samedi 1 novembre 2008

Somnambulisme frappant Prise2


Voici l'endroit exact du crime et son auteur. Cette photo fut prise en 1956. J'ai l'air inoffensif, à l'oeil. Mais... attendez voir.
La photo date de l'année où j'ai pensé faire mon petit cinéma de somnambulisme. Cet endroit tenu par les Pères et les Frères St-Vincent de Paul était un château donné par un Seigneur, le fondateur de St-Hyacinthe.

L'aménagement paysagé était incroyable. Il y avait là un pont des soupirs enjambant un petit ruisseau romantique, des arbres centenaires, des fleurs. En 1968, on a tout rasé pour faire place à des HLM affreux. Il n'y a plus de végétation. Plus d'arbre. Plus de verdure. Fini la nature, fini le romantisme, vive la modernité!

C'est fou ce qu'on manque de respect en Amérique pour le passé. En France, on en aurait fait un musé.

Bref retour sur dernier message:

J'ai prévenu mon frère Yves à l'avance de mes mauvais plans. J'ai expliqué à Yves que Moustache me tombait sur les nerfs et que j'avais le goût de lui payer la traite en faisant le somnambule. J'ai ajouté d'attendre pour dormir parce que j'allais lui donner un bon spectacle. J'avais hâte que le soir arrive et il arriva. Je me suis levé...

La suite
Je me suis levé, j'ai levé les deux bras, j'ai pris un regard fixe. Je me suis avancé dans le dortoir, j'ai fait le tour du lit de Mousatache, les bras toujours à la verticale. Et là, je lui ai assenné deux bonnes claques. Il a levé carré dans le lit, la terreur dans les yeux. Je ne m'étais jamais senti aussi impressionnant. Ça valait la peine de connaître ça au moins une autre fois dans ma vie. J'avais le goût d'une reprise.

J'ai poursuivi mon chemin, ai fait demi tour et suis revenu près du lit de Moustache. Il s'est assis dans son lit. J'ai rajouté deux bonnes taloches pour le même prix. J'ai continué ma marche, les yeux fixes, je suis revenu près du lit. Cette fois, il ne s'était pas recouché. Il s'est protégé le visage. Mais je me suis dit à moi-même Jamais 2 sans 3. J'ai complété ma marche jusqu'à mon lit et me suis recouché en me disant que c'était réglé. J'avais fait ce que je voulais faire.

Bien sûr, ce que j'ai fait, ça ne se faisait pas. C'était pas gentil. Mais c'était la seule façon que j'avais trouvé d'affronter Moustache. Il était pas mal mieux bâti que moi. En temps normal, il aurait gagné la bataille. Mais face à un somnambule, il était complètement décontenancé.

Quand j'y repense, je trouve que c'est inconcevable. Je ne comprends pas comment j'ai pu avoir une idée pareille. Je ne connaissais pas le danger. S'il avait fallu que Moustache décide de faire un match revanche. J'y aurais goûté.

Le plus curieux de cette histoire, c'est que Moustache n'a même pas osé m'en parler. Il devait être traumatisé. Il a simplement dit à Yves, mon frère, que j'étais un vrai fou quand j'étais somnambule. Il n'avait pas tout à fait tort.
Avec la réputation qu'il m'a fait, tout le monde aurait eu le goût de se cacher lorsque j'étais somnambule. Mais c'est la seule fois que j'ai profité de la situation. Normalement, j'aime mon prochain.

Le somnambulisme simple : l'enfant ou l'adulte s'assoit sur son lit tout en exécutant des gestes plus ou moins adroits. De temps en temps, il peut se mettre à parler. Dans le deuxième cas, le somnambule se lève et déambule dans l'habitation pour ensuite retourner spontanément dans son lit. Ses yeux sont grands ouverts et son regard est inexpressif. Si on lui parle, il peut répondre, il peut même exécuter des ordres. Mais le somnambule s'irrite très vite et devient grognon.

Parfois, il peut réaliser des actes relativement élaborés, éviter des meubles, descendre des escaliers, vider une armoire, fouiller le réfrigérateur, se mettre à manger, faire la vaisselle, ou uriner dans un coin; voir même chez les adultes, conduire un véhicule. Sauf dans cette dernière situation, ce type de somnambulisme n'est pas dangereux et se déroule tout au plus une fois par mois durant 10 minutes. L'autre type de somnambule est dangeureux(...)

Rassurez-vous, je n'étais pas un somnambule dangeureux, sauf quand je faisais semblant de l'être. J'ai vraiment terminé ma carrière de somnambule. Mais si je rencontrais celui qui a fait raser le Patro de St-Hyacinthe, la végétation et tout, j'aimerais reprendre du service comme somnambule.

18 commentaires:

  1. Au début de mon billet, j'ai parlé du pont des soupirs.

    C'est moi qui lui ai donné ce nom. Savez-vous pourquoi? À cette époque, j'étais maniaque de la photo et l'endroit s'y prêtait bien.

    Un jour, j'ai voulu me photographier sur le pont enjambant le ruisseau. J'ai mis ma caméra Yashika sur l'automatique, je l'ai placé sur la rampe du pont. Quelques instants plus tard, ma caméra a fait clic. Puis elle a fait plouf! Dans l'eau.

    J'ai poussé un profond soupir. D'où le nom Le pont des soupirs

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  2. Bonsoir Jacks,
    J'ai eu honte de rire, ton billet m'a fait rire. Et bien je me dis que tu devais être très intelligent pour ton age pour avoir monté un stratagème si pointu. Et moustache, tu l'as revu, est ce qu'il a su par la suite que tu n'etait pas réellement frappé de somnambulisme ?

    On m'a toujours dit que réveiller un somnambule pouvait le tuer ?
    C'est quand même étrange qu'est-ce qui peut pousser l'ésprit a déambuler dans un corps endormi ? A quel fin ?

    Je t'embrasse mon ami,
    Sueanne

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  3. Bonsoir Jackss, et merci pour ta visite chez moi.
    Ton histoire m'a bien fait sourire, et j'aime sourire. Très bien racontée, on imagine la scène. Tu devais être un gamin espiègle...
    Et le nom que tu as donné à ce pont, et le triste sort de ta caméra... rires.
    J'ai fait un rapide tour sur ton blog, et j'y ai vu des sujets intéressants. Je reviendrai plus longuement, c'est certain.
    Bonne soirée à toi !

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  4. J'ai lu vos deux billets, je l'avoue j'ai été poussé par la curiosité par rapport au sujet abordé.
    Mon fils Mathieu, a eu des crises de somnambulismes à l'âge de 6 ans, sa chambre était à l'étage, et un matin on l'a retrouvé sa mère et moi en bas des escaliers, on a vite appelé les secours car il ne répondait pas à nos voix.
    On suppose qu'il a fait une chute après une crise de somnambulisme. Il a passé deux jours à l'hopital, il a eu une légère commotion cérébrale. Des maux de tête, mais par la suite il n'a plus eu de crise de somnambulisme. Je m'interroge sur ce phénomène, qui pousse le corps à se lever malgré qu'il soit en sommeil.

    Patrice

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  5. Bienvenue pas triste,

    Je ne prétends pas un spécialiste en la matière. Je me suis documenté un peu cependant. Les causes du somnambulisme ne sont pas parfaitement connus.

    Pour certains, il peut y avoir un facteur héréditaire, comme le mentionne psychomedia:
    La terreur nocturne, l'éveil confus et le somnambulisme se produisent alors que l'enfant est dans un état d'éveil partiel. C'est ce qui les distingue des réveils agités après un cauchemar où l'enfant est pleinement éveillé.

    Ces éveils partiels se produisent habituellement durant une phase de sommeil profond au cours du premier tier de la nuit. Il est généralement très difficile de réveiller un enfant pendant que cela se produit. Typiquement, il ne se rappelle pas de l'événement ou très peu le lendemain. Dans jusqu'à 60% des cas, ce phénomène a déjà été présent dans la famille, ce qui suggère une forte influence génétique. La fréquence peut augmenter en réaction à un manque de sommeil ou d'autres stresseurs.

    On mentionne aussi souvent le stress, les relations familiales comme facteurs possibles. Ce ne sont que des hypothèses. Mais dans mon cas, mes parents étant séparés, il y a peut-être un lien à faire à ce niveau. Normalement, si le somnambule se déplace, empreunte des escaliers ou conduit son auto, ce qui arrive, il est sage de consuter. C'est ce que dit la littérature.

    Merci de votre présence ici. Vous êtes toujours la bienvenue.

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  6. Je n'ai jamais été somnambule pour ma part. Et ma femme était à nouveau enceinte de notre second enfant, 7ème mois. elle est restée allité pendant 2 mois avant d'accoucher, Mathieu devait stresser pour ça peut être.

    Patrice

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  7. Bienvenue à toi aussi Françoise,

    Tes commentaires me vont droit au coeur. Je les apprécie. J'ai pris les moyens pour te rendre la politesse. J'ai mis un lien dans mes blogues favoris.

    Tu aimes rire? Moi aussi. C'est une de mes marques de commerce. J'ai le rire facile et à ce qu'on dit il se remarque. Dans une salle, on sait toujours si je suis là. Impossible de manquer mon rire. Et le pire, c'est que je ne choisir par nécessairement le bon moment. Ça vient tout seul.

    J'ai l'intention d'en faire un billet un de ces jours. Plusieurs faits cocasses y sont reliés.

    Nous avons déjà reçu des amis de La Loire. Un couple et trois enfants charmants. Quel pays merveilleux!

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  8. Bonjour Sueanne,

    Tant mieux si je t'ai fait rire. J'en suis ravi.

    Moustache n'a jamais su que je n'avais pas vraiment été somnambule. Heureusement! C'était un vrai gaillard. Ma vie aurait été en danger. (sourire):-)

    Il aurait été difficile de lui en donner la vraie raison. Il savait que j'étais souvent somnambule. Tout le monde le savait. J'avais déjà beaucoup d'exploits à mon actif. Plusieurs pouvaient en témoigner.

    La dernière année où je l'ai été, c'est quand j'étais dans une maison de chambre d'étudiants. J'étudiais alors à l'Université de Montréal.

    On ne m'a jamais éveillé durant mes phases de somnambulisme. Je me souviens que la rumeur voulait qu'il soit dangeureux de le faire.

    Il est même arrivé des situations où j'ai soulevé et dépalacé des personnes pendant que j'étais somnambule. C'est même arrivé deux fois dans une même nuit. Faut le faire!

    Quant à mes relations avec Moustache, elles ont été des plus cordiales par la suite. Je devais vouloir me racheter.

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  9. Bien moi je salue votre audace. TROIS fois! Pas une, mais TROIS!!!

    Faut pas avoir honte...ce moustache devait mériter ce qu'il a reçu! hihihi! Aurais-je un parti pris??? ;)

    J'ai été somnambule quelques fois étant enfant. Mais encore aujourd'hui, je parle et hurle même durant mon sommeil!

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  10. Patrice,

    On parle aussi dans la littérature d'un besoin de présence. On pourrait dire, peut-être, un manque d'attention.

    Dans mon cas, c'est sûr qu'il n'y avait personne pour border mon lit le soir. Mais je ne regrette rien de ce qui m'est arrivé. Cette période m'a forcé à aller chercher le maximum de ressources en moi. Ce qui n'est pas banal.

    Dans le cas de Mathieu, sans vouloir jouer au psy, je crois que l'on peut imaginer qu'il a eu le sentiment de se faire enlever sa place.

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  11. Tu te surpasses, Sourcil Jaune

    Même si j'avais été dans une profonde déprime, tu m'aurais fait rire facilement. Si quelqu'un avait pu voir mon grans smile devant l'ordi, il aurait tout de suite pensé que j'étais un fou de l'ordi.

    Merci pour tes applaudissements. Tu parles et tu hurles en dormant? Ça manque à ma culture. Moi, il m'est arrivé plusieurs fois de rire en rêvant et de me faire réveiller par mes rires. Si Laure était comme toi, nous pourrions donner un bon chow. Ça vaudrait la peine de partir une enregistreuse avant d'aller au lit.

    Un monde bien étrange que celui du sommeil et des rêves!

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  12. Je suis né sous x, je ne connais pas mes parents biologique, j'ai vécu dans un foyer alors mes enfants ont toute mon intention, mes enfants sont ma vie, on est complice tout les trois. Non, Mathieu a toute mon attention, je suis photographe et j'emmene mes enfants souvent avec moi.

    Patrice

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  13. Patrice,

    C'est bien plaisant à entendre. Une vie de famille agréable, que peut-on demander de mieux? Je crois que nous en rêvons tous. C'est touchant de t'entendre parler de tes enfants.

    Quant à moi, je préfère entendre que le somnambulisme est un phénomène encore inconnu. J'ai voulu simplement rapporter ce que j'avais lu. Personnellement, je me suis toujours senti aimé. Ma mère nous visitait régulièrement. Je me suis toujours senti choyé d'avoir eu une mère comme j'ai eue. Je considère avoir eu une belle enfance, malgré tout.

    Ce que tu dis me sonne une cloche: il faut demeurer très critique. On a souvent tendance à chercher trop rapidement des explications quand un phénomène nous échappe.

    Et au fond, peut-être que je suis somnambule parce que je suis trop intelligent. Même endormi, peut-être que mon intelligence continue de bouillonner ? :-) (Sourire)

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  14. Bonsoir Jacks,
    Ici tout le monde peut se libérer, c'est un peu une terapie de groupe. C'est la première fois Patrice que tu dis fort que tu es né sous X. C'est pas une tare Patrice, bien au contraire, je ne connais encore personne qui aime autant ses enfants que toi et de leur enseigner le respect envers les autres malgré nos différences.

    Je t'embrasse Jacks ainsi que Patrice,
    Sueanne

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  15. Sueanne,

    Tu as écrit Et moustache, tu l'as revu, est ce qu'il a su par la suite que tu n'etais pas réellement frappé de somnambulisme ?

    Depuis 7 jours, il y a eu 297 visiteurs sur mon blogue. J'en suis heureux. Mais si jamais Moustache arrive ici par hasard, je suis cuit. :-)

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  16. Si il vient sur ton blog, c'est pas grave tant qu'il n'a pas ton adresse, rire.
    Je suppose qu'il a du oublier quand même, tu ne crois pas ?

    C'est fou, autant de visiteurs et ils n'osent pas laissé un commentaire!
    Je t'embrasse,
    Sueanne

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  17. Je n'ai jamais souffert de cela, mais j'ai vu ma mère faire du somnambulisme plusieurs fois. Je trouvais ça fascinant!

    Merci de ce récit, je m'en suis délectée!
    -xxx-

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  18. Heureux de te voir âme tourmentée

    Tu as plus de détails? Elle marchait durant son sommeil? Elle parlait? As-tu une idée de la cause?

    Je n'ai jamais beaucoup d'autres personnes qui en avait souffert de somnambulisme comme moi. Je me souviens de mon frère Michel qui était allé faire pipi dans la dépense de cuisine.

    Mon grand-père Ferland, selon les dire de ma mère, parlait en dormant. Il avait parfois quelques écarts de conduite. Ma grand-mère pouvait avoir tous les détail en le questionnant durant son sommeil.

    Donc, dans mon cas, il peut y avoir de l'hérédité. Je ne me souviens pas avoir pensé de creuser le phénomène avec mes frères et soeurs. Il n'est jamais trop tard.

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