Il y a de ces détours improvisés difficiles à comprendre sur le coup. On ne va pas toujours en ligne droite. Bien souvent on donne l'impression de zigzaguer comme si on ne savait trop où aller ou comme si on avait trop bu.
Toute notre vie est parsemée de situations regrettables ou insensées. La vie elle-même n'a pas de sens à partir du moment où elle doit inévitablement s'arrêter peu importe ce que nous faisons. C'est un combat perdu d'avance. Pour tout être vivant, l'instinct de survie, c'est ce qu'il y a de plus fort. Même les espèces les plus rudimentaires ont des mécanismes de défense très adaptés à eux. Un insecte par exemple est doté d'une perception du temps différent du nôtre. Son cerveau lui permet de voir le mouvement au ralenti. C'est ce qui lui permet de fuir avant d'être attrapé.
Il y a des vies complètement ruinées par des gestes qu'on pourrait qualifier de folies passagères. On a tous des défauts et des faiblesses. La couche est parfois très minces entre une toute petite erreur de parcours et un drame irréparable. Être adéquat tous les jours, toute sa vie, avec tout le monde, dans n'importe quelle situation, voilà tout un tour de force. Avoir des valeurs et vivre en conformité avec elles, voilà tout un défi.
Funéraille de Nicolo Rissuto |
ma mère et moi |
Toutes les étapes de la vie sont importantes et on ne peut facilement réécrire l'histoire, revivre la même situation comme dans Le Jour de la marmotte. On connait des échecs, des rendez-vous manqués, des gestes irréparables, des regrets et des remords. Pourtant, quand on regarde en arrière, on a l'impression que rien n'a été inutile, peu importe ce qu'on a vécu.
.Même si je suis privilégié, même si je me trouve très chanceux de la vie que j'ai eue et que j'ai encore, je considère avoir fait certains choix discutables. Mais presque tout m'a servi. J'ai bien dit "presque". Et j'ai presque toujours parlé de mon travail avec passion. Le matin, j'avais hâte d'arriver au travail.
Les échecs sont souvent plus profitables que les succès pour acquérir de l'expérience, avancer et apprendre les deux choses les plus importantes dans la vie à mes yeux: savoir aimer et pardonner, y compris s'aimer soi-même et se pardonner.
On a tous des rendez-vous manqués, des opportunités qu'on a laissés passer par paresse, craintes ou manque de cran. On vit tous des regrets qui viennent nous hanter. On a tous dit un jour: J'aurais donc dû ou encore Si c'était à refaire... Mais, il faut réaliser que nous avançons presque tous en zigzags. La terre tourne sur elle-même. C'est sa seule façon d'avancer. Si elle allait en ligne droite, ce serait la catastrophe.
Julie |
Si je n'avais pas modifié mon plan de carrière, la petite Julie n'existerait pas. C'est l'une des petits enfants de mon frère. Il en est fier et ça se comprend. Ce n'est qu'un petit exemple du fait que plusieurs événements heureux ou malheureux, en apparence sans aucun lien entre un en ont un fondamental.
On ne peut réécrire l'histoire. Il faut plutôt savoir comment bien vivre l'instant présent, y trouver son bonheur. Pour y parvenir, on ne peut oublier le passé et voir venir le futur qui avance de plus en plus vite comme un mur inévitable. Qu'on l'admette ou pas, personne ne peut éviter d'y penser. C'est dans la nature de l'homme. La vie tourne. On nait, on vie on disparait. Mais après? On revit autrement? Mieux?
Voilà les préoccupations qui me trottaient à l'esprit au moment où j'ai commencé à écrire ce billet. Puis un événement inattendu s'est produit. Il s'agit d'un phénomène qui tient un peu du hasard. J'ai tout de suite eu un pressentiment.
Le mot à gauche vous donne un petit indice.
À suivre...
Bonjour Jacques,
RépondreSupprimerUne personne t'a fait cette dédicace que je trouve très éclairée :
«Cher Jacques, que cette lecture vous révèle votre propre grandeur».
Pour y arriver, notre cheminement doit nous amener à nous poser les bonnes questions :
Quel est le sens de la vie ? Quelle est notre raison d'être, que sommes-nous réellement dans ce si vaste univers ?
Ce genre de questions, nous en venons tous à nous les poser un jour ou l'autre. Toutes les situations, bonnes ou mauvaises, heureuses ou malheureuses, peuvent nous les inspirer. Malheureusement, notre mental, avec sa raison, ne pourra jamais nous en donner les réponses.
Paradoxalement, ce sont les moments les plus pénibles qui sont les plus aptes à nous faire réfléchir à ce genre de questions, le plus rapidement. Quand nous baignons dans le bonheur, il nous viendrait rarement à l'idée de questionner notre «présent». Nous sommes plus susceptibles de le faire, si nous sommes malheureux.
Et notre «présent», nous ne pouvons l'appréhender consciemment, que lorsque nous sommes à l'arrêt, lorsque nous «LÂCHONS PRISE». Nul besoin de penser, de raisonner à ce qui est passé, car tout cela fait partie de nous. Nous sommes ce passé, comme nous sommes aussi nos projections vers le futur. Mais nous sommes aussi tellement plus. Sans le lâcher prise, nous ne voyons que le temps : le passé qui est dans nos mémoires et le futur qui est une projection issue de ces mêmes mémoires.
Il n'y a que dans le lâcher prise que nous pouvons percevoir le présent où se situe «NOTRE PROPRE GRANDEUR». Au début, notre perception est faible, mais avec le temps et l'habitude que nous prenons de l'écoute de notre moi profond, cette perception ne fait que grandir et nous faire voir à quel point notre extérieur ainsi que tout ce que nous considérions être notre «vraie vie», dont la quête du bonheur, n'étaient que des illusions.
Lorsque nous lâchons prise, nous devenons capables de considérer toutes les pensées ainsi que les émotions qu'elles suscitent et qui remontent à notre conscience, «SANS JUGEMENT», «SANS RÉACTION». Nous devenons paisible, serein à l'intérieur de nous, dans l'instant présent. Et petit à petit, avec foi et persévérance, notre propre grandeur se révèle. Cette révélation ne sera jamais le fait de notre mental. Le mental ne pourra s'approprier cette révélation, qu'une fois que nous l'aurons perçue, montant du plus profond de nous-même, en provenance de cette «faculté en soi qui n'est pas là par hasard» (comme tu le disais si bien dans un commentaire de ton dernier billet).
Il y a «humanité» et «HUMANITÉ». Il y a ceux qui sont ignorants de leur grandeur, qui sont dans la lutte pour le bonheur et la survie du corps, où «CE QU'ILS SONT», est incarné. Et il y a ceux qui découvrent leur GRANDEUR au plus profond d'eux-même et qui savent qu'ils n'ont pas besoin de lutter. Il savent aussi que l'expérience de «vie» de leur incarnation, passe, avec ses joies et ses peines, mais que la VRAIE VIE et le BONHEUR ont toujours été «EUX» et qu'ils sont éternels.
Nous sommes ce que nous pensons. Si nous pensons être petit ou une victime, nous avons l'expérience de vie qui va avec cette pensée.
À nous donc de «savoir» que nous sommes «GRAND», pour vivre l'expérience de notre grandeur. Quand nous en aurons une claire vision intérieure, aucune expérience extérieure, aussi difficile soit-elle, ne pourra affecter notre JOIE intérieure.
Je suis très d'accord avec Réjean, cette dédicace est riche de sens et éclairée, il me semble que tu vas aimer ce livre, quel qu'il soit et quel(le) qu'en soit l'auteur(e), déjà que tu l'as choisi... Et s'il te révèle ta propre grandeur, alors là, c'est le gros lot. Il y a des livres comme il y a des gens qui nous font grandir, qui nous aident à vivre.
RépondreSupprimerTon billet m'a fait réfléchir comme souvent, et j'aurais eu le goût de renchérir sur plusieurs passages pour les faire miens.
Je trouve beaucoup d'écho à ce que tu dis dans ma propre existence, celle d'hier et d'aujourd'hui. Pas tellement au sujet des regrets, j'essaie très fort de ne pas en avoir, mais au sujet des questions sans réponses et de cette fin inéluctable que j'espère le plus loin possible. Non pas que je craigne l'après-vie, j'ai comme une sorte d'espoir vague et insouciant à ce sujet mais parce que j'aime trop cette vie-ci justement, et que je n'en voudrais pas d'autres.
Ces sujets que tu abordes sans insister, ils sont très personnels, je dirais même intimes et de ce fait, ils demeurent délicats. Tu as l'ouverture d'esprit et la sensibilité qu'il faut pour ne pas heurter personne. Je te lève mon chapeau... pour l'ensemble de ton œuvre et pour ce billet où tu nous fais très confiance, comme lecteurs de ton blogue.
Amitiés,
Francine
Bonjour Zoreilles,
RépondreSupprimerJe suis conscient du fait que je touche à certains sujets sensibles. Si je le fais, c'est que je crois qu'il s'agit de préoccupations universelles. En ce sens, j'ai le goût d'en partager quelques-unes susceptibles de rejoindre ceux qui pourront s'y reconnaître. J'ai le sentiment qu'il peut être utile de le faire.
Avoir une préoccupation, une expérience particulière et mystérieuse à l'occasion, ça peut parfois porter à ne pas en parler. Personne n'a le goût de paraître bizarre. J'ai souvent vu des personnes qui avaient des phénomènes qui sortaient de l'ordinaire. Elles n'en parlaient pas pour ne pas être jugées. En échangeant avec elles, je constatais que j'avais vécu moi aussi des phénomènes semblables.
Ceci étant dit, il est vrai qu'on a besoin parfois d'une petite réserve, une limite à ne pas franchir. On a une zone personnelle à protéger. Ton commentaire très pertinent m'a amené à retrancher certaines allusions un peu plus personnelles se retrouvant dans mon billet original.
Mais dans mon prochain billet, j'ai tout de même l'intention de m'approcher encore de la zone plus personnelle de mon expérience tout en respectant une certaine frontière raisonnable.
Réjean,
RépondreSupprimerJ'adore toujours tes réflexions. Elles sont à la fois réconfortantes et stimulantes.
Paradoxalement, ce sont les moments les plus pénibles qui sont les plus aptes à nous faire réfléchir à ce genre de questions, le plus rapidement.
En somme, nous avons besoin de stimulis pour avancer. Quand tout est d'un calme plat, quand nous sommes totalement paisible et heureux, le cerveau est au repos.
Quand il devient en alerte, il faut lui laisser s'exprimer en faisant confiance autant à sa partie intuitive que sa partie rationnelle.
Jacques,
RépondreSupprimerTu dis: «En somme, nous avons besoin de stimulis pour avancer.
Oui, car ils nous font réagir. Mais si la réaction exigée, demande tellement d'efforts, qu'elle entraîne un découragement, un lâcher prise peut alors s'ensuivre et c'est là que nous avons le plus de chance de nous poser les vrais questions qu'on médite tranquillement dans notre cœur. C'est à ce moment là seulement, qu'il nous est possible d'avancer.
Sans ce fameux lâcher-prise, nous allons continué nos luttes habituelles, telles que nous le faisons inlassablement, depuis des millénaires.
Tout à fait d'accord avec toi Réjean.
RépondreSupprimerLa nuance est importante.
génial poste
RépondreSupprimer