Harrington Harbour, mai 2012
Le dernier billet se terminait ainsi:
Nous sommes partis de La Romaine à 17h45.
Il fallait ensuite naviguer pendant 5 1/2 heures avant d'atteindre la destination suivante: Harrington Harbour.
Le nom ne vous dit peut-être rien, mais l'endroit est devenu très populaire il y a quelques années après le tournage d'un film qui a eu un succès fulgurant. Il a connu un succès international. Lequel?
Voici la réponse: il s'agit du film La grande séduction. Je classe ce film parmi les plus amusants qu'il m'a été donné de voir. Il s'agit d'une comédie tout à fait réussie.
Voici ce qu'en dit Wikipédia
La Grande Séduction est un film québécois de Jean-François Pouliot sorti en 2003.
Sainte-Marie-la-Mauderne est un petit village situé en Basse-Côte-Nord, accessible uniquement par les voies aériennes et maritimes (c'est le village réel de Harrington Harbour[1] qui tient lieu de plateau de tournage). Traditionnellement axée vers la pêche, l'économie est complètement à plat dans cette bourgade de 120 habitants. Un projet d'implantation d'une usine de contenants de plastique permettrait de relancer ce village où l'exode se fait fort, et redonner une fierté perdue à tous les habitants.
Toutefois, un obstacle se dresse quant à l'arrivée de cette industrie à Sainte-Marie : aucun médecin n'y réside. Nouveau maire du village, Germain Lesage aidé de tous les habitants du village, tentera de convaincre le docteur Christopher Lewis (David Boutin) de Montréal de s'installer à Sainte-Marie-la-Mauderne. Les techniques utilisées par le maire et les habitants ressemblent toutefois à une grotesque tromperie, une grande séduction qui ne tient qu'à un mince fil.
Le village d'Harrington Harbour et la Basse-Côte-Nord en général ont connu un regain d'intérêt de la part des Québécois et d'autres touristes. Le Nordik Express, navire qui fait la liaison entre Havre-Saint-Pierre et les villages de la Basse-Côte-Nord, a été pris d'assaut par les touristes qui voulaient absolument visiter Harrington Harbour. Cet intérêt a aussi touché l'Europe francophone où a également été présenté le film, notamment au Festival de Cannes de 2003.
La grande séduction est sortie en première au festival de Cannes le 20 mai 2003, au Québec le 11 juillet 2003, en France et en Suisse romande le 28 avril 2004 et, finalement, en Belgique le 26 mai 2004.
Pour tourner le film, on a fait appel aux vrais habitants de Harrington Harbour et ces derniers ont eu droit à une projection spéciale du film en avant première. Imaginez leur ravissement. Vous voyez ça, un village de 300 habitants seulement, à 5 1/2 heures du village précédent, sans route pour y aller? Heureusement pour eux, il n'y a pas de train et pas besoin de pétrole.
L'extrait qui suit est savoureux et donne un très bon aperçu du film en plus de présenter le décor tout à fait ressemblant des lieux.
http://www.youtube.com/watch?v=wtXCt2dswek
Il est intéressant de constater que la Grande séduction est le 4è meilleur résultat de tous les temps au box office québécois.
Entrées en salles des 25 films québécois les plus populaires
Dernière mise à jour: 13 janvier 2013
Rang | Titre | Genre | Sortie | Spectateurs |
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1 | Séraphin, un homme et son péché | Drame historique | Nov. 2002 | 1 341 602 |
2 | Bon cop Bad cop | Comédie policière | Août 2006 | 1 320 394 |
3 | De père en flic | Comédie policière | Juill. 2009 | 1 242 370 |
4 | La grande séduction | Comédie | Juill. 2003 | 1 197 843 |
5 | Les boys | Comédie sportive | Déc. 1997 | 1 125 182 |
6 | Les boys II | Comédie sportive | Déc. 1998 | 1 039 578 |
7 | Les invasions barbares | Comédie dramatique | Sept. 2003 | 913 995 |
8 | Les boys III | Comédie sportive | Nov. 2001 | 910 743 |
9 | C.R.A.Z.Y. | Drame | Mai 2005 | 785 634 |
10 | Aurore | Drame biographique | Juill. 2005 | 706 811 |
11 | Les boys IV | Comédie sportive | Déc. 2005 | 626 489 |
12 | Elvis Gratton II | Comédie | Juill. 1999 | 609 463 |
13 | Le déclin de l’empire américain | Comédie dramatique | Juin 1986 | 608 155 |
14 | Cruising Bar | Comédie | Oct. 1989 | 591 620 |
15 | Maurice Richard | Drame biographique | Nov. 2005 | 589 795 |
16 | Les 3 p’tits cochons | Comédie | Nov. 2007 | 578 049 |
17 | Camping sauvage | Comédie | Juill. 2004 | 574 810 |
18 | L’horloge biologique | Comédie | Août 2005 | 543 361 |
19 | Ma vie en cinemascope | Drame biographique | Déc. 2004 | 477 695 |
20 | Mambo italiano | Comédie | Juin 2003 | 466 914 |
21 | La vie après l’amour | Comédie | Juill. 2000 | 458 743 |
22 | Dans une galaxie près de chez vous | Comédie | Avril 2004 | 454 101 |
23 | Piché: Entre ciel et terre | Drame biographique | Juill. 2010 | 452 918 |
24 | Incendies | Drame | Oct. 2010 | 430 816 |
25 | Cruising Bar 2 | Comédie | Juin 2008 | 428 359 |
Nadia Drouin
La Grande Séduction, une comédie, touche pourtant de grandes problématiques actuelles qui ont eu des échos bien en dehors des frontières du Québec. Le film avait tout pour séduire, y compris ses personnages principaux.
Primé au Festival international du film de comédie de l'Alpe d'Huez, à l'Atlantic Festival Film, au Festival des films indépendants de Boston, aux Génie, aux Jutra, au Festival Juste pour rire, au Festival international des films francophones de Namur, au Festival du film de Sundance et mention au Festival des films et vidéos indépendants de Victoria.
Le film ne veux pas seulement divertir.
Il porte un message. Ste-Marie-la-Mauderne incarne toutes ces petites municipalités des régions éloignées qui ont survécu, de peine et de misère, fortement exploitées par des grosses compagnies qui les ont vidées de leurs ressources avant de s'enfuir en les abandonnant à leur sort. Dans le film, ce sont les ressources maritimes qui se sont taries. Les habitants ne vivent que de l'aide gouvernementale dont ils abusent un peu de façon astucieuse. Leur seule source d'espoir: une usine prête à s'établir en autant qu'elle y trouve son intérêt et des conditions élémentaires. Un médecin serait un atout.
Mais voilà, attirer un médecin n'est pas un mince défi. C'est plutôt le contraire que l'on vit bien souvent. Les ressources humaines les plus prometteuses sont bouffées par les grands centres.
Harrington Harbour, c'était notre motivation première pour cette croisière sur le Nordik Express. Mais, une surprise nous attendait.
À suivre...
J'ai adoré ce film!
RépondreSupprimerGrand-Langue
Moi aussi, j'avais adoré ce film! Et pour plusieurs raisons... La problématique du recrutement des médecins, entre autres, reste un phénomène très présent et très préoccupant dans des régions comme les nôtres. J'ai vu des entourloupettes incroyables se produire chez nous au chapitre de la grande séduction. Ces médecins et spécialistes qu'on veut séduire à tout prix sont des demi-dieux, ils agissent comme tel et leur conjoint(e) aussi. On a besoin d'eux désespérément, ils monnayent leur présence au plus offrant. Des fois, c'est choquant.
RépondreSupprimerIntéressant de voir le palmarès des films québécois ayant eu le plus de succès.
J'ai hâte de voir quelle surprise nous attend à Harrington Harbour!
Hello Grand-Langue
RépondreSupprimerL'endroit est tellement pittoresque qu'il fallait presque inventer le film pour le mettre en valeur. Et le scénario lui va à merveille. J'ai tellement ri!
La Côté-nord est vaste et chaque ville ou village a sa personnalité propre.
@Zoreilles,
Oui, on peut le dire, on ne ménage rien pour attirer des ressources: médecins, infirmières, psychologues, optométristes, pharmaciens, etc. C'est fou ce qu'on peut faire. Au total, souvent, tout le monde est gagnant. Mais, il y en aurait beaucoup à dire sur le sujet.
Il y a des avantages, des inconvénients, des abus, de belles initiatives. Il y a toujours aussi l'éternelle débat sur la centralisation des services, le fameux Faire plus avec moins . Mais les populations locales veillent au grain et se mobilisent rapidement.
En 2010, quand Laure travaillait à l'hôpital de Havre-Saint-Pierre, Gilles Vigneaut s'est présenté, pancarte en main, à la tête d'un groupe de manifestants. On voulait fermer le dispensaire de Natashquan.
J'apprends en tout dernier lieu que la route 138 est fermée entre Baie-Johan-Betz et Agnish. Cette dernière municipalité est à un peu plus une dizaine de Kilomètre de Natashquan.
RépondreSupprimerLe Nordik Express devient dont la seule voie pour relier Havre-Saint-Pierre des autres municipalités dont nous parlons. Ce sont les feux de foret qui sont en cause.
On comprend encore plus la vulnabilité des gens de la région. Quand des sections de la 138 ferment, c'est souvent la panique. Les commerces sont vite dévalisés.
J'avais déjà écrit un billet sur Baie-Johan-Beetz. Ce village est un petit bijou à voir. Son château vaut le détour.
RépondreSupprimerLe village est à 3/4h de Havre-Saint-Pierre, sur la 138, en direction d'Aganish et Natasquan. Il est menacé par les feux de forêts. Les habitants ont été évacués vers Havre-Saint-Pierre.
Le billet que j'ai écrit sur Baie-Johan-Beetz a connu une bonne affluence aujourd'hui, probablement à cause de la situation dramatique de l'heure.
Voici le billet que j'avais écrit en 2010: Baie-Johan-Beetz . Je vous en recommande fortement sa lecture.
J'allais justement t'en parler... D'ici, nous suivons la situation à Baie Johan Beetz (ils sont évacués à Havre Satin-Pierre) comme nous avons suivi celle d'Eastmain. Ça brûle au nord et les impacts sont énormes à court terme pour ces gens-là comme ils le seront aussi à moyen et à long terme.
RépondreSupprimerJe ne veux pas faire de l'auto promotion pour mon blogue mais mon dernier billet traite de ce sujet.
L'indifférence des médias face à ces situations me désole tellement.
Ton dernier billet est génial et très pertinent, Zoreilles!
RépondreSupprimerBonsoir Jackss
RépondreSupprimerJe viens de lire une bonne nouvellehttp://www.actusmedia.ca/index.php?module=item&action=show_item_full&itemid=546443&itemurl=http://actualites.ca.msn.com/regional/est-du-quebec/feux-de-for%C3%AAt%C2%A0-baie-johan-beetz-hors-de-danger
Bonjour Linda,
RépondreSupprimerJe me suis empressé d'aller voir ce lien sur le feu à Baie-Johan-Beetz . Les bonnes nouvelles, il faut en profiter. Mais la meilleure, c'est ta visite sur mon blogue. :-)
Les changements climatiques demeurent tout de même préoccupants. Je crois que les cataclysmes vont s'amplifier. Personne ne soulève vraiment la question sur les causes de peur de ne nuire aux entreprises et autres décideurs qui bénéficient de la priorité mise sur les profits..
Dans son dernier billet, Grand-Langue parle des coupures dans la culture. C'est tout le système qui est malade. Imaginons un instant qu'une entreprise, Bell ou Vidéotron par exemple, décide de mettre l'accent sur la culture, l'écologie et l'intérêt public. On verrait vite les actionnaires en bourse retirer leurs billes pour les mettre ailleurs.
L'évolution des connaissances économiques, technologiques et scientifiques a de quoi surprendre. Mais on n'observe pas la même progression au plan du mieux-être et du mieux vivre. On ne sent pas de grande séduction sur nous.
Bonsoir Jackss
RépondreSupprimerQuand je croise les regards des enfants qui visitent le jardin botanique,et aussi le centre de biodiversité,et qui semblent aimer la nature,j'ai de l'espoir.
Quand on aime la nature,on a le goût de prendre soin de la planète,il y a tant de choses à faire,mais tout reste possible.
J'ai lu dernièrement l'article suivant
http://quebec.huffingtonpost.ca/david-suzuki/une-perspective-globale-est-necessaire-pour-proteger-la-nature_b_3186238.html
Quel beau vent de fraîcheur tu apportes, Linda
RépondreSupprimerÇa fait du bien. Tu as raison. Il y a beaucoup de choses qui ont évolué dans le bon sens. Les jeunes générations y sont pour beaucoup. Et s'il y a un bon côté à la catastrophe de Lac-Mégantic, il y en a toujours, c'est qu'elle aura permis une puissante prise de conscience et la mobilisation de tous les milieux.
Le lien que tu me donne et qu'on peut voir en cliquant ICI il est aussi très bon pour regarder la situation positivement, avec optimisme.
Il rejoint une réflexion que je m'étais faite. J'attendais Laure dans mon auto. J'étais allé la cherché à son travail à l'Institut de gériatrie de Sherbrooke. Je regardais autour de moi et je prenais conscience qu'il y avait très très peu de choses qui n'avaient pas été fait par l'homme. La nature avait donné le ciel, quelques arbres, un peu de verdure. Mais c'était vraiment minime.
Cet article nous parle aussi de l'importance de voir tous les phénomène comme un ensemble. Et c'est vrai que le tout provoque un bouillonnement de réflexions qui devrait nous permettre de déboucher sur un monde meilleur.
Merci de m'avoir permis de voir les choses autrement, Linda. Je dois reconnaître aussi que tu es une véritable encyclopédie. Tu as toujours le don de dénicher des liens intéressants.
Ces jours-ci, je m'ennuie de la Côté-Nord là où le temps est toujours doux. Il fait soleil à Havre-Saint-Pierre, avec un confortable 14 degrés.
RépondreSupprimerIl fait 32 degrés à Sherbrooke. Température ressentie: 42.
Risque d"'orage violent et tornade. Je pense à ceux qui travaillent aux opérations d'urgence à Lac-Mégantic...
Je ne veux pas interrompre mon récit, mais j'en ai eu bien envié
RépondreSupprimerVoici tout de même un lien sur lequel je reviendrai un peu plus tard: Natashquan brûlé .
Je comprends que tu aies eu envie d'interrompre ton récit!
RépondreSupprimerCet article du journaliste Gilbert Lavoie raconte une réalité trop souvent méconnue et même ignorée. Je lui lève mon chapeau à ce journaliste qui aurait bien pu, comme tous les autres, suivre le courant et nous abreuver de détails insignifiants et de spéculations inutiles sur le petit bébé royal au Royaume Uni...
Dans mes pires moments, par rapport à ce qui se passe chez nous et qui n'intéresse personne, je me dis qu'une telle ignorance, une telle indifférence, ça frise le mépris. À tout le moins, ça démontre le peu de considération que les médias (et par ricochet la population, les décideurs) ont pour certaines régions du Québec et ceux qui y vivent.
Contrairement à toi, je vais faire passer aux oubliettes mon billet actuel pour le remplacer par un nouveau qui sera plus serein. J'en ai besoin!
Et quand on viendra se plaindre que les Québécois n'ont pas de sentiment d'appartenance ni de fierté pour leur langue, leur culture, leurs racines, leurs paysages et leur territoire, je dirai tout simplement que oui, j'ai la même impression et que c'est bien dommage.
L'APPARTENANCE... voilà un bien grand mot.
RépondreSupprimerJe sais que pour toi, Jacques et toi aussi, Zoreilles, ce mot ne se limite pas qu'à un seul endroit. Je vous sais aussi, tous les deux, le cœur grand comme le monde. L'appartenance s'applique, oui, à une région, oui, à un pays, mais elle devrait aussi s'appliquer au monde tout entier.
Actuellement, on a tendance, partout dans le monde, à oublier ce que c'est que d'être un humain dans une humanité qui se respecte. D'ailleurs l'a-t-on vraiment déjà su, en regard de toutes ces folies qui n'ont jamais eu de cesse, depuis des millénaires. Non seulement elles n'ont jamais cessé, mais au contraire, elles ne font que s'accentuer.
La peur est omniprésente partout, tellement on a peur «d'on ne sait plus réellement trop quoi», avec pour conséquence que chaque pays, chaque région, chaque ville, et la majorité des individus, ne pensent qu'en fonction de ses besoins propres.
La voilà, la raison de tous ces silences, car tout le monde est trop occupé à préserver son propre univers.
Il faut arrêter, à tous les niveaux, de se voir seul dans son univers. Cela s'applique à tous, sans exception. Du simple citoyen aux élites qui nous dirigent. Sans quoi, cette folie ne pourra que nous auto-détruire.
Réjean,
RépondreSupprimerNous sommes tous interreliés de près ou de loin. Tu as raison de le souligner. Il paraît qu'il ne faut que très peu de contacts pour rejoindre presque la totalité de l'humanité. Nous connaissons quelqu'un qui connait quelqu'un qui en connaît un autre jusqu'en en arrive à une connaissance beaucoup plus large. Et finalement, une simple idée finit par se transmettre pour faire boule de neige en évoluant d'une couche à l'autre.
Jusqu'ici, ce que j'exprime est bien ordinaire. La suite est plus Étonnante. Remarque la bien. Au moment, où tu m'as envoyé ce commentaire, j'étais au théâtre Granada de Sherbrooke. J'assistais à un spectacle musical de mon fils Jipé. Vincent Vallières était dans l'assistance.
Puis, tout à coup, fait surprenant, j'ai eu une distraction. J'ai pensé à un commentaire que tu avais fait, suite à mon billet précédent. J'expliquais qu'un cheminement était presque impossible à communiquer avec des mots. Tu précisais que tout se jouais à l'intérieur de soi. Sur le coup, je n'ai trop su quoi ajouter. La phrases m'est revenue pendant le spectacle avec une nouvelle raisonnance.
Ce qui m'a amené là, ce sont les paroles des compositions que mon fils interprétait. Elles avaient pour moi une connotation profonde qui était sûrement très loin de celle qu'il avait en tête au moment oùil avait composé ses textes à partir de son propre vécu. Ton commentaire auquel je viens de faire référence avait le même effet. Et j'avais le goût de t'en faire part. Et je me proposais de trouver l'occasion de te le dire.
En rentrant à la maison, je vais sur mon blogue, et je vois ce message de toi qui me donne l'occasion de le faire.
Oui, le sentiment d'appartenance ne doit pas faire en sorte de se refermer sur soi, mais je crois qu 'il est essentiel à une ouverture à l'autre. Ceci étant dit, je sais qu'il me faudrait une longue élaboration pour bien traduire ma pensée. Mais la dimension que tu apportes mérite une réflexion que le temps permettra de mûrir.
Il y a aurait beaucoup à dire suite à tes propos. Je me contenterai d'en souligner la pertinence.
Zoreilles,
RépondreSupprimerJe te comprends tellement. Je le ressens tellement parfois ce besoin de passer à quelque chose de plus léger. Tu es une personne entière et engagée. On a besoin de personne comme toi. Mais tes textes sont tellement bien écrits qu'ils passent toujours bien. Si Tél n'est pas le cas, ce sont les lunettes du lecteur qui doivent être regardées.
Au spectacle de Granada, nous étions accompagnés d'un amie de longue date qui vient de passer deux semaines à Lac-Mégantic comme intervenante. Elle a même donné une session de groupe à des pompiers fortement ébranlés par ce qu'ils venaient de vivre. Nous l'avons invitée à souper hier. Nous avons fait la même chose aussi. Ce fut notre humble contribution à notre manière. Elle en avait bien besoin.
Dans ton dernier commentaire, tu dis, Jacques:
RépondreSupprimer«...J'expliquais qu'un cheminement était presque impossible à communiquer avec des mots. Tu précisais que tout se jouait à l'intérieur de soi. Sur le coup, je n'ai trop su quoi ajouter. La phrase m'est revenue pendant le spectacle avec une nouvelle résonance.
Ce qui m'a amené là, ce sont les paroles des compositions que mon fils interprétait. Elles avaient pour moi une connotation profonde qui était sûrement très loin de celle qu'il avait en tête au moment où il avait composé ses textes à partir de son propre vécu. Ton commentaire auquel je viens de faire référence avait le même effet. Et j'avais le goût de t'en faire part. Et je me proposais de trouver l'occasion de te le dire.»
C'est là un très bel exemple de synchronicité qui vient subitement éclairer une incompréhension antérieure, mais qui ne nous avait jamais quitté.
C'est comme cela, que petit à petit, toujours de l'intérieur, notre conscience s'élève tout d'un coup, sans qu'on ait chercher à le provoquer.
Tout ce que vous dites, Jacks et Réjean, me console énormément.
RépondreSupprimerComme quoi, ce qu'on sème à tout vent, avec bonne volonté et peu de moyens, ce qu'on croit authentique, juste et bon, même si ça ne semble pas avoir de suite ou d'impact, ça finit toujours par rejoindre un courant de pensée qu'on a peut-être tous enfoui quelque part, au-dedans de nous. C'est ce qui nous reste d'humanité, mais parfois ça fait mal. Ainsi, à vous lire, je me sens moins seule à penser comme je pense et ça, vraiment, ça fait du bien.
Votre amie invitée à souper chez vous hier devait se sentir comme moi en ce moment : pas seule du tout, bercée par la bonté du monde.
Réjean,
RépondreSupprimerQu'en termes éloquents ces choses-là sont dites. Cette fois, je n'ai plus qu'à me laisser porter par elles.
Et j'aimerais compléter le tableau. Il y avait dans la salle de spectacles plusieurs personnes qui ne se connaissaient pas et vivaient des émotions intenses fort différentes en écoutant la même musique et les mêmes paroles. Personne n'aura jamais une idée de tout ce qui s'est vécu.
J'y ai croisée une dame qui a pleuré après le spectacle. Mon fils n'y était pour rien. À prime abord, cette dame a tout ce qu'il faut pour filer le parfait bonheur. Tout dans la vie lui a souri. Elle et son mari s'entendent à merveille. Ils ont eu une famille nombreuse aux liens tissés serrés. La réussite professionnelle de tout ce beau monde est des plus enviable et le tout ce traduit merveilleusement au plan financier. Ils sont beaucoup d'amis de bonnes relations au plan amical et des affaires.
Mais, ils ont perdu un fils doué et très aimable cette année. Il était dans la trentaine et, en plus leur voisin. Ce fils s'est comporté de façon digne et courageuse jusqu'à la fin. Il avait bien fait connaître ses dernière volontés. L'une d'elle était que mon fils assume la partie musicale de la cérémonie d'hommage à la vie devant souligner son départ ailleurs.
Pour cette dame, le spectacle de mon fils aujourd'hui, il avait toute une signification. Elle nous l'a souligné à Laure et moi. Personne ne saura jamais toute l'intensité dramatique qui 'est vécu aujourd'hui dans cette salle où de grands noms se sont déjà produit. Maurice Chevaler à été de ceux-là. La vie est tissée de mystères et d'histoires qui ne seront jamais connues, ce qui ne veut pas dire qu'elles n'auront pas d'influences.
Tu as vu juste, Zoreilles
RépondreSupprimerNotre amie ne cessait de répéter comment la soirée lui avait permise d'être en quelque sorte réanimée. Et le plus fascinant c'est que c'est un peu par hasard que nous l'avons invitée. Ce fut une surprise de constater qu'elle était de retour dans son patelin.
Ton dernier commentaire est plaisant. Tu sais bien résumer ce qui me paraît essentiel. La vie nous réservés souvent de belles surprises. Elle laisse souvent germer, à notre insu, ce qui semblait tombé dans le vide. Elle a bien des tours dans son sac. Et il est agréable de vivre ces instants qui nous permettre de les découvrir à plusieurs.
Zoreilles
RépondreSupprimerUn autre petit détail intéressant. Tu as dit que tu aimais la pluie et j'en ai ri. Mais aujourd'hui, c'est elle qui nous a réjouis.
Notre fils devait se produire en plein air, place de la Cité. Mais, en cas de pluie, l'événement se déplace dans un endroit des plus charmants sans frais. Ce fut presque un miracle d'avoir autant de monde à un événement non annoncé à l'avance.
Tu veux dire que le spectacle de Jipé au théâtre Granada de Sherbrooke était... un détour improvisé? Et c'est là qu'il s'est passé tant de choses, tant d'émotions différentes vécues par des gens différents avec un vécu différent mais réunis là par amitié, affection et solidarité?
RépondreSupprimerTous les ingrédients étaient réunis, même la pluie, pour en faire un moment inoubliable pour tous ceux qui étaient là, à vivre quelque chose ensemble.
Je comprends que les mots des chansons de Jipé doivent résonner dans vos coeurs différemment et puissamment, parce que vous reconnaissez là le meilleur de vous deux, ce qui a construit cet homme qui est toujours, à sa façon, votre petit garçon devenu tellement grand...