samedi 18 septembre 2010

Fermont: la route du nord


J'ai toujours été attiré par le nord. J'ai souvent dit, sans trop réfléchir, que c'est là que j'avais le goût de finir mes jours. Je ne pensais pas y trouver une terre si hospitalière, mystérieuse et envoûtante.

C'est là que se trouvait mon père pendant les 9 ans où nous avions complètment perdu sa trace. Il nous disait avoir travaillé comme cuisinier, pour l'armée, sur la Terre de Bafin. Il nous parlait d'un lieu où il y a des jours sans lumière et des nuits sans noirceur.

Le 12 octobre dernier, à partir de Sept-Iles, en 45 minutes, nous sommes passés du 50è au 52è parallèle. L'avion est parti avec quelques minutes de retard. Laure fut le premier passager dont on a fouillé les bagages avant de passer dans l'aire d'embarquement.

Une dame a fouillé son sac à main, l'a vidé, a fouillé son porte-monnaie, l'a vidé. Je n'avais jamais vu faire ce genre de manoeuvre dans un petit aéroport. Je pensais que c'était normal. Mais non. Il y avait un petit problème. Un tout petit. Laure avait laissé une paire de ciseaux minuscule dans son porte-monnaie. Comme j'avais l'air plus digne de confiance, on m'a remis les ciseaux en me demandant si je pouvais les apporter à mon auto.

Puis, nous sommes montés dans l'avion. Après être assis, j'ai vu que les agents de bord discutaient sérieusement et me regardaient. J'ai sorti ma caméra et je les ai pris en photo. Ils ont souri, mais se sont approchés de moi. Ils m'ont demandé mes papiers d'embarquement. Un peu énervé, je fouillais dans chaque poche. Voyons, tabarnouche, où sont ces foutus papiers, me disais-je. Ils sont retournés à l'avant, puis ils sont revenus me voir.



C'est drôle. Avant de partir pour l'aéroport de Sept-Iles, j'ai dit à Laure: J'ai hâte de voir quelle aventure on va avoir en prenant l'avion. Nous en avons toujours lorsque nous partons en voyage.
La suite fut pour le moins inattendue.

À suivre...

Ce récit est à suivre. Tout comme la Commission Bastarache. En attendant la suite des travaux, permettez que je vous cite un proverbe de circonstance:

Donne un cheval à celui qui dit la vérité ; il en aura besoin pour s'enfuir. Proverbe arabe

6 commentaires:

  1. Récit à suivre, mais pas mal plus intéressant que les chicanes Bastarache.

    Bon dimanche Jacks!

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  2. Salut Jacks,

    Peut-être pensaient-ils que vous étiez des journalistes. Pour le Gouvernement Harper, c'est aussi dangereux que des terroristes.

    J'aime bien ce réflexe que tu as eu de les prendre en photo. Çà envoie le message que tu sauras te défendre, si besoin est.

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  3. Bonjour Lise,

    Tu es fille de la Côte-Nord. Alors bienvenue à bord! Je suis heureux de voir que tu as pris place, en dépit du contexte que tu dis accaparant.

    Pour moi, c'est presque devenu un compliment que d'être du nord que ce soit par origine ou adoption.

    Bon dimanche

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  4. Hello Pierre!

    Toi qui aimes les voyages qui permettent un regard neuf, il me semble que tu devrais apprécier l'univers que je m'apprête à décrire.

    Nous venons à peine de recevoir une amie avec qui j'ai partagé mes photos de Fermont. Elle a été renversée par la différence entre le Fermont qu'elle imaginait et celui que j'ai pu présenter en images.

    Je n'ai pas rencontré de terroristes. Mais je sais qu'on a déjà envoyé des prisonniers travailler ici. L'éloignement et l'état des routes rendaient difficile toute évasion.

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  5. Très grande hâte « d'entendre » la suite, parce que Fermont, ça m'intrigue et m'interpelle vivement.

    Mon gendre cinéaste, quand il était concurrent à Muv Média (genre de Course destination monde mais au Québec) a réalisé trois capsules dans cette région : une sur le Nordik Express qui m'a donné le goût d'embarquer à bord un jour, une autre à Blanc-Sablon et une dernière à Fermont qui m'a donné le goût d'en connaître davantage. Et là, tu nous offres ça sur un plateau d'argent... Tu parles si j'ai hâte!

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  6. Hello Zoreilles,

    On dirait que nos parcours suivent souvent des lignes parallèles. Ils ne font pas que se croiser.

    Le Nordik Express, Blanc-Sablon sont aussi dans notre mire. Laure dessert d'ailleurs de la clientèle de ce milieu dont on entend souvent parler.

    J'ai failli prendre le Nordik Express pour aller à Blanc-Sablon cette année. Mais il faut réserver un an d'avance. Si on veut amener nos autos, elles sont mises dans des conteneurs jusqu'à Blanc-Sablon. Je ferai sûrement un billet sur le sujet et il est possible que j'y aille l'année prochaine. De là, on peut passer au Labrador.

    Si tu as le goût de te joindre à nous, on peut y réfléchir. Sinon, tu pourras suivre la visite virtuelle.

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