mercredi 27 août 2008

Détour en Alsace

La vie nous réserve bien des surprises, des mystères. On ne connait pas son destin. Et il ne se gêne pas pour nous forcer la main.

Ma carrière s'est terminée de façon aussi spectaculaire qu'inattendue. Comme elle avait commencé. J'avais un travail passionnant, stimulant et ma foi assez bien rémunéré. Une job steady et un bon boss.

Un beau jour, je me suis présenté au travail comme d'habitude, plein de projets et d'idées en tête. Puis tout a changé à la vitesse de l'éclair. Un coup du destin.



Moins de trois mois plus tard, bingo! J'étais retraité, en compagnie de Laure, dans un avion qui allait au Paradis: l'Alsace, plus précisément à Aubure. Imaginez!

Ce village était au ciel, nichés à 850 mètres d'altitude en lisière de forêt, au coeur du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges, les gîtes Adelspach vous garantissent tranquilité, détente, et bien être. le plus haut village d'Alsace, et à un quart d'heure de Ribeauvillé et Riquewihr sur la célèbre " Route du Vin ".


Notre départ avait eu lieu à l'aéroport de Mirabel, le 22 octobre 1997, à 21h15. Et dans l'avion qui nous menait à Paris, à côté de nous, il y avait un informaticien qui récitait son chapelet. Avez-vous déjà vu ça un informaticien qui dit son chapelet dans un avion filant vers Paris? Pas nous. Jamais. Il parait même qu'à Paris il y a des informaticiens qui ne croient pas en Dieu. Bonne Ste-Anne! Pour l'instant, laissons-le prier. Je le regarde du coin de l'oeil, avec l'idée de ne pas laisser filer le fond de l'histoire.

Au tout début, je ne savais pas que c'était un informaticien. Il était bien concentré, les yeux fermés, le chapelet à la main. Je me disais: Ça doit être quelqu'un qui a peur de prendre l'avion. Quand il a ouvert les yeux, j'ai décidé de lui parler. Je l'ai interpelé en parlant très doucement pour ne pas lui faire peur. Je lui ai demandé s'il avait déjà pris l'avion. Il a souri. Ça m'a rassuré.


C'est là que j'ai appris qu'il était informaticien. Il avait 27 ans. Il travaillait comme un fou. Puis un jour, il a eu un choc. Le choc du futur! Le hasard a fait qu'il s'est mis à se poser des questions existentielles. Il nous a raconté, à Laure et moi, que la religion, la philosophie, le sens de la vie, ça ne lui avait jamais effleuré l'esprit jusqu'à ce que un événement particulier vienne le sortir de son univers. De reflexions en réflexions, il en était venu à quitter un emploi payant et prometteur. Il s'en allait au monastère de Lisieux pour donner un an de sa vie, poursuivre un cheminement spirituel. Un peu fou, dans un sens, le monsieur.



Ce genre de virages ne pouvait me laisser indifférent. Mais nos chemins se sont séparés là. Il a eu un destin bien à lui, moi le mien. Ainsi va la vie. On fait une parfois un bout de chemin avec quelqu'un, on le fait avec intensité, puis on se sépare et redevient des inconnus avec chacun notre histoire parsemées de hasards et de coïncidences. Parfois, on a peine à croire que ça en est vraiment tellement les liens sont forts.

Dans un sens nous avions quelque chose en commun, l'informaticien et moi: nous étions tous les deux retraités. Nous avions pris notre retraite par surprise. Lui s'en allait faire une longue retraite fermée, à Lisieux.

En relisant ce texte, j'ai découvert un autre lien fascinant que je n'avait pas remarqué avant. Je ne l'avais même pas remarqué après l'avoir publié. J'ai été tellement frappé par la coïncidence que j'ai décidé de la mettre en évidence en ajoutant ce dernier paragraphe.

J'attire votre attention sur le début de mon texte. J'avais écrit:
Ma carrière s'est terminée de façon aussi spectaculaire qu'inattendue. (...) J'avais un travail passionnant, stimulant et ma foi assez bien rémunéré. (...) Puis tout a changé à la vitesse de l'éclair. Un coup du destin.

Avez-vous remarqué la coïncidende entre la situation de l'informaticien au moment où on s'est rencontrés.J'aimerais bien le revoir, savoir ce qu'il est devenu. Mais je pense que le Destin va garder son secret. À moins que l'informaticien n'ouvre un blogue ici...
Photo Pierre Mestre

Pour le personnage représenté sur la photo, toute ressemblance avec la réalité est le pur fait du hasard.

6 commentaires:

  1. Bonsoir

    Merci beaucoup de votre commentaire
    ce qui m amène à découvrir votre blog
    que je trouve interessant et bien illustré ce qui rend les textes plus vivant pour moi

    a bientot peut être

    Loopy

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  2. Bonjour loopy

    Votre visite, voilà une belle surprise, une agréable façon de commencer la journeé.

    Je souhaite à mon tour une autre occasion de faire quelques pas dans un nouvel A bientòt

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  3. Vous avez de la suite dans les idées... je reste sur ma faim tout de même :)

    Autrement, je ne crois pas au destin, celui qui serait écrit d'avance. Je pense qu'on a chacun un cheminement avec des concours de circonstances, beaucoup de conséquences de nos choix et l'aide de Dieu parfois, mais il n'est pas prédéterminé, ce qui serait profondément injuste de la part du Créateur pour les malheureux.

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  4. Tout à fait d'accord avec toi Lilia,

    Je ne crois pas non plus que notre vie soit prédestinée. Je crois aux hasards, aux coïncidences. Il est plus exact de dire qu'il faut être souple, avoir l'oeil ouvert et savoir composer avec la réalité telle qu'elle se présente.

    Il arrive toutefois qu'on fait face à des phénomènes étranges, inexplicables. Il arrivent que les coïncidences surprennent par leur ampleur ou leur contexte. Ce sont, à ce moment-là de belles occasions de cheminer.

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  5. Je suis tellement d'accord avec vous...

    ;o)

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  6. C'est une autre facette de la question, Zoreilles

    Nos accords coïncident tellement souvent. Pourtant, notre parcours a été très différent, à des lieues de distance.

    Le hasard a fait qu'un jour, nos deux noms se sont retrouvés côte à côte, au même moment, en haut du Salon des animateurs de Sympatico.

    Je crois que nous y sommes entrés avec la même fébrilité. Et je me rappelle des premiers mots que j'ai utilisés.

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