Revenons à nos moutons... C'est une façon de parler. Il n'y a pas de moutons à Fermont. Il n'y a pas plus de moutons que de trains.
Mais compte tenu du moyen détour improvisé que je viens de faire en passant par l'Afrique, je crois qu'un tout petit résumé s'impose. Je n'avais pas terminé de vous parler de mon voyage à Fermont. Il y a certains détails intéressants à partager avant de passer à autre chose.
D'abord, voici le résumé.
Profitant de quelques jours de vacances, nous avons été visiter notre amie Monique l'aventurière à Fermont. C'était un rêve que nous carressions depuis longtemps.
Laure
C'était même presque un exploit, compte tenu des moyens de transport.Il faut savoir que Fermont c'est à l'autre bout du monde, très au nord, à quelques centaines de kilomètres de toute autre région habitées du Québec, plus au Sud. La ville est sortie de terre, comme par miracle, en 1974 afin de loger des travailleurs de l'industrie minière.
J'avais entendu parler du mur de Fermont qui représentait presque une ville en soi.Une ville dans un mur? J'ai vu comment un développement bien pensé par de grands promoteurs pouvait créer, de toutes pièces, un milieu avec une qualité de vie des plus enviables. On peut aller presque n'importe où sans sortir. C'est comme un grand bloc appartements de 1,3 kilomètres de long par 50 mètres de haut. Le mur renferme le Centre de la Petite Enfance le Mur-Mûr, l’école secondaire Horizon-Blanc, une bibliothèque publique, l'Hôtel Fermont, des installations sportives (piscine intérieure, salle de quille, patinoire, etc), un centre de santé et de services sociaux, un épicerie, des musés (musé des mines, de la phtoto), des installations pour le journal local, la télé communautaire, un salon de coiffure, de massage, restaurants, nettoyeurs, salle de lavage, sans oublier un bar pour le désennui. Tout est là.
C'est génial. Dans le mur, tout peut servir à tous: bibliothèque, équipements culturels et sportifs, par exemple. On y trouve environ 500 résidences offerts principalement par de gros employeurs et des organismes gouvernementaux.
Autant d'atouts pourraient en principe donner un climat social très sain, sans problèmes sérieux. À Fermont les emplois sont nombreux et fort bien rémunérés. La fiscalité est avantageuse et on peut vivre sans auto. Des loisirs, il y en a partout, pour tous les goûts, tous les âges. tous les sports sont accessibles tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. On pourrait donc à s'attendre à ce qu'il n'y ait pas de problèmes de drogues, d'alcool ou de moralité.
J'ai dit qu'il semblait y en avoir comme ailleurs, mais sûrement pas comme conséquence de pauvreté ou manque de loisirs. Pour moi, le piège c'est de se limiter à réclamer de l'argent pour trouver des solutions alors que la source du problème est ailleurs.
C'est ce qui m'a amené à parler de l'Afrique où on blâme facilement le manque de générosité des pays riches. Je me suis inscrit en faux contre cette façon de voir. Selon moi, ce ne sont ni les millions ni les milliards qui peuvaient régler le problème. Et j'ai entendu cette citation fameuse de Lucie Pagé: S'il n'y avait pas de corruption, il n'y aurait pas de pauvreté. Elle a présenté la réalité de façon inspirante. Elle parle de l'Afrique en faisant l'éloge de sa capacité d'innovation, sa fierté, l'inspiration de ses leaders charismatiques, intègres et engagés, tel Nelson Mandela.
Soyons positifs. Dans n'importe quelle société, il y a de tout. Et à Fermont, j'ai vu beaucoup plus de positif que l'inverse. Il y a de l'espoir, des moyens pour faciliter la vie et le sort de ceux qui vivent là.
Dans mon court séjour à Fermont, j'ai pu apprécier l'implication des gens du milieu, leur fierté, leur esprit d'innovation. Me croirez-vous si je vous dis que c'est la dentiste de la place qui nous a fait visiter la région immédiate, Labrador City et la Mine ArcelorMetal tout près de Fermont. Imaginez, si j'avais été saisi d'un mal de dents en visitant les lieux, mon guide touristique aurait pu parer à toute urgence.
Laure et Syvianne, dentiste
La qualité de vie a de quoi faire rêver tous ces citadins prisonniers des grands centres comme Québec et Montréal. On parle beaucoup de ces deux villes en particulier comme de pièges à automobilistes. On doit passer plusieurs heures par jour pour se rendre au travail. Fermont n'a pas de problème de congestion. On fait surtout les parcours à pieds.
Montréal
Fermont sept.2010
Il y a des scènes que vous ne verrez jamais à Fermont. L'auto stop n'a aucune utilité. Si vous croyez voir une auto-stoppeuse, consulter votre médecin. Le Centre de santé est dans le mur.
Fermont est une ville pour bien vivre, pas pour mourir. Il n'y a pas de cimetière. Il y a là tout ce qu'il faut pour faire mentir toutes les prévisions pessimistes sur le vieillissement de la population. Et ça tombien, il y a un boom des naissances. Plusieurs jeunes familles découvrent le potentiel d'une famille pour élever des enfants.
On compte 45 nouvelles naissances si ma mémoire est bonne. Aux abords du mur, on a même pensé à une initiative fort intéressante: un enfant, un arbre.
Place Daviautl, Fermont
Projet un enfant, un arbre
Comme le laisse entendre l'expression, on plante un arbre pour souligner la naissance de chaque enfant. Et pour rendre le geste encore plus significatif, le nom de l'enfant est apposé à proximité des arbres ou arbustes mis en terre.
Au fait, savez-vous d'où viennent les enfants?
Plus globalement, d'où vient l'humanité?
Une petite fille demande un jour à sa mère : "Maman, comment la race humaine est-elle apparue ?"
La maman répond : "Dieu fit Adam et Ève et ils eurent des enfants. C’est ainsi que la race humaine est apparue".
Deux jours plus tard, la petite fille demande à son père la même question.
Le père répond : "Il y a très longtemps existaient les singes. Au fil des années ils se transformèrent pour devenir des hommes.
C’est ainsi qu’est apparue la race humaine."
Confuse, la petite fille retourne voir sa mère et lui demande : "Maman comment se fait-il que tu m’aies dit que la race humaine a été créée par Dieu et que papa m’affirme qu’elle vient du singe ?"
"Chérie, répondit la maman, c’est que moi je t’ai parlé de l’origine de ma famille et ton père de la sienne !"
Revenons à nos moutons: vérifier vos réflexes dans la circulation!
Mais, quoiqu'on dise, la circulation de Montréal ne devrait pas vous empêcher de voir mon fils Jipé Dalpé donner la première partie du spectacle de Daniel Bélanger les 28 et 29 ocobre 2010.
Nous venons de recevoir ce petit mot du fiston Jipé:
Bonne nouvelle: 2 autres premières parties de Daniel Bélanger cette semaine.
4 novembre à Terrebone et le 5 novembre à Valleyfield!! Bonne journée,
JP xxx
Je suis toujours fasciné par le hasard et son effet sur le cours des choses. Ce blogue s'appuie souvent sur des faits vécus qui illustrent des phénomènes liés au hasard, coïncidences et synchronicités, etc.
lundi 25 octobre 2010
mercredi 13 octobre 2010
Train de vie
Suite du billet précédent
J'ai souvent été étonné par cette réalité: tout ce que j'ai appris a fini par me servir, même lorsque j'avais l'impression d'avoir fait un détour inutile. Je ne sais pas si vous avez le même sentiment, mais j'ai souvent pensé qu'il n'y avait rien d'inutile dans la vie. On dirait que tout ce que l'on apprend finit par nous servir un jour où l'autre.
Lillian Cingo, directrice de Phelophepa
Cette réalité, exprimée autrement, on peut la voir dans le témoignage suivant:
La formation que j’ai aquise dans ce pays fut une bénédiction…Je sais que c’était le plan de Dieu. C’est comme si tout ce que j’ai appris dans ma vie devait porter ses fruits dans ce train. (Texte complet: Train de vie)
Le train dont il est question ici, c'est tout un exploit, c'est celui auquel j'ai fait allusion, à travers les propos de Lucie Pagé dans mon dernier billet:
Lucie Pagé a aussi entrepris de faire découvrir les Sud-Africains comme un peuple d'inventeurs - 80 brevets accordés chaque mois, dont 12 sur le marché international. Parmi les innovations rapportées, celle, fascinante, du Phelophepa, le "train de vie" qui parcourt 36 villages d'Afrique du Sud pour offrir ses services médicaux. "Ça, c'est une histoire de succès: ils ont touché plus d'un million de personnes qui autrement n'auraient pas ces soins.
Le train parcours 15 000km par année. Il voyage de janvier à septembre, passant une semaine à chaque arrêt. Dix-neuf membres permanents font partie de l’équipe ainsi que 36 étudiants en médecine de dernière année. Ils traitent environ 45 000 patients par année et des milliers d’autres bénéficient des programmes d’information et de formation dans les soins médicaux. Au tout début, il ne contenait que trois wagons et servait à dispenser des traitements ophtalmologiques.
Jean René Dufort, journaliste de Radio-Canada a été ému et impressionné par l'histoire. Lors de son passage en Afrique du Sud, à l'occasion de la coupe mondiale de soccer, il a laissé des billets intéressants ICI sur son blogue.
Quand on parle de train de vie en Afrique du Sud, on peut parler de deux réalités fort différentes.
La première est matière à scandales: le train de vie de certains ministres du gouvernement qui se promènent dans de luxueuses limousines. Personnellement, je n'y vois pas de quoi fouetter un chat. Il y a des fonctions qui peuvent être honorées par un certain décorum. Je réserve à plus tard mes opinions sur les scandales et la corruption.
Je préfère parler pour le moment de ce qui mérite nos éloges. L'autre train de vie, celui dont a parlé Lucie Pagé. Une idée géniale, imitée par l'Inde. Et pour voir l'Afrique sous un autre visage, voir l'Afrique en marche.
Plus près de nous, dans ma ville de Sherbrooke, un autre train à succès mérite de faire parler de lui: l'Orford Express. Sur les raills désafectées d'un ancien réseau ferroviaire, on a fait revivre un projet touristique dont les retombées ne cessent de grandir au delà de tout ce qu'on avait pu espérer.
Un tout petit détail amusant, en passant: le chef de train que l'on voit ici et dans le vidéo est un prêtre, un vrai: l'abbé Donald Thompson. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de voir présider des funérailles dans un centre funéraire dernier cri.
La cérémonie fut très touchante. Elle concernait une dame morte à un âge avancé qui avait souffert toute sa vie se demandant ce qu'il était advenu d'un de ses fils. Ce dernier était parti, alors qu'il avait 18 ans. Il avait comme projet de traverser le Canada jusqu'à l'océan pacifique. Elle n'a plus jamais eu de nouvelle de lui. L'abbé Thompson avait dit: Que l'on soit croyant ou pas, on peut penser que si Dieu existe, elle sait maintenant ce qu'elle avait voulu savoir toute sa vie: où est passé son fils. Sinon, elle repose en paix.
Cliquer sur l'Orford Express. Une vois sur ce lien, vous aurez accès à un vidéo reportage. Vous y verrez l'abbé Thompson à l'oeuvre présenter l'attraction touristique.
Orford Express
Ce même train sert pour une émission de télévision qui, semaine après semaine, présente des témoignages touchants sur des personnages connus qui ont vu la mort ou la souffrance de près: On prend toujours un train pour la vie. Pour en avoir un meilleur aperçu, je vous recommande chaudement de cliquer sur Un train illuminé pour Noël.
Ce train prend actuellement un nouveau départ. Il vient de s'associer à la campagne de financement de la Maison Aube Lumière.
La Maison Aube Lumière est une résidence de soins palliatifs pour personnes atteintes de cancer. On y fait de vrais petits miracles dans l'accompagnement des personnes en phase terminale. J'ai pu le réaliser. Plusieurs personnes peuvent affronter les derniers jours de leur vie dans un climat presque serein.
Ma mère et moi,
moins de 2 ans avant son décès
Ma mère a pu en profiter dans ses derniers jours. Elle n'avait pas le cancer, mais une maladie fatale. Elle se trouvait au Centre Universitaire de Sherbrooke. Ses jours étaient comptés. Nous avions engagé une employée de la Maison Aube Lumière pour lui tenir compagnie durant la nuit. Nous ne voulions pas qu'elle reste seule.
Elle qui avait toujours dit ne pas craindre la mort, en avait une sainte frousse. Elle m'avait même exprimé l'idée qu'elle ne voulait faire de peine à personne par sa mort. La personne qu'on nous a référée pour l'aider était une professionnelle en la matière, à l'emploi de la Maison Aube Lumière. Son approche était divine! Tout le monde devrait avoir droit à ce genre d'assistance pour mourir dans la dignité, en harmonie avec ses croyances.
CHUS
La nouvelle Maison Aube Lumière sera construite à proximité du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke au coût de 3,5 millions de dollars. La moitié du montant a déjà été recueilli.
D'accord, je viens de faire un certain détour. Revenons à nos trains. Les vrais trains avec des wagons. Il y a de biens belles réalisations dont je viens vous parler. L'Afrique nous a donné un bien bel exemple. Mais je ne peux m'empêcher de penser à tout ce qu'on a démoli ici au Canada.
Le train, ce fut un véritable symbole au Canada, un objet de fierté. On avait établi un réseau ferroviaire d'un océan à l'autre. En 1883, un premier train traverse le Canada de Montréal (océan Atlantique) à Vancouver (océan Pacifique). L'entreprise était colossale compte tenu de l'immensité et du relief capricieux du territoire.
Présentement, au Québec du moins, la majeure partie du réseau a été détruite. On a enlevé les rails et on a vendu les terrains. Pourquoi? J'ai de bonnes raisons de croire que l'industrie pétrolière y a été pour quelque chose... Qu'on me le dise si je fabule. Je ne m'habituerai jamais à voir avec quelle désinvolture on détruit les joyaux du passé. Qu'on se rappelle le Chateau Menier à l'Ile d'Anticosti dont j'ai déjà parlé. Là aussi dans cette ile aussi grande que la Corse, il y a déjà eu un chemin de fer. Aucune route carossable ne traverse l'ile. Aucun chemin de fer ne se rend à Fermont. La voie ferrée qui passe tout près se rend à une heure de route plus loin avant de s'arrêter dans la province voisine: Terre-Neuve Labrador. Il faut revenir en taxi qui roule à l'essence.
S'il n'y avait pas de corruption, il n'y aurait pas de pauvreté,
Lucie Pagé
Ne quittez pas le train. Le récit est à suivre...
J'ai souvent été étonné par cette réalité: tout ce que j'ai appris a fini par me servir, même lorsque j'avais l'impression d'avoir fait un détour inutile. Je ne sais pas si vous avez le même sentiment, mais j'ai souvent pensé qu'il n'y avait rien d'inutile dans la vie. On dirait que tout ce que l'on apprend finit par nous servir un jour où l'autre.
Lillian Cingo, directrice de Phelophepa
Cette réalité, exprimée autrement, on peut la voir dans le témoignage suivant:
La formation que j’ai aquise dans ce pays fut une bénédiction…Je sais que c’était le plan de Dieu. C’est comme si tout ce que j’ai appris dans ma vie devait porter ses fruits dans ce train. (Texte complet: Train de vie)
Le train dont il est question ici, c'est tout un exploit, c'est celui auquel j'ai fait allusion, à travers les propos de Lucie Pagé dans mon dernier billet:
Lucie Pagé a aussi entrepris de faire découvrir les Sud-Africains comme un peuple d'inventeurs - 80 brevets accordés chaque mois, dont 12 sur le marché international. Parmi les innovations rapportées, celle, fascinante, du Phelophepa, le "train de vie" qui parcourt 36 villages d'Afrique du Sud pour offrir ses services médicaux. "Ça, c'est une histoire de succès: ils ont touché plus d'un million de personnes qui autrement n'auraient pas ces soins.
Le train parcours 15 000km par année. Il voyage de janvier à septembre, passant une semaine à chaque arrêt. Dix-neuf membres permanents font partie de l’équipe ainsi que 36 étudiants en médecine de dernière année. Ils traitent environ 45 000 patients par année et des milliers d’autres bénéficient des programmes d’information et de formation dans les soins médicaux. Au tout début, il ne contenait que trois wagons et servait à dispenser des traitements ophtalmologiques.
Jean René Dufort, journaliste de Radio-Canada a été ému et impressionné par l'histoire. Lors de son passage en Afrique du Sud, à l'occasion de la coupe mondiale de soccer, il a laissé des billets intéressants ICI sur son blogue.
Quand on parle de train de vie en Afrique du Sud, on peut parler de deux réalités fort différentes.
La première est matière à scandales: le train de vie de certains ministres du gouvernement qui se promènent dans de luxueuses limousines. Personnellement, je n'y vois pas de quoi fouetter un chat. Il y a des fonctions qui peuvent être honorées par un certain décorum. Je réserve à plus tard mes opinions sur les scandales et la corruption.
Je préfère parler pour le moment de ce qui mérite nos éloges. L'autre train de vie, celui dont a parlé Lucie Pagé. Une idée géniale, imitée par l'Inde. Et pour voir l'Afrique sous un autre visage, voir l'Afrique en marche.
Plus près de nous, dans ma ville de Sherbrooke, un autre train à succès mérite de faire parler de lui: l'Orford Express. Sur les raills désafectées d'un ancien réseau ferroviaire, on a fait revivre un projet touristique dont les retombées ne cessent de grandir au delà de tout ce qu'on avait pu espérer.
Un tout petit détail amusant, en passant: le chef de train que l'on voit ici et dans le vidéo est un prêtre, un vrai: l'abbé Donald Thompson. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de voir présider des funérailles dans un centre funéraire dernier cri.
La cérémonie fut très touchante. Elle concernait une dame morte à un âge avancé qui avait souffert toute sa vie se demandant ce qu'il était advenu d'un de ses fils. Ce dernier était parti, alors qu'il avait 18 ans. Il avait comme projet de traverser le Canada jusqu'à l'océan pacifique. Elle n'a plus jamais eu de nouvelle de lui. L'abbé Thompson avait dit: Que l'on soit croyant ou pas, on peut penser que si Dieu existe, elle sait maintenant ce qu'elle avait voulu savoir toute sa vie: où est passé son fils. Sinon, elle repose en paix.
Cliquer sur l'Orford Express. Une vois sur ce lien, vous aurez accès à un vidéo reportage. Vous y verrez l'abbé Thompson à l'oeuvre présenter l'attraction touristique.
Orford Express
Ce même train sert pour une émission de télévision qui, semaine après semaine, présente des témoignages touchants sur des personnages connus qui ont vu la mort ou la souffrance de près: On prend toujours un train pour la vie. Pour en avoir un meilleur aperçu, je vous recommande chaudement de cliquer sur Un train illuminé pour Noël.
Ce train prend actuellement un nouveau départ. Il vient de s'associer à la campagne de financement de la Maison Aube Lumière.
La Maison Aube Lumière est une résidence de soins palliatifs pour personnes atteintes de cancer. On y fait de vrais petits miracles dans l'accompagnement des personnes en phase terminale. J'ai pu le réaliser. Plusieurs personnes peuvent affronter les derniers jours de leur vie dans un climat presque serein.
Ma mère et moi,
moins de 2 ans avant son décès
Ma mère a pu en profiter dans ses derniers jours. Elle n'avait pas le cancer, mais une maladie fatale. Elle se trouvait au Centre Universitaire de Sherbrooke. Ses jours étaient comptés. Nous avions engagé une employée de la Maison Aube Lumière pour lui tenir compagnie durant la nuit. Nous ne voulions pas qu'elle reste seule.
Elle qui avait toujours dit ne pas craindre la mort, en avait une sainte frousse. Elle m'avait même exprimé l'idée qu'elle ne voulait faire de peine à personne par sa mort. La personne qu'on nous a référée pour l'aider était une professionnelle en la matière, à l'emploi de la Maison Aube Lumière. Son approche était divine! Tout le monde devrait avoir droit à ce genre d'assistance pour mourir dans la dignité, en harmonie avec ses croyances.
CHUS
La nouvelle Maison Aube Lumière sera construite à proximité du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke au coût de 3,5 millions de dollars. La moitié du montant a déjà été recueilli.
D'accord, je viens de faire un certain détour. Revenons à nos trains. Les vrais trains avec des wagons. Il y a de biens belles réalisations dont je viens vous parler. L'Afrique nous a donné un bien bel exemple. Mais je ne peux m'empêcher de penser à tout ce qu'on a démoli ici au Canada.
Le train, ce fut un véritable symbole au Canada, un objet de fierté. On avait établi un réseau ferroviaire d'un océan à l'autre. En 1883, un premier train traverse le Canada de Montréal (océan Atlantique) à Vancouver (océan Pacifique). L'entreprise était colossale compte tenu de l'immensité et du relief capricieux du territoire.
Présentement, au Québec du moins, la majeure partie du réseau a été détruite. On a enlevé les rails et on a vendu les terrains. Pourquoi? J'ai de bonnes raisons de croire que l'industrie pétrolière y a été pour quelque chose... Qu'on me le dise si je fabule. Je ne m'habituerai jamais à voir avec quelle désinvolture on détruit les joyaux du passé. Qu'on se rappelle le Chateau Menier à l'Ile d'Anticosti dont j'ai déjà parlé. Là aussi dans cette ile aussi grande que la Corse, il y a déjà eu un chemin de fer. Aucune route carossable ne traverse l'ile. Aucun chemin de fer ne se rend à Fermont. La voie ferrée qui passe tout près se rend à une heure de route plus loin avant de s'arrêter dans la province voisine: Terre-Neuve Labrador. Il faut revenir en taxi qui roule à l'essence.
S'il n'y avait pas de corruption, il n'y aurait pas de pauvreté,
Lucie Pagé
Ne quittez pas le train. Le récit est à suivre...
dimanche 10 octobre 2010
Fermont et l'Afrique
S'il n'y avait pas de corruption dans le monde, il n'y aurait pas de pauvretéSuite du billet précédent
Lucie Pagé
Parler des liens entre Fermont et l'Afrique, a première vue, c'est un peu fou. Vous en conviendrez, le climat est différent, les bêtes sauvages aussi. Il y a plus de chance de trouver un ours à Fermont qu'au Congo. Mais il y a un lien. On en trouve toujours.
Il y a des liens qui s'imposent de toute évidence, par eux-mêmes. D'autres qui sont intriguants et laissent songeurs. Il m'arrive souvent de trouver des textes qui me tombent sous les yeux comme s'ils avaient été écrits pour moi, pour rendre plus significatifs des événements que je viens de vivre. Je ne vais pas à la messe bien souvent. Je m'en confesse. Mais j'y vais parfois pour réfléchir. Et je ne compte pas le nombre de fois où on aurait dit que le curé avait préparé son discours pour moi. Est-ce la main de Dieu ou celle du hasard qui me guide?
Rassurez-vous, je ne veux pas vous laisser entendre que j'ai des voix qui me viennent du Ciel et que je suis de la lignée de Mère Teresa ou du Frère André. Le phénomène dont je vais vous parler n'en demeure pas moins intriguant ou amusant, selon le point de vue.
Dans mon dernier billet, je vous parlais de la pauvreté en Afrique et j'écrivais ceci:
Prenez l'Afrique, par exemple. On laisse souvent entendre que si les pays riches faisaient preuve de plus de générosité, on pourrait faire disparaitre la pauvreté. Voyons donc! On s'imagine qu'il s'agit de se donner des millions ou des milliards pour l'éliminer.
Je n'ai jamais été en Afrique. Je ne suis pas africonologue. Mon opinion vallait donc celle de n'importe qui.
Or, le lendemain, à la télé, lors d'une émission que je n'écoute presque jamais, on annonçait une invitée dont Laure m'avait parlé: Lucie Pagé. Je me souvenais qu'elle avait eu un parcours passionnant en Afrique. Je n'ai pas fait le lien tout de suite avec mon billet.
J'ai décidé d'écouter l'entrevue simplement pour accompagner Laure, même si je ne ressentais pas d'intérêt. Quand quelque chose nous passionne, il est normal d'aimer avoir quelqu'un à ses côtés pour partager ses émotions.
Ce que j'ai entendu m'a tellement frappé que je me suis levé pour aller chercher un crayon, du papier et prendre des notes. La première phrase que j'ai notée est la suivante:
S'il n'y avait pas de corruption dans le monde, il n'y aurait pas de pauvreté.Venant de Lucie Pagé, cette phrase prenait tout son sens. Cette grande dame a eu tout un parcours héroïque. Elle a vécu en Afrique et a même été la voisine de Nelson Mandela avec qui elle a eu l'occasion de prendre le thé à plusieurs occasions.
Lucie Pagé
Nelson Mandela et Lucie Pagé
Le lendemain du jour où cette photo a été prise, Nelson Mandela recevait le prix Nobel de la paix.
Très jeune, cette journaliste du Québec, née en Nouvelle-Écosse en 1961, s'est envolée pour l'Afrique en vue d'y faire des reportages sur la situation toute particulière qui s'y vivait à l'époque. Fascinée par ce qu'elle a vu, elle a tout laissé derrière elle: le Québec, son mari, un enfant, tout! Elle a bientôt eu comme ami de coeur un syndicaliste révolutionnaire sud-africain qui est par la suite devenu ministre dans le gouvernement de Manson Mandela. Il n'y a rien de trop beau pour la classe ouvrière.
Quand elle parle de la pauvreté en Afrique ou dans le monde, elle sait donc très bien de quoi elle parle et ça me rejoint beaucoup. Elle parle du beau côté de l'Afrique, de ses succès. Ils ne l'ont pas été à coup de milliards, mais ils ont été le fruit de leaders charismatiques, de héros qui ont redonné la fierté au peuple, le sens de leurs valeurs, leurs capacités d'innovation.
L'éducation a été valorisée:
Lucie Pagé a aussi entrepris de faire découvrir les Sud-Africains comme un peuple d'inventeurs - 80 brevets accordés chaque mois, dont 12 sur le marché international. Parmi les innovations rapportées, celle, fascinante, du Phelophepa, le "train de vie" qui parcourt 36 villages d'Afrique du Sud pour offrir ses services médicaux. "Ça, c'est une histoire de succès: ils ont touché plus d'un million de personnes qui autrement n'auraient pas ces soins."Les possibilités d'Internet prennent de nos jours tout leur sens. On y trouve le meilleur et le pire. Les occasions de choisir sont plus grandes que jamais. Ironiquement, lorsque j'ai fait une recherche pour trouver la photo de Lucie Pagé sur Bing, presque juste à côté de celle de Lucie Pagé, il y avait une photo plutôt osée qui m'a obligé à fermer les yeux. Elle avait si peu de vêtements, la pauvre. À moins que son apparence de pauvreté ne cache de la corruption. Je vais étudier la situation de plus près!
Elle restitue également nombre de réussites sociales sur les plans de la santé, des finances, des arts et de la technologie. "À mesure que ça se branche, les enfants peuvent avoir accès à des bibliothèques, à de l'information. La technologie est un élément clé de l'accès au savoir et donc de l'accès au pouvoir. Et il faut que ça rejoigne la femme qui accouche, qui porte l'eau, qui porte les bébés, les familles... Il faut éduquer la femme", affirme Lucie, qui cite un proverbe africain pour illustrer son propos: "Lorsque vous éduquez un homme, vous éduquez un individu, mais lorsque vous éduquez une femme, vous éduquez une famille, une nation."
Vous allez me dire que je me trouve maintenant bien loin de Fermont. D'accord, je vais y revenir. Je me contente d'une toute petite allusion. Vous vous souvenez des venelles de Fermont?
Vennelles
Lorsque j'ai voulu faire une chercher sur Google pour vos parler des venelles, j'ai trouvé ce lien sur la municipalité de Venelles en France.
On trouve de tout sur internet. On voit ici le maire de Venelles, mieux entouré que tous les maires que je connais. Il faut choisir ses venelles. Je crois qu'ici, au Québec, la photo aurait créé tout un émoi, pour ne pas dire des protestations. Autres lieux, autres moeurs. La vie privée des hommes publiques semblent moins sensible en France. Un président peut fréquenter qui il veut. À vouloir paraître trop purs, on frôle peut-être un peu l'hypocrisie. Le politicly correct en est peut-être d'une certaine façon.
Je suis loin d'avoir tout dit ce que j'avais à raconter sur Fermont. Mais avant, dans mon prochain billet, j'ai bien le goût de vous parler encore de corruption. Se pourrait-il qu'y en ait au Québec? Est-ce vrai que le Québec est la province la plus corrompue du Canada? Doit-on se sentir insultés?
S'il n'y avait pas de corruption dans le monde, il n'y aurait pas de pauvreté... et j'ajouterais: On aurait de l'argent pour la santé, l'éducation, l'hébergement décent de nos ainés.
Lucie Pagé
Pour Lucie Pagé, un vrai leader doit avoir trois qualités: l'humilité, le goût de servir, l'intégrité. En connaissez-vous du monde comme ça?
À moins que quelque part, certains se préparent...
La Presse
Pour vous permettre de mieux apprécier, au cas où vous n'auriez pas remarqué, celui qui est représenté à la place de Jésus c'est Joseph Facal. Vous trouverez son blogue, à droite, parmi mes favoris. Je me permets aussi de préciser qu'en dépit de la carricature, Joseph Facal et François Legault ont toujours été et demeurent pour moi les plus beaux espoirs de l'heure au plan politique. Si le Parti Québecois leur avait donné la place et l'attention qu'ils méritaient, le Québec serait peut-être aussi indépendant aujourd'hui que l'Afrique du Sud. Il parait qu'on a les leaders qu'on mérite.
À l’évidence, le gouvernement fait le pari que le peuple dort d’un sommeil si profond qu’il peut aller de l’avant sans trop risquer de le réveiller. (voir Joseph Facal)
lundi 4 octobre 2010
Fermont: argent, fer et cocaïne
Laure dans une mine de cocaïne
à la frontière du Labrador.
Quand on met les pieds au Paradis, on n'est jamais loin de l'Enfer.
Je suis souvent dérouté par ce que je vois. On ne choisit pas le lieu où l'on nait. On ne choisit pas ses parents, ses talents, son apparence physique, ce qui nous tombe du ciel presque par miracle. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les chances sont distribuées de façon très inégales. Le plus étonnant est ailleurs: on n'a pas tous la capacité de profiter de ce que l'on a. J'ai bien aimé cette phrase sur le blogue de Zoreilles, à son retour de la chasse en Abitibi: « À force de manquer de toutt, on ne manque de rien ».
Je suis régulièrement surpris de voir comment quand on a tout, sans avoir rien demandé, on peut si facilement tout risquer avec une inconscience désarmante. Le milieu des artistes en est plein d'exemples.
Je devrais plutôt parler de mauvais exemples. J'ai presque envie de dire que les deux principales causes de toxicomanie sont: la pauvreté et la richesse.
Et que dire de toutes celles dont on dit: À leurs débuts, elles étaient parfaites et elles étaient la petite fille que toutes les mères voulaient avoir. Maintenant, elles sont...
Lorsqu'on observe les dérapages, les vies perdues, on dirait qu'on cherche partout sauf où il faudrait regarder. Souvent, on fait un lien rapide entre les problèmes sociaux et la pauvreté. C'est loin d'être toujours le cas.
Si ça l'est, je crois que la pauvreté est souvent davantage la conséquence que la cause. Il ne faut pas croire que c'est le chant du coq qui fait lever le soleil. Et pour demeurer dans la basse-cour, il faut aussi se demander si c'est la poule ou l'oeuf qui est arrivé en premier.
Pour moi, le piège c'est de se limiter à réclamer de l'argent pour trouver des solutions alors que la source du problème est ailleurs. Et si c'était l'argent le problème, je veux dire le principal problème. L'argent, je crois que ça rend fou. En avoir trop, c'est comme ne pas en avoir assez.
Prenez l'Afrique, par exemple. On laisse souvent entendre que si les pays riches faisaient preuve de plus de générosité, on pourrait faire disparaitre la pauvreté. Voyons donc! On s'imagine qu'il s'agit de se donner des millions ou des milliards pour l'éliminer. À ce compte-là, je frapperais de la monnaie à mon effigie et on n'en parlerait plus.
À mon avis, on se trompe de cible. L'Afrique est peut-être le continent le plus riche en terme de ressources et de conditions climatiques. Il serait plus utile de ne pas inonder le continent de produits agricoles venus d'ailleurs et les laisser exploiter chez eux, pour eux, les ressources qu'ils ont déjà en abondance. Mais tout ne serait pas réglé pour autant.
Pour moi, Fermont est un très bon exemple pour pousser la réflexion un peu plus loin. Le dernier billet m'avait donné l'occasion de faire la réflexion suivante: À Fermont, tous les sports sont accessibles tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Des loisirs, il y en a partout, pour tous les goûts, tous les âges. Les emplois sont nombreux et fort bien rémunérés. En plus, les primes d'éloignement sont fort généreuses. La fiscalité est avantageuse et on peut vivre sans auto. On pourrait donc à s'attendre à ce qu'il n'y ait pas de problèmes de drogues, d'alcool ou de moralité.
Fermont, piscine dans le mur-écran
Quand on parle de toxicomanies chez les autochtones, on accuse le manque de loisirs. Si on parle de toxicomanies à Fermont, ce n'est pas non plus le manque de loisirs qu'on peut pointer du doigt. Si dans un milieu qui peut servir de modèle pour la diversité de ses loisirs et ses ressources financières, il y a un problème de toxicomanie, il faut chercher la cause ailleurs. Où?
Mais au fait, est-ce qu'il y a un problème de toxicomanie à Fermont? Rassurez-vous, je ne sais pas si c'est le cas. Aucune idée. On dit qu'il y en a comme ailleurs. La nature humaine étant ce qu'elle est, il y a toujours quelqu'un quelque part qui sait faire preuve d'imagination pour détourner à son avantage l'argent ou les ressources qui devraient appartenir à tous. La folie de l'exploitation des gaz de schiste nous en donne une démonstration éloquente. Et on peut se douter de l'issue. Il parait même qu'il y a des collecteurs d'argent qui essaient d'influencer des partis politiques et la nomination des juges.
Des mauvaises langues prétendent que c'est le sexe, l'argent et la soif du pouvoir qui mènent le monde. Des sectes l'ont compris depuis longtemps. Je ne peux m'empêcher d'ouvrir une parenthèse tirée de l'actualité du jour. Comment le colonel Russell Williams qui avait tout ce qu'un homme peut désirer en terme d'argent, de pourvoir, de capacités de séductions a-t-il pu à ce point tout gâcher? Et tant qu'à faire, il ne pouvait être plus diabolique. Lequel des trois (sexe, argent, pouvoir)stimule davantage le cerveau? Je vous laisse deviner.
Il y aura, bien sûr, une suite à ce billet. Mais, ne partez pas de rumeurs. Le paysage tout blanc où se trouvait Laure dans l'en-tête du blogue, ce n'était pas de la cocaïne. On ne trouve pas de mine de cocaïne à l'état pur ni au Labrador, ni à Fermont. Vous croyez peut-être que c'est de la neige? Ce n'est pas non plus de la bonne réponse. C'est un produit minier.
Fermont et la région toute entière sont très riches. Les salaires feraient l'envie de tous les coins du monde. Et pourant, le peuplement est incroyablement faible. Il faut reconnaître que le potentiel de la région est phénoménal. Un autre paradoxe! Mais je crois qu'il y a une explication: on veut toujours un rendement rapide, immédiat. L'ambition est aveugle et sans vision à long terme. En d'autres mots: l'État ne joue pas son rôle, celui de promouvoir et orienter le développement dans le sens du bien commun. Ce n'est pas la richesse qu'il faut promouvoir, mais l'amour du territoire et de ses concitoyens. L'amour et la fierté.
J'ai été surpris de tout ce qu'on pouvait trouver à la surface à l'état pur.
Certains touristes aiment bien en rapporter un peu dans leurs bagages pour se fabriquer de petits bijoux ou simplement comme décoration dans leurs aménagements paysagers. Mais encore faut-il utiliser un autre moyen de transport que celui que j'ai trouvé le plus avantageux: l'avion.
Les billets de train et d'avion sont eux aussi un bon moyen dont certains profitent pour faire de l'argent. Je crois que les coûts sont difficilement justifiables. Pour demeurer dans le domaine des citations de basse-cour, je vous dirais que vouloir tirer trop de profits de moyens de transport, c'est un peu comme tuer la poule aux oeufs d'or. En effet, les attraits touristiques de Fermont et sa régions sont inimaginables.
Les jours d'ensoleillement l'été et de noirceurs en hiver en font un lieu de prédilection pour admirer les aurores boréales et les perséides à certaines périodes de l'année. Vive le tourisme de sciences, culture et aventures. Des pays comme la Norvège en ont compris l'importance de mettre en valeur un des plus beaux spectacles naturels au monde.
Mais je dois souligner une initiative intéressante de l'Agence spatiale canadienne: aurores boréales en direct Il suffit de cliquer sur le lien. Et c'est gratuit!
À suivre...
à la frontière du Labrador.
Quand on met les pieds au Paradis, on n'est jamais loin de l'Enfer.
Je suis souvent dérouté par ce que je vois. On ne choisit pas le lieu où l'on nait. On ne choisit pas ses parents, ses talents, son apparence physique, ce qui nous tombe du ciel presque par miracle. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les chances sont distribuées de façon très inégales. Le plus étonnant est ailleurs: on n'a pas tous la capacité de profiter de ce que l'on a. J'ai bien aimé cette phrase sur le blogue de Zoreilles, à son retour de la chasse en Abitibi: « À force de manquer de toutt, on ne manque de rien ».
Je suis régulièrement surpris de voir comment quand on a tout, sans avoir rien demandé, on peut si facilement tout risquer avec une inconscience désarmante. Le milieu des artistes en est plein d'exemples.
Je devrais plutôt parler de mauvais exemples. J'ai presque envie de dire que les deux principales causes de toxicomanie sont: la pauvreté et la richesse.
Et que dire de toutes celles dont on dit: À leurs débuts, elles étaient parfaites et elles étaient la petite fille que toutes les mères voulaient avoir. Maintenant, elles sont...
Lorsqu'on observe les dérapages, les vies perdues, on dirait qu'on cherche partout sauf où il faudrait regarder. Souvent, on fait un lien rapide entre les problèmes sociaux et la pauvreté. C'est loin d'être toujours le cas.
Si ça l'est, je crois que la pauvreté est souvent davantage la conséquence que la cause. Il ne faut pas croire que c'est le chant du coq qui fait lever le soleil. Et pour demeurer dans la basse-cour, il faut aussi se demander si c'est la poule ou l'oeuf qui est arrivé en premier.
Pour moi, le piège c'est de se limiter à réclamer de l'argent pour trouver des solutions alors que la source du problème est ailleurs. Et si c'était l'argent le problème, je veux dire le principal problème. L'argent, je crois que ça rend fou. En avoir trop, c'est comme ne pas en avoir assez.
Prenez l'Afrique, par exemple. On laisse souvent entendre que si les pays riches faisaient preuve de plus de générosité, on pourrait faire disparaitre la pauvreté. Voyons donc! On s'imagine qu'il s'agit de se donner des millions ou des milliards pour l'éliminer. À ce compte-là, je frapperais de la monnaie à mon effigie et on n'en parlerait plus.
À mon avis, on se trompe de cible. L'Afrique est peut-être le continent le plus riche en terme de ressources et de conditions climatiques. Il serait plus utile de ne pas inonder le continent de produits agricoles venus d'ailleurs et les laisser exploiter chez eux, pour eux, les ressources qu'ils ont déjà en abondance. Mais tout ne serait pas réglé pour autant.
Pour moi, Fermont est un très bon exemple pour pousser la réflexion un peu plus loin. Le dernier billet m'avait donné l'occasion de faire la réflexion suivante: À Fermont, tous les sports sont accessibles tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Des loisirs, il y en a partout, pour tous les goûts, tous les âges. Les emplois sont nombreux et fort bien rémunérés. En plus, les primes d'éloignement sont fort généreuses. La fiscalité est avantageuse et on peut vivre sans auto. On pourrait donc à s'attendre à ce qu'il n'y ait pas de problèmes de drogues, d'alcool ou de moralité.
Fermont, piscine dans le mur-écran
Quand on parle de toxicomanies chez les autochtones, on accuse le manque de loisirs. Si on parle de toxicomanies à Fermont, ce n'est pas non plus le manque de loisirs qu'on peut pointer du doigt. Si dans un milieu qui peut servir de modèle pour la diversité de ses loisirs et ses ressources financières, il y a un problème de toxicomanie, il faut chercher la cause ailleurs. Où?
Mais au fait, est-ce qu'il y a un problème de toxicomanie à Fermont? Rassurez-vous, je ne sais pas si c'est le cas. Aucune idée. On dit qu'il y en a comme ailleurs. La nature humaine étant ce qu'elle est, il y a toujours quelqu'un quelque part qui sait faire preuve d'imagination pour détourner à son avantage l'argent ou les ressources qui devraient appartenir à tous. La folie de l'exploitation des gaz de schiste nous en donne une démonstration éloquente. Et on peut se douter de l'issue. Il parait même qu'il y a des collecteurs d'argent qui essaient d'influencer des partis politiques et la nomination des juges.
Des mauvaises langues prétendent que c'est le sexe, l'argent et la soif du pouvoir qui mènent le monde. Des sectes l'ont compris depuis longtemps. Je ne peux m'empêcher d'ouvrir une parenthèse tirée de l'actualité du jour. Comment le colonel Russell Williams qui avait tout ce qu'un homme peut désirer en terme d'argent, de pourvoir, de capacités de séductions a-t-il pu à ce point tout gâcher? Et tant qu'à faire, il ne pouvait être plus diabolique. Lequel des trois (sexe, argent, pouvoir)stimule davantage le cerveau? Je vous laisse deviner.
Il y aura, bien sûr, une suite à ce billet. Mais, ne partez pas de rumeurs. Le paysage tout blanc où se trouvait Laure dans l'en-tête du blogue, ce n'était pas de la cocaïne. On ne trouve pas de mine de cocaïne à l'état pur ni au Labrador, ni à Fermont. Vous croyez peut-être que c'est de la neige? Ce n'est pas non plus de la bonne réponse. C'est un produit minier.
Fermont et la région toute entière sont très riches. Les salaires feraient l'envie de tous les coins du monde. Et pourant, le peuplement est incroyablement faible. Il faut reconnaître que le potentiel de la région est phénoménal. Un autre paradoxe! Mais je crois qu'il y a une explication: on veut toujours un rendement rapide, immédiat. L'ambition est aveugle et sans vision à long terme. En d'autres mots: l'État ne joue pas son rôle, celui de promouvoir et orienter le développement dans le sens du bien commun. Ce n'est pas la richesse qu'il faut promouvoir, mais l'amour du territoire et de ses concitoyens. L'amour et la fierté.
J'ai été surpris de tout ce qu'on pouvait trouver à la surface à l'état pur.
Certains touristes aiment bien en rapporter un peu dans leurs bagages pour se fabriquer de petits bijoux ou simplement comme décoration dans leurs aménagements paysagers. Mais encore faut-il utiliser un autre moyen de transport que celui que j'ai trouvé le plus avantageux: l'avion.
Les billets de train et d'avion sont eux aussi un bon moyen dont certains profitent pour faire de l'argent. Je crois que les coûts sont difficilement justifiables. Pour demeurer dans le domaine des citations de basse-cour, je vous dirais que vouloir tirer trop de profits de moyens de transport, c'est un peu comme tuer la poule aux oeufs d'or. En effet, les attraits touristiques de Fermont et sa régions sont inimaginables.
Les jours d'ensoleillement l'été et de noirceurs en hiver en font un lieu de prédilection pour admirer les aurores boréales et les perséides à certaines périodes de l'année. Vive le tourisme de sciences, culture et aventures. Des pays comme la Norvège en ont compris l'importance de mettre en valeur un des plus beaux spectacles naturels au monde.
Mais je dois souligner une initiative intéressante de l'Agence spatiale canadienne: aurores boréales en direct Il suffit de cliquer sur le lien. Et c'est gratuit!
À suivre...