jeudi 5 mars 2009

La protection de la vie publique

C'est le monde à l'envers, madame Forget!

Parler de la protection de la vie privée, c'est bien. Cacher la vie publique, c'est moins bien, madame Forget. Vous dites que vous voulez vous mettre en mode solution. Je veux bien, mais vous m'inquiétez. Si je comprends bien, vous voulez tout changer sans discuter de ce qui s'est passé.

La Caisse de Dépôt et de Placement, le "bas de laine des québécois" vient de perdre 40 milliards. Et il n'est pas question d'enquête. Le mot à la mode: "On ne cherche pas de coupable". On veut juste des solutions! Et bien bravo pour les solutions! On les attend. On se serait permis d'attendre les coupables aussi. Je vous comprends, madame Forget. Ça prend du courage.

Mais depuis quand les politiciens n'ont plus de comptes à rendre? Vous ne voulez pas politiser le débat? Trop tard. Vous êtes Ministre, Madame Forger. Et un Ministre, ça fait de la politique.

Votre chef, Jean Charest, aussi fait de la politique. Vous pourriez user de votre influence pour le lui rappeler. Il voulait être seul à avoir la main sur le volant. Et bien, vous les avez tous les deux. Il reste à savoir qui est responsable en cas d'accident.



Je me suis égaré un peu. L'actualité est plutôt stimulante actuellement. J'aurais pu parler aussi de la hausse des coûts d'électricité et bien d'autres choses dont les média osent à peine parler. Pas d'analyse. Hier au téléjournal, on a escamoté à peu près tous les sujets sérieux qui nous concernent et on a parlé pendant près de 15 minutes de l'histoire d'un jeune toréador mexicain qui est passé en France sans tuer son taureau.

Nous sommes dans une crise économique sans précédent depuis la grande dépression. Nos médias nous parlent de taureau. Il serait plus pertinent de nous renseigner sur la cupidité et l'incompétence de nos maîtres à penser.

Je me suis égaré, c'est vrai. Mes prochains billets seront plus légers. J'ai des billets en préparation sur l'histoire et la vie des gens d'ici, à Havre Saint-Pierre. Plus je lis sur le sujet, plus je suis fasciné. Cette ville de 3600 habitants a une histoire qui débute au début de la colonie, presque au même moment que Montréal.

11 commentaires:

  1. Jacques,

    Il est tout à fait vrai que Jean Charest a actuellement les deux mains sur le volant et que madame Forget lui sert de copilote dans ce dossier de la Caisse de Dépôt du Québec. Mais la question est de savoir qui manipule les petites cordes qui sont attachées à leurs poignets et qui les font jouer aux guignols tous les deux ?

    Serait-ce monsieur Desmarais ? Qui sait ?

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  2. Hon!

    Tu penses qu'ils sont manipulés, Réjean? Ben voyons donc!

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  3. Salut Jacks,

    J'abonde dans le sens de Réjean. Avoir les deux mains sur le volant ne signifie finalement qu'être celui qui nous mènera à destination: "Chauffeur, à la maison!".

    L'intérêt est de comprendre qui a indiqué la direction à suivre, parce que c'est là que se trouve le vrai pouvoir.

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  4. Tu vises dans le mille, Pierre

    C'est justement sur ce terrain que les médias, en particulier les bulletins de nouvelles aux heures de grande écoute, devraient nous amener.

    Dans le présent débat, ils ne devraient pas donner le micro uniquement à madame Forget et monsieur Charest. Ils devraient présenter des journalistes crédibles et chevronnés comme par exemple Joseph Facal et bien d'autres. Il en existe de bons. J'ai l'impression qu'ils sont ignorés volontairement ou muselés.

    Les journalistes ont plutôt tendance à présenter le sujet comme une chicane politique. Ce n'est surtout pas de ça qu'il s'agit ici. Je regrette.

    Belle façon de noyer le poisson. Nous avons droit à plus de rigueur et d'honnêteté intellectuelle de la part de ceux qui ont comme mission de nous informer.

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  5. Je vais tout à fait dans le même sens que vous...

    Certains journalistes, des analystes financiers et politiques sont crédibles mais malheureusement, on nous passe beaucoup d'information spectacle aux heures de grande écoute de nos réseaux d'information. Il paraît que c'est ce que réclame la population, les cotes d'écoute le démontrent.

    Ceux qui tirent les ficelles invisibles aux poignets de Charest et Forget possèdent des fortunes colossales, mais surtout ils utilisent à leur avantage le quatrième pouvoir : l'information/désinformation, la manipulation de l'opinion publique.

    Plus nous serons conscients de ces phénomènes, plus nous nous abreuverons à différentes sources d'information variées et que nous exercerons notre jugement de citoyen(ne), plus il sera difficile de nous en passer des p'tites vites!

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  6. Bon dimanche chère amie Zoreilles,

    Si tout le monde était comme toi, Réjean, Pierre, Encre et tous les autres que nous avons le plaisir de croiser ici, la Société ne s'en porterait que mieux.

    Et je n'aurais probablement jamais écrit ce billet. Mais voilà, la majorité des gens, je crois, se préocupent peu de la situation. Ils n'iront pas chercher l'information là où tu dis.

    Toute l'information pertinente était sur la table aux dernières élections. Et on a élu Jean Charest marjoritaire avec une coquille vide: L'Économie d'abord. On a les gouvernements qu'on mérite. C'est le plus désolant de l'histoire.

    Mais heureusement, il y a ton blogue, celui de Réjean et bien d'autres qui, je l'espère, permettront des échanges dans le bon sens.

    Ce n'est pas pour partir en croisade que je tiens mon blogue. Dieu m'en garde. Mais indirectement, ici entre amis, on se donne l'occasion de belles réflexions qui nous consolent un peu.

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  7. Beaucoup d'analystes prévoyaient depuis longtemps la crise à venir.
    Dans les MEDIAS, de nombreux commentateurs et pas des moindres utilisent actuellement l'adjectif "imprévisible" : donc qui ne peut être prévu...
    La crise financière était imprévisible ? !!
    Arrivée comme un cheveux sur la soupe, prenant de court les plus grands spécialistes.
    Evidemment celà arrange et exonère de toute responsabilité bien des experts, économistes, éditorialistes.
    Ceci est consternant.
    Ces gens là méconnaissent les nombreux auteurs, économistes, financiers, essayistes parfaitement crédibles (dont notamment Jacques Sapir, René Passet, André Gorz, Georges Sorros, Lester Thutow, Jeremy Rifkin, Robert Reich, Joseph Stilitz) qui ont dit et redit depuis longtemps que le système financier était devenu fou et qu'il finirait dans le mur.
    Si rien n'était prévisible, les décideurs sont innocentés de leurs responsabilités et cela permet d'effacer des années d'idéologie néo-libérale ; les profiteurs sans scrupule avaient bien raison de se goinfrer.
    L'utilisation de l'adjectif "imprévisible" ; un petit exemple semblant bien anodin, mais qui démontre que l'information dans toutes ses formes est complètement manipulée.
    On sait d'où ça vient....
    Que dire par exemple des belles amitiés SARKO-BOUYGUES-CHAREST-DESMARAIS, pour ne citer aucun nom.. et ce ne sont pas des précurseurs.
    Les médias TV et radio je leur accorde une incrédule et critique attention. Je garde mes deux yeux pour m'informer en lisant différents hebdos qui me semblent plus objectifs.
    Manipulés, on est complètement manipulé, ça pour être sûr, c'est bien sûr...

    Michel

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  8. Quelle belle lucidité, Michel

    Ce mot imprévisible que tu démasque si bien mérite 3 étoiles dans ton cahier.

    Il illustre bien la perversité du système. Si toi tu es capable de sursauter en l'entendant, pourquoi un journaliste d'expérience le laisse passer, en entrevue, sans demander d'explications? La réponse est simple: on le foutrait à la porte. Et personne ne prendrait sa défense.

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  9. Imprévisible?

    Tous mes REER étaient dans des fonds communs de placement. Une conseillère financière m'a dit qu'il était temps de tout mettre à l'abri.

    Elle m'a dit avec assurance: Tout le monde sait que le marché va s'effondrer. Seule la date n'est pas connue. C'est risqué d'attendre avant de bouger. J'ai suivi son conseil. Deux mois plus tard, les marchés financiers amorçaient leur descente aux enfers. En cette journée internationale de la femme, je suggère son nom pour être sur la longue liste des meilleures.

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  10. Quelle chance !!!! une Dame informée et communicative.
    Et quelle bonne idée d'avoir su écouter et agir.
    Bein à mon avis, et après tout, elle ne mérite que sa place, son attribut de conseillière financière.
    Elle ne vend pas des pizzas.
    Blaque à part, moi je lui aurais offert un ENORME bouquet de fleurs accompagné d'un billet de félicitations... ça fait tellement du bien des fois d'être reconnu dans ce que l'on fait...

    Michel

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  11. Michel,

    la reconnaissance! C'est tellement bien d'en avoir le réflexe. C'est exactement ce que nous avons fait. Pour Noël, nous lui avons offert une collection de 3 bouteiles de Porto.

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