lundi 25 janvier 2010

Misère noire!

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Si ce n'était pas de toute cette misère, je n'aurais pas trop de problème à croire en Dieu. (réflexion personnelle)
Cette réflexion, je l'avais faite il y a quelque temps. Je parle de la vraie misère, celle qui est insoutenable, insensée. Je n'en suis pas là. Mais il y a des jours où ma propre misère prend toute la place. Il arrive que tout semble vouloir virer au vinaigre, me glisser sous les pieds.

Tenez, par exemple, la semaine dernière. Mardi, tout ce que je touchais me causait des ennuis. J'osais à peine toucher à Laure. Tout allait tellement mal que j'ai décidé d'aller au lit après dîner. Je me suis relevé pour le souper. Erreur! J'aurais dû passer la semaine au lit même si c'est Laure qui était grippée.

Imaginez ce que j'ai pu ressentir. Mon meilleur ordinateur, celui avec qui je partageais tout, celui qui me servait à me rendre jusqu'à vous, et bien cet ordinateur-là à rendu l'âme. J'ai tout fait pour le réanimer. Je soupçonne qu'il ait subi l'attaque d'esprits malveillants.

J'ai fait contre mauvaise fortune bon coeur: j'ai pris l'ordinateur de Laure. Il a rendu l'âme à son tour. J'ai pris l'ordinateur de mon frère Michel, celui qu'il m'a offert alors qu'il n'était plus bon pour lui. Il n'avait plus de son. Mais mon fils Jipé que vous pouvez bientôt voir en spectacle nous a donné un cadeau de Noël qui réglait le problème. Il s'agissait d'un système de son pour ordi qui produisait un son d'une qualité comme je n'en avais jamais connue. En voulant déplacer le système, il a rendu l'âme à son tour. Il ne fait plus ni son ni lumière fluo.

Le lendemain, j'ai proposé à Laure d'aller marcher sur le bord de la mer. Il y avait un ciel pur et bleu, sans aucun nuage. Pas un brin neige sur l'herbe et la plage. J'ai donc décidé de faire un peu de photos pour vous montrer le décor incroyable qu'on observe ici alors que nous somme presque en févier. Erreur! J'ai échappé ma caméra par terre. Je n'avais jamais payé une caméra si chère. Un vrai bijou technologique. Perte totale.

Je suis ensuite retourné au lit. Et comme disent les Haïtiens, je me suis dit: Dieu soit loué! Dieu est bon. Mais je l'ai prié d'être un peu moins bon pour moi.
Avant que se produise ce qu'on appelle un act of god
Pour être un peu plus sérieux, sans vouloir offenser Dieu, je n'oserais jamais lui chercher d'excuses pour tout le dégât qu'il a fait à Haïti. Il n'y a rien à dire, rien à comprendre, rien à justifier.

Mais quand on regarde la force de ce peuple, sa capacité de surmonter les souffrances, épreuves avec rien, la fraternité qui en découle, les problèmes insolubles depuis des sicècles qui deviennent tout à coup possibles à imaginer sous un jour meilleur, alors je me permets tout de même de m'émerveiller et de me dire qu'il y a quelque chose que je ne comprends pas. Quelque chose qui me dépasse. Et j'ai presque envie de me dire: est-ce que pour la première fois on voit briller une lumière? Simple hasard ou la conséquence de la nature du monde? Simple question sans réponse. Mais si je l'avais, ce qui n'arrivera jamais, je ne verrais plus rien de la même façon.

J'ai entendu deux belles phrases hier de la part du Père Lacroix, Dominicain, à Second regard.
  • La plus petite lueur vient à bout des ténébres les plus profonds
    (Proverbe africain)
  • C'est seulement dans le noir qu'on peut voir briller les étoiles

4 commentaires:

  1. Edmond Rostand écrivait : « C'est dans la nuit la plus sombre qu'il est beau de croire à la lumière », ce qui revient au même que ce que disait le Père Lacroix à Second Regard.

    Que je t'envie, Jacks, d'être si optimiste et d'en tirer déjà des conclusions qui pointent même timidement vers un nouvel espoir pour Haïti. Ça fait du bien de te lire et en ce sens, tu représentes en ce moment dans MA blogosphère personnelle cette lumière qui brille dans la nuit sombre.

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  2. Je m'empresse de te retourner le compliment, Zoreilles. C'est réversible.

    Je reconnais que je crois que, pour une fois, les chances pour Haïti n'ont jamais été aussi bonnes.

    Beaucoup d'aspects encourageants mériteraient d'être soulignés. Je me contenterai de trois.

    Les possibilités de trvail seront multiples avec la reconstruction. Ce sera une occasion en or pour les Haïtiens d'apprendre et de penser que ça va être utile d'apprendre.

    Une meilleure répartition de la population sur l'Ile va favoriser la mise en place d'infrastructures décentralisées avec des ouvertures sur l'extérieure: plusieurs ports de mer par exemple, pour favoriser les échanges.

    Un sentiment de fierté, de solidarité et de fraternité. Un Haïtien de Montréal disait cette semaine: Avant, rares étaient les blancs qui me regardaientt; aujourd'hui, on me salue et on me sourit. C'est très agréable .

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  3. salut Jackss,

    Les catastrophes sont toujours très médiatisées et elles éveillent les consciences. Sans les souhaiter, je constate que les tragédies rapprochent les humains les uns des autres et nous font prendre conscience de l'écart parfois gênant entre ceux qui ont tout et ceux qui n'ont rien sur cette planète.

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  4. C'est un sentiment bien noble qui t'anime, Pierre

    Et tu as raison de dire que les catastrophes éveillent de telles réactions. Ce qui m'intrigue, c'est de savoir si c'est dans la nature des choses par hasard.

    Un autre aspect de ton billet attire mon attention: la relation entre tout avoir ou ne rien avoir et se sentir bien.

    Juste avant de voir ton message, j'ai pris un courriel d'une amie qui en est à son 4è voyage au Mali. Elle y fait du bénévolat dans des conditions d'extrême dénuement: pas d'eau, pas d'électricité, coucher à la belle étoile.

    Dans son courriel elle disait se sentir au paradis chaque fois à cause de la richesse des relations avec les habitants de la place.

    Et cette amie a tout dans la vie: une maison de ville au Québec, une immense propriété (plutôt luxueuse) sur le bord d'un lac en Estrie, une en Provence (France).

    La vie est pleine de paradoxe.

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