Lorsque j'ai le moral en panne, je me demande toujours si j'y suis pour quelque chose. Je crois que nous sommes tous ainsi. Nous ne sommes pas toujours responsables de nos bonheurs et nos malheurs, mais je crois que ça vaut la peine de se poser la question. Et ce n'est peut-être pas un hasard qu'on ait ce réflexe. Dans mon dernier message, j'ai parlé de la peur comme d'une lumière rouge qui nous prévient d'un danger.
J'ai parlé de l'utilité de la peur et j'ai fait allusion à une publicité insoutenable, mais très efficace sur les risques de l'alcool au volant. J'ai eu des réactions dans les commentaires qui ont suivi mon billet. Et je les ai aimés au point de vouloir leur donner plus de visibilité. J'en reproduit donc quelques-uns.
Zoreilles:Je suis d'accord avec tous ces commentaires. Je les trouve passionnants! Être conscients de ses peurs et des messages qu'ils nous envoient, c'est une chose. Les provoquer, c'est une toute autre chose. Je ne pense pas que ce soit souhaitable. Mais la nature se charge de le faire à notre place si nous ne la respectons pas. Parfois, nous avons du mal à comprendre. Et dans ces cas, elle frappe de plus en plus fort jusqu'à ce qu'on ait compris. Il y a là quelque chose de très impressionnant.
Telle que je viens de la voir, cette pub me révolte autant que celles qu'on présentait ici, versions québécoises payées par la SAAQ. Pourquoi? Parce qu'elle n'atteint pas la cible, tout simplement.L'horreur n'est pas un bon outil de communication ni un moyen d'éducation. (...)Les êtres humains sont ainsi faits: pour changer un comportement, il faut qu'ils aient quelque chose à y gagner.
Caboche:
Je ne privilégie pas la peur, bien qu’en certaines circonstances la méthode fonctionne. Je pense ici à la campagne de peur orchestrée par le gouvernement pour inciter les gens à se faire vacciner contre à la grippe H1N1. Dans ce cas, l’individu était personnellement concerné, « il pouvait en mourir! » tout de suite, là, sur le champ.
Je privilégie l’humour absurde et le ridicule. Oui, oui, je suis sérieuse. Si on présentait certains comportements inappropriés comme des agissements absurdes et dérisoires, on toucherait peut-être davantage une corde sensible. L’Homme n’aime pas donner une image bête et caricaturale de lui. Et les Québécois sont sensibles à l’humour bien fait.
Barbe blanche:
Pour la publicité, tout comme Zoreille, je ne crois pas que l'horreur soit efficace, il y a actuellement en onde une pub. sur l'alcool au volant qui est à mon avis "génial", c'est en fait une pub. d'il y a quelque temps déjà et qui est tout simplement jouée à reculon, un message très clair, qui invite à corriger un problème à la source, au lieu de corriger ses concéquences.
Réjean:
Moi je dirais plutôt que la peur vient de notre ignorance de qui nous sommes vraiment.
Lise a dit...
Je suis contente de lire que les commentaires amicaux t'ont redonné du souffle. Zoreilles appelle ça du gaz d'avion :-) et c'est vrai.
Il est évident que nous n'aurons jamais le dernier mot sur elle. Et gare à nous si elle se déchaîne.
Comme a si bien dit Hubert Reeves: La nature survivra longtemps. Mais pour l'homme, c'est moins sûr. Et quant à moi, j'espère que nous aurons des avertissements assez clairs, assez catastrophiques, pour nous réveiller à temps.
Ceci étant dit, je souhaite comme Caboche, Zoreilles et les autres que l'homme trouve des moyens plus élégants pour trouver avantage à modifier ses comportements pendant qu'il en est temps.
J'ai bien aimé la suggestion de Caboche en ce qui concerne l'humour, un art que nous maîtrisons bien. Je trouve d'ailleurs dommage que les maisons de publicité fassent davantage affaire avec des firmes de Toronto et des USA. Nos publicités leur faisaient peut-être trop concurrence... Maintenant, nous avons droit à des publicités traduites. J'ose dire que nous avons perdu au change. Les publicités du Québec ont souvent été copiées. D'ailleurs la publicité sur l'alcool au volant présentée plus haut me semble un remake (excusé l'anglicisme) de celui de la SAAQ mettant en vedette Marie-Josée Croze.
Quant aux publicités gouvernemantales, je doute énormément de leur efficacité. Je crois qu'elles servent avant tout à détourner de l'argent en faveur des bailleurs de fonds de leurs caisses électorales.
Et la peur devient trop souvent un outil dont les politiciens se servent pour exercer leurs pouvoirs, manipuler les opinions, faire accepter des décisions douteuses, empêcher la libre expression des opinions.
Même les pacifistes et ceux qui manifestent contre la brutalité policière utilisent la violence comme moyen d'expression.
Source L'Actualité, 15 mai 2010
« Nous ne sommes pas toujours responsables de nos bonheurs et nos malheurs, mais je crois que ça vaut la peine de se poser la question. »
RépondreSupprimerSommes-nous responsable de nos bonheurs et de nos malheurs? Peut-être s’agit-il là, de la question la plus fondamentale à nous poser! Nous avons tous, trop tendance à projeter la faute sur les autres. Il nous faut un bouc émissaire en tout, de façon à justifier la moindre de nos actions.
« Être conscients de ses peurs et des messages qu'ils nous envoient, c'est une chose. Les provoquer, c'est une toute autre chose. Je ne pense pas que ce soit souhaitable. Mais la nature se charge de le faire à notre place si nous ne la respectons pas. Parfois, nous avons du mal à comprendre. Et dans ces cas, elle frappe de plus en plus fort jusqu'à ce qu'on ait compris. Il y a là quelque chose de très impressionnant. »
Et par ce commentaire, je crois que tu as magnifiquement résumé les choses!
Les hommes refusent de comprendre leurs erreurs du passé. Devant l’accumulation de nos erreurs, la nature serait-elle en train de nous servir ses plus grandes leçons pour nous forcer à nous ouvrir les yeux? N’avez-vous pas l’impression que le temps s’accélère?
Bonjour Réjean,
RépondreSupprimertu apportes toujours une dimension et une profondeur qui stimulent la réflexion. Pour reprendre l'expression de Zoreilles reprise par Lise, ça donne du gaz.
Et oui, je trouve que le temps s'accélère. Je me faisais justement cette réflexion hier. Je me disais que l'histoire de l'humanité est à l'image de l'histoire de tout homme, qu'elle obéit aux mêmes règles. Tout va de plus en plus vite. C'est hallucinant.
On ne peut imaginer, j'en suis sûr, ce que sera notre univers dans 20 ou 30 ans.
Et heureusement, beaucoup de choses semblent se préparer à virer dans le bon sens. Tu as fait référence un peu plus tôt à un mouvement collectif qui s'organise et je crois que tu as parfaitement raison.
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RépondreSupprimerustement Jackss le syndrome de la peur c'est fait pour que les personnes soient stagnante et ne soient pas revendicatrices. La peur est fait pour qu'ils ne soient que des moutons qui suivent sans rouspètés ; car ce sont ceux qui revendiquent qui sont des casses têtes. Les autres ceux qui ont peur et qui ne disent rien et ne réagissent pas ne sotnt pas menacant pour les ultras dirigerants.
RépondreSupprimerBonjour Loup de ville
RépondreSupprimerLa peur peut nous amener à être suiveux comme des moutons. Dans certains cas, ça peut être un signe d'intelligence. Voici une preuve:
Barbara Walters, de 20/20, a fait un reportage sur la différence entre les sexes à Kaboul en Afghanistan, plusieurs années avant le conflit afghan.
Elle a noté que les femmes marchaient habituellement cinq pas derrière leurs maris.
Elle est récemment retournée à Kaboul et a constaté que les femmes marchent encore derrière leurs maris, même si le régime est plus tolérant.
Mme Walters a abordé l'une des femmes afghanes et lui a demandé :
« Pourquoi semblez-vous heureuses de perpétuer cette vieille coutume? »
La femme a regardé Mme Walters droit dans les yeux et, sans hésitation, a dit : «Les mines anti-personnelles».
Morale de l'histoire:
derrière chaque homme, il y a une femme intelligente.
Oui ma mère et mes grand mères sont des perles rares et j'ai un très grand respect pour elles en tout cas bien plus que mes humbles mots peuvent l'exprimer. Tu as en effet raison que les peureux peuvent être des " prudents "
RépondreSupprimerLoup de Ville,
RépondreSupprimerj'aime bien ce nom que tu as choisi. Et, comme mes derniers billets portent sur la peur, je le trouve d'autant plus de circonstance. Comme on dit: Il ne faut pas avoir peur du loup.
On voit que tu es un loup au bon coeur qui honore sa mère et sa grand-mère. Nous devons beaucoup aux femmes qui ont fasconné le coeur du Québec.
Bien sûr l'histoire que j'ai raconté, c'était avant tout une blague. Je l'avais bien aimée et j'avais trouvé l'occasion trop bonne pour ne pas la glissée dans le texte.
Tu as su vite faire un lien avec la prudence que commande toute peur. Et tu as raison. On n'est jamais assez prudent. Il y a des jours où on n'est pas assez craintifs. Sans avoir une peur maladive du loup, il faut l'avoir à l'oeil.
Un bon exemple: les virus informatiques. Celui qui ne les craint pas assez paie la note un jour où l'autre. J'en sais quelque chose. J'ai même débranché mes ordinateurs de mon réseau sans fil. Je trouve plus prudent de me brancher directement au fil de la prise de téléphone.
Bonjour jackss,
RépondreSupprimerme voici de retour!
Écoute, ton billet et le précédent ont suscité tellement d'émotion et de questionnements chez moi que j'ai décidé d'en pondre un billet et de citer le tiens en exemple. Peut-être ce soir ou demain, je ne sais pas.
Merci Jackss d'avoir suscité chez moi le goût de reparler de notre grande témérité!
J'ai toujours un petit mouvement de peur et de surprise quand je me vois la face en gros plan de même! Surtout que c'est ma face de l'année passée, j'ai les cheveux courts maintenant...
RépondreSupprimerMais tu cites des extraits de nos commentaires desquels tu t'imprègnes pour réfléchir encore et avancer. Une belle ouverture que j'ai toujours trouvée fascinante chez toi. Tu veux sans cesse apprendre des autres et non imposer ta vision des choses. C'est tout à ton honneur.
Ça te dirait pas de faire de la politique? ;o)