vendredi 7 février 2014

Effacer l'histoire qui dérange

On peut décimer des générations entières, raser leurs maisons. Elles se relèveront. Mais on ne peut détruire leurs monuments et leurs œuvres d'art, car c'est détruire leur histoire, nier qu'elles ont déjà existé. (The Monoments men- Bande annonce)


Voir aussi autre présentation du film



Le dépôt par le gouvernement du Parti Québécois de la Charte sur la laïcité, appelée aussi Charte des valeurs, a provoqué tout un débat que plusieurs ont qualifié d'inutile.

On a aussi douté de la pertinence de parler de l'importance de reconnaître la protection du patrimoine puisque par le biais de celui-ci on semblait vouloir donner un statut particulier aux signes religieux appartenant à la religion chrétienne. Et pourtant s'il y a un sujet dont il faut parler, c'est bien celui-là. Ce n'est pas quand la situation sera explosive qu'il faudra y penser.

Je ne veux pas ici parler du patrimoine en opposition à quelques valeurs ou cultures que ce soit. Ce qui m'a poussé à vouloir vous parler de patrimoine, c'est ce que je vois de ma cuisine quand je fais la vaisselle après chaque repas. Vous avez noté? C'est moi qui la fais.

D'accord, l'arrière d'une église, ce n'est pas son meilleur côté. Mais c'est ainsi que je la vois tous les jours. Il y a longtemps que je ne vais plus à l'église régulièrement. Mais là... vous comprenez que je n'ai pas le choix.

Je suis confronté avec cette  réalité tous les jours. Et comme vous savez que mon blogue a pour thème principal le hasard et la synchronicité,  alors vous comprenez vite que ça brasse dans ma tête. Comment se fait-il que je me trouve là, si près?  Pour aller à l'église, pas besoin d'un détour improvisé, elle est dans ma cour. Et je me suis souvent plu à dire: Rien n'arrive pour rien. Ici, je vous permet de sourire un peu. Il ne faut rien prendre trop au sérieux, particulièrement lorsque la vie semble nous forcer à l'être.

Bar l'Écoutille, Havre-Saint-Pierre
Les incidences du hasard sur notre vie, ce n'est pas encore l'objet de ce billet. Il ne vise pas à vous dire si je me suis laissé tenter par l'idée d'aller à la messe ou pas. On ne choisit pas ses tentations et il n'est pas nécessaire de les exposer en public. Je me contenterai uniquement de vous dire que la demeure où je me trouve est entourée d'occasion de tentations.

En effet, la vue d'une autre fenêtre donne directement sur un bar terrasse où, semble-t-il il y a d'autres sortes de tentations. Face au bar, il y a la mer ou plus exactement, l'estuaire du Saint-Laurent parsemé d'iles magnifiques à cet endroit: les iles de l'Archipel Mingan.


Revenons à notre église. La paroisse a plus de 150 ans. Mais l'église ne fait pas parti du patrimoine. Elle est trop récente: 1962. Ne cherchez plus l'évêcher, le couvent, l'église patrimoniale, le presbitère, le cimetière des anciens. Tout a disparu. Je ne prétends pas que cette municipalité de Havre-Saint-Pierre n'a pas de charme. Au contraire! Je suis tombé en amour avec elle. Mais. je suis triste un peu de voir tout ce qu'on aurait pu préserver.


Havre-Saint-Pierre janvier 2014

Personnellement, les petites églises aux clochers effilés, je crois qu'il donnent une charme fou à tous nos petits villages. Celle de Havre-Saint-Pierre avait beaucoup de cachet.

En regardant des photos anciennes de Havre-Saint-Pierre, je me demandais ce qui avait bien pu se passer. Laissez-vous aller dans un petit voyage dans le temps.

À droite:le couvent;
en allant vers la gauche: l'église et e presbytère.
Tous ces édifices ont disparu.


Y avait-il eu un incendie, une guerre ou même un tremblement de terre, un kamikaze né avant son temps? Non. Il y avait eu un curé: le Père Simon Larouche. Depuis des années les curés avaient ramassé de l'argent à la quête du dimanche, quête qu'ils appelaient la part de Dieu.

On voulait remplacer l'église en bois, avoir une plus belle maison pour Dieu et avoir plus de places. Pourtant, cette église avait beaucoup de charmes. Elle était de plus le témoin vivant d'une bien belle époque où s'étaient succédées plusieurs génération. Certains habitants de Havre-Saint-Pierre avait le coeur brisé à l'idée de voir disparaître l'église de leurs ancêtres. Mais personne n'aurait osé contredire le curé.

Les premiers habitants de Havre-Saint-Pierre étaient de souche acadienne et venaient des Iles de la Madeleine. Un an et demi après la fondation de leur village, les chefs de familles, au nombre de 23 décidèrent de construire leur première chapelle. C'est impressionnant de voir comment les premiers habitants d'un territoire de Nouvelle France se retroussaient vite les manches pour se donner une chapelle, une église. En janvier 1859, malgré un hiver très froid, ils se mirent à la tâche, coupant le bois nécessaire. Elle fut terminée la même année.

De nos jours, on détruit des églises parce qu'on manque de fidèles. À cette époque, on en détruisait parce que les églises étaient trop petites.

Au mois de mai 1961, l'église des anciens fut démolie. Avec les années, la fabrique avait accumulée un fond de 125 000$ qui devait servir à la construction d'une nouvelle église.

Le 5 mai, le curé Larouche arriva sur le bateau de la compagnie Komo construction de Québec. Il n'y avait pas de route pour se rendre à Havre-Saint-Pierre avant 1974 et les rues ne portaient pas encore de nom. En 1953, il y avait aussi un aéroport situé sur l'emplacement actuel du Centre d'achat, à 10 minutes, à pied, de la mer.
Le Père Simon Larouche avait l'argent et le contrat de construction. Mais la compagnie Komo Construction sortit un lapin de son sac: elle chargeait un montant additionnel de 12 000$ pour démolir l'église. Le curé demanda donc avec insistance à tous les paroissiens de participer à une grande corvée de démolition le 6 mai. Il était trop tard pour reculer. Le contrat était signé. Tout le monde devait être présents. Aussitôt la messe terminée on se mit à la tâche.

Voici le récit que l'on trouve dans le programme souvenir du 125 anniversaire de la paroisse à la page 61: Le premier qui arriva à la sacristie fut papa: monsieur Frédéric Jomphe. Je demande à papa de décrocher l'horloge et de l'apporter à la salle paroissiale. Puis arrivaient Paulo Landry, son frère Joseph et quelques autres avec des barres à clous, des haches, des marteaux. Après quelques réflexions, on décida de commencer par les confessionnaux en faisant attention aux vieux péchés qui pouvaient avoir été oubliés àa l'intérieur de ces murs.

Puis de là, les gens arrivaient par groupe avec leurs outils de démolition. Dans peu de temps, 75 étaient arrivés sur les lieux et se mirent en marche par le dehors et le dedans. Des soutanes, des crucifix, des cadres, des chandeliers, enfin tout le bagage d'une sacristie en service depuis près de 100 ans.

Vers 13h30, par groupes de 15 ou 20, il y avait environ 150 gars qui étaient arrivés. Le Père Le Gresley est venu pour sortir le St-Sacrement à travers les bancs cassés et les débris de bois déjà accumulés dans les allées avec un vacarme d'enfer. Il a fallu 11 minutes pour sortir les bancs attachés au plancher. Puis ce fut les fournaises, l'orgue, les cloches...  Vers 6h, l'église avait bien triste mine,il ne restait que sa carcasse (...)
Le 15 avrill 1962, dimanche des rameaux, la nouvelle église est ouverte au public pour la semaine sainte.


 Voilà pour la version officielle. En venant ici, en janvier 2014, nous nous sommes arrêtés chez des amis fort sympathiques, qui nous ont hébergés pour la nuit à Sept-Îles à cause du mauvais état des routes et de la poudrerie qui nous faisaient craindre le pire.

Élie nous a dit qu'il faisait partie du groupe de volontaires obligés à contribuer à la démolition de l'église. Je lui ai dit que ça me scandalisait de voir qu'on ne respectait pas davantage notre si beau patrimoine. Sans hésiter, il m'a dit:

"On n'avait pas le choix. Nous étions tellement pauvres. C'est le même problème aujourd'hui. Il y a beaucoup d'autres églises qui devront être démolies faute d'argent. L'église de Baie-Johan Beetz, par exemple. Elle est bien belle. Mais où va-t-on trouver l'argent?"

Église de Baie-Johan-Beetz
L'église de Baie-Johan-Beetz, c'est une véritable merveille bien intégrée à la nature, tout près du château et de la mer. Elle a été construite sous l'initiative de Johan Beetz. Très riche, cet homme remarquable d'origine belge a fait construire l'église et le château.

Penser que cette église peut disparaître parce qu'on n'a plus les moyens de conserver ces joyaux du passé, c'est un peu triste. Il faut la voir, entrer à l'intérieur, pour en saisir la valeur et sentir les émotions qu'elle fait naitre chez tout visiteur qui s'y présente.

On ne pourra plus jamais rattraper tout ce qu'on laisse aller, voir même dépérir, dans une sorte d'indifférence totale. Pire encore, on provoque presque la démolition de tous ces éléments du patrimoine. Non seulement on ne consacre pas de ressources pour les entretenir, on fixe des taxes que plus aucune communauté ne peut supporter. Des promoteurs immobiliers se pointent vite, flairant de bonnes affaires, font tout raser et construisent des édifices sans âme après avoir fait disparaître toute verdure et des arbres souvent centenaires, derniers témoins d'une époque héroïque dont nous devrions être fiers.

Ces églises que l'on trouve normal et équitable de taxer, elles ont souvent été l'œuvre des habitants de la place. Elles sont été construites grâce à leur savoir faire, la force de leurs bras de leurs convictions. Ils rendaient ainsi service à leur communauté.

Mais de nos jours, nos représentant veulent mettre un prix à toutes nos réalisations, même aux cadeaux, afin de pouvoir en tirer profit. Pour qui? pourquoi? On ne s'intéresse plus à l'histoire à moins d'y trouver un moyen de la manipuler à son avantage.

On peut décimer des générations entières, raser leurs maisons. Elles se relèveront. Mais on ne peut détruire leurs monuments et leurs œuvres d'art, car c'est détruire leur histoire, nier qu'elles ont déjà existé. (The Monoments men- Bande annonce)
Paradoxalement, je suis pour un état laïque. Trop d'abus peuvent survenir quand l'État affiche des couleurs religieuses. Trop de dérapages peuvent survenir au nom de Dieu lorsqu'on montre une trop grande ouverture. Les droits juridiques collectifs et sociaux ne devraient jamais être limités par des croyances religieuses.

Actuellement, l'église que je vois par la fenêtre en lavant la vaisselle, elle se cache un peu sous un manteau d'hiver de plus en plus imposant. On dirait qu'elle veut se faire discrète, et je crois que c'est bien ainsi. Les signes trop ostentatoires, peuvent éloigner plus que rapprocher.

Se sentir libre de ses choix, c'est essentiel pour en faire. Je fais confiance aux jeunes pour le reste. Nos milliers de tablettes et de cellulaires se chargent déjà de documenter l'histoire qui se dessine maintenant.


Peu après avoir publié ce blogue, j'ai pris connaissance avec plaisir d'une décision politique capitale qui me rassure: l'importance que l'on veut à nouveau donné à l'enseignement de l'histoire. Le gouvernement Marois veut y apporter beaucoup plus d'importance et surtout laisser la matière entre les mains des historiens diplômés.

Voir Le Devoir, enseignement de l'histoire



15 commentaires:

  1. Qu'il est touchant, ton billet... J'en ai les yeux embués. Toute notre histoire, nos racines et ce patrimoine qu'on ne considère pas, ça me fait penser à ces vieux qu'on abandonne dans les résidences.

    À force de nier qui nous sommes et d'où l'on vient, on finira par ne plus savoir où nous allons.

    Malheureusement, je pense que beaucoup avaient (et ont encore) des comptes à régler avec l'église catholique et ses dérapages. Cela se manifeste ainsi, par le mépris, l'abandon, de ces lieux de culte qui étaient pourtant, à une certaine époque, des lieux de rassemblement et de fierté pour un village, un quartier, une ville.

    Ça me fait moins de quoi quand ces lieux sont convertis en quelque chose qui sert à toute la population. Par exemple, l'église où nous allions en famille quand j'étais jeune, est devenue l'Agora des Arts, un lieu très rassembleur également pour notre vie culturelle.

    L'église où l'on s'est mariés, où notre fille a été baptisée est devenue une garderie coopérative jumelée à centre de jeux pour les enfants, juste en face de l'école primaire.

    Dans les deux cas, on a respecté l'architecture, les vitraux, etc.

    Mais ces histoires de nos églises construites avec la solidarité, la générosité et les cœurs vaillants de nos bâtisseurs de pays ne finissent pas toutes aussi bien.

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  3. Cette complicité qui est la tienne, elle m'est très chère, Zoreilles

    Cette émotion que tu as ressentie, elle m'habite. J'ai eu les larmes aux yeux en regardant la bande-annonce du film The Monument m'en. Le respect des arts, des monuments qui témoignent de notre histoire, moi ça vient me chercher et ça m'émeut.

    Je pense à nous, nos racines, ce qu'on a fait de ce que ceux qui sont passé avant nous nous ont laissé de génial. Je me demande ce qu'on a fait de cette fierté et cette combativité qui devraient nous habiter. En Europe, on traite avec beaucoup plus de respect les vestiges du passé et ça les sert bien.

    La France est le pays le plus visité au monde. Les sites les plus visités sont (ce n'est probablement pas un hasard) deux cathédrales: Notre-Dame de Paris et le Sacré Cœur. Les expressions artistiques qui les caractérisent y sont sûrement pour quelque chose. L'homme, à travers elles, devient plus grand que nature. Il me semble qu'on n'a pas le droit de les ignorer.

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  4. Bonjour Jacques,

    Je suis désolé de venir faire le trouble fête. Si je vais trop loin, tu le dis et je ne me manifesterai plus.

    À la toute fin de ton billet, tu dis :

    «Se sentir libre de ses choix, c'est essentiel pour en faire.». Quand nous pouvons choisir librement, nous aurions le sentiment d'être libre. Est-ce bien cela que tu crois?

    Mais, ne nous donnes-t-on pas qu'un nombre limité de possibilités entre lesquelles choisir? Est-ce cela... la vraie liberté? Nous avons plein de choix à faire au cours de notre existence, toujours orientés dans une même direction générale, tel ce «X» que nous faisons dans les isoloirs. Est-ce que ce vote libre va me garantir que mon avenir sera ce que j'en ai décidé? Ou ne vais-je pas plutôt continuer à être organiser comme bon leur semble? Peu importe mes choix?

    Nous nous croyons libres, mais moi je dis que nous sommes tous esclaves de cette société qui nous modèle dans un moule très serré. Et malheur à ceux qui osent sortir de ce moule!

    La seule vraie liberté réside là où la plupart d'entre nous n'osons plus allé, c'est-à-dire nous mettre «résolument, inconditionnellement» à l'écoute de notre conscience, au cœur de notre être. À force de ne pas écouter cette conscience, par peur de sortir du moule et d'être rejeté par la société, on choisi de nier ce qu'on ressent afin de nous efforcer de penser et faire comme tous les autres, dans le seul but de ne pas être rejeté par la majorité. Le résultat en est une épidémie de dépressions et de suicides. Ces dépressifs ont tous un mal de l'âme... ils se haïssent parce que ce qu'ils ressentent au plus profond d'eux-mêmes va à l'encontre de ce que la société nous imposent, et de ce seul fait, ils se sentent différents de la majorité. Il se haïssent sans trop savoir pourquoi jusqu'au jour où ils s'éveillent enfin, si évidemment, ils n'ont pas posé le geste fatal avant d'y arriver.

    Tant que la majorité réussira à garder un équilibre entre sa conscience et ce qu'on nous amène à accepter dans nos vies, il n'y aura pas trop de problèmes. Mais au point de bascule, se sera la révolution et le chaos.

    Pour en revenir au sujet de ton billet, je sais que tu ne seras pas d'accord avec moi, mais, l'attachement au passé, Jacques, ne fait que nous maintenir dans ces choix limités qui nous maintiennent dans la même direction générale. Même si on nous dit que maintenir le passé présent à nos esprits a pour but d'éviter de reproduire nos erreurs du passé, il n'en demeure pas moins que nous continuons à les reproduire à l'image même de nos souvenirs, et ce, depuis des millénaires. Et ce n'est pas la technologie, aussi pointue soit-elle, qui y changera quoique ce soit. Une technologie sans conscience nous mène à la destruction.

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  5. Bonjour Réjean,

    Mais non, tu ne fais pas le trouble-fête. Ce que tu exprimes trouve souvent écho dans mes idées. Pour moi, chacun trouve des résonances particulières selon la conscience des expériences que les mots font remonter en surface. Tout est question de contextes et de nuances.

    Je suis tout à fait d'accord avec toi sur ce l'importance du cheminement intèrieur qui doit nous servir de guide. À mon avis, c'est surtout là que peut s'exprimer notre liberté. Et j'ai voulu exprimer tout simplement ceci à ce sujet: notre liberté de penser ne peut s'exprimer que si l'on croit avoir de la prise sur elle. Mais elle demeure très relative. Je te rejoins parfaitement sur les influences qui viennent la limiter de l'extérieur, souvent à notre insu.

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  6. Je compatis avec vous en ce qui concerne la perte de votre église, pour des raisons d'esthétisme. Avouons que la nouvelle église est une horreur visuelle.

    Tout fini par disparâitre. Concentrons nos efforts sur ce qui a une valeur architecturale, peut-être parfois une valeur historique, tout dépend.

    De mon point de vue, cela a peu à voir avec la religion mais tout à voir avec notre environnement actuel.

    Quand il n'y a plus aucune activité dans un temple ayant une certaine valeur, je suis d'accord avec Zoreilles, convertissons l'immeuble en quelque chose d'autre, quand c'est possible et si ça peut se faire de façon intelligente.

    Grand-Langue

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  7. Je suis tout à fait d'accord avec toi, Grand-Langue. Je dirais même que je suis plus que d'accord.

    Je parle ici de patrimoine avec aucune, mais vraiment aucune connotation religieuse. La religion, c'est un tout autre débat. Et dans ce domaine, bien malin celui qui connaît la vérité.

    Le patrimoine, c'est ce que les générations éloignées nous ont laissé comme vestige social et culturel. Une église a une histoire, c'est l'endroit où telle ou telle personne s'est mariée, à eu ses funérailles. C'est aussi un édifice souvent imposant que l'on voit de loin dans le paysage, un édifice qui donne un décor de carte postale.

    C'est un lieu de rassemblement que même des athés ont reconstitué en Angleterre, par exemple. On a introduit des rituels parce que ça répondait à un besoin. On peut avoir le goût de se recueillir, sans croire en Dieu, je pense.

    Sur la Côté-Nord, il y a plusieurs petites églises en bois qui ont un charme fou et une belle histoire. Ici comme ailleurs, on a voulu des constructions plus modernes. Le même phénomène s'est produit aux Îles de la Madeleine, semble-t-il.

    Le vrai problème, je crois, c'est de trouver une nouvelle vocation à ces bâtiments, comme toi et Zoreilles le suggérez.

    Dans la protection du patrimoine, je vois aussi la reconnaissance des œuvres que nos artistes ont produit. Certains avaient un talent fou. Les Américains l'ont compris et sont venus s'en approprier à peu de frais.

    L'art religieux et les croyances religieuses sont deux choses différentes.

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  8. Je te remercie d'avoir remis ton récent billet à l'affiche, je viens d'aller voir l'extrait de film que tu proposes et ça me donne le goût de voir le film au complet.

    Je voulais faire un petit jeu avec toi pour te faire sourire un peu : Admettons que tu considères un instant que tous tes billets sont des œuvres d'art pour nous... quand tu les fais disparaître, ne nous prives-tu pas de quelque chose de précieux?

    C'est un bonheur de te lire et d'échanger avec toi, Jacks.

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  9. Ton parallèle est intéressant, Zoreilles.

    Tu as de la suite dans les idées. Ton commentaires ressemble étrangement au rapprochement que tu avais fait lorsque j'avais parlé de mes cahiers du journal personnel que j'avais détruit après l'avoir tenu pendant une douzaine d'années. Il contenait de nombreuses histoires croquées sur le vif au moment même où elles se sont produites.

    Je n'irais pas jusqu'à dire que ces textes auraient pu être des monuments historiques. Ton allusion m'a fait sourire. Mais ce que tu dis à tellement de résonances que j'y vois de la matière abondante pour un prochain billet dont je vois déjà tout le détail en pensant qu'il n'aurait jamais existé sans ta réaction.

    Il y a des pages d'histoire que l'on détruit. Il y en a d'autres qui n'aurait jamais pu naître sans un succession d'évènements plus ou moins déclenchèes un peu par hasard.


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  10. La pensée du jour sur Google aujourd'hui : Ne vous inquiétez pas de ceux qui vous parlent dans le dos. Ce n'est pas pour rien qu'ils son derrière vous. J'adore!

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  11. Le patrimoine,
    bof, à quoi ça sert,
    se dit le québécois moyen
    et plus encore,
    celui qui a quelque pouvoirs.
    Rasons, construisons du neuf
    en nous assurant,
    que contrairement aux vieilles choses
    qu'elle remplace,les neuves
    ne résisteront pas à l'usure du temps.
    Encore mieux,
    laissons la place bien rase,
    libre d'histoire.
    totalement insipide.

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  12. Bonjour Jackss,

    Vos trois derniers billets sont beaux, riches, passionnants et touchants.
    Pour avoir fait quelques séjours de Tadoussac à Kégaska, Blanc Sablon, le Labrador, je peux dire qu'il est difficile de ne pas être émerveillés par la beauté naturelle de ces régions et des gens qui les habitent. Les petites églises de bois sont de véritables petits bijoux. Je lis toujours avec beaucoup d'intérêt tout ce qui s'y passe..ou ce qui s'y est passé, parfois difficilement.
    Le lien que vous faites avec The Monuments Men à attiré mon attention. Je suis allée voir le film. Oui, on anéantit un peuple quand on le dépossède de ses monuments et de ses œuvres d'art...parfois de façon barbare, parfois en se déculpabilisant trop facilement, parfois par manque de moyens malheureusement et parfois par des choix de priorités douteux. M. Harper nous en fait parfois la démonstration par 1+1= 3.
    Je suis d'accord avec Zoreilles...à force de nier d'où l'on vient et qui nous sommes, nous finissons par ne plus savoir où nous allons.
    Les œuvres d'arts dans les musées et les églises des lieux communautaires...dans nos rêves.
    Merci de faire tous ces liens.



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  13. Barbe blanche,

    tu ouvres une vitrine qui me réjouit: la place de la connaissance de l'histoire.

    C'est avec surprise et ravissement que j'ai entendu hier que Madame Marois voulais donner aux historiens le rôle d'enseigner l'histoire du secondaire à l'université. La nouvelle a créé de l'émoi chez certains enseignants. Mais je crois qu'il fallait le faire.

    Être enseignant, c'est une chose. Mais savoir de quoi on parle, c'en est une autre. Et cette matière est trop importante pour la laisser enseigner pour combler la semaine de travail d'un enseignant. De plus, il faut avoir la passion de la matière que l'on enseigne. Avoir obtenu un bac universitaire en la matière est déjà un bon indice d'intérêt.

    J'ai entendu tellement souvent dire que les cours d'histoire, c'était plate. Les mêmes personnes me disaient aimer m'en entendre parler comme je le fais, en communiquant ma passion.

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  14. Canneberge,

    Merci pour ce commentaire qui fait tant de bien. Toi aussi tu partages cette passion de l'histoire et des pièces maîtresse de notre patrimoine dont la Côte-Nord regorge tant.

    Tes commentaires m'ont touché. C'est tellement agréable de partager ce qui nous donne de belles émotions. Ça donne le goût d'aller plus loin, d'aller plus haut. Et cet été, je m'en promets. Ma caméra est toute prête.

    J'irai visité d'autres églises dont celle de Rivière-au-Tonnerre. J'irai à Kégaska en empruntant la nouvelle route. J'entrevois des heures de plaisir à venir.

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  15. Zoreilles,

    Chère amie si vraie et si intuitive. L'histoire montre que tu avais bien raison de me suggérer de ramener ce billet dont j'avais douté de l'intérêt.

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