de nouvelles valeurs qui constituent un bon pas en avant. Mais il y a trop de domaines où on a jeté le bébé avec l'eau du bain.

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  6. Bonjour hpy,

    On dit souvent que dans les rencontres de familles, les réunions sociales, il y a deux sujets qu'il faut éviter: la politique et la religion.

    C'est vrai qu'il y a toujours un risque à en parler. Et je comprends que c'est encore plus vrai en Europe. Plusieurs expériences douleureuses ont laissé des cicatrices, d'après ce que j'ai pu réaliser.

    Le pouvoir religieux est peut-être le pire qui soit. Je n'ai jamais voté plus que deux fois de suite pour un même candidat ou un même parti politique. Je crois que le pouvoir doit changer souvent de main pour ne pas devenir abusif.

    Le même principe vaut pour la religion. Je vois un problème au fait que le pouvoir reste aux mains des mêmes personnes souvent tant qu'elles sont capables d'exercer leurs fonctions.

    Je suis d'accord avec toi. Il n'est pas facile de rendre justice au sujet en quelques mots. Et je suis, comme plusieurs, un peu vexé de voir qu'on s'est fait raconter bien des histoires...

    J'ai connu aussi des maîres à penser brillants et honnêtes qui ont joué un rôle clé dans mon cheminement. Ceux-là ne passeront jamais à l'histoire.

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  7. Je ne serai pas celui qui fera l'apologie de l'église et de son monde. Néanmoins, l'Église a eu en son sein des hommes et des femmes formidables, comment pourrait-il en être autrement?

    Leurs oeuvres n'étaient pas plus dénuées d'intérêts que celles des autres mais cela, c'est normal, je n'ai rien contre les bons intérêts.

    Ce qui me fascine, c'est l'admiration que vous érpouvez pour nos ancêtres, pour le passé.

    Si peu de gens s'intéressent au passé qui est trop peu enseigné, trop peu expliqué. Le passé est pour bien des gens, de valeur moindre que le présent alors que le présent que tout le monde vante n'existe même pas. Ce que j'écris en ce moement est déjà passé quand vous le lisez, donc sans valeur.

    Vous voyez l'absurdité de la chose.

    En passant, j'aime beaucoup la localisation de cet hôpital.

    Accent Grave

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  8. Bonjour Accent grâve,

    J'ai bien aimé ton commentaire. C'est vrai que je suis un passionné de l'histoire. J'adore pouvoir imaginer ce qui s'est vécu dans les siècles passés sur les terres que je foule.

    J'aime me mettre à la place de ceux qui ont vécu dans ce lieux. L'Europe nous gâte par ses sites historiques, ses centres d'interprétation, ses musés. Ils en prennent soin, les mettent en valeur, les protègent.

    Tu as raison de dire que le présent passe vite. J'ai bien aimé le clin d'oeil à ce sujet. Il faut avouer que c'est bien qu'il en soit ainsi. Quand on regarde l'actualité, les fatalités, les fureurs de la nature, on a vite le goût de retourner dans le passé ou aller loin dans le futur en espérant trouver mieux.

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  9. Une société laïque… j’en rêve.
    Si j’ai à définir le Liban je dirai que notre politique est basée sur un système théocrate. Je m’explique.
    Nous sommes aujourd’hui dans une impasse. Notre religion nous définit, et indique à la personne en face notre appartenance. Nous sommes « obligés » d’être avec l’un ou avec l’autre, au lieu d’être neutre. Et ceux qui sont « neutres » se trouvent pieds et mains liés, ne pouvant imposer leurs solutions de laïcité, de partage, et surtout de communication. Il est très facile de placer ces mots sur un bout de papier. De rendre la situation politique libanaise scientifique.
    Mais les solutions sont loin d’être évidentes. Car même si nous sommes dans un pays «démocrate », c’est la théocratie qui régularise notre quotidien.
    Nous sommes ce que notre religion nous impose d’être.
    Mais le voyage que tu viens de m’offrir fut un régale… j’aime toujours tes histoires qui réchauffent mon quotidien.

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  10. Hala,

    Tu as des rêves. Il ne reste qu'à souhaiter qu'ils se réalisent.

    J'ai longtemps déploré qu'on ait fait disparaître tous les symboles religieux du passé. Ils n'étaient pas très menaçants. Il n'y avait qu'une seule religion ici au Québec. Je trouvais que l'enseignement religieux transmettaient des valeurs utiles à la société que l'on soit croyant ou pas.

    Mais depuis que l'on voit apparaître d'autres courants de pensées, j'ai totalement changé d'idée.

    La liberté de penser et le sens critique sont vite mis à rude épreuve. Les dangers de manipulations ne peuvent pas être ignorés. Pour moi, il existe un code inscrit dans la nature humaine pour savoir ce qui est bon ou pas pour l'humanité. Il se résume en un mot: le bonheur. C'est mon seul critère pour savoir si quelque chose est bon ou mal.

    Le plus cocasse, c'est que c'est un religieux qui m'a mis sur cette piste alors que j'étais étudiant.

    Je rêve du jour où toute la terre méritera le titre de société civilisée.

    En attendant, je continuerai à raconter de belles histoires sources d'inspiration.

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  11. La terre est toute petite.

    L'actualité me rejoint. Je viens de prendre connaissance de la mésaventure de Jean-François Lépine en Égypte.

    En 1973, Laure et moi avons vécu avec lui dans une maison de chambre près la tour Montparnasse à Paris. Il était jeune journaliste à la pige. Nous avions une cuisine commune et nous partagions souvent les repas.

    On peut voir l'incident qui le concerne aujourd'hui sur le lien suivant: Radio-Canada pris à partie par des manifestants.

    Ce genre de situation n'a rien de rassurant.

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  12. A Jackss,
    Mon attachement au Canada vient d'un livre que mon père(né en 1924) avait reçu comme prix quand il avait 11 ans : Montcalm au Canada
    Ce livre l'avait beaucoup marqué et il me l'a offert, j'étais petite et je l'ai dévoré.
    Peu de temps avant de mourir, il m'en parlait encore.
    Et ce livre, si m'en souviens, n'étais pas glorieux pour les Français.
    En 1988, quand le CE de mon mari a proposé un voyage au Québec, bien sur on y a participé
    De très bons souvenirs, surtout quand on s'échappait du "troupeau".
    En ce qui concerne les Bonnes sœurs, j'ai été pensionnaire à 11ans, mes parents voulaient que j'étudie le latin,
    J'en garde un très profond sentiment d'injustice, les sœurs réagissaient différemment selon la condition sociale des enfants.
    Pour Zoreilles (merci de m'avoir fait découvrir ta région), on est tous passéistes, bien sur il y a des gens exceptionnels, et la gratitude(quel beau mot) je la vis au quotidien.
    Bonne soirée

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  13. mariejo

    Tu connais probablement Montcalm plus que moi. Je connais davantage sa mort que sa vie. Je me souviens de sa fameuse phrase où il disait mourir content parce qu'il ne verrait pas les anglais prendre possession de la ville.

    Mais cette époque demeure tout de même palpitante. Ce qui est dommage, c'est le fait que les Français aient été trop accaparés par les guerres de religion à ce moment. D'après ce que je me souviens, ils étaient dominant en Nouvelle-France. Ils étaient de beaucoup supérieurs militairement et avaient su développer des alliances stratégiques étonnantes avec les indiens.

    Ce n'est pas la bataille des Plaines d'Abraham qui a fait basculer le Canada dans le camp anglais, mais le manque de ravitaillement en armes et en hommes de la France. Elle n'en avait plus les moyens et connaissait trop peu l'importance de l'Amérique. On n'y voyait que quelques arpents de neige.

    Mais, personnellement, je dois dire que je n'y vois qu'un erreur de parcours. Je ne peux juger toute la période glorieuse de la France qu'à partir de cette époque.

    Il y a eu de très grands personnages qui ont faconné l'histoire du Québec. On a quelque peu terni leur image ces dernières années, mais je crois qu'il y a là comme une injustice. J'y ai déjà consacré beaucoup de billets où j'ai parlé de mes ancêtres. J'aimerais bien y revenir un jour.

    J'ai l'impression que les religieux et religieuses d'ici n'ont pas eu la même attitude que celle que tu décris. Je crois que les besoins de survie, les rêves et la vision de la socitété nouvelle que l'on voulait implanter ont contribué à atténuer les écarts entre les classes sociales. Les seigneurs avaient des droits, mais aussi des devoirs importants envers la communauté. Ils devaient contribuer à la mise en place des conditions favorabes à la colonisaton.

    Les Jésuites, entre autres, étaient culivés et instruits. Ils ont fait office de journalistes et fortement contribué au développement de la société naissante et de son système d'éducation. Plusieurs religieuses comme Marguerite Bourgeois et Marguerite d'Youville provenaient de la noblesse, mais se sont carrément dévouées pour les plus démunis. Elles ont largement contribué à la mise en place d'institutions de haut niveau modernes et dynamiques.

    Une de mes tantes est infirmière. À l'époque où elle a fait son cours, la formation était donnée surtout par les religieuses de la Charité. Elle en garde un très bon souvenir. Elle m'a téléphoné pour me dire qu'elle partage parfaitement mon point de vue, à partir de son expérience.

    Évidemment, on ne peut parler qu'à partir de ce que l'on a connu. Il est possible qu'ailleurs d'autres québecois aient vécu de moins belles expériences.

    Mais j'ai bien aimé avoir ton point de vue sur le sujet. Ces détails me passionnent. Et j'ai le goût d'en parler à travers l'histoire de la région où je me touve présentement.

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  14. Bonjour Jackss,

    Je trouve votre blogue apaisant. De plus, le dernier sujet me rejoint particulièrement. Je vous invite à lire mon dernier texte sur < La reconnaissance > sur mon blogue aujourd'hui.

    De plus, j'ai souri en lisant que votre fils écoute Terre Humaine. Eh ben, moi aussi. Ce téléroman est particulièrement porteur de valeurs qui n'arrivent plus à se cristalliser aujourd'hui entre les êtres humains. Tout va trop vite. On ne prend plus le temps.
    Il est intéressant de comparer les techniques de scénarisation d'hier et d'aujourd'hui. Terre humaine est tourné tout en lenteur..les scènes sont pleines d'espace pour les comédiens. Moi, ça a un effet thérapeutique sur moi..(rires).

    Marjolaine Hébert...wow !! quelle grande comédienne.!

    Bon...merci pour ces formidables photos et au plaisir de vous lire de nouveau.

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  15. J'aime bien ton commentaire.
    C'est vrai que je suis aussi un passionné de l'histoire.
    J'adore comme toi pouvoir imaginer ce qui s'est vécu dans les siècles passés sur les terres que je foule.
    J'arrive tout juste d'une tournée du côté de Kangiqsualujjuaq où j'ai pu justement vérifier ce que vivent ces hommes et femmes depuis plus de 6000 ans.
    Un seul mot, grandiose ... ou plutôt deux ... inimaginable.

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  16. J'ai toujours pensé que la religion devait rester dans la sphère privée. Mais il est inévitable qu'elle déborde sur la place publique quand elle est instrumentalisée par des groupes qui revendiquent certaines choses. On voit comment opèrent certains groupes extrémistes dans le monde musulman qui utilisent la pauvreté des gens pour les embrigader dans des combats douteux...
    L'Etat doit donc réguler tout cela, avec fermeté mais également ouverture d'esprit, ce qui n'est pas donné à tous les dirigeants de ce monde. Vaste sujet. Aujourd'hui, en Suisse, nous sommes inondés d'informations concernant des prêtres pédophiles, cela fait froid dans le dos. Mais j'aimerais dire ceci: Il reste des prêtres qui font un travail merveilleux et nous devrions nous en souvenir. Alors la prochaine fois que j'en vois un, j'irai lui serrer la main.

    Pas facile dans notre monde de faire la part des choses et de rester objectif... ton blog nous y aide et c'est un bon pas vers la réflexion. Merci donc pour cela cher ami et plein de bises depuis ce côté de l'océan.

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  17. Bienvenue Aude,

    Tu me fais un bien beau compliment. J'ai bien aimé lire que tu trouves mon blogue apaisant. La paix est peut-être la plus grande richesse qui soit.

    Un paysage paisible, une âme en paix, en paix avec soi et la nature, autant de dimensions qui me rejoignent et me font apprécier le décor d'ici, les gens qu'on y trouve. Tout est calme. Tout est loin. J'adore!

    @Le factotum,

    toi, tu es encore plus gâté que moi. Le nord du nord, j'en rêve. Le calme, tu en as encore plus. Ne te gêne pas pour en parler davantage.

    @Delphinium,

    Ton entrée en matière me rejoint beaucoup. Comme toi, j'ai l'extrémisme religieux en aversion. J'en tire la même conclusion. J'en fais maintenant une affaire privée, ce qui ne m'empêche pas de porter un intérêt au sens de la vie.

    Aujourd'hui, en Suisse, nous sommes inondés d'informations concernant des prêtres pédophiles, cela fait froid dans le dos.

    Nous ne faisons pas exception ici. C'est une réalité qui n'a pu m'échapper dans ma jeunesse. J'ai souvent eu à poser mes limites, imposer des distances. Mais ce phénomène, je l'ai vu dans tous les domaines où des adultes étaient en relation avec des jeunes. On l'observe très souvent dans le domaine sportif.

    J'ai eu connaissance aussi de professeurs, hommes et femmes, entretenant des relations intimes avec des élèves dont certains étaient en début d'adolescence.

    J'ai déjà dû me défendre, étant jeune contre des conducteurs de taxi et toutes sortes d'autres personnes. Je pourrais additionner les situations ambigues, les tentatives d'agressions dont j'ai dû me défendre dans ma jeunesse.

    Quand ce sont des religieux qui sont en cause, c'est plus révoltant, j'en conviens. Mais il faut reconnaître que le problème concerne toutes les couches de la société, toutes les époques.

    Alors, comme toi, je pense qu'on doit, à un certain moment, en revenir un peu et penser à d'autres aspects plus nobles que nous avons pu observer.

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  18. D'abord Jackss merci de ton soutien à la Tunisie et à l'Egypte, cela me tient à coeur et je pense souvent à Lilia notre amie Tunisienne, connuze par blog, à qui je rend hommage aussi

    puis au début de ce post tu parle d'hôpital...j'avoue qe le décor de celui ou je viens de passer de nombreuses journées était bien moins beau...

    puis tu as un fils de 40 ans et ma fille a bientôt, en mars 40 ans
    puis tu parles avec brio de tant de choses...passionnantes

    j'ai passé enfant beaucoup de temps chez les soeurs...j'ai appris beaucoup et sans doute la compassion en ce monde difficile

    qu'ils sont riches tes posts Jackss
    j'ai promis à Nanou La terre que si un jour ma santé me le permet je viendrai découvrir cet attirant Québec

    mais déjà en lisant tes commentaires et ceux de tes lecteurs, j'en apprend tant et tant ...

    je te fais une grosse bise et à bientôt, à mon petit rhytme

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  19. J'avais déjà commenté ce billet mais comme je suis tellement contente que ton blogue soit toujours là, je veux te saluer au passage et te dire que ta présence dans la blogosphère m'est essentielle et très précieuse.

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  20. Comme Zoreilles, je te remercie de ta présence.

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  21. Heureux que tu reste avec tous nous autres...

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  22. Bonjour Zoreilles,

    Ce que tu racontes a beaucoup de sens pour moi. L'amitié virtuelle que nous avons développée depuis si longtemps fait partie maintenant de notre univers d'une façon spéciale. Il me semble aussi que ta présence est essentielle dans ma blogosphère pour lui donner tout son sens et sa couleur.

    @Le factotum et Barbe Blanche,

    Comme c'est charmant! J'apprécie vos commentaires qui signifient beaucoup: Le Factotum pour sa nordicité extrème et Barbe blanche pour sa prise dans la mer à l'extrème est du golfe. De puissants symboles de ce qui me plait le plus dans ma vie d'ici.

    Je vais revenir bientôt, c'est sûr. J'aurai même une nouvelle, presque une primeur.

    Bonne fin de semaine!

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  23. Jacks,

    j'écris ici, espérant que tu reviendras en arrière, et en me disant que tu es une inépuisable mine de renseignements.

    Je ne suis pas une personne religieuse, ni même croyante, mais je me dis que des gens qui font du bien, qui sont généreux de leur temps, il y en a tellemet plus qu'on ne le croit.

    J'ai lu tous les commentaires, et celui de Zoreilles m'a touché au coeur. Moi non plus ne me reconnais pas dans les télé-séries actuelles, je ne suis pas en accord avec mon époque il faut coire.

    Moi c'est "Le temps d'une paix" que j'écoute encore, découvert lors d'une opération il y a plus de dix ans. Et lorsque vraiment je n'en peux plus, je me tourne vers mes cassettes de Fanfreluche. Autrement dit je retombe en efance...

    De quoi rire, mais ce n'est pas drôle...

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