Nous vivons dans un monde qui accepte difficilement les élites. Les modèles sont mal venus. Et pourtant, on cherche les idoles, on en fabrique. À peine entrés dans l'adolescence, plusieurs rêvent devenir des vedettes, des stars accadémiciens. Il y a là tout un paradoxe. Comment comprendre qu'on accepte si mal les élites et qu'on aime tant les télé-réalités qui ont ceci en commun: éléminer les moins bons?
Dans un récent billet, commentant le rôle des faiseurs d'image en politique, Joseph Facal écrivait: Je ne veux pas que le chef du gouvernement soit comme moi ou comme mon beau-frère. En raison de ses responsabilités, je veux, j’exige qu’il soit meilleur que moi, qu’il ait plus de caractère et de jugement que moi. Notre époque veut cependant faire croire que nous devrions tous être égaux et pareils. C’est pourquoi la vraie grandeur nous met mal à l’aise. Tout doit être rabaissé au niveau moyen.
Ce à quoi une blogueuse répliquait: j’interroge votre conception de ce que doit être un bon gouvernement. Auriez-vous une tendance élitiste? Prétendez-vous être démocrate? (...) Je ne pense pas que nos représentants doivent être dictincts du peuple. Je souhaite vivre dans une démocratie «le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple».
Personnellement, je trouve la situation regrettable. On oublie vite des personnalités dont on devrait s'inspirer. Et parfois, on les écarte carrément pour qu'il ne prête ombrage à personne. Le cas de Johan Beetz dont je vous ai parlé dans le billet précédent en est un exemple bien triste.
C'est un homme de science, ornithologue, chasseur,pêcheur, médecin, chercheur, humaniste, artiste peintre de grand talent s'est impliqué dans son milieu de façon magistrale.
C'est aussi un homme de coeur. Non seulement, il soignait son monde gratuitement, il nourrissait tout ceux qui en avait besoin. Il a fait construire l'église de Baie-John Beetz. Elle a été terminée en 1910. Les missionnaires y passaient environ deux fois par années pour faire des mariages et baptiser les nouveaux nés.
Sa maison est ouverte à tous sans disctinction, Blancs, Montagnais, missionnaires, amis de passage, voisins dans le besoin, et bien sûr membres de sa famille. Tous profiteront de la bonté de Johan et d'Adéla (Le petit grand européen, P.73).
Château Baie-Johan-Beetz, avril 2009
Monument historique depuis 1979
Voci de quoi avait l'air sa cabane lorsqu'il a acheté, en Belgique, son domaine de la Côte-Nord sans l'avoir vu. Il n'a pu s'empêcher de rire en la voyant. Lui qui avait été habitué à la vie de château en Belgique. Il l'a fait déplacée pour s'en servir comme garde-manger. Il s'est fait construire un château que l'on voit plus haut.
Très riche, sa fortune ne cesse de prospérer et il en fait profiter tout le monde. Mais tout s'écroule lors de la crise de 1929. Les renards argentés qui valaient si cher ne se vendent plus. On le vole. Plusieurs écrits de ses recherches scientifiques disparaissent. Certaines relevaient du génie. On le jalouse et le dénigre en haut lieu. On lui reproche de ne pas avoir de doctorat. Il doit se chercher du travail à Québec.
Il possède une magnifique collection d'animaux et d'oiseaux qui se conservent, sans être empaillés, selon une méthode qu'il a lui même mise au point et dont on ne connait plus le secret. Il a voulu vendre, à prix d'aubaine, sa collection au gouvernement du Québec qui a refusé. Pourtant, elle soulevait un grand intérêt qui dépassait largement les frontières.
Plus personne ne parle ni des oeuvres de Johan Beetz, ne de l'homme de grande valeur qu'il a été au plan scientifique, artistique et humain. Si je n'avais pas eu à passer devant son magnifique château, je n'aurais même pas su que Johan Beetz avait existé et avait tellement inspiré son milieu.
La Côte-Nord possède plusieurs trésors cachés à préserver
Il ne faut surtout pas compter sur le Ministère de l'Éducation pour bien connaître le passé et s'en inspirer. Le tout nouveau billet de Joseph Facal est un petit bijou pour bien illustrer le phénomène dans Le bon combat.
J'attire votre attention sur les prochains spectacles de Toutes les filles:
Sylvie Paquette‚ Marie-Annick Lépine‚ Catherine Durand‚ Gaële‚ Amélie Veille
05/08/2010 LÉVIS / Langlicane
06/08/2010 LA MALBAIE / Cabaret Desjardins
07/08/2010 PORT CARTIER / Café théâtre Graffiti
08/08/2010 SEPT-ILES / Salle Jean-Marc Dion
09/08/2010 NATASHQUAN / Café de la grande école
Je suis toujours fasciné par le hasard et son effet sur le cours des choses. Ce blogue s'appuie souvent sur des faits vécus qui illustrent des phénomènes liés au hasard, coïncidences et synchronicités, etc.
samedi 31 juillet 2010
mercredi 28 juillet 2010
Baie Johan Beetz et son Prince
Une belle prise! Dans un paradis de chasse et pêche, Laure a déniché cette merveille: une assiette de service. Si au début du siècle dernier, une belle fiancée n'avait pas été victime de pneumonie, cette belle pièce de vaisselle ne ferait pas partie de notre patrimoine familial. Une autre oeuvre du hasard. Un malheur, un chagrin inconsolable et voilà tout un univers chaviré.
Johan Beetz, l'amant éprouvé, a voulu fuir, tout abandonner pour panser ses plaies. Il a traversé l'Atlantique et a profondément transformé l'univers de la Côte-Nord. La puissante compagnie de fourrure de la Baie d'Hudson a dû battre en retraite devant ce petit homme.
En allant vers Natashquan, à 65 km de Havre Saint-Pierre, on ne peut manquer le château sorti comme de nulle part. En 1996, le prolongement de la route 138 a permis de relier cette municipalité à celle de Havre-Saint-Pierre, et ce faisant, d'en rompre l'isolement. Et pourtant, le hameau ne date pas d'hier. Radio-Canada en a fait un reportage dans son émission: Histoires oubliées.
Le reportage ne fait que mettre l'eau à la bouche. Mais on a tout de même le temps de voir le vaissellier dans lequel Laure a repéré la pièce de collection qu'elle a rapportée. Pour bien se situer, reprenons le tout du début.
Johan Beetz est né le 19 août 1874 au chateau Oudenhouven à Bootmeerbeek, forteresse médiévale du Brabant belge. Son histoire est fascinante. Noble, très riche, très instruit et très cultivé, rien ne le préparait à aboutir dans un coin perdu de la Côte-Nord au début de siècle dernier.
Il est le fils de Johannes Beetz et de Céline Verzyl, avocate de profession. Johannes Beetz décède alors que son fils est âgé de deux ans. Céline Verzyl se remarie avec un major anglais, Walter Turner.
Au cours de sa jeunesse, il visite le Maroc, l’Algérie et le Congo pour y pratiquer la chasse. Il participe à des fouilles archéologiques. Il étudie la médecine et la biologie. Sa fiancée, Marthe, meurt suite à une pneumonie.Source: Wikipedia
Quand il a acheté son domaine, il ne s'attendait pas à trouver la cabane qui s'y trouvait. Aucune comparaison avec le château de Johan Beez allait y faire construire plus tard. Si on oublie les deux tours de côté, on peut remarquer une certaine similitude entre les deux châteaux. Du moins, c'est ce que Johan Beetz avait voulu.
Voici un bref aperçu de sa biographie que l'on retrouve dans le Répertoire de l'Office Nationale du Film (ONF).
Résumé
Qui croirait à cette épopée d'un jeune aristocrate belge du tournant du siècle, dont la fiancée meurt subitement et qui, pour oublier son chagrin, débarque un jour à Piastre-Baie, sur la Côte-Nord du Québec? Pourtant, l'homme a bel et bien existé. En témoignent ce village rebaptisé Baie-Johan-Beetz à sa mémoire, le dernier des onze enfants nés de son union avec une belle Métisse, et le récit savoureux d'anciens Innus sur les aventures de l'Européen à la moustache retroussée. Petit de taille, Johan Beetz est devenu un grand homme aux yeux des Innus grâce à l'amitié profonde qu'il vouait à ce peuple des grands espaces. Passionné de nature, de chasse et de pêche, il fera l'élevage des renards et apprendra aux autochtones à ne plus troquer leurs peaux contre une bouchée de pain.
La réalisatrice innue Joséphine Bacon s'est rendue en Belgique à la rencontre du propriétaire de l'ancien domaine de Johan Beetz. Elle y a découvert un sympathique chef cuisinier, Philip De Buck, qui a accepté de traverser l'Atlantique pour préparer un repas de fête en l'honneur d'Henri, 84 ans et dernier fils vivant de Beetz. Parallèlement se déroule un grand rassemblement d'anciens, organisé en plein air par les Innus. L'alternance des images semble une invitation à poursuivre le dialogue entre deux mondes.
Source: ONF: Le petit grand européen
mercredi 14 juillet 2010
Mourir dans l'indifférence
Le premier ministre de Terre-Neuve a rejeté la proposition de groupes environnementaux d'obliger les entreprises à creuser deux puits en même temps pour que le puits de secours puisse arrêter la marée noire en quelques jours. (Source La Presse)
Je suis triste quand je vois:
Mais quand je vois tout ça se faire dans l'indifférence la plus totale,
alors là, j'ai le goût de pleurer.
Il y a quelques jours, alors que tout l'ouest du Québec était aux prises avec une canicule insupportable de 43 degrés avec le facteur humidex, nous devions nous habiller chaudement dans l'Est. Il faisait à peine 15 degrés sur la Côte-Nord. C'est la température qu'il faisait à Natashquan là où un de nos plus grands poètes chantait: Mon pays, c'est l'hiver.
Natashquan, le 10 juillet 2010.
Toute cette chaleur insupportable qui contraste avec la froidure de Natashquan,
se pourrait-il que ce soit à cause des changements climatiques? Se pourrait-il que ce soit l'insouciance ou la cupidité de l'homme qui en soit responsable? Serait-ce plutôt la nature qui rouspète ou un simple hasard improvisé par je ne sais quel phénomène cosmique qu'un dieu fou s'amuse à perturber? La planète n'a jamais eu si chaud qu'en 2010.
J'avais hâte de faire visiter Natasquan à des amis. Sur la route qui mène de Havre-Saint-Pierre à Natashquan, nous avons écouté un CD magnifique loué au Centre Pélagie Cormier de Havre-Saint-Pierre.
Ce CD décrit tout le parcours. C'est aussi un voyage dans le temps. Il nous permet de rire, nous émouvoir, nous émerveiller. Peut-on croire que, il n'y a pas si longtemps, on livrait le courrier à pieds en hiver, de Havre-Saint-Pierre à Blanc Sablon.
On apprend comment la route, les nouvelles technologies, les moyens de communication ont pu tout révolutionner pour le meilleur et pour le pire. On apprend comment toute cette région qui attirait des bateaux venus de très loin pour faire des pêches miraculeuses s'est retrouvée soudain à court de ressources. Pour faire de l'argent rapide, les bancs de poissons des fonds marins de Natashquan ont été dragués. C'est comme si on avait passé une charrue dans le jardin pour tout récolter d'un coup, peut-on entendre sur le CD.
En arrivant à Natashquan, ce qui me tenait le plus à coeur, c'était la visite de la petite école de Natashquan, déjà fréquentée par Gilles Vigneault et transformée en musée. Ironiquement, hier au téléjournal de Radio-Canada on a justement parlé du musée de la petite école de Gilles Vigneault. Un incontournable à Natashquan. On disait qu'après avoir visité le musée, on ne pouvait plus entendre les chansons de la même façon.
L'année dernière, je suis allé à Natashquan 3 fois.
La petite école de Gilles Vigneault
Nous nous y sommes présentés avec émotion. L'école était fermée. J'ai trouvé l'incident un peu triste.
Par hasard, en passant devant le bureau touristique de Natashquan, j'ai vu cette note écrite au plomb sur un bout de papier: Petite école ouverte de 11h à 13 h seulement. Un touriste qui sait qu'on parle du musée de Vigneault, il est plus rusé que moi.
Devant la maison natale de Gilles Vigneault, aucune indication non plus. Rien pour la mettre en valeur. Un peu triste. Nul n'est prophète dans son pays!
J'ai pensé aussi à tous ces hommes et femmes de coeur qui ont voulu provoquer un réveil national sans qu'on leur porte la moindre attention. Je pense, par exemple, à cette oeuvre magistrale que constitue le dernier volume de Joseph Facal: Quelque chose comme un grand peuple. Le lien qui précède permet d'en avoir un aperçu accompagné d'une critique. On y trouve certaines réserves. C'est normal. L'important était de provoquer un débat. Je l'ai lu et j'ai été ébloui. Un ami, en visite chez moi, l'a lu avec enthousisame, des étincelles dans les yeux, en prenant des notes.
Je suis fasciné de cette compréhension si profonde et juste que Joseph démontre pour les québécois et leur parcours enviable comme société. Leur rayonnement à travers le monde, il le voit comme spectaculaire pour ses artisans, en terme de réputation et de réalisations. Les québécois avaient un pouvoir d'attractions sur des citoyens qui avaient le goût d'un grand projet de société.
Il décrit des événements que j'ai vécus dans les années 60 comme s'il y avait été. Il a senti cette ferveur populaire qui nous animait, cette ambivalence apparente qui relevait davantage d'un opportunisme de bon aloi plutôt que d'une valse hésitation. Il présente des réalités comme présentes chez tous les peuples plutôt que des caractéristiques au Québec. Sa compréhension du Québec est d'autant plus impressionnante qu'il est de descendance espagnole et issu de l'immigration d'Uruguay.
Un ami que je respecte beaucoup m'a dit: Je pense qu'il s'agit de la plus exacte et brillante "mise au point" sur l'état actuel, passé et futur du Québec qu'il nous a été donné de lire, sans parler du tas de solutions et de chemins à emprunter pour notre pays à court terme qui y sont proposés. C'est presque un programme politique!
Ce qui m'étonne est le silence médiatique (articles, lettres des lecteurs, critiques, etc, etc), depuis sa publication. Je me dis que si la cause de ce silence est le fait que le livre dérange de par sa pertinence les actuels acteurs du milieu politique, tant mieux. Tôt ou tard, tout va ressortir et le débat va se réenclencher de nouveau.
Si, par contre, la cause de ce silence est l'indifférence du peuple et des acteurs politiques actuels ou peut être que les gens lisent de moins en moins, ceci voudra dire que tout espoir est perdu ou presque. En ce moment précis je pense au film de Denis Arcand Le confort et l'indifférence.
Vous pouvez voir le film de l'ONF dans son intégralité en cliquant sur le lien qui précède.
Je suis triste quand je vois:
- des oiseaux prisonniers d'une marée noire
- des poissons sacrifiés à l'autel des barrages hydroélectriques
- les baleines désorientées par les explosions des forages sous-marins
- les glaces céder sous le poids des ours polaires affamés
- la faune et la flore de la Côte-Nord crier Au secour! face au Plan nord
- les bateaux de guerre rendus nécessaires pour assurer la souveraineté territoriale des pays nordiques dont le Canada
- notre patrimoine culturel et religieux sous le pic des démolisseurs
- les océans menacés par les plateformes de pétrole
- la culture de tout un peuple vasciller
- notre civilisation baisser les bras, se laisser acheter par le premier venu
- tous les objets de fierté de la nation quitter le pays
- la nature reculer dans ses derniers retranchements
- l'amour se vider de son sens
- les enfants à qui on vole leur innocence de plus en plus jeunes
- tous ces soi-disants décideurs qui ne peuvent plus rien décider
- le peuple haïtien s'habituer à vivre sous des abris de fortune à la merci des voleurs, violeurs et exploiteurs de tout accabit, sous le regard impuissant des ONG et de l'ONU
Mais quand je vois tout ça se faire dans l'indifférence la plus totale,
alors là, j'ai le goût de pleurer.
Il y a quelques jours, alors que tout l'ouest du Québec était aux prises avec une canicule insupportable de 43 degrés avec le facteur humidex, nous devions nous habiller chaudement dans l'Est. Il faisait à peine 15 degrés sur la Côte-Nord. C'est la température qu'il faisait à Natashquan là où un de nos plus grands poètes chantait: Mon pays, c'est l'hiver.
Natashquan, le 10 juillet 2010.
Toute cette chaleur insupportable qui contraste avec la froidure de Natashquan,
se pourrait-il que ce soit à cause des changements climatiques? Se pourrait-il que ce soit l'insouciance ou la cupidité de l'homme qui en soit responsable? Serait-ce plutôt la nature qui rouspète ou un simple hasard improvisé par je ne sais quel phénomène cosmique qu'un dieu fou s'amuse à perturber? La planète n'a jamais eu si chaud qu'en 2010.
J'avais hâte de faire visiter Natasquan à des amis. Sur la route qui mène de Havre-Saint-Pierre à Natashquan, nous avons écouté un CD magnifique loué au Centre Pélagie Cormier de Havre-Saint-Pierre.
Ce CD décrit tout le parcours. C'est aussi un voyage dans le temps. Il nous permet de rire, nous émouvoir, nous émerveiller. Peut-on croire que, il n'y a pas si longtemps, on livrait le courrier à pieds en hiver, de Havre-Saint-Pierre à Blanc Sablon.
On apprend comment la route, les nouvelles technologies, les moyens de communication ont pu tout révolutionner pour le meilleur et pour le pire. On apprend comment toute cette région qui attirait des bateaux venus de très loin pour faire des pêches miraculeuses s'est retrouvée soudain à court de ressources. Pour faire de l'argent rapide, les bancs de poissons des fonds marins de Natashquan ont été dragués. C'est comme si on avait passé une charrue dans le jardin pour tout récolter d'un coup, peut-on entendre sur le CD.
En arrivant à Natashquan, ce qui me tenait le plus à coeur, c'était la visite de la petite école de Natashquan, déjà fréquentée par Gilles Vigneault et transformée en musée. Ironiquement, hier au téléjournal de Radio-Canada on a justement parlé du musée de la petite école de Gilles Vigneault. Un incontournable à Natashquan. On disait qu'après avoir visité le musée, on ne pouvait plus entendre les chansons de la même façon.
L'année dernière, je suis allé à Natashquan 3 fois.
- La première, l'école était fermée: il était trop tôt en saison.
- La 2è fois, j'ai pu entrer.
- La 3è fois, l'école était fermée: il était trop tard en saison.
La petite école de Gilles Vigneault
Nous nous y sommes présentés avec émotion. L'école était fermée. J'ai trouvé l'incident un peu triste.
Par hasard, en passant devant le bureau touristique de Natashquan, j'ai vu cette note écrite au plomb sur un bout de papier: Petite école ouverte de 11h à 13 h seulement. Un touriste qui sait qu'on parle du musée de Vigneault, il est plus rusé que moi.
Devant la maison natale de Gilles Vigneault, aucune indication non plus. Rien pour la mettre en valeur. Un peu triste. Nul n'est prophète dans son pays!
J'ai pensé aussi à tous ces hommes et femmes de coeur qui ont voulu provoquer un réveil national sans qu'on leur porte la moindre attention. Je pense, par exemple, à cette oeuvre magistrale que constitue le dernier volume de Joseph Facal: Quelque chose comme un grand peuple. Le lien qui précède permet d'en avoir un aperçu accompagné d'une critique. On y trouve certaines réserves. C'est normal. L'important était de provoquer un débat. Je l'ai lu et j'ai été ébloui. Un ami, en visite chez moi, l'a lu avec enthousisame, des étincelles dans les yeux, en prenant des notes.
Je suis fasciné de cette compréhension si profonde et juste que Joseph démontre pour les québécois et leur parcours enviable comme société. Leur rayonnement à travers le monde, il le voit comme spectaculaire pour ses artisans, en terme de réputation et de réalisations. Les québécois avaient un pouvoir d'attractions sur des citoyens qui avaient le goût d'un grand projet de société.
Il décrit des événements que j'ai vécus dans les années 60 comme s'il y avait été. Il a senti cette ferveur populaire qui nous animait, cette ambivalence apparente qui relevait davantage d'un opportunisme de bon aloi plutôt que d'une valse hésitation. Il présente des réalités comme présentes chez tous les peuples plutôt que des caractéristiques au Québec. Sa compréhension du Québec est d'autant plus impressionnante qu'il est de descendance espagnole et issu de l'immigration d'Uruguay.
Un ami que je respecte beaucoup m'a dit: Je pense qu'il s'agit de la plus exacte et brillante "mise au point" sur l'état actuel, passé et futur du Québec qu'il nous a été donné de lire, sans parler du tas de solutions et de chemins à emprunter pour notre pays à court terme qui y sont proposés. C'est presque un programme politique!
Ce qui m'étonne est le silence médiatique (articles, lettres des lecteurs, critiques, etc, etc), depuis sa publication. Je me dis que si la cause de ce silence est le fait que le livre dérange de par sa pertinence les actuels acteurs du milieu politique, tant mieux. Tôt ou tard, tout va ressortir et le débat va se réenclencher de nouveau.
Si, par contre, la cause de ce silence est l'indifférence du peuple et des acteurs politiques actuels ou peut être que les gens lisent de moins en moins, ceci voudra dire que tout espoir est perdu ou presque. En ce moment précis je pense au film de Denis Arcand Le confort et l'indifférence.
Vous pouvez voir le film de l'ONF dans son intégralité en cliquant sur le lien qui précède.
dimanche 11 juillet 2010
Non à tout!
Le Québec est une comme une vierge qui dit toujours Non! Comme dit la chanson: C'est une poupée qui fait Non, non, non! J'ai moi aussi eu cette manie jusqu'à avant hier.
Lorsqu'on nous le reprochait, je le prenais pour de la manipulation. Il me semblait que le Québec disait toujours Non parce que tous les projets qu'on lui proposait étaient inacceptables. Oui. On nous mettait nos refus sur le nez comme pour nous culpabiliser et ainsi nous faire plier sur de nouvelles propositions pas davantage acceptables.
Il y a eu bien sûr des référendums célèbres sur la souveraineté. On peut considérer que ce sont des rendez-vous manqués. Je suis de ceux qui pensent qu'on aurait dû dire Oui. Mais là n'est pas l'essence de mon propos aujourd'hui.
Je pense plutôt à tous les Non des dernières années. Par exemple:
- au projet du Cirque du Soleil qui voulait s'implanter sur l'Ile de Montréal à Côté du Casino
- au projet d'exploitation de mine d'Uranium à Sept-Iles
- au projet du Suroit
- aux barrages électriques
- à la privatisation du Mont Orford
- aux PPP
- au ticket modérateur
- à la hausse des frais de scolarité
- au forage de puits de pétrole en pleine mer
- aux accomodements raisonnables
- Au Plan Nord et ses exploitations à outrance, me semblait-il
- etc.
Il y a quelques jours à peine, par une belle journée ensoleillée, je voguais en direction des Iles de l'Archipel de Mingan, avec des amis. Ennivré par l'odeur de la mer, le ciel bleu qui mettait la mer en valeur, je montrais l'Ile d'Anticosti à l'horizon: un joyau de la Côte, un immense laboratoire à ciel ouvert.
Il y a là une flore et une faune à faire rêver le reste de l'humanité. L'Ile de la grandeur de la Corse, comprend une centaine d'habitants, 165 000 cerfs de Virginie, des renards et autres espèces en liberté sans prédateur ou si peu! Je dois d'ailleurs aller y passer bientôt 3 jours, en famille. Le trajet prend 15 minutes en avion. J'y rapporterai beaucoup de photos, c'est sûr.
Comme pour mettre un peu de pathos à mes élans oratoires, j'ajoute, à l'intention de mes nouvelles connaissances de voyage, que d'ici le mois de septembre 2010, on met le paquet pour la prospection des puits de pétrole. Avec la marée noire, les Américains voient de plus en plus d'intérêts à venir faire du forage sur l'Ile d'Anticosti et le golfe Saint-Laurent qui constituent un immense réservoire de ressources pétrolières. Même les sables bitumineux de l'Alberta deviennent tout à coup attrayants sur le plan écologique en comparaison des puits de pétrole dans le golfe du Mexique. Voir Avantages de la marée noire pour le Canada.
85% des réserves pétrolières mondiales sont contrôlées par 10 pays: ce sont, dans l'ordre, l'Arabie Saoudite, le Canada, l'Iran, l'Irak, le Koweït, le Venezuela, les Émirats arabes unis, la Russie, la Libye et le Nigeria.Il saute aux yeux que, de tous ces pays, c'est le Canada qui est le mieux placé pour approvisionner le marché américain. (Source La Presse)
Prospection au Québec
Cliquez pour plus de détails sur la prospection
Plus je parle, plus je m'émeus, plus je m'enflamme. J'ajoute que les compagnies pétrolières nous prennent en otage. Elles obligent tout le monde à se présenter régulièrement dans des stations services et y laisser plein d'argent. C'est du vol organisé. Je m'empresse de le dire avec émotion, comme si je voulais être le furur député du coin.
On n'a pas besoin de pétrole pour faire rouler les autos. L'énergie solaire pourrait combler le besoin en énergie. Mais, on ne le fera jamais. On remplacera l'essence par autre chose seulement le jour où on saura comment venir fouiller autant dans nos poches.
Mon interlocuteur, rencontré par hasard sur le bateau, m'écoute gentilment, poliement. Puis, sourire en coin, il ne peut se retenir. Il m'avoue être un ingénieur en pétrochimie. Il a travaillé 25 ans pour une compagnie de pétrole dont je tairai le nom par égard pour elle et lui. Je m'empresse d'ajouter qu'il s'agit d'un charmant monsieurs qui comprend très bien les risques de la situation actuelle, situation qui a évolué rapidement ces dernières années.
La vie est parsemée de hasards. L'anecdote que je viens de mentionner en est un. L'événement qui suit en est un autre. Peut-on croire qu'au moment où j'ai mis ce billet en ligne, le déversement dans le Saint-Laurent ne s'était pas encore produit? Il illustre très bien les risques énormes encourus si le Québec et le Canada poursuivent leur projets de développements intensifs d'exploitation pétrolière dans le golfe Saint-Laurent. Si un seul bateau crée tant d'émois, imaginez ce que sera la situation s'il y a une forte augmentation de pétroliers dans le fleuve. Et l'attitude particulièrement agressive de Terre-Neuve dans ce domaine n'a rien pour nous rassurer.
Déversement de pétrole dans le Saint-Laurent le 12 juillet 2010:
jusqu'à 100 000 barils. Il a fallu des fonctionnaires pour découvrir le problème.
Personne ne s'en était vanté.
Cliquez sur la photo pour l'article de La Presse
Un déversement de pétrole s'est produit lundi soir dans la voie maritime du fleuve Saint-Laurent à Sainte-Catherine, sur la rive sud de Montréal.
Mardi, Andrew Bogora, agent de communication de la Corporation de la voie maritime du Saint-Laurent, a précisé que le déversement était estimé entre 50 à 200 tonnes de combustible de soute. Les diverses autorités impliquées dans la gestion des conséquences de l'accident maritime survenu lundi soir, dans la voie maritime du Saint-Laurent demeurent incapables, jeudi matin, d'émettre une hypothèse sur le moment de la réouverture du trafic.
Une quinzaine de navires sont paralysés.La paralysie des activités des navires coûte présentement, au total, quelque 150 000 $ par jour aux armateurs. Si la fermeture de la voie maritime devait se prolonger, d'autres bateaux devront cesser leur navigation, ce qui fera gonfler ces frais quotidiens.
samedi 3 juillet 2010
Vacances improvisées
On ne prépare pas tous ses vacances de la même manière. On n'a pas tous la même façon d'y mettre du piquant. Il y en a qui planifient tout longtemps à l'avance, réfléchissent beaucoup à ce qui leur tente, font des réservations, prévoient le trajet après avoir tout chronométré. Les moyens modernes ne manquent pas: Google maps, gps, etc.
J'ai rarement fonctionné comme ça. J'ai toujours préféré les vacances improvisées. Laure aussi. On part sans savoir où l'on va. Il y a 40 ans, par une belle journée d'été, nous avons rendu visite à des amis qui nous ont proposé à brûle-pourpoint un voyage dans la forêt de St-Adolphe de Dudswell où un vieil autobus scolaire leur servait d'abris pour dormir. Nous avons accepté.
D'une chose à l'autre, sans l'avoir prévu, nous nous sommes retrouvés sur une plage des États-Unis, plus précisément à York Beach. Il n'y avait pas de problèmes pour nous: nous étions en vacances. Nos amis n'étaient cependant pas dans la même situation. Ils ont donc dû trouver une raison pour expliquer qu'ils ne pouvaient entrer au travail. Quand on est jeune, un peu de délinquence ajoute toujours un peu de piquant!
La bohème, la bohème
Ça voulait dire on a vingt ans
La bohème, la bohème
Et nous vivions de l'air du temps
Maison du 1120 Conseil, Sherbrooke
Quelques jours plus tard, nous sommes revenus au domicile des amis en question. Le lendemain, à quelques pas de là, j'ai vu une charmante petite maison blanche à vendre.
Le terrain, bien aménagé, était très grand: 150 pieds par 220 pieds. J'ai tout de suite le coup de foudre. J'imaginais déjà un jardin, l'espace pour avoir plusieurs enfants, les lilas en fleurs.
Terrain de la maison de la rue Conseil
Mais, comme j'étais encore pauvre comme Job, je n'avais pas à me faire d'illusions.Je décide tout de même d'aller visiter la maison après avoir dit à Laure que le jour où nous voudrions nous en acheter une, nous serions mieux préparés à le faire. Il fallait se donner tout le temps pour s'y connaître un peu en la matière. Mais, nous sommes souvent plus vite sur la gachette. Nous sommes les maîtres de tout ce qui peut s'apparenter au mot improvisé. Nous avons acheté la maison la journée même.
Nous avions improvisé une visite chez des amis qui nous avaient amené en campagne dormir dans un autobus, de là nous avions fait un détour improvisé sur les plages de l'Est américain avant de nous acheter une maison à l'improviste le lendemain de notre retour de la mer.
Après, je me suis demandé si nous étions capables de payer. J'ai rencontré un gérant de banque qui, scandalisé, m'a sermoné. Il parait qu'on n'achète pas une maison comme on achète un cornet de crème glacée.
Henri-Paul Rousseau
Paniqué, je voulais en avoir le coeur net. J'ai donc consulté madame Yvette Rousseau, conseillère financière chez chez Desjardins. Elle m'a tout de suite rassuré pour ne pas dire félicité. Quand on ne prend jamais de risque, on a peu de chance de faire des bons coups.
Comme par hasard, il fallait que le destin se charge d'ajouter un peu de décorum. Madame Rousseau a eu un fils: Henri Paul, celui-là même qui est devenu président de la Caisse de Dépot et Placement. Et madame Rousseau est devenue sénatrice. Moi, j'attends encore ma chance.
La maison que nous avons achetée était une maison de vétérans. Ces maisons étaient vendues pour presque rien à des vétérans de la dernière guerre mondiale. Le propriétaire, monsieur Émile Dubois était un homme fascinant. Pilote d'avion, il avait participé dans les airs à toute la guerre de libération contre Hitler.
Cliquez pour plus de détails
Il avait même été enquêteur au procès de Nuremberg et avait rencontré plusieurs criminels de guerre dont Hermann Goëring, le plus important nazi après Hitler. Je me souviens qu'il m'avait parlé de sa rencontre avec lui, son suicide.
Par la suite, monsieur Dubois avait été le premier attaché commercial de France, poste qui allait plus tard devenir celui de Délégué du Québec. Monsieur Dubois ne l'a pas occupé cependant. Il voulait rentrer au pays et s'est logé dans la maison qui allait devenir la nôtre.
C'est fou le nombre de petits détails qui changent une vie. Avec le recul du temps, je regrette de ne pas avoir pris plus de temps à connaître davantage la vie de monsieur Dubois. Nous sommes restés amis longtemps, jusqu'à ce que la maladie d'Alzheimer viennent embrouiller ses esprits.
Il faut faire confiance au hasard, à l'imprévu. Il faut savoir foncer aussi longtemps qu'on peut car un jour, la vie se charge de sonner la cloche de la récréation. Il vient vite le temps où tout n'est plus permis. Il faut toujours regarder devant soi, sauf qu'un jour tout est derrière soi. Il ne reste plus que ce que l'on a déjà bâti. Vaut mieux ne pas avoir à vivre uniquement de regrêts, d'occasions et de rendez-vous manqués.
La morale de cette histoire: profitez de vos vacances. Et si vous ne savez pas où aller, La Minganie où je suis est une belle destinée. L'Estrie est aussi de plus en plus une destination de rêves. Il y a plusieurs nouvelles attractions qui en valent le coup. Si vous êtes en France, en Suisse ou tout près, je vous recommande le festival Musique en Stock de Cluses.
Promenade Lac des Nations, Sherbrooke
Photo: Lucie Blais
Cliquez sur Quoi faire à Sherbrooke
Du 7 au 11 juillet 2010: Festival du conte et de la légende de l'Innucadie, à Nastashquan
Pour nos amis français
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Je viens à l'instant de recevoir ce email de mon fils Jipé:
Je pars pour la France dans quelques heures.... je vais faire mon spectacle dans un gros festival qui s'appelle Musique en Stock (à Cluses). On rentre le 12 juillet. Bonne fête encore!
J'ai rarement fonctionné comme ça. J'ai toujours préféré les vacances improvisées. Laure aussi. On part sans savoir où l'on va. Il y a 40 ans, par une belle journée d'été, nous avons rendu visite à des amis qui nous ont proposé à brûle-pourpoint un voyage dans la forêt de St-Adolphe de Dudswell où un vieil autobus scolaire leur servait d'abris pour dormir. Nous avons accepté.
D'une chose à l'autre, sans l'avoir prévu, nous nous sommes retrouvés sur une plage des États-Unis, plus précisément à York Beach. Il n'y avait pas de problèmes pour nous: nous étions en vacances. Nos amis n'étaient cependant pas dans la même situation. Ils ont donc dû trouver une raison pour expliquer qu'ils ne pouvaient entrer au travail. Quand on est jeune, un peu de délinquence ajoute toujours un peu de piquant!
Ça voulait dire on a vingt ans
La bohème, la bohème
Et nous vivions de l'air du temps
Maison du 1120 Conseil, Sherbrooke
Quelques jours plus tard, nous sommes revenus au domicile des amis en question. Le lendemain, à quelques pas de là, j'ai vu une charmante petite maison blanche à vendre.
Le terrain, bien aménagé, était très grand: 150 pieds par 220 pieds. J'ai tout de suite le coup de foudre. J'imaginais déjà un jardin, l'espace pour avoir plusieurs enfants, les lilas en fleurs.
Terrain de la maison de la rue Conseil
Mais, comme j'étais encore pauvre comme Job, je n'avais pas à me faire d'illusions.Je décide tout de même d'aller visiter la maison après avoir dit à Laure que le jour où nous voudrions nous en acheter une, nous serions mieux préparés à le faire. Il fallait se donner tout le temps pour s'y connaître un peu en la matière. Mais, nous sommes souvent plus vite sur la gachette. Nous sommes les maîtres de tout ce qui peut s'apparenter au mot improvisé. Nous avons acheté la maison la journée même.
Nous avions improvisé une visite chez des amis qui nous avaient amené en campagne dormir dans un autobus, de là nous avions fait un détour improvisé sur les plages de l'Est américain avant de nous acheter une maison à l'improviste le lendemain de notre retour de la mer.
Après, je me suis demandé si nous étions capables de payer. J'ai rencontré un gérant de banque qui, scandalisé, m'a sermoné. Il parait qu'on n'achète pas une maison comme on achète un cornet de crème glacée.
Henri-Paul Rousseau
Paniqué, je voulais en avoir le coeur net. J'ai donc consulté madame Yvette Rousseau, conseillère financière chez chez Desjardins. Elle m'a tout de suite rassuré pour ne pas dire félicité. Quand on ne prend jamais de risque, on a peu de chance de faire des bons coups.
Comme par hasard, il fallait que le destin se charge d'ajouter un peu de décorum. Madame Rousseau a eu un fils: Henri Paul, celui-là même qui est devenu président de la Caisse de Dépot et Placement. Et madame Rousseau est devenue sénatrice. Moi, j'attends encore ma chance.
La maison que nous avons achetée était une maison de vétérans. Ces maisons étaient vendues pour presque rien à des vétérans de la dernière guerre mondiale. Le propriétaire, monsieur Émile Dubois était un homme fascinant. Pilote d'avion, il avait participé dans les airs à toute la guerre de libération contre Hitler.
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Il avait même été enquêteur au procès de Nuremberg et avait rencontré plusieurs criminels de guerre dont Hermann Goëring, le plus important nazi après Hitler. Je me souviens qu'il m'avait parlé de sa rencontre avec lui, son suicide.
Par la suite, monsieur Dubois avait été le premier attaché commercial de France, poste qui allait plus tard devenir celui de Délégué du Québec. Monsieur Dubois ne l'a pas occupé cependant. Il voulait rentrer au pays et s'est logé dans la maison qui allait devenir la nôtre.
C'est fou le nombre de petits détails qui changent une vie. Avec le recul du temps, je regrette de ne pas avoir pris plus de temps à connaître davantage la vie de monsieur Dubois. Nous sommes restés amis longtemps, jusqu'à ce que la maladie d'Alzheimer viennent embrouiller ses esprits.
Il faut faire confiance au hasard, à l'imprévu. Il faut savoir foncer aussi longtemps qu'on peut car un jour, la vie se charge de sonner la cloche de la récréation. Il vient vite le temps où tout n'est plus permis. Il faut toujours regarder devant soi, sauf qu'un jour tout est derrière soi. Il ne reste plus que ce que l'on a déjà bâti. Vaut mieux ne pas avoir à vivre uniquement de regrêts, d'occasions et de rendez-vous manqués.
La morale de cette histoire: profitez de vos vacances. Et si vous ne savez pas où aller, La Minganie où je suis est une belle destinée. L'Estrie est aussi de plus en plus une destination de rêves. Il y a plusieurs nouvelles attractions qui en valent le coup. Si vous êtes en France, en Suisse ou tout près, je vous recommande le festival Musique en Stock de Cluses.
Promenade Lac des Nations, Sherbrooke
Photo: Lucie Blais
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Du 7 au 11 juillet 2010: Festival du conte et de la légende de l'Innucadie, à Nastashquan
Pour nos amis français
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Je pars pour la France dans quelques heures.... je vais faire mon spectacle dans un gros festival qui s'appelle Musique en Stock (à Cluses). On rentre le 12 juillet. Bonne fête encore!