jeudi 28 août 2008

Retour dAlsace


Centre-ville Ribeauvillé, Alsace

Pendant tout le voyage en Alsace, j'ai tenu un journal de bord. Je l'avais d'ailleurs commencé dans l'avion, notant les moindres réactions de l'informaticien en prières.

Après mon retour, j'ai découvert La Place Publique, le forum de discussion de Sympatico. Un jour, par hasard, je me suis ms à raconter mon voyage avec l'idée de livrer l'essentiel. Je pensais le faire en deux ou trois messages. Finalement, l'expérience a duré quelques mois. Un trip!


Tous les soirs, je racontais un épisode. Des participants du forum se mêlaient à la discussion. Je me laissais prendre au jeu jusqu'à très tard dans la nuit. Vers une heure du matin, apparaissait toujours un chef cuisinier qui animait un forum de cuisine sur Sympatico. J'étais flatté de sa présence. J'adorais son sens de l'humour, ses allusions à sa vie amoureuse. Un Grand Chef amoureux, de l'émotion à pleins chaudrons.

J'ai appris qu'il enseignait à Ottawa, qu'il avait son émission de télévision et qu'il avait gagné plusieurs médailles d'or dont une à Vancouver. Mais, il a avoué qu'il ne récitait jamais son chapelet. Il laisse ça aux informaticiens!


Un soir, alors que nous échangions en direct sur le forum, j'ai prononcé le mot St-Hyacinthe. Le mot fut magique. Le chef m'a dit qu'il était originaire de St-Hyacinthe. Cette révélations fut à l'origine de la découverte d'une série de coïncidences tout à fait inattendues.

J'ai ajouté un détail:


  • J'ai travaillé à l'hôpital de St-Hyacinthe.

  • Ma grand-mère aussi a travaillé à l'hôpital, répond le Grand Chef.

  • Ah oui? Moi, j'ai travaillé à l'information, comme garçon d'ascenseur et aux cuisines.

  • Ma grand-mère aussi a travaillé aux cuisines, précise le Chef.

  • Aux cuisines? Je l'ai probablement connue. Moi, c'est avec madame Tessier que je travaillais

  • Madame Tessier? C'est ma grand-mère!

  • Une femme extraordinaire! Elle m'a montré pleins de trucs qui me servent encore.


    Le Grand Chef, ou sa copine, n'aurait pas été plus surpris si je leur avait dit que madame Tessier était ma mère ou que moi, j'étais son père. Mes les coïncidences n'allaient pas jusque là. Et il ne faut pas essayer tout savoir. Par exemple, est-ce que le chef s'est servi de produit Maple Leaf dans son restaurant?

    L'image que j'ai de madame Tessier, c'est celle d'une femme très douée, énergique, chaleureuse qui avait dans la quarantaine. Le Chef n'avait pas connu sa grand-mère si jeune. L'image qu'il avait en tête, lui, c'était celle d'une vieille dame plutôt tranquille. J'ai pu lui expliquer qui était sa grand-mère, si douée en cuisine. Le Chef avait sûrement hérité de son talent.


Toute cette histoire m'a donné comme un frisson d'émotions. Imaginez, presque tous les jours, vers une heure du matin, depuis des mois, j'ai une conversation virtuelle avec un chef réel d'Ottawa et sa grand-mère m'a enseigné la cuisine pendant longtemps.

Si je n'avais pas pris ma retraite, je n'aurais pas été en Alsace, je n'aurais pas eu de voyage à raconter, je n'aurais jamais connu le petit fils de madame Tessier devenu un Grand Chef médaillé d'or. Et je ne serais pas en train d'écrire ce billet.



4 commentaires:

  1. Wouahhhh! C'est ce qu'on appelle de la synchronisation...tout les éléments sont là...ce n'est pas le hasard...c'est du synchronisme! Tout arrive au bon moment, tout a une raison pour arriver là où on doit aller, même si parfois on doit passer par l'Afrique pour se rendre en Antarctique. Ça me fascine ce genre d'histoire...et il y en a plus qu'on pense!

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  2. C'est tout à fait ça, Sourcil jaune.

    Comme je le dis dans mon entrée en matiere ça me fascine aussi. Je pourrais en raconter pendant fort longtemps. Et je vais probablement le faire. Dans tout ce que je raconte, il y a des amis, des parents, des proches qui peuvent témoigner de tout. Sinon, je garderais tout pour moi.

    J'aime bien ton commentaire: ...et il y en a plus qu'on pense. Il y en a plus qu'on pense pour toute sorte de raison dont une est bien simple. On ne veux pas passer pour des fous!

    Des histoires de synchronicité, j'en ai. Elles sont parfois halluciantes. Et pourtant, je ne consomme ni alocol, ni produit hallucinogène. En plus, je suis incrédule de nature. J'ai toujours les options de mathématiques et sciences au Collège. Et j'ai fait un ah de médecine à l'Université de Montréa. Puis le destin m'a fait faire un virage de 180 degrés.

    J'aimerais bien t'entendre encore sur le sujet. Je partage la même fascination. Et je serais curieux de voir ce que tu en penses.

    Merci pour ta visite.

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  3. C'est fascinant de t'entendre reparler de tout ça, Jacks! J'avais suivi tout le récit de ton périple en Alsace avec bonheur mais j'apprenais en lisant ce billet un tas de choses sur ce Grand Chef amoureux. Il s'appelait Gaëtan, il écrivait son prénom avec un tréma sur le e, j'aimais beaucoup le lire lui aussi.

    Il parlait de cuisine d'une façon presqu'amoureuse. Passionné de son métier, ça oui, à n'en pas douter. Et il parlait de la dame qu'il aimait avec tellement de tendresse aussi, il la nommait d'une façon très douce, malheureusement j'ai oublié ce détail.

    Quels beaux souvenirs tu me fais revivre, toi!

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  4. C'est agréable de partager ce souvenir, Zoreilles

    Comme nous avions du plaisir à nous retrouver tous, régulièrement, comme autour d'une grande table pleine de photos.

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