La vie de Louis Joseph Papineau est fascinante. Déjà la photo donne une idée du personnage. Si l'on se fie à sa couette fièrement relevée, on dirait qu'il a inventé la coupe Tintin. Mais ce n'est pas ce qui l'a fait passer à l'histoire.
Signalons toutefois que c'est lui qui a inspiré l'expression Avoir la tête à Papineau.
Plusieurs éléments font que beaucoup de souvenirs émouvants me reviennent en tête en pensant à lui. La dernière fois que j'ai vu mon père, il m'avait fait visiter le château de Montebello et tout à côté le Manoir Papineau où avait résidé ce dernier. Le Château a été construit sur les terrains de l'ancienne seigneurie de Louis-Joseph Papineau. Un domaine superbe!
Manoir Papineau 1920 Cliquez pour détails
Cliquez sur la photo du ChâteauLe château de montebello est d'une beauté impressionnante. C'est la plus grande habitation en bois rond au monde. Là se sont réunis plus d'une fois les chefs d'état des nations les plus industrialisées. Deux présidents des États-Unis y ont séjourné: Ronald Reagan et Georges W.Bush. La construction du château a nécessité 10,000 billots en cèdre rouge qu'on a fait venir en train de Colombie Britannique.
Je ne peux penser à Louis-Joseph Papineau sans penser à mon père, non sans un certain pincement au coeur. Il portait fièrement ce jour-là un chapeau de cowboy. Il me faisait visiter les lieux comme s'il en était le propriétaire. Il me fit visiter la marina en mon montrant un grand voilier qu'il disait venir d'acquérir.
Il avait des talents d'acteur. Il riait, gesticulait, prenait des airs de grand seigneur. Il me montrai oû il avait fait asseoir le Président Ronald Reagan des État-Unis. Il était de fort bonne humeur. C'est la dernière fois que j'ai vu mon père en santé. La fois suivante, il était mourant. Il ne lui restait que 3 jours à vivre.
Louis-Joseph Papineau eut une carrière glorieuse au plan politique. Mais il a vécu dans des conditions beaucoup plus frugales dans les années de 1837 à 1845. Il faisait parti de la rébellion des patriotes de 1837. Certains de la famille de mes ancêtres furent faits prisonniers. Mais Louis Joseph Papineau eut plus de chance.
6 novembre 1837
La maison de Louis-Joseph Papineau, député de Montéal est attaquée par les Anglais.
23 novembre 1837
Combat à Saint-Denis. Victoire des patriotes devant les troupes anglaises. Mais elle fut éphémère. Louis-Joseph Papineau a dû fuir vers Saint-Hyacinthe. Il fut protégé par les prêtres du Séminaire où j'ai eu l'honneur d'étudier. Sa tête avait été mise à prix pour une somme de 4000$. On l'a caché dans le dôme du Séminaire, plus précisément dans le clocher que vous voyez sur la photo ci-contre.
Malheureusement cette partie historique du séminaire a été rasée par les flammes pendant que j'étais dans la salle d'étude avec environ 800 autres étudiants. On voyait la fumée sortir par les fenêtres adjacantes. On nous avait demandé d'attendre le signal pour sortir. Lorsqu'on nous a autorisés à sortir en rang, deux par deux, il était temps. Les flammes venaient de jaillir subitement comme soufflées par le vent. Mais tout se déroula dans le calme. L'attitude paisible des surveillant avait un effet bénéfique. Nous pensions au congé qui devait venir. Quelques collègues ont même dit aux pompiers que nous avons croisés: Laissez faire le feu. On va venir l'éteindre demain.
J'ai pris les photos le lendemain. Nous avons été quitte pour un congé d'un mois. Toutes les notes d'examen ont été brûlées avec le séminaire. Le seul échec de mon cours, je venais de l'avoir, en mathématiques. Tout a passé au feu, mes résultats aussi. À tout malheur, bonheur est bon. Je n'ai jamais plus entendu parler de cet échec.
Professeur de chimie (voir commentaires)
Le hasard fait bien les choses. À moins que ce soit le Bon Dieu. Après mon échec de mathématiques, j'étais un peu découragé à l'idée de la reprise devant avoir lieu durant mes vacances d'été. Il fallait que je travaille, moi, l'été.
J'avais prié de toutes mes forces pour que Dieu me vienne en aide. Depuis que le feu a pris au Collège, je n'ai jamais cessé de croire en lui, en sa toute puissance.
Jakss, dans cette affaire, quand on prend conscience de la valeur historique du bâtiment, qu'on découvre les dégats occasionés par l'incendie, on ne peut que conclure avec certitude que Dieu n'a pas lésiné sur les moyens pour éclipser ton échec...
RépondreSupprimerC'est certain, tu as rapport super prvilégié avec Lui et un ange gardien exceptionnel !
Michel,
RépondreSupprimerMerci pour ta grande considération. D'autres auraient pu trouver la situation plus suspects.
La partie de l'édifice recontruite s'harmonisaient plus avec l'ensemble des ajouts qui s'étaient intégrès au fil des ans. Mais, au plan sentimental, il s'agissait, bien sûr, d'une perte incalculable.
J'ai vu un jeune professeur de chimie, s'élancer dans la partie en flamme pour aller chercher des effets personnels. Les pompiers ont essayé en vain de l'en empêcher. Heureusement, il a pu le faire sans conséquence. Mais il a courru un risque affreux. Je vais tenter de mettre la photo du prof dans le billet.
C'est drôle la mémoire
RépondreSupprimerQuand j'ai mis la photo du professeur de chimie, je n'avais plus aucune idée de son nom. Je ne l'ai pas vu ni entendu parler depuis 1965. Puis tout à coup alors que je faisais autre chose, et que je ne cherchais plus, son nom m'est revenu comme par magie.
Quand j'ai pris la photo du professeur de chimie, j'avais un flash à ma caméra. Et je n'avais pas prévu à l'avance.
RépondreSupprimerNous venions à peine de reprendre les cours. Et le professeur Comtois a fait tout un saut sous l'effet du flash. Il a poussé un cri. Ça ma gêné un peu.
Je suis sûr que tous les souvenirs que tu évoques se sont passés hier, tous ces moments marquants qui forment la personnalité de tout un chacun. Mr Comtois flasché en plein cours, faut le faire...
RépondreSupprimerTu avais déjà le sens du reportage et le goût du partage, du souvenir, la curiosité positive.
Et le sens de la dérision quand je pense à tous ces déguisements,et péripéties savoureuses.
La fidélité aussi d'être toi même toujours, avec toi et avec les autres.
Ces valeurs me sont chères, on se sent bien avec.
La nostalgie met aussi de la chaleur dans le coeur.
PS : j'ai oublié de signer : Michel.
RépondreSupprimerBonne journée Jackss !
Bon samedi Michel,
RépondreSupprimerTu as bien perçu les valeurs qui me sont chères. On peut les considérer comme des qualités ou des défauts, dépendants qui l'on est.
C'est vrai que je n'ai jamais été très conventionnel. Il y a des risques et je les assume.
Lorsque Dieu répond il n'y va pas avec le dos de la cuillère,il ne fait pas les choses à peu près il n'est pas politicien Lui.
RépondreSupprimerTu disais dans un billet précédent que tu voulais un signe de son existence, hé bien, tu en as eu tout un cette fois là.
Une situation similaire s'est produite vers les mêmes années, un jeune homme condanné par la cours lui avait dit "si je n'ai pas à payer cette dette,fais en sorte que je ne la paye pas."
Il ne l'a pas payer, il est mort dans un accident de voiture avant la première saisi sur son salaire.
Quand Il parle, Il parle fort.
Ne Lui demandons pas trop souvent de parler.