Bonne nouvelle! Mon fils Jipé Dalpé est en 6è position au Top 20 franco de CKOY
Nous sommes allés au bout du monde, là où la route s'arrête.
Notre destination: Natashquan, au fin fond de la route carossable de la Côte Nord. C'est facile de s'y rendre. Il n'y a qu'une seule route: la 138. Après Natashquan, il y a la réserve montagnaise de Pointe-Parent, à 7 kilomètres un peu plus à l'est. De là, il y a 18 kilomêtres de route de gravier. C'est tout.
Il est assez impressionnant de voir comment un tout petit village de rien du tout, dans un coin perdu, peut connaître une telle renommée. Il a fallu attendre 1958 pour que l'électricité se rende jusqu'à Natashquan. Il n'y a pas si longtemps, en hiver, la poste était livrée une fois par mois. Le téléphone a déclassé le télégraphe en 1969 et la télévision est arrivée en 1976. On n'arrête pas le progrès! Il n'y a rien de trop beau pour la classe ouvrière.
Il y a une quinzaine d'années, la route ne s'y rendait même pas. Un homme a fait la différence: le poète Gilles Vigneault. Sans lui, le nom de la municipalité ne dirait peut-être rien à personne. Et il n'y aurait peut-être pas encore de route pour s'y rendre. Gilles Vignault a donné la notoriété à la place. Il fallait peut-être un poète pour y parvenir. Mais déjà, vivaient là des personnages plus grands que nature dont je vous reparlerai.
Havre Saint-Pierre est situé à 225 kilomètres à l'Est de Sept-Iles. À partir de Sept-Ils, Havre Saint-Pierre est la seule place de plus de mille habitants. Natashquant, situé à 150 kilomètres à l'Est de Havre Saint-Pierre, compte environ 300 habitants à ce qu'on nous a dit.
Chemin faisant, nous avons croisé le magnifique village de Baie-Johan-Beetz. Il y a là, à ce qu'on dit, une des meilleures réserve de saumons au monde. Les Américains diront peut-être que la meilleure est chez eux. Mais si on se fie au nombre d'Américains qui viennent pêcher ici, je crois que la preuve n'est plus à faire.
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Mais un grand danger guette sérieusement la région. Hydro-Québec a 4 rivières à saumons adjacentes dans sa mire pour leur potentiel hydro-électique. Des promoteurs sont à l'oeuvre un peu comme des prédateurs prêt à bondir au moment opportun.
Pierre Cormier, préfet de la MRC de la Minganie est en contact avec les élus et les peuples authochtones, tous favorables au projet. Il y a de l'argent à faire. On discute. Mais il y a entente de confidentialité pour ne pas nuire aux négociations. La confidentialité a une valeur stratégique pour négocier. Beau prétexte!
Il y a de quoi pleurer. Mais il semble que toute la population d'ici est d'accord. Le populaire Roy Dupuis n'a pas eu d'impact. On nous a prévenus d'être discrets dans nos commentaires. C'est donc en tout confidentialité que je vous en parle.
Natashquan est d'une toute autre nature. Les habitants y sont accueillants, dynamiques. La nature et l'isolement ont contribué probablement à l'essor culturel du milieu. À cette période de l'année, tout est calme. Le pub n'est pas encore ouvert. Mais l'été est riche en activités culturelles. Le lien suivant en donne une bonne idée: Activités culturelles de Natashquan.
Nous avons particulièrement apprécié notre rencontre d'un certain Michel au Café Pub L'Échouerie. Ce monsieur, originaire de Québec est arrivé à Natashquan pour un projet bien spécial il y a quelques années. Il n'a jamais pu repartir. Et il ne semble pas vouloir le faire un jour. Il nous a dit souhaiter le changement suivant à Natashquan: rien. Il aimerait tout conserver à l'état pur, naturel, sans distraction, sans journal, avec la nature et les arts comme seuls maîtres.
Il rêve de nature et de culture. Son rêve il veut le partager, le vivre, l'enrichir en harmonie avec les Montagnais qui partagent le territoire. Ils sont environ 800.
Il veut que Natashquan soit entretenu, enjolivé, restauré, en ne changeant rien.
Plage sur la facade du Resto Pub L'Échouerie
croquée le 25 avril 2009
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En nous rendant sur le site du Pub L'Échouerie, j'avais remarqué une maison fort ancienne avec beaucoup de style. Mais on ne pouvait s'empêcher de remarquer que cette maison avait grand besoin de rénovation. En discutant avec Michel, j'ai appris que la maison en question était la maison natale de Gilles Vigneault et que ce dernier avait à coeur de la faire rénover en conservant le style original de ce haut lieu du patrimoine local.
J'ai donc décidé de retourner la photographier. Vous pourrez donc l'admirer dans toute sa splendeur dans mon prochain billet. Vous verrez aussi l'école où Gilles Vigneault a commencé ses études, sa maison actuelle.
J'ai appris aussi qu'un vestige très charmant du passé devra faire place à une construction plus moderne. On ne pouvait reconstruire en reproduisant le modèle original. Vous comprendrez que je me suis empressé d'aller photographier ce monument historique pendant qu'il était encore là. Vous pourrez aussi voir une photo pour illustrer le tout... dans mon prochain billet.
Laure vous dit "À bientôt!"
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Un blogue intéressant sur le même thème.
La température à Natasquan était de 13 degrés.
Elle était de 28 degrés Celsius à Montréal.
Et à Montréal, les gazons commencent à verdir et les bouleaux aussi... ;-) Cette fin de semaine ils arboraient leurs petits bourgeons vert tendre qui me rendent vraiment allergique...
RépondreSupprimerLa photo est très belle.. J'ai tellement aimé ce passage dans le Bouclier canadien... Et avec la neige, il y a un autre charme!
Nous sommes allés chercher winnie à St-Anne des Monts en Gaspésie, en mars 2007. C'était vraiment beau avec la neige.. L'eau avait une autre teinte...
Bon billet...
Ah quel beau voyage j'ai fait avec vous deux, en direction de Natashquan. Les photos, les récits, les rencontres, les impressions, je me laisse bercer par ton billet et je repars d'ici la tête remplie de ce voyage et de cette photo magnifique de la plage en face du resto pub L'Échouerie.
RépondreSupprimerQuand est-ce qu'on repart, je veux y aller! Emmenez-moi avec vous encore, je serai bien sage, promis juré!
Bonjour Caro,
RépondreSupprimerToi, on peut dire que tu nous fais rêver. J'ai failli dire à la blague que tu nous niaisais un peu. Mais j'ai pas osé.
J'ai aimé ton commentaire sur la coleur de la neige et l'eau. C'est à voir. Comme tu as beaucoup voyagé, tu peux apprécier davantage l'étendue du phénomène.
Bonjour Zoreilles,
RépondreSupprimerTon enthousiame me transporte. Bien sûr que tu peux monter. Il y a de la place. Et j'ai plusieurs belles photos dont je suis fier.
Il y a une ombre au tableau dans l'actualité d'aujourd'hui. Je ne savais pas si je devais être triste ou en colère.
J'ai ajouté un paragraphe sous la photo de Baie Joan Beetz. Mais je reviendrai sûrement sur le thème. Il est trop important. Les régions concernées sont très peu peuplées et veulent de l'argent.
Durant la belle saison, le nombre de québecois qui profitent du décor est important. Je crois que tout le Québec devrait se sentir concerné et demander des comptes.
Havre Saint-Pierre par exemple compte 3660 habitants. 30 000 touristes s'y retrouvent en été.
Vous feriez un très bon travail l'association touristique :-)
RépondreSupprimerMerci Gaëtan,
RépondreSupprimerJe vais imprimer ton commentaire comme lettre de référence pour l'office touristique de la Côte Nord.
Avec ta photo en vélo, j'imagine que ça devrait m'aider. Si j'étais riche, je m'achèterais bien un vélo moi aussi.
Sincèrement, j'adore le coin. Chaque parcelle de terre est pour moi comme une pierre précieuse à conserver. C'est un coin de paradis dont je suis fier comme si j'y étais né.
Chaque pelle mécanique rime dans ma tête avec aggression et me donne des pincements au coeur.